Information JDNews / Europe 1 - Affaire Nahel : la version des parties civiles démentie par l'enquête

  • le mois dernier

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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Transcription
00:00Bienvenue à nos amis du JD News, que vous allez pouvoir découvrir, vous avez entendu sans doute Laurence Ferrari
00:05tout à l'heure avec Thomas Hill, le JD News qui met notamment en une l'Infernel, la version des partis civils est démentie par l'enquête, le 27 juin 2023
00:13au cours d'un contrôle de police qu'il avait refusé à Nanterre au volant d'une grosse cylindrée de location immatriculée en Pologne.
00:20C'est vrai, William Molinier, vous êtes avec nous dans ce studio, vous êtes journaliste, service police-justice européen,
00:27c'est vrai qu'il y a des informations que vous révélez sur cette affaire, quelles sont-elles ces informations ?
00:33Oui, en fait, si vous voulez, cet été, l'enquête a été clôturée par les juges d'instruction, il y a quelques éléments qui ont été rapportés chez nos confrères
00:44mais de façon assez épare, c'est là ce qu'on a voulu faire, c'est poser avec, donc on s'est procuré le dossier d'instruction
00:52et rentrer vraiment dans le dossier, dans ces milliers de pages de procédures, avec plusieurs actes d'enquête qui ont été réalisés,
01:02une reconstitution des enquêtes de l'autopsie, l'enquête balistique, l'enquête sur automobile, ils ont désaussé la voiture,
01:14une reconstitution, une confrontation, et au vu de tous ces éléments, on a voulu poser, confronter les éléments qu'il y avait de l'enquête
01:25avec le récit qui avait été fait notamment par les parties civiles au lendemain de ce drame, il y a maintenant un peu plus d'un an,
01:32et ce dont on s'est aperçu, c'est qu'il y avait plusieurs points qui n'avaient pas été racontés, qui n'étaient pas vrais en fait,
01:44il y a des contre-vérités qui ont été dites dès le début de cette affaire, notamment il avait été dit que les policiers avaient frappé Nael
01:53avec un coup de crosse de leur pistolet, ça c'est totalement démenti par l'enquête, et notamment l'autopsie, aucune trace de coup sur le visage de Nael,
02:07les deux seules échymoses que la médecin légiste a relevées se trouvent sur le bras droit, et sont datées d'au moins 18 heures avant le décès de Nael Merzouk,
02:21autre élément, la victime elle, donc Nael Merzouk, a bien volontairement redémarré la voiture, c'est-à-dire que c'était la version des parties civiles jusque-là,
02:33les policiers auraient frappé Nael, lui serait tombé dans les pommes, et inconsciemment son pied serait levé de la pédale de frein,
02:48et vu que c'était une voiture automatique, la voiture aurait redémarré, c'est là où le policier tire ça, cette version-là aujourd'hui est totalement fausse,
02:56et attestée par ces milliers de pages de procédure dans l'enquête, il y a eu quatre actions volontaires pour redémarrer la voiture,
03:04il a appuyé sur le bouton start and stop, en même temps posé le pied sur la pédale de frein, puis enclenché le mode drive sur la boîte de vitesse automatique,
03:17et accéléré, c'est là où le coup, où le tir du policier est parti, et le tir du policier, ça c'est l'expertise balistique qui le dit,
03:27il visait beaucoup plus bas, c'est-à-dire au niveau des jambes, mais le fait que la voiture avance a décalé le tir, et a tiré au niveau du torse du jeune homme,
03:40c'est important en fait, tous ces éléments...
03:42Mais c'est décisif parce que ce que j'entends c'est que ça disculpe plus ou moins les policiers, c'est interprété comme cela,
03:51alors ces expertises, elles seront à l'audience contestées, ou elles ne sont jamais contestées ? Est-ce qu'elles seront prises comme un fait révélé ?
04:04Alors, il y a un expert automobile qui dit que la voiture a redémarré lentement, et c'est vrai, la voiture au moment de l'impact, après sur le poteau quelques mètres plus loin,
04:26était autour de 20 km heure, ça l'expert automobile l'atteste, c'est un élément qui permet au parti civil de dire que les policiers n'étaient pas en danger.
04:40L'argument de la défense des policiers c'est de dire, oui mais en même temps il avait tiré, donc il n'était plus pleinement en capacité musculaire de pouvoir accélérer fortement.
04:51Il y a deux choses qu'il faut retenir, les conclusions de cette enquête, la première chose c'est que l'intention de tuer vraisemblablement, je ne vois pas comment les juges ont décidé,
05:03mais je ne vois pas vraisemblablement comment ils peuvent la garder comme charge et renvoyer les policiers devant une cour pour meurtre.
05:12Aujourd'hui l'un est mis en examen, le policier qui a tiré est mis en examen pour meurtre, donc homicide volontaire, il y a une intention homicidaire,
05:20et le second est témoin assisté pour complicité de meurtre, ça vraisemblablement cette charge là va être revue.
05:28On attend dans l'enquête le réquisitoire définitif du parquet, ça va être très intéressant parce que le parquet pour l'instant qui est censé être porté l'accusation,
05:42est assez silencieux sur cette affaire.
05:45Mais oui parce qu'il y a un enjeu médiatique terrible, c'est-à-dire que si la responsabilité des policiers est moins engagée qu'on ne l'imaginait,
05:55ou en tout cas que le disait le parti de la victime, forcément on se souvient que ça a été à l'origine des meutes,
06:03et que cette information est susceptible de troubles forcément à l'ordre public, et c'est tout l'enjeu.
06:10Là il y a une telle différence entre ce que pensent les uns et les autres de cette affaire du public,
06:16et puis la réalité médiatique, il y a beaucoup de gens effectivement qui l'ont dit à l'époque,
06:20ça ne peut pas vous arriver à vous, ça ne peut pas m'arriver à moi, un contrôle on obtempère, on arrête, etc.
06:27Et forcément c'est abominable la mort d'un jeune homme, bien sûr, c'est un drame absolu la mort d'un jeune homme,
06:34et celle de Naël est bien évidemment, mais il faut poser la responsabilité de ce jeune homme,
06:40et il faut pouvoir la poser clairement avec tous les éléments bien sûr.
06:45C'est une question assez dépassionnée, le plus dépassionné possible, et le sujet en droit qui va se poser c'est
06:51est-ce que les policiers, indifféremment des conséquences que ça eut, même dramatiques,
06:57est-ce que le policier avait le droit de tirer ce jour-là ?
07:01C'est la seule question qui va se poser.
07:03Ce qu'il dira le policier, c'est qu'effectivement il y avait possibilité de danger, d'abord il a peut-être été en danger pour lui-même,
07:10c'est ce qu'il a senti, et peut-être imaginait-il que la voiture pouvait créer un danger, on l'a vu l'autre jour,
07:15avec un refus d'obtempérer, la voiture quelques mètres plus loin a tué quelqu'un.
07:20Donc la responsabilité des policiers c'est, moi je trouve que les policiers je leur tire, je dis toujours la même chose,
07:26je leur tire mon chapeau d'être sur le terrain tous les jours comme ils le sont, maltraités parfois dans l'espace médiatique,
07:32parfois lâchés aussi dans leur hiérarchie, on a parlé tout à l'heure, on a ouvert l'émission sur CNews,
07:37avec ces policiers qui avaient été pris à partie dans une manifestation, caillassés, violentés,
07:43avec des jeunes gens qui leur tapaient dessus à coup de barre de fer,
07:46à l'arrivée il y avait quelqu'un hier qui a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, avec sursis !
07:52Donc je ne sais pas parfois dans quel pays nous sommes, et si j'étais policier et que j'avais envoyé ce jugement,
07:57je me dirais mais qui nous défend, qui nous défend ? Pascal est là, je crois qu'il est policier, Pascal, bonjour Pascal !
08:03Oui bonjour Pascal !
08:05On va marquer une pause et vous allez pouvoir réagir quand un Pascal parle à un autre Pascal, de quoi se parle-t-il ?
08:10D'histoire de Pascal peut-être ?
08:12Absolument !
08:13Et comme casse Pascal, vous pouvez réagir au 01-80-30-29-21.
08:18Europe 1, Pascal Praud, et Pascal est avec nous, Pascal !
08:21Oui, William Molligny est resté évidemment, il est journaliste-service police-justice Europe 1,
08:26je vous rappelle que nous parlons de l'affaire Nael, la version des partis civils est démentie par l'enquête,
08:31et écoutez ce que disait Alain Bauer ce matin, il est professeur de criminologie comme vous le savez,
08:35il était l'invité de Sonia Mabrouk sur ces news et sur Europe 1 !
08:39Moi je n'ai jamais cru qu'il y avait eu une volonté de tuer,
08:42j'ai cru qu'il y avait des gestes techniques tout à fait inappropriés du policier qui s'est mis en danger,
08:46lui-même entre le muret, la voiture, le risque de redémarrage de la voiture qui bouscule évidemment l'angle de tir,
08:53mais le processus initial est plein de fautes techniques que les policiers d'ailleurs en privé reconnaissent eux-mêmes,
08:58mais je n'ai jamais cru à un moment qu'il y avait une volonté de tuer,
09:01et ensuite la mise en scène de l'après, d'abord ça part tout de suite, c'est souvent comme ça,
09:05mais là aussi ces émeutes étaient inédites, parce que partant d'un fait dramatique et tragique,
09:11la mort d'un jeune homme, qui n'aurait pas dû mourir...
09:13Nous sommes d'accord sur ce point.
09:15Elle se transforme en pillage généralisé le lendemain.
09:18D'habitude, vous savez, le pillage est un élément secondaire, là c'est devenu l'élément principal.
09:25C'est vrai, c'est ce que disait également William Molynier,
09:27a priori on peut imaginer qu'il n'y a pas la volonté de tuer, ce qui est le cas en criminologie,
09:35où on parle de meurtre ou d'homicide volontaire.
09:41Pascal, vous êtes policier, je ne vais pas vous demander dans quelle région vous êtes,
09:45parce que vous souhaitez garder l'anonymat.
09:47En revanche, vous vouliez nous apporter votre témoignage.
09:51Que faites-vous dans la police ?
09:53Je suis en compagnie d'intervention, un petit peu comme les CRS,
09:59et on est amené, dans notre profession, à contrôler des véhicules lors de nos patrouilles.
10:07On constate effectivement que des véhicules commettent des infractions,
10:10alors quand c'est des petites infractions, un feu rouge ou un stop,
10:14on se porte à hauteur du véhicule, on applique les gestes réglementaires,
10:18on se met en sécurité et on procède au contrôle,
10:20et éventuellement la verbalisation qui en suit.
10:23Par contre, quand on a un refus d'obtempérer,
10:25on est obligé maintenant, avec cette fameuse note 89 dont vous avez parlé à maintes et maintes reprises,
10:30on est obligé de constater plusieurs infractions qui sont réitérées,
10:35et pas des petites infractions, c'est-à-dire que si vous allez contrôler le véhicule
10:38et que vous procédez à l'interpellation,
10:40vous savez très bien que quand vous allez faire votre procès-verbal d'interpellation,
10:44déjà vous allez présenter à l'OPJ, l'OPJ va vous dire le motif du contrôle,
10:48il a un refus d'obtempérer, bien souvent, ça ne tiendra pas.
10:53Vous êtes obligé, dans votre procès-verbal d'interpellation,
10:56de préciser les infractions, mais toutes les infractions,
11:00et pas les petites, parce que les petites, c'est pas pris en compte.
11:03Ça va être vraiment un individu qui roule à plus de 100 km par exemple en centre-ville,
11:08qui manque de reverser plusieurs piétons ou d'accrocher plusieurs véhicules,
11:11ou qui a accroché déjà plusieurs véhicules, pour que vraiment, ce soit vraiment pris en compte.
11:16Et ça, c'est pas normal, on est assermenté.
11:18Vous, quand vous faites une infraction, quelle qu'elle soit,
11:21vous n'allez pas tout de suite dire non, c'est pas vrai, vous la reconnaissez,
11:24vous avez grillé un feu rouge ou un feu orange, on vous arrête,
11:30on procède à l'erbilisation et on n'en parle plus.
11:33Or là, dans le cadre de l'affaire Nahel,
11:36il a fallu, ça a été reconnu à la fois par la presse,
11:40ça a été reconnu par les parties civiles, ça a été reconnu par toutes les parties,
11:43il y a la réitération, la commission d'une part, et la réitération ensuite,
11:47de multiples infractions très très graves.
11:49Donc effectivement, quand on fait ce procès-verbal d'interpellation,
11:53et même avant de faire le procès-verbal, quand on procède au contrôle du véhicule,
11:57on est évidemment sous tension.
12:00Je comprends, alors ce que j'entends aussi aujourd'hui,
12:04c'est que dans les refus d'obtempérer,
12:07les policiers laisseront parfois filer,
12:09parce qu'ils n'ont pas envie de prendre le risque
12:12de ce qui est arrivé à ce policier qui avait effectivement tiré,
12:17et il y a une erreur, une erreur même technique,
12:22dit M. Bauer, mais il n'a pas envie de se retrouver ensuite
12:27incarcéré, il n'a pas envie d'être jugé,
12:31il n'a pas envie de rentrer dans un processus qui va être très long
12:35et puis très difficile.
12:36Donc le risque, c'est que la police ne fasse plus son travail.
12:40Absolument, parce qu'il faut l'avoir fait moi aussi,
12:43en tant que chef de bord ou en tant que conducteur,
12:45mais surtout en tant que chef de bord,
12:46quand on constate un refus d'obtempérer,
12:48qui bien souvent il y a en un délit de fil,
12:50parce qu'il y a déjà eu un premier accrochage,
12:52eh bien bien souvent, de nous-mêmes,
12:54on dit bon, vu les conditions climatiques,
12:56vu ce qui risque de se passer après,
12:59eh bien on laisse filer.
13:00Donc ça veut dire en fait que si vous faites une infraction petite,
13:03que vous vous arrêtez,
13:04eh bien vous payez comme tout le monde votre infraction,
13:06maintenant si vous n'avez pas envie de payer,
13:08vous direz bah non, bah j'accélère,
13:09je prends tous les risques,
13:10parce que je n'aurai aucune sanction.
13:12Eh bien merci Pascal, merci vous êtes policier,
13:15merci de votre témoignage,
13:16je remercie également William Molinier
13:18sur ce chapitre Naël,
13:20et puis vous pouvez lire J.D. News,
13:22avec notamment Laurence Ferrari,
13:25vive la liberté d'expression,
13:27c'est en kiosque et ça coûte 2,20 euros,
13:30vous l'avez lu monsieur Boubouk ?
13:32Non pas encore, mais je vais le faire,
13:33vous avez un édito également dans le J.D. News ?
13:35J'ai écrit quelques petites lignes sur la liberté d'expression.
13:40Ah c'est vrai ?
13:41Oui, parce qu'on m'a demandé d'écrire.
13:43Vous écrivez partout, vous travaillez,
13:46on ne dirait pas comme ça.
13:47Oui j'essaye en tout cas,
13:49ce qui nous différencie.

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