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00:00Bonjour Franck Riester, merci d'être avec nous ce matin. On a eu, on le dit depuis ce matin, beaucoup d'indiscrétions à propos du nouveau gouvernement que Michel Barnier est allé présenter hier soir à l'Élysée, Emmanuel Macron.
00:11Mais vous, Maïa, le rappelez, vous étiez dans le bureau du Premier ministre. Alors est-ce que vous confirmez tout ce que l'on lit et ce que l'on entend ce matin ?
00:19Il y aura 38 ministres, une parité et sans doute 10 ministres de l'ex-majorité et 3 ministres de la droite. Est-ce que ce sont des informations que vous confirmez ce matin ?
00:28Oui, le Premier ministre nous a donné ces informations. Maintenant, vous savez comment ça se passe un gouvernement. Il peut y avoir des réglages d'ici à l'annonce du gouvernement.
00:37Mais vous savez, on attendait cette réunion. Gabriel Attal avait demandé, dès la nomination de Michel Barnier, une réunion pour évoquer un certain nombre de questions qui sont pour nous importantes pour soutenir et participer à ce gouvernement.
00:50On a toujours dit qu'on souhaitait que le gouvernement de Michel Barnier réussisse parce que c'est l'intérêt des Français.
00:54Nous ne serions jamais force de blocage, mais qu'en même temps, nous avions des questions sur le fond, mais aussi en matière d'équilibre gouvernemental,
01:02pour que l'incarnation de l'unité de ce socle entre le camp présidentiel et l'LR puisse se traduire dans l'organisation du gouvernement.
01:10Et de ce point de vue-là, on a eu un certain nombre de réponses éclairantes.
01:13Mais ça veut dire quoi très concrètement ? Vous avez un petit peu, si j'ose dire, tordu le bras au Premier ministre, puisqu'on disait plutôt en début de semaine qu'il y aurait une force importante de LR
01:20qui finalement se retrouverait avec trois ministres. Vous, vous en auriez dix. Qu'est-ce qui a fait que le rapport de force, si j'ose dire, a changé ?
01:28Nous, on a eu un message simple. Il ne faut pas qu'il y ait un bloc qui écrase les autres et qu'il y ait une représentation presque arithmétique du poids de chaque groupe au sein du gouvernement.
01:37Le groupe, par exemple, Ensemble pour la République, représente presque la moitié des députés qui veulent soutenir le Premier ministre.
01:45Et donc, c'est logique que peu ou prou, il y ait la moitié des postes en responsabilité pour que l'incarnation de cette unité puisse être éclaire aux yeux des Français
01:53et que les politiques conduites par ces ministres-là correspondent à ce que sont nos grands axes de politique en matière, par exemple, d'attractivité, en matière d'écologie, en matière d'éducation nationale, par exemple.
02:04Mettez-vous à la place des Français, des électeurs, si on se retrouve aujourd'hui ? Est-ce que le gouvernement sera annoncé aujourd'hui ? J'en profite pour poser cette question.
02:11Je ne sais pas si c'est aujourd'hui ou demain, mais d'après ce qu'a dit le Premier ministre, ça serait dans les heures ou jours qui viennent.
02:14Aujourd'hui, peut-être ?
02:15Peut-être aujourd'hui, peut-être demain, en tout cas avant dimanche, d'après ce que j'ai cru qu'on connaît.
02:19Si effectivement, comme on le voit sur ce schéma, il y avait dix ministres de l'ex-majorité, où est le changement que les Français ont exprimé le 7 juillet dernier au second tour des élections législatives ?
02:28Ils se retrouvent avec un gouvernement finalement assez comparable en termes d'identité politique à son prédécesseur.
02:34Là, il y a un Premier ministre qui est LR, qui était dans l'opposition.
02:36Mais pour le reste, les dix ministres de l'ex-majorité ?
02:39Vous me demandez les différences. D'abord, il y a le Premier ministre qui a changé, je vous rappelle.
02:42Michel Barnier était nommé, il est LR, il était dans l'opposition.
02:44Ensuite, il y a un grand renouvellement de ministres et il y a une présence des LR dans ce gouvernement qui est bien plus importante.
02:52Personne n'a gagné ces élections, mais le socle que nous allons représenter entre le camp présidentiel et les LR est le socle à l'Assemblée nationale,
03:00qui est le plus important en termes de nombre de députés.
03:03Et donc, il doit refléter tant sur l'incarnation du gouvernement que dans les idées, ce rassemblement, cette unité et cette stabilité politique attendue par les Français.
03:12Mais encore une fois, est-ce que c'est le socle, pour reprendre votre expression, qu'ont voulu les Français qui ont placé par exemple la coalition de gauche en tête de leur vote,
03:18même si ce n'est pas une majorité, et qui vont se retrouver avec un gouvernement finalement plus à droite que le précédent ?
03:24Est-ce que c'est ce que les Français ont dit aux élections législatives selon vous ?
03:29D'abord, ce qui a été dit, les résultats des élections, c'est qu'il n'y a pas de bloc qui arrive en majorité absolue à l'Assemblée nationale,
03:37ni le Rassemblement national et son allié, ni le NFP, ni le camp présidentiel.
03:42Là, aujourd'hui, le Premier ministre devrait avoir le soutien d'un socle de groupe à l'Assemblée nationale qui représente le plus grand nombre de députés
03:51par rapport au NFP et par rapport au Rassemblement national.
03:56C'est ça et plus à droite qu'avant, M. Riester, vous diriez ?
03:59Je ne sais pas.
04:00C'est ce que certains disent.
04:01Qui expliquerait la composition de ce gouvernement ?
04:03Peut-être, mais en tout état de cause, ce gouvernement a la volonté d'abord de mettre en place de la stabilité pour répondre aux questions de nos compatriotes
04:12et d'aller vite sur un certain nombre de sujets qui sont prioritaires en matière de sécurité, en matière d'économie, en matière de pouvoir d'achat,
04:20et j'espère que début de semaine prochaine, tout le monde sera au travail.
04:24Vous, vous ne serez pas ministre dans ce gouvernement, vous le sauriez ?
04:26Non, je ne serai pas ministre.
04:27Vous ne serez plus ministre, vous êtes aujourd'hui ministre du Commerce extérieur, démissionnaire.
04:30Oui, j'ai été six ans au gouvernement et je continuerai mon engagement politique à l'Assemblée nationale et c'est une grande responsabilité, un grand honneur.
04:36Est-ce que vous confirmez que Bruno Retailleau, sénateur LR, président du groupe LR au Sénat, est pressenti pour être ministre de l'Intérieur ? C'est un signe ?
04:45C'est un an qui circule, mais l'essentiel, c'est le fond. Par exemple, on a eu des réponses sur la fiscalité.
04:52Je vous parle de l'immigration. Est-ce que, par exemple, sur les questions de sécurité et d'immigration, il faut s'attendre à un coup de barre à droite ?
04:57Une nouvelle loi sur l'immigration, par exemple ?
04:59Il y a une loi qui vient d'être votée, je vous le rappelle, il y a quelques mois.
05:03Il y a, au niveau européen, le pacte asile-immigration qui a été voté et qui doit être mis en œuvre.
05:08On a là une modernisation du dispositif tant français qu'européen qui doit permettre, normalement, de répondre à cet impératif en matière régalienne,
05:17qui est de mieux gérer notre immigration.
05:19Ce n'est pas qu'il y ait une nouvelle loi, un nouveau tour de vise. C'est ce qu'a dit le Premier ministre en disant que la maîtrise de l'immigration faisait partie de ses priorités.
05:26Oui, mais nous avons eu des garanties de la part du Premier ministre qui auraient de la fermeté, mais aussi de l'humanité.
05:33Et ça, c'était pour nous très important qu'il y ait, bien évidemment, aussi une forme de consensus au sein des groupes de ce socle
05:40si jamais il devait y avoir une modification des textes et de la législation sur l'immigration.
05:45Et il a dit d'abord de l'efficacité avant de l'idéologie. Et ça, ça nous va bien.
05:49Et enfin, sur la fiscalité, je voudrais insister sur ce point-là. Nous voulions avoir des garanties, notamment pour les classes moyennes.
05:54Et nous avons eu des garanties qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôts sur les classes moyennes.
05:58C'est pour nous très important. Et comme il souhaite faire de l'attractivité encore le cœur de sa politique économique, comme ça a été le cas depuis sept ans,
06:06et on sait bien que la fiscalité sur les entreprises est un des leviers de cette attractivité, de cette compétitivité, nous sommes optimistes sur la fiscalité aussi.
06:13La liste que Michel Barnier est allée présenter à Emmanuel Macron hier, est-ce qu'elle peut être, entre guillemets, retoquée ?
06:20On a parlé par exemple d'une possible nomination de la sénatrice LR Laurence Garnier, qui avait eu des positions très conservatrices,
06:26notamment au moment de la constitutionnalisation de l'IVG. Elle avait voté contre. Est-ce que si elle entrait au gouvernement, pour vous, ce serait un bon signal ?
06:34Non, parce que ce serait un mauvais signal, puisque son nom circule au portefeuille de la famille.
06:40Mais attendons de voir la liste définitive avant de dire les choses définitives.
06:44Mais si elle y est, vous diriez ?
06:46Attendons de voir la liste définitive.
06:48Attendons de voir la liste définitive. Encore une fois, vous ne comprenez pas l'amertume des électeurs de gauche lorsqu'ils vont découvrir cette liste aujourd'hui ?
06:54Écoutez, la gauche n'a pas souhaité faire évoluer son projet pour tenir compte de la réalité, c'est qu'ils n'ont pas gagné ces élections.
07:02Pas plus que nous, ils n'ont pas gagné ces élections. Ils ont saboté la candidature potentielle de Bernard Cazeneuve comme Premier ministre.
07:10Donc, ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.
07:12Aujourd'hui, il y a un socle qui se met en place autour du camp présidentiel EDLR, qui représente le plus grand nombre de députés par rapport au NFP, au RN et son allié.
07:22« Sous surveillance du RN », c'est l'expression de Marine Le Pen.
07:25Pour répondre aux priorités de nos compatriotes, et c'est ce que le gouvernement, fort du soutien des groupes de ce socle, va faire.
07:32200 députés, je le rappelle. Quelle durée de vie aura-t-il ? 220, plus de 220.
07:36Quelle durée de vie peut avoir ce gouvernement, sous surveillance du RN, qui est menacé de voter une solution ?
07:42Mais ça sera la responsabilité de l'NR le jour où il décidera.
07:44Oui, mais enfin, ils ne peuvent pas seuls, le Rassemblement national, faire tomber un gouvernement. Il faut qu'ils aient le soutien ou l'aide du NFP.
07:52Donc chacun sera devant ses responsabilités, alors même qu'il ne peut pas y avoir de dissolution avant l'été prochain.
07:59Est-ce que des partis voudront aller vers l'instabilité plutôt que vers la stabilité ?
08:04Je pense que les Français veulent de la stabilité. Chacun sera devant ses responsabilités.
08:08Nous, en tout état de cause, nous voulons la réussite de ce gouvernement Barnier.
08:12Auquel vous ne participerez pas, vous nous l'avez révélé ce matin.
08:14Franck Riester, ministre démissionnaire de l'ex-gouvernement Attal, et on attend le nouveau, en principe, aujourd'hui.
08:21Peut-être.
08:22Aujourd'hui ou demain.
08:23Ce sera au Président de la République et au Premier ministre de décider.
08:25Merci beaucoup.
08:26Merci à vous.
08:27Merci beaucoup. Dans les heures ou les jours qui viennent, Franck Riester qui se réjouit d'avoir obtenu des garanties de fermeté et d'humanité sur les questions de l'immigration de la part du Premier ministre.
08:36Garantie aussi qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts pour les classes moyennes.
08:39Quant à la gauche, elle n'a qu'à s'en prendre qu'à elle-même après avoir saboté une candidature de Bernard Cazeneuve, estime-t-il.
08:45Voilà pour la politique.
08:46Merci Maya.
08:47Merci beaucoup.
08:48Toute petite pause.
08:49Micropause.