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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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Transcription
00:00Olivier Delagarde sur Europe 1
00:03Le temps ne fait rien à l'affaire
00:07Quand on est con, on est con
00:10Il s'appelle juste le Blanc
00:12Ah bon, il a pas de prénom ?
00:13Je viens de vous le dire, juste le Blanc
00:15Le Blanc c'est son nom et c'est juste son prénom
00:18Monsieur Pignon, votre prénom à vous c'est François, c'est juste ?
00:22Oui
00:23Et bien lui c'est pareil, c'est juste
00:26Voilà, le Dîner de cons, évidemment
00:28Et pourquoi est-ce qu'on parle du Dîner de cons ?
00:30Parce qu'on a le grand plaisir d'accueillir Alexandre Villerey
00:35qui n'est autre que le fils de Jacques Villerey
00:37Bonjour à vous
00:38Bonjour
00:39Vous avez une bonne idée
00:40C'est-à-dire de publier le texte du Dîner de cons
00:45qui a été annoté par votre papa
00:48à l'époque où c'était une pièce d'abord
00:51En 1993, la pièce avec Claude Brasseur qui jouait le rôle de Monsieur Prochant
00:57Tout à fait
00:58Et votre père évidemment, François Pignon
01:00Comment il était votre père au quotidien ?
01:03Vous racontez un petit peu, il y a une sorte de préface que vous écrivez
01:07Vous racontez qu'il avait une obsession, c'était de ne pas perdre sa voix
01:10Evidemment de ne pas perdre sa voix parce que c'est quand même l'outil de travail du comédien
01:16Donc tous les matins, on se levait, on faisait des vocalises
01:21en fonction du film, en fonction de la pièce
01:24Et tous les matins, sans exception, il l'a chauffée, il la faisait travailler
01:29parce qu'il avait peur de la perdre
01:31C'était un homme anxieux ?
01:33Je pense que tout comédien est anxieux
01:35Je pense, je pense, parce que...
01:38Il y en a qui sont plus anxieux que d'autres
01:42Ou alors j'ai connu que des comédiens anxieux peut-être
01:44C'est pour ça, dans ma vie, ils se rassemblaient entre eux
01:47Mais non, il était passionné par ce qu'il faisait
01:51Donc il y faisait toujours, c'était l'obsession du texte, l'obsession de bien faire son métier
02:001993, donc on lui propose cette pièce
02:04C'est un moment important dans sa carrière ?
02:07Quand Francis Weber vous propose une pièce, un texte
02:11C'est important, puis c'est un honneur, je pense
02:14D'autant que, alors ça c'est une découverte que j'ai fait dans votre livre
02:19En fait, il devait jouer la chèvre
02:22Il y avait ce projet ?
02:23Oui, oui, c'est incroyable
02:25Et c'était avec, il devait faire le binôme avec Lino Ventura
02:29Et puis ça se fait pas, parce que dans ce métier, il y a plein de choses qui ne se font pas
02:32Et puis, c'est le jeu du métier, mais c'est pas grave
02:37J'ai découvert aussi qu'il devait jouer le Hugolin de Jean de Florey
02:41Ce qui sera finalement joué par Daniel Auteuil
02:43Qui était plutôt très très bon
02:46Mais enfin, je vais vous dire un truc, j'ai imaginé votre père en Hugolin
02:51Je pense que ça aurait été bien
02:56Donc le Dîner de cons, évidemment
02:58Il sait tout de suite que ça va être une pièce qui va marquer l'époque
03:04Je pense que quand il le lit, il le voit tout de suite
03:07Marquer une époque, non
03:10Mais en tout cas que c'est une pièce magnifique, très drôle
03:14Une vraie pièce de comédie et un vrai rôle pour lui
03:18Ça, on s'en rend compte tout de suite à la lecture
03:20Il n'y a aucun doute, il avait aucun doute en tout cas
03:22Je sais qu'il avait eu aucun doute en lisant la pièce
03:25Il était même complètement heureux, dingue
03:30Quand on reçoit un scénario comme ça, on ne peut être qu'heureux
03:34Je vais vous faire un aveu, et mon grand âge aidant
03:37J'ai vu la pièce à l'époque
03:41Elle a été jouée sur les grands boulevards, je ne sais plus quelle variété
03:44Je me vois très bien, d'ailleurs je l'ai vu avec Claude Brassiaume
03:48Tous les autres acteurs tournaient finalement
03:50Parce que la pièce a eu un grand succès, sauf Jacques Huileret
03:53Quand même, c'était écrit pour lui
03:57Je pense que la manière dont il a interprété
04:01C'est la rencontre d'un comédien d'atex
04:03Je pense que là, il y a eu une fusion totale
04:05On est dans une osmose, c'est parfait
04:08Et puis il l'a tellement interprété merveilleusement
04:11Je pense que personne, enfin si, mais en tout cas à l'époque
04:15Justement, c'est ça qui est intéressant dans votre ouvrage
04:19C'est qu'on s'aperçoit qu'en fait, il y a énormément d'annotations
04:24Votre père se permettait de modifier des choses sur le texte originel
04:29Jacques Weber et Pierre Mondy
04:31Francis Weber
04:35Et Pierre Mondy qui était le metteur en scène
04:37Acceptaient des modifications de la part des auteurs, des comédiens ?
04:41Non mais je pense que de toute façon, les répétitions c'est un travail à trois
04:45C'est des choses où on essaye, on tente
04:47Et il y a des choses qui marchent, qui marchaient à l'écrit
04:49Qui marchent peut-être moins bien pour des questions de rythme
04:51Pour des questions de comédie tout court
04:54Et puis on essaye d'arranger tout ça
05:01Donc je pense que c'est plus un travail, de toute façon ça reste le théâtre, le cinéma
05:06Ça reste un travail d'équipe
05:08Alexandre Villerey, on va parler aussi du film
05:11Mais vous savez que cette pièce, elle continue à vivre
05:14Elle continue à être jouée
05:16Et on est en ligne avec Luc Chambon
05:18Luc Chambon qui est un comédien
05:20Qui joue en ce moment la pièce
05:23Le Dîner de Combes, bonjour
05:25Absolument bonjour, bonjour à tous
05:27Où est-ce que vous la jouez ?
05:29Alors on la joue ce week-end à Grenoble
05:32À la Basse-Cour
05:34Et puis on la reprendra à Lyon
05:36Pendant les vacances de Noël
05:38Du 23 décembre au 5 janvier
05:40Au repère de la comédie Place des Capuchins
05:42Voilà, la pub est faite
05:44Vous jouez quel rôle ?
05:46Je joue le rôle de Pierre Brochon
05:48Le grand bourgeois méprisant
05:50Qui tombe dans son propre piège
05:54Si je puis dire
05:55Mais c'est un vrai bonheur, je vous écoutais
05:57C'est vrai que c'est un grand bonheur de jouer ça
05:59Avec tous mes copains lyonnais
06:01On se régale
06:02Alors l'une des difficultés évidemment
06:04C'est que le public connaît les répliques par cœur
06:06Donc on est d'autant plus vigilant
06:11Et content de faire plaisir
06:13Parce que c'est quand même un bruit magnifique
06:15Que d'entendre une salle exploser de rire
06:17Et là tout le talent de l'auteur
06:20Et puis le fait d'avoir été précédé par ce
06:23On peut pas appeler ça un chef-d'oeuvre
06:25Parce que 9 millions d'entrées quand il est sorti je crois
06:27Trois Césars il me semble
06:29Si ma mémoire est bonne
06:31On est sur un chef-d'oeuvre
06:35Pardon de cette question probablement idiote
06:38Il y a des gens dans la salle
06:40Qui viennent vous voir jouer cette pièce
06:43Alors que le film il est en DVD
06:45A l'époque où il y avait des DVD
06:47Mais aujourd'hui partout
06:49En streaming me dit M. Boubouk
06:51Tout à fait je vous modernise
06:55Il est encore à la cassette vidéo
07:00On touche là à l'irremplaçable singularité du théâtre
07:03C'est-à-dire que voir des gens se dépatouiller
07:07Dans la mouise jusqu'au cou
07:09Là à quelques mètres de vous
07:11Choper les respirations
07:13Tout ce qui n'est pas dans le texte
07:15Tous ces petits bruits de vie
07:17Qui rendent la scène rigolote
07:19Effectivement ça c'est irremplaçable
07:21Mais il faut aussi souvenir que
07:23Avant d'être un film le dîner de cons était une pièce
07:25Le rôle de Pierre Brochamp
07:27Était tenu si ma mémoire est bonne
07:29Par Claude Brasseur
07:31Oui on l'a dit tout à l'heure M. Chambon
07:33Si vous écoutez pas l'édition
07:35Si vous laissez pas de débat
07:37Trêve de plaisanterie
07:39On s'imagine que le travail d'acteur
07:41Doit être extrêmement compliqué
07:43Parce que ça doit être très difficile
07:45Pour vous de ne pas penser tout le temps
07:47À Thierry Lhermitte
07:49Et j'imagine pour le comédien
07:51Qui joue le rôle de Jacques Villeret
07:53De ne pas penser à lui
07:55Mais oui bien sûr
07:57On y pense forcément
07:59Mais à nous de trouver notre singularité
08:01Tout en respectant la partition
08:03C'est un peu comme quand un violoniste
08:05Demande à lui de l'interpréter
08:07Carrément
08:09Carrément Mozart
08:11Tenez on va se faire plaisir
08:13On va écouter un petit extrait
08:15Vous savez vos manettes
08:17C'est pas la stratégie qui m'inquiète
08:19C'est le stratège
08:21Alors attention c'est parti
08:23Allo monsieur Leblanc
08:25Pardon de vous déranger c'est encore
08:27Monsieur Van Bruggel à l'appareil
08:29Excusez-moi je suis sur l'autigne avec mon agent
08:31Je vous appelle dans une minute quel est votre numéro ?
08:33145 90 56 03
08:35Allo
08:37Allo il a coupé
08:39Mais non c'est moi abruti
08:41Vous lui avez donné mon numéro de téléphone
08:43Et bien oui
08:45Il me demande ou il peut me rappeler
08:47Vous ne vous reposez jamais vous
08:49Excusez-moi j'avoue que je suis un peu perdu
08:51J'essaie de comprendre mais
08:53La classe mondiale
08:55Peut-être même le champion du monde
08:57Oui un champion du monde
08:59Ah oui j'ai fait la boulette
09:01Je ne vais pas parler
09:03Sur votre papa
09:05Alexandre Gildret
09:07Je vous pardonne
09:09Le film parce qu'on parlait de la pièce
09:11Le film il va quand même aussi donner une autre
09:13Dimension quand même
09:15A ce travail et je pense que c'est un truc
09:17Qui est rarissime
09:19C'est mon avis je le partage
09:21Je trouve que le film est meilleur que la pièce
09:23Ah oui ?
09:25Les deux sont excellents
09:27C'est à dire qu'au théâtre
09:29En plus
09:31Tout est plus rallongé
09:33Avec les rires on doit s'arrêter
09:35Mais j'ai une affection particulière pour les deux
09:37Vraiment sincèrement
09:39Parce que la pièce je l'avais
09:41Vraiment vécu parce que
09:43Je l'avais un peu assisté
09:45J'étais là-bas très très souvent
09:47J'ai vu la pièce je ne sais pas combien de fois
09:49Ca ça fait des souvenirs quand même
09:51Vous aviez quel âge à l'époque
09:53Sur la discrétion ?
09:5593 j'avais 17 ans à peu près
09:57Et plutôt que de faire vos devoirs
09:59Vous allez voir
10:01De toute manière on vivait
10:03Aussi à l'heure du théâtre
10:05C'est à dire que parfois on allait manger tard
10:07On sortait
10:09Vous allez dîner avec votre père après le spectacle ?
10:11Oui pas tous les soirs
10:13C'est comme ça que fonctionnent les comédiens
10:15On mange après
10:17Luc Chambon vous me confirmez ça
10:19Vous mangez après le spectacle ?
10:21Absolument on mange après
10:23Absolument
10:25C'est quand même une vie pas banale
10:27Que vous avez eu Alexandre
10:29J'ai eu une vie super
10:31C'est quand même une vie incroyable
10:33On est entouré de gens qui font
10:35Un métier qu'ils aiment
10:37C'est déjà une chance
10:39Et puis une vision
10:41Après ça reste
10:43Des hommes et des femmes
10:45Tout à fait normaux
10:47Mais c'est vrai que de grandir avec
10:49Des artistes c'est quand même
10:51C'est quand même super
10:53Ça montre une autre vision du monde
10:55Que ça soit dans la joie
10:57Ou dans la tristesse
10:59Mais c'est un vrai bonheur
11:01Est-ce que votre père se regardait à la télévision ?
11:03Parce que les films il les diffusait souvent
11:05Non on n'était pas en famille
11:07Il n'était pas en train de nous asseoir
11:09On va me regarder maintenant
11:11Tout le monde devant la télé c'est parti
11:13Non pas du tout
11:15Il regardait évidemment
11:17Il allait voir les projections
11:19Parfois ça suffisait
11:21Je lisais dans la préface que vous avez écrite
11:23Que ce que disait votre père
11:25C'est que être acteur c'est
11:2799% du travail
11:29Et 1% de talent
11:31Oui
11:33Comme je le disais, vocaliste tous les matins
11:35Le texte au cordeau
11:37Il ne connaissait pas le scénario par cœur
11:39En fait
11:41Et même la réplique
11:43De ses compères
11:45Donc oui
11:47C'était que du travail
11:49Que ça
11:51Pour essayer d'accéder
11:53A cette excellence
11:55Il disait
11:57C'est un menteur qui essaie de se rapprocher le plus possible
11:59De la vérité
12:01Et c'était beaucoup de travail une pièce comme celle-là ?
12:03Bah oui
12:05Et surtout
12:07Je pense qu'on est sous la baguette
12:09De Pierre Mondy
12:11Et Francis Weber
12:13Parce que le texte
12:15C'est des gens qui ne laissent rien au hasard
12:17C'est plus de travail par exemple
12:19Que la contrebasse, la pièce de Suskine
12:21Que votre père a joué
12:23Également
12:25C'est le même travail
12:27Et aussi vous citez
12:29Une pièce que j'adore
12:31Avec un texte qui est encore aussi
12:33Magnifique
12:35Mais c'est tout autant de travail
12:37De toute façon il rentrait tellement dans l'espèce de trance
12:39Que parfois il lui fallait bien 30-40 minutes
12:41Pour redescendre quoi
12:43Il était tellement, tellement, tellement
12:45Investi
12:47Et parfois il pouvait même rentrer dans des trances
12:51Que le travail était le même
12:53Je pense pour tous ses rôles
12:55Vous savez que ça coûte très cher de diffuser des extraits
12:57Des extraits du film
12:59Mais pour celui-là, on a les droits
13:01Entendu, à demain
13:03Et voilà
13:05On a les droits
13:07Oh la la
13:09Pour pas cher à mon avis
13:11Il a marché, il a marché à fond le gars
13:13Et ma femme ?
13:15Quoi ?
13:19Il a oublié ma femme
13:21Il fait le clown pendant 5 minutes
13:23Et il oublie ma femme
13:25A la boulette
13:29C'est terrible, c'est merveilleux
13:31On continue à rire
13:33On continue à rire
13:35On la connait
13:37J'ai dû le voir
13:39Je sais pas, une centaine de fois
13:41Et à chaque fois
13:43On rit
13:45Même moi qui vivais avec lui
13:47J'en ris encore
13:49Parce qu'il le joue tellement
13:51Premier degré
13:53Tellement naturel
13:55Qu'on est toujours surpris à chaque fois
13:57Merci beaucoup
13:59On va renvoyer évidemment à ce livre
14:01Cet album, je sais pas comment on dit exactement
14:03Voilà, annoté par Jacques Vidret
14:05C'est aux éditions Fayard
14:07Le type qui est en face de vous
14:09Un type très important, c'est Monsieur Boubou
14:11Bien sûr
14:13C'est une légende
14:15C'est une jeune légende
14:17Plus tard on en reparlera
14:19Qu'est-ce que vous avez à nous dire ?
14:21Est-ce qu'on peut le faire gagner à nos auditeurs ce livre ?
14:23Si c'est pas mon exemplaire, allez-y
14:25Il est midi 47, on a jusqu'à 55
14:27Après le débrief de Laurent Tessier
14:29Donc les auditeurs ont quelques minutes pour nous appeler
14:31Et le premier ou la première qui appelle
14:33Gagnera le livre
14:35Et le numéro de téléphone ?
14:3701 80 20 39 21

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