Deux semaines après sa nomination, le Premier ministre Michel Barnier s'apprête à présenter aux Français la composition de son gouvernement, qui devrait compter 38 membres, le dernier obstacle ce vendredi 20 septembre étant les vérifications déontologiques en cours pour une annonce "avant dimanche".
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00:00Mathieu Croissando, le gouvernement, donc a priori il est constitué, il y a encore quelques inconnus, 38 ministres donc, on attend maintenant la publication évidemment de la liste, a priori d'ici dimanche, avant dimanche, avant dimanche soir, on verra, ça a été long, c'est encore long, ça a été long, ça a été poussif, mais c'est vrai qu'on a une liste de noms, on en parlait tout à l'heure, alors on aura tout le temps de gloser sur les équilibres, les sensibilités, les personnalités, mais d'abord la première impression qui se dégage, c'est tout ça pour ça ?
00:29Mais elle est où la dissolution ? On sort d'une crise politique sans précédent, la France est à l'arrêt depuis trois mois et demi et rien ne change en fait, on se retrouve avec des macronistes et des LR comme d'habitude depuis sept ans, le dosage a un peu évolué mais on ne change pas les ingrédients et donc vraisemblablement pas de politique puisque tout ce monde-là finit par penser pareil, voter pareil, on l'a vu par exemple en début d'année sur l'immigration.
00:55Or le problème c'est que les Français n'en peuvent plus de cette recette, ils l'ont dit trois fois de suite dans les urnes où les listes du camp présidentiel et celle de LR se sont rétamées, il n'y a pas d'autre mot, deux Français sur trois en votant pour l'ORN ou pour le nouveau Front populaire ont réclamé un changement d'orientation, ils se retrouvent aujourd'hui gros gens comme devant.
01:13Emmanuel Macron leur avait promis un gouvernement d'unité nationale et de rassemblement, on n'y est pas, elle est où l'unité nationale, il est où le rassemblement, il n'y a pas la gauche, faute à la gauche bien sûr qui n'a pas voulu y aller mais peut-être faute au président aussi qui leur a filé des beignes plutôt que de les attirer en discutant.
01:26Michel Barnier avait promis des changements et des ruptures, on ne les voit pas et pour l'instant, contrairement à ce que nous avait dit le Premier ministre, ça ressemble beaucoup plus à un remaniement qu'à un nouveau gouvernement.
01:36Oui il y a quand même des nouveaux profils là qu'on va découvrir.
01:38Oui ça fait penser un peu à l'équipe B que le PSG aligne en hiver, vous savez quand toutes ses stars se sont fait les croiser et qu'ils s'enfoncent dans la crise de Noël, alors on a changé l'entraîneur, il a fait une petite cauderie hier, on s'appuie sur les quelques cadres qui restent à l'opposte, Sébastien Lecornu à la défense, Rachida Dati à la culture peut-être,
01:53on y ajoute des jeunes pouces formés au club mais qui n'ont jamais été titulaires, ce sont les bébés Macron, on aura Antoine Armand à Bercy peut-être épaulé par un autre député renaissance Mathieu Lefebvre aux finances, Astrid Panosian au travail, Violette Spilbou à l'éducation et puis on fait un petit tour sur le marché des transferts en débauchant des joueurs peu connus qui manquent de temps de jeu dans leur propre club.
02:12Donc on a été chercher Bruno Rotailleau à l'intérieur, Annie Gennevard à l'agriculture, tout ça, ça permet parfois au PSG de faire le gros droit de passer l'hiver mais ça ne lui a jamais permis de remporter la Ligue des champions.
02:22Alors Michel Barnier a passé 50 minutes avec le Président de la République hier à l'Elysée, le Président a validé la liste ?
02:29Oui il ne manquerait plus que ça quand même, il a sauvé l'essentiel, il a limité la casse après son geste absurde de la dissolution, alors il ne s'est pas exprimé hier, du coup on en est réduit à gloser sur la seule petite phrase recueillie par l'AFP s'il vous plaît que le Président a glissé à Michel Barnier en le raccompagnant, merci beaucoup, à demain.
02:46On aurait pu acheter, fais attention sur la route en rentrant, c'est dire quand même le niveau, alors c'était pour montrer bien sûr que tout va bien dans le couple exécutif mais voilà, voilà où on en est.
02:56Sauf que maintenant le plus dur commence pour le gouvernement Barnier.
02:59Oui parce qu'il va d'abord falloir faire avaler la pilule à tous les membres de la coalition, or ça tousse, ça pleure même dans l'aile gauche de la Macronie au Modem sur la coloration très droitière, très conservatrice de certains profils comme Bruno Rotailleau, on en a parlé, le patron des sénateurs LR à l'intérieur ou celui de la sénatrice LR de Loire-Atlantique.
03:15Madame Laurence Garnier qu'on annonce à la famille, Laurence Garnier qui s'est illustrée en s'opposant au mariage pour tous, en votant contre l'interdiction des thérapies de conversion, en votant contre la constitutionnalisation de l'IVG, elle est où la révolution émancipatrice promise par Emmanuel Macron.
03:29Seconde étape, le budget, la déclaration de politique générale du Premier ministre évidemment, mais surtout ce gouvernement Barnier déjà minoritaire à l'Assemblée va devoir prendre en compte et comprendre qu'il est minoritaire dans le pays et ça, ça ne va pas lui faciliter la vie pour gouverner.