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00:00Il est 14h30 à Paris, bienvenue à vous tous si vous nous rejoignez. C'est l'heure tout de suite du quart d'heure américain, votre rendez-vous de politique américaine.
00:09Chaque semaine on vous dit tout, de la course à la Maison Blanche et un programme haut en couleurs aujourd'hui.
00:14Donald Trump dans le viseur après une deuxième tentative d'assassinat présumée, on va y revenir dans un instant.
00:20Pas de répercussions en tout cas pour l'heure dans les sondages. Harris reste en tête, on va décrypter les chiffres.
00:26L'argentat également qui se densifie avec notre experte de la semaine, c'est Ludivine Gilly.
00:31Des républicains de toujours, vous le verrez, ont décidé aussi de retourner leur veste, c'est un fait inédit.
00:36Vous entendrez l'une des électrices de notre panel, la MAGA Granny, elle nous expliquera pourquoi elle votera Harris le 5 novembre prochain.
00:45Voilà pour le programme, c'est parti pour le quart d'heure américain.
00:56Allez une image pour commencer, image de la semaine, la scène d'un crime qui n'a en réalité pas eu lieu.
01:11Il n'y a même pas eu un seul tir en direction de Donald Trump.
01:14Il est 13h30 en Floride ce dimanche quand le candidat républicain joue au golf dans son club de West Palm Beach.
01:20Il est à 15 minutes de route de sa résidence de Mar-a-Lago.
01:23Quand un agent du Secret Service inspecte le parcours, repère un suspect armé, il ouvre immédiatement le feu.
01:28L'homme prend la fuite, il est rattrapé, il s'agit de Ryan Wesley Rose, un américain pro-ukrainien de 58 ans, artisan indépendant dans le bâtiment à Hawaï.
01:37Le suspect a été inculpé hier, décryptage avec Ludivine Gilly aujourd'hui.
01:42Bonjour, vous faites partie de notre panel d'experts, vous êtes directrice de l'Observatoire de l'Amérique du Nord.
01:47Deux épisodes quand même assez similaires en moins de deux mois en direction de Donald Trump.
01:52C'est lui qui est visé aujourd'hui.
01:54Ça fait beaucoup pour un seul homme, non ?
01:56Je ne dirais quand même pas que les deux épisodes sont équivalents.
02:00Parce que dans le premier cas, on a eu un coup de feu qui est passé à 5 millimètres d'achever la vie de Donald Trump.
02:06Et on a eu un mort ?
02:07On a eu un mort, on a eu plusieurs blessés.
02:10Là, pour le moment, on n'a pas encore tous les éléments sur ce qui s'est passé.
02:15Ce qu'on sait, c'est qu'on avait quelqu'un qui était armé et qui était à proximité de Donald Trump.
02:21Ce qui permet à Donald Trump, et il ne s'en est pas privé, d'agiter ce sujet-là
02:27et de mettre cette potentielle présumée tentative d'assassinat sur le dos des démocrates, de Joe Biden et de Kamala Harris.
02:37Ça avait été le cas déjà la précédente fois en juillet dernier.
02:40Et en même temps, on avait vu qu'il n'avait pas réussi à capitaliser dans le temps sur cette image de candidat menacé.
02:47Lors de la précédente tentative d'assassinat, on s'était posé la question, pendant quelques temps,
02:55savoir si Donald Trump allait fédérer, devenir le grand unificateur de la nation
03:02ou s'il allait utiliser cet événement pour attaquer ses opposants.
03:08On a vite eu la réponse pour ceux qui avaient des doutes.
03:11Là, on est dans une situation fait non avérée et malgré tout, il attaque ses opposants.
03:22Il y a quand même une question de sécurité qui est posée après cette nouvelle tentative d'assassinat présumée.
03:27Le secret de service chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines
03:31se retrouve de nouveau au centre des interrogations, fragilisé déjà par la première séquence en juillet dernier.
03:37L'institution essuie de nouveau des critiques. Alors, y a-t-il eu ou non raté ?
03:41Explication en images tout de suite avec nos confrères de France 2.
03:44Deux candidats contraints de faire campagne derrière des vitres blindées.
03:49Une protection par balle sur trois côtés qui en sert désormais le pupitre de Donald Trump et de Kamala Harris à chaque meeting en plein air.
03:58L'image illustre le niveau de risque atteint dans cette course à la Maison Blanche historique.
04:02Une sécurité qu'il faut encore hausser d'un cran, affirme ce matin le président américain.
04:07Les services secrets ont besoin d'aide et le Congrès doit leur apporter des moyens supplémentaires.
04:14Aux Etats-Unis, la sécurité des grandes personnalités politiques est assurée par les agents du secret de service.
04:21Les détails restent confidentiels, mais depuis la première tentative d'assassinat en juillet,
04:26leur présence autour de Donald Trump a été considérablement densifiée.
04:32Ces renforts ont peut-être permis de localiser à temps le suspect hier en Floride,
04:38mais certains considèrent aujourd'hui ce dispositif comme insuffisant.
04:42Le niveau de sécurité autour de Donald Trump n'est pas celui d'un président en exercice.
04:46Si ça avait été le cas, le golf aurait été complètement encerclé par les agents.
04:50Alors qu'hier, ils ont dû choisir de sécuriser uniquement les endroits les plus sensibles.
04:55L'état-major de Donald Trump réclame désormais que sa sécurité soit alignée sur celle de Joe Biden.
05:01Mais en coulisses, les services secrets rappellent que le candidat bénéficie déjà d'un niveau de protection inédit pour un ancien président
05:08et que celui-ci ne tient pas toujours compte du risque en refusant d'adapter ses sorties publiques.
05:13Il n'aime pas les meetings en salle, il préfère les meetings en plein air.
05:17Il aime jouer au golf et pas au tennis, ce qui serait plus simple.
05:20Donald Trump n'en faisant qu'à sa tête, ce sont des complications et une pression supplémentaires pour les services secrets.
05:27Donald Trump pourra-t-il bénéficier d'un dispositif de sécurité équivalant à celui d'un président en exercice ?
05:33La réponse devra vite être tranchée car le candidat a prévu de repartir dès demain en campagne
05:38avec à son programme trois apparitions publiques dans les jours à venir.
05:42Voilà, la répétition quand même des faits, même si les séquences sont différentes à plusieurs niveaux.
05:48La menace est réelle à l'égard du futur président, en tout cas des deux candidats, dans cette Amérique, toujours.
05:56Et ça, c'est la conclusion très polarisée.
05:59Oui, une Amérique très polarisée.
06:01Si on regarde les questions de société d'ensemble, on s'aperçoit qu'il y a une bonne partie de la population
06:08qui pense la même chose sur pas mal de sujets.
06:10Mais quand on s'intéresse aux opinions des démocrates convaincus, des républicains convaincus,
06:17là on est vraiment aux antipodes et à un extrême de polarisation.
06:21On a beaucoup parlé d'un Trump catalyseur de haine et aussi peut-être responsable de cette violence qui allait crescendo.
06:28Est-ce que c'est le cas ?
06:30En tout cas, il y joue un rôle parce que c'est bien du côté des républicains et en particulier du côté de Donald Trump
06:37qu'on agite et qu'on entretient cette rhétorique de peur, de haine, de revanche.
06:44« I am your retribution », c'était une des déclarations de Donald Trump.
06:50Alors que du côté démocrate, après la première tentative d'assassinat en juillet comme là,
06:56le discours est extrêmement clair de la part de Joe Biden, de la part de Kamala Harris,
07:01c'est « la violence n'a pas de place dans notre société et dans notre politique ».
07:05Ça, c'est le discours officiel, mais dans les faits, on le voit, cette campagne n'échappe pas à la règle.
07:10Les pics fusent d'un côté comme de l'autre.
07:14Qu'en pensent au juste les électeurs américains de cette nouvelle tentative d'assassinat présumée ?
07:20Jusqu'à l'élection, on va suivre, en tout cas dans ce rendez-vous américain,
07:23quatre électeurs pour comprendre comment évolue le vote.
07:28On dit qu'il est extrêmement volatile, il y a évidemment des indécis, estimés à environ 15%.
07:33Nous vous avions présenté assez récemment, c'était cet été, Pamela Hemphill ex-MAGA
07:39qui avait participé à l'assaut sur le Capitole, car convaincue que l'élection avait été volée à Donald Trump à l'époque.
07:45Elle a depuis retourné sa veste, elle mettra dans l'urne un bulletin démocrate le 5 novembre prochain, écoutez-la.
08:09Cette femme est connue aux États-Unis, elle est suivie maintenant par plusieurs milliers de followers.
08:36Elle avait participé à l'assaut sur le Capitole, elle a même fait de la prison, pour ça c'était une Trumpiste convaincue.
08:42Pour expliquer à ceux qui nous regardent, les MAGA ce sont les plus extrêmes parmi les extrêmes.
08:47Et elle a retourné sa veste, elle fait campagne pour Kamala Harris.
08:50Harris aujourd'hui, ça paraît complètement fou pour un Européen comme nous.
08:53Oui, ça paraît étonnant, d'autant plus que le trait le plus partagé au sein des fameux MAGA,
09:01les supporters les plus loyaux de Donald Trump, c'est cette loyauté, cette fidélité.
09:08Donc il est relativement peu fréquent de voir des personnes qui appartiennent à ce cœur de supporter, de soutien de Donald Trump, changer d'avis.
09:22C'est particulièrement intéressant, notamment dans le contexte de polarisation dont on parlait tout à l'heure.
09:30Alors, il y a un état qui était un état-clé auparavant, et maintenant on dit qu'il n'y a plus d'enjeu et votre est républicain, c'est la Floride.
09:35On s'y est rendu en début d'année, on avait été tourné au sein de The Villages, qui est une communauté, alors, normalement, républicaine.
09:43La moyenne d'âge c'est 55 ans, on vote à droite.
09:46Les démocrates ont tenté ces dernières années de s'y implanter, pour faire rayonner leurs idées.
09:51On a reçu des images ces dernières heures, elles nous parviennent donc de The Villages.
09:56Et on va le voir, vous allez le voir, dans ces petites voiturettes de golf, parce qu'on se déplace comme ça dans cet endroit.
10:01Ce sont des d'anciens républicains qui vont voter démocrate, qui font campagne pour Harris et Walls, qui est son ticket, son colissier.
10:10Ça, est-ce que ça nous dit quelque chose de cette campagne ?
10:14Qu'il y a une possibilité de voir des républicains convaincus, ou pas d'ailleurs, virés de bord, comme ça, du jour au lendemain ?
10:21On en a vu, il y en avait à la convention démocrate.
10:26On a eu depuis l'annonce, qui ne nous a pas trop surpris, de Liz Cheney, qui ne peut pas être qualifiée de républicaine modérée, qui a annoncé son soutien à Kamala Harris.
10:38Et encore plus surprenant, ça on ne s'y attendait pas forcément, le soutien de Dick Cheney, ancien vice-président néo-conservateur républicain.
10:47Donc on en a des républicains.
10:49Et même, lors du mois d'août, la campagne de Kamala Harris a récolté énormément de fonds, parmi les donateurs, un cinquième de républicains ou d'indépendants.
11:01Donc on voit que la personne de Donald Trump permet aux démocrates d'élargir légèrement leur base électorale, en tout cas, même s'il ne s'agit pas de soutien pérenne.
11:15Parlons des fonds, peut-être. Harris a provoqué un électrochoc dans le camp démocrate.
11:19Et en même temps, il y avait une autoroute devant elle, quand on voyait l'effet Biden sur le moral de ses soutiens.
11:26Elle en est où Kamala Harris aujourd'hui ?
11:29Elle a récolté des montants considérables.
11:32Il y a eu un débat plutôt réussi la semaine dernière. Est-ce que ça a aidé d'un dur cul aujourd'hui ?
11:36Alors, ça a aidé. Depuis, entre son entrée en campagne le 21 juillet et la fin du mois d'août, elle avait récolté 615 millions de dollars.
11:47Ce qui nous paraît, vu de France, absolument démentiel.
11:51Dans les 24 heures qui ont suivi le débat télévisé, au moment où on disait que peut-être la campagne commençait à marquer le pas, qu'on voyait un peu de l'assidu d'apparaître,
12:01la campagne Harris a récolté 47 millions supplémentaires.
12:06Donc cet engouement s'entretient, continue à perdurer, à la fois sur le plan du suivi dans les réseaux sociaux,
12:17mais également sur le plan des contributions dont les démocrates auront bien besoin pour mener campagne.
12:22Alors, puisque le timing a son importance, on a une tradition dans le quart d'heure américain,
12:26c'est de faire le décompte chaque semaine, le temps qui passe à une folle allure.
12:31Nous sommes, on va faire tourner le compteur, nous sommes à exactement 49 jours du jour J, du vote, 5 novembre prochain.
12:41C'est très peu, il peut se passer énormément de choses, on le dit à chaque fois.
12:45C'est à la fois très court et très long.
12:47C'est à dire que pour chacun des candidats, 49 jours, c'est 49 journées d'opportunité pour marquer des points auprès des électeurs à mobiliser,
12:58des électeurs qui ne sont pas encore convaincus.
13:00Et 49 jours, c'est aussi 49 jours pour faire des bourdes ou pour motiver certains électeurs d'aller voter pour le camp adverse.
13:11Donc, quand on regarde il y a 49 jours où on en était, on se dit qu'il peut vraiment se passer beaucoup de choses d'ici l'élection.
13:18On va jeter un oeil peut-être au sondage, c'est d'usage dans ce rendez-vous.
13:23Les sondages qui nous donnent à peu près toujours la même tendance dans les swing states, c'est là-bas que ça va se jouer.
13:29Harris est en tête, mais une courte tête seulement, ça ne veut pas dire grand-chose.
13:33Quand on regarde l'ensemble des sondages, donc au niveau national, elle dispose d'une légère avance.
13:39L'élection ne va pas se jouer au scrutin direct national, ce sera dans les swing states.
13:44Et dans certains swing states, elle a repris l'avantage alors que Joe Biden était mené.
13:48Dans d'autres, selon les sources, les agrégateurs de sondages qu'on consulte, elle est légèrement en retard.
13:54Mais on est systématiquement dans la marge d'erreur.
13:57Donc, c'est une élection qui s'annonce extrêmement serrée.
14:02Une élection qui s'annonce extrêmement serrée et qui inspire toujours autant les internautes, les réseaux.
14:08On va peut-être jeter un oeil après une seconde tentative d'assassinat.
14:11Trump, Caracol en tête des mêmes.
14:13Les plus partagés sur la toile.
14:15Ludivine Gilly peut-être un commentaire.
14:17Trump grimé en éau dans Matrix.
14:19Trump moqueur également.
14:22« You missed me », « Vous m'avez encore raté », « Encore manqué ».
14:27Voilà, c'est le genre d'image évidemment aussi qui fait la campagne.
14:31Tout se joue dans les clichés.
14:34Tout se joue dans les clichés.
14:36Là encore, on est face à une tentative présumée sans aucun coup de feu tiré.
14:39Et pourtant, Donald Trump relance la même rhétorique et accuse l'opposition.
14:45Il fait tourner ses images sur les réseaux sociaux.
14:49Lui et ses soutiens, parmi lesquels Elon Musk très probablement.
14:53Ça joue beaucoup.
14:56Ça jouait peut-être un peu moins par le passé.
15:01Aujourd'hui, on voit des boucles de tendances qui se répètent.
15:09Et tout ce qui se produit sur les réseaux sociaux finit par arriver dans les médias conventionnels.
15:16Et donc, a arrivé sous les yeux de l'intégralité de l'électorat.
15:22Et on investit beaucoup évidemment dans ces campagnes de communication.
15:26Les clips également.
15:27On vous en proposera sûrement la semaine prochaine.
15:29Merci beaucoup, Ludivine Gilly.
15:30Merci d'avoir été notre experte de la semaine.
15:32C'était le quart d'heure américain.
15:35Paris Direct se poursuit dans quelques instants avec nos grands formats du jour.