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00:00On en vient à la présidentielle américaine, c'est le 5 novembre prochain.
00:03Donald Trump et Kamala Harris sillonnent toujours les swing states,
00:07ces états susceptibles de basculer d'un camp à l'autre tous les quatre ans.
00:10Le républicain était dans le Michigan pour une réunion publique, vous découvrez ces images.
00:15La démocrate, elle, a donné une interview à l'association des journalistes noirs.
00:20Bonjour Tristan Cabello, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:23Vous êtes avec nous chaque semaine, vous êtes historien spécialiste des Etats-Unis.
00:27La campagne présidentielle a donc repris son cours après la tentative d'assassinat présumée contre Donald Trump,
00:34qui a tenu un meeting hier dans le Michigan. Il s'est exprimé à ce propos ?
00:38Oui, c'était très important d'abord le Michigan car c'est un swing state,
00:41donc c'est un état qu'il faut absolument gagner pour Kamala Harris ou pour Donald Trump.
00:45C'est un état qui a basculé du côté républicain à quelques milliers de voix en 2016.
00:50En 2020, il a rebasculé du côté démocrate.
00:52Là, ils étaient à Flint, Donald Trump était à Flint, c'est-à-dire une petite bourgade du Michigan,
00:58quand même avec un grand taux d'afro-américains qui travaillent dans le service de l'automobile, dans l'industrie de l'automobile.
01:07Donc c'était très important pour lui d'être là.
01:09Il a un peu parlé en effet de la tentative d'assassinat, alors très peu en fait.
01:13C'était une question dans le town hall, on lui a demandé qu'est-ce qu'il pensait de cette tentative.
01:18Alors bien sûr, il remet la faute sur les démocrates, mais il y a une nouvelle théorie du complot.
01:23Il ajoute à ça une autre théorie du complot, il y aurait un complot international qui viserait à l'éliminer,
01:29car il a de très bonnes idées pour les Etats-Unis à mettre en route dès 2024.
01:34Donc on voit que les théories du complot se succèdent à d'autres théories du complot, ça commence à faire beaucoup.
01:39La forme était un peu différente, on le voit répondre à des questions derrière vous.
01:42Oui, alors il répondait à des questions, c'était le format town hall, il était là pour parler à des gens.
01:47Et il a fait du Trump, il a fait du très bon Trump, c'est-à-dire qu'il répondait à des questions sans y répondre.
01:54Un des ouvriers lui a demandé comment il allait sauvegarder son emploi.
01:58Et Trump est parti dans une diatribe sur le Covid, le Premier ministre indien, mais aussi les Secret Service.
02:07Bon, ça n'avait pas beaucoup de sens, c'était très socoloniste, c'était un peu cocasse.
02:11En tout cas, la grande mesure qu'il veut amener dans le Michigan, c'est d'imposer une taxe sur les voitures étrangères,
02:21afin de préserver l'industrie automobile américaine.
02:25Or, en 2016, il l'avait déjà promis, ça n'avait pas très bien marché durant son mandat, il n'avait pas réussi à mettre ça en route.
02:32Donc vraiment, on voit que c'est quelqu'un qui est là pour faire le show, beaucoup, mais qui n'offre pas beaucoup de nouvelles politiques.
02:40Et en même temps, on connaît Donald Trump depuis 8-9 ans maintenant, notamment sa campagne débutée en 2015.
02:47Kamala Harris, elle, de son côté, donnait une interview à l'Association des journalistes noirs avant de rentrer dans le fond.
02:53Un mot sur la forme, c'était seulement sa deuxième interview. La première, je crois, c'était avec CNN.
02:58C'était avec CNN, avec Dana Bash. Donc ça, c'était sa deuxième interview nationale.
03:05L'Association des journalistes noirs, c'est une association très importante aux Etats-Unis.
03:09Qui avait reçu Donald Trump, d'ailleurs, il y a quelques semaines.
03:11Tout à fait, et c'était là où Donald Trump avait en fait dit qu'il ne croyait pas que Kamala Harris était noire.
03:16Elle était devenue noire pour des raisons électorales.
03:19Pour des raisons électorales, voilà. Et donc, ça avait été vraiment une interview très punchy avec Donald Trump.
03:25Là, c'était beaucoup plus calme. Il y avait 4 journalistes, 4 jeunes journalistes, assez impressionnés d'être là.
03:33On le voyait bien et qui n'ont pas posé de questions trop dérangeantes.
03:38En tout cas, ce qui est important avec Kamala Harris de noter, c'est qu'elle utilise beaucoup ses éléments de langage.
03:45Elle répète toujours beaucoup la même chose, les mêmes phrases, les mêmes idiomes.
03:51C'est quelqu'un qui est, contrairement à Donald Trump, pas vraiment dans le contact avec le public, mais plutôt dans la réserve.
03:59Elle se contrôle beaucoup. C'était seulement sa deuxième interview en live et la présidentielle est dans 50 jours.
04:07C'est donc moins spontané qu'est-ce qu'il faut en retenir de cette interview sur le fond, Tristan ?
04:12Oui, alors vraiment 3 points. Elle renoue vraiment son soutien à Israël.
04:17Ça, c'était très important qu'elle le dise en face de ces journalistes afro-américains
04:22puisqu'on sait que les afro-américains, en grande partie, rejettent l'envoi des armes à Israël.
04:29C'est peut-être un message envoyé aux modérés qui sont un peu pris en compte dans la campagne de Donald Trump.
04:34Voilà, c'est plutôt pour les indécis et pour les modérés.
04:37Et surtout, quelque chose de très important, elle parle des réparations.
04:41Les réparations, c'est le dédommagement qu'on donnerait à la communauté afro-américaine à cause de l'esclavage.
04:49Et ça, c'était quelque chose, c'est un vrai serpent de mer aux Etats-Unis.
04:53Et là, elle ne ferme pas du tout la porte.
04:55En fait, elle dit, je donnerai ce dossier au Congrès, ils en feront ce qu'ils voudront.
04:59En tout cas, s'il y a une loi, moi, je la signerai.
05:02Donc, une réponse un peu en demi-mesure, mais c'était assez surprenant
05:05parce que c'est quelqu'un, quand même, qui s'engage très peu dans cette campagne.
05:07Et là, elle dit, bon, moi, si le Congrès veut en parler, ils en parleront.
05:10Merci beaucoup, Tristan Camelot, d'avoir accepté notre interview.