Brianna Vidé a représenté Muret en escrime aux Jeux paralympiques
Category
📚
LearningTranscript
00:00Notre invitée qui fait du bien est Briana Vidé. Bonjour Briana !
00:02Bonjour !
00:03Bienvenue en direct dans le studio France Bleu France 3.
00:05Merci.
00:06Merci d'avoir accepté cette invitation.
00:07Vous êtes para-esclimeuse, vous souffrez d'un pied-beau.
00:11On explique un petit peu ce qu'est un pied-beau.
00:13Alors un pied-beau c'est une malformation congénitale du pied.
00:16Ça touche à peu près un enfant sur mille en France et dans les pays développés.
00:19Donc c'est quelque chose qui est assez fréquent.
00:22Aujourd'hui ça fait partie des formations mineures qui sont très bien prises en charge dès la naissance.
00:27Mais moi je suis d'une génération où c'était pas encore très très bien pris en charge.
00:31Et donc j'ai encore quelques séquelles des mobilités articulaires au niveau de la cheville qui sont limitées.
00:37Et des douleurs musculaires qui s'apparentent à une tendine d'Achille chronique.
00:42Donc c'est quelque chose qui peut être invisible mais qui est quand même un peu handicapant au quotidien.
00:47Ça fait partie d'ailleurs de ces handicaps invisibles.
00:49Et c'est vrai que celles et ceux qui ont regardé les JO se sont dit parfois...
00:52On regarde une discipline et on se dit mais qu'est-ce qu'il a celui-ci ? Qu'est-ce qu'elle a celle-ci ? C'est un peu ça.
00:56Vous trouvez qu'on a assez communiqué sur les jeux on est d'accord, sur le sport oui.
01:01Mais sur le handicap en général vous trouvez qu'on a beaucoup communiqué dessus ?
01:04Moi je pense qu'il y a d'autres temps que les jeux pour parler du handicap.
01:07Et c'était au contraire bien et c'était dans la volonté des athlètes paralympiques qu'on parle de leur sport.
01:12Et qu'on parle de sport avant le handicap parce qu'un athlète paralympique c'est un athlète avant d'être une personne en situation de handicap.
01:20Donc je trouve ça important.
01:22Et en même temps je comprends un petit peu le côté du public de se dire mais qu'est-ce qu'il fout là lui ou elle ?
01:28Et même nous entre athlètes des fois on n'arrive pas à déceler les pathologies cachées des uns et des autres.
01:34Mais c'est pas grave parce que ce qui nous réunit avant tout c'est le sport.
01:36Le sport et alors du coup vous vous jonglez entre le sport et votre boulot.
01:40Vous êtes podologue ?
01:42Oui j'ai un métier à temps plein à côté.
01:45Donc pédicure podologue de formation.
01:47C'est un diplôme d'état de trois ans.
01:49Moi c'était mon premier rêve avant d'être escrimeuse ou d'être podologue.
01:54J'ai rencontré mon premier podologue à 7 ans ici dans la banlieue de Toulousaine.
01:58Et c'était un monsieur qui était pour moi fascinant parce qu'il faisait les semelles comme on les fait plus aujourd'hui à l'ancienne avec des instruments très manuels.
02:06Et quand j'ai mis la paire de semelles, ma toute première paire de semelles en liège et en cuir et que j'avais plus mal aux pieds ça m'a changé la vie c'est ça.
02:14Et je me suis dit c'est génial je peux faire des trucs avec mes doigts et aider les gens.
02:18Et avec mon regard de personne qui porte des semelles, j'ai peut-être quelque chose d'autre à apporter aux gens et ça je l'ai réalisé dès toute petite.
02:27Donc j'avais 7 ans, je suis rentrée chez mes parents et je leur ai dit moi je serai podologue plus tard et ça m'est jamais passé.
02:32Et l'escrime c'est venu quand ? Beaucoup plus tard ?
02:34Alors non j'ai commencé l'escrime à 8 ans et j'ai toujours vu mes frères et soeurs à la salle d'armes.
02:39En fait j'ai suivi ma fratrie dans cette pratique, mon papa à l'époque en faisait aussi, ma maman était au bureau.
02:44Même si on a fait d'autres activités, j'ai fait de la danse classique, j'ai fait beaucoup de musique pendant presque 17 ans.
02:50Mais l'escrime c'est quelque chose qui est resté.
02:54D'abord comme un loisir et puis plus ça a été, plus je me suis prise au jeu de la compétition avec mes frères et soeurs d'abord.
03:00Et puis après quand je suis passée en handisport, quand j'ai découvert le handisport, c'est allé très très vite.
03:05Championnats de France, Coupe du Monde et puis après les Jeux en ligne de Mir.
03:09Le thuc de Muray ?
03:11Alors pas le thuc, le thuc c'est un club à Toulouse, c'est le club d'escrime de Muray dans lequel je suis licenciée depuis un an.
03:20C'est le club que je représente en compétition nationale et internationale et avec qui ça se passe très très bien.
03:25C'est un club qui est très dynamique, qui a une grande volonté de développer le club que ce soit sur ses aspects compétition, loisir, santé et aussi handisport.
03:35Et moi j'ai vraiment ma place dans la transmission auprès des plus jeunes dans ce club là, donc c'est vraiment une deuxième famille pour moi.
03:42En mai on vous a vu porter la flamme olympique, comment ça s'organise ?
03:47Un jour on reçoit un coup de fil, on dit bon au fait Brianna va falloir être sur le parcours parce que tu vas porter la flamme ?
03:52C'est ça, c'était incroyable.
03:54Qui appelle ? Tony Estanguet ?
03:56Alors d'abord la région qui m'a appelé, c'était pas la région d'ailleurs c'était le département qui m'a appelé en me disant
04:02Brianna tous nos athlètes ils portent la flamme, est-ce que c'est ton cas ? Ah non c'est pas ton cas, bon on va s'arranger.
04:08Et puis un mail de Paris 2024 qui me dit dans deux semaines il y a la flamme qui passe à Muray.
04:16Et j'ai eu la chance du coup d'être la première relayeuse sur la ville de Muray qui est la ville où je réside et dans laquelle je pratique de l'escrime.
04:25Alors de la flamme jusqu'au Grand Palais qu'on a vu ces images étaient juste extraordinaires, le Grand Palais c'est vraiment la salle pour l'escrime.
04:33Vous avez été sélectionnée comment pour ces JO ?
04:36Alors en fait pour les médias ce qui est le plus visible c'est que la flamme ça a marqué le début des Jeux.
04:42Pour nous en fait ça fait des années qu'on prépare ça.
04:45Deux, trois ans, quatre ans ?
04:46Alors moi ça fait six ans que je me prépare pour les Jeux et du coup nous on fonctionne sur des cycles de quatre ans.
04:53Là c'était un cycle de trois ans puisque les Jeux de Tokyo avaient été retardés à cause de la Covid.
04:58Et nous le parcours de sélection en escrime il est très très long, c'est 20 mois de sélection.
05:04Donc deux ans qui ont démarré en novembre 2022 jusqu'au 31 mai 2024.
05:09Et donc c'est six Coupes du Monde par an, un Championnat du Monde, deux Championnats d'Europe.
05:13Ils prennent les meilleurs résultats, les six meilleurs résultats parmi les Coupes du Monde.
05:17Et les deux événements majeurs internationaux, donc Championnat d'Europe et Championnat du Monde.
05:21Ils font le classement et ils n'en prennent pas beaucoup pour les Jeux.
05:24Ils en prennent la première de chaque zone.
05:27Quand on est l'élu ça doit faire tout drôle ?
05:29Ah oui, mais c'est un parcours qui est tellement long.
05:33Oui qu'on s'y attend un peu.
05:34Alors c'est pas qu'on s'y attend, mais c'est qu'on est content que ce soit fini aussi le parcours de sélection.
05:41Et quand la sélection tombe, nous elle est tombée pour tout le monde en même temps, donc en équipe.
05:46Et c'est un soulagement aussi de voir ses collègues partir avec soi.
05:49Ce soir c'est la grande fête au Capitale, on va vous y retrouver.
05:52Qu'est-ce que vous retenez de ces JO ?
05:54C'était incroyable, incroyable.
05:57L'image que j'ai c'est la nef du Grand Palais avec des tribunes remplies de Français qui ont envie d'encourager les Français.
06:05Et cette espèce de symbiose en fait.
06:07Je n'étais pas toute seule sur la piste, il y avait mes coachs, mes coéquipiers, et puis tout le public français.
06:11Et ça c'était incroyable.
06:13On aurait pu soulever des montagnes, on a soulevé des montagnes.
06:15Vous en parlez tellement bien, c'est un bonheur, un vrai bonheur.
06:18Brienne Avidé, pareil Skrimeusk, vous irez applaudir ce soir sur le Capitole.
06:23Là aussi ça va encore être des grands grands moments qu'on va suivre sur France Bloc Citanie.
06:28Avec hâte !
06:29Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation ce matin dans cet emploi du temps plutôt chargé.