• il y a 2 mois
Tous les matins, journaux et rubriques sur la culture et la vie quotidienne accueillent dans la bonne humeur les premiers téléspectateurs de la journée.

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00:00– Tharig. – Bonjour Maïa Louquet.
00:01– Merci d'être avec nous ce matin, vous n'avez pas d'enfant,
00:03vous ne savez pas quand ça va tomber ?
00:05– Non, je ne suis pas dans le secret des dieux, je n'en sais pas plus que vous.
00:08– J'aurais essayé.
00:09Est-ce que la crise de régime est évitée ce matin ?
00:11– Oui, la crise de régime est évitée, d'ailleurs,
00:14moi je n'ai jamais cru à une crise de régime.
00:17On a une crise de fonctionnement de nos institutions,
00:20tout simplement parce que la situation politique,
00:23avec trois forces relativement égales au Parlement,
00:27enfin à l'Assemblée nationale,
00:28est une situation qui est totalement inédite sous la Vème République
00:31et qui ne correspond pas du tout à l'esprit de la Vème République
00:35qui est fait pour une coalition majoritaire et une opposition clairement définie.
00:40Donc on a quelque chose d'inédit, c'est assez normal finalement
00:43qu'on ait pris un peu de temps pour sortir, a priori, de la crise.
00:47– Oui, deux semaines finalement pour former un gouvernement,
00:51alors s'il se confirme que celui-ci est le bon,
00:54ce n'est pas si long que ça.
00:56– Ce n'est pas si long que ça.
00:57Hier matin, Michel Barnier était au bord de la démission,
00:59c'est ce qu'on entendait en tout cas.
01:00Hier soir, il avait un gouvernement, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:03– Il s'est passé que finalement, ils ont réussi à,
01:08j'allais dire la quadrature du cercle,
01:09parce que c'est déjà très compliqué de faire un gouvernement d'habitude,
01:12il y a des clans politiques qu'il faut satisfaire,
01:15des régions, l'équilibre entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
01:19les hommes et les femmes, c'est toujours très compliqué.
01:22– Et la perspective de 2027 et de la présidentielle ?
01:25– Alors là, évidemment, c'est ce qui complique les choses,
01:28parce que, je le répète, aujourd'hui,
01:30si vous n'avez pas une culture de compromis,
01:32si vous n'avez pas une volonté de penser d'abord au bien commun,
01:36de trouver une manière de travailler ensemble, vous n'y arriverez pas.
01:41Or, c'est exactement le contraire de ce que sont les ambitions
01:44pour l'élection présidentielle, ce qui vous explique par exemple
01:47la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, conflictualité,
01:49je ne participe à rien, ça vous explique pourquoi Laurent Wauquiez,
01:53j'hésite, est-ce que j'entre ? Et finalement, je n'entre pas,
01:57parce que je ne veux pas être associé à un éventuel échec
01:59du gouvernement de Michel Barnier, je reste sur ma trajectoire vers 2027,
02:04ça vous explique pourquoi Édouard Philippe
02:07vient de se positionner pour l'élection présidentielle.
02:09Donc vous voyez, il y a une sorte de choc entre la nécessité,
02:12l'urgence aujourd'hui de gouverner, de trouver des formules de transaction
02:17entre la majorité centriste, enfin maintenant la minorité centriste,
02:22et puis les Républicains, et puis d'un autre côté,
02:25ces ambitions présidentielles qui viennent tout percuter.
02:28– Apparemment, la réunion des partis autour du Premier Ministrière
02:31a été déterminante, pourtant, et c'est le Parisien qui le raconte,
02:34Michel Barnier ne voulait pas les recevoir.
02:37Je ne suis pas le président du Conseil de la 4ème République,
02:40aurait-il dit, je n'ai pas d'ordre à recevoir des partis.
02:42Est-ce que ce sont pourtant eux qui finalement ont fait la liste
02:45et ont formé ce gouvernement ?
02:47– Oui, il ne faut pas se leurrer, même sous la 5ème République,
02:50on est obligé de tenir compte de ces équilibres.
02:53C'est vrai que c'est assez paradoxal, parce que vous avez un gouvernement
02:55qui a priori devrait être un gouvernement de cohabitation,
02:59c'est-à-dire qui se montre véritablement en décalage
03:02par rapport au président de la République,
03:04mais la majorité qui soutient ce gouvernement,
03:06elle est celle du président de la République,
03:08d'où la forte présence de ministres issus d'ensemble,
03:13la majorité présidentielle, alors qu'au fond,
03:16ce n'est finalement sans doute pas ce qu'attendent les Français,
03:18et tout de suite, évidemment, viennent les critiques de l'extrême-gauche
03:22et de l'extrême-droite qui vous disent,
03:23ben voilà, on est dans la continuité, on est quelque chose,
03:26on ne tient pas compte du vote des Français.
03:28– Mais c'est vrai que ce matin, quand on voit une partie du casting,
03:33alors 7 ministres ensemble pour la République,
03:38sur 16 ministres de plein exercice, 3 ministres LR,
03:42ceux qui ont voté pour la France insoumise,
03:45pour le Rassemblement national, ils sont amers ce matin.
03:47– Bien sûr, ils n'y trouvent pas leur compte,
03:50le Premier ministre lui-même est issu de la cinquième force politique,
03:53une force qui est en déclin,
03:54qui est une force devenue marginale dans la vie politique française,
03:59donc c'est très compliqué, sauf que ça, précisément,
04:02ce sont des 4 figures qui ont déjà existé,
04:05sous la 3ème ou sous la 4ème République,
04:07vous aviez des Premiers ministres qui représentaient
04:09à peu près 10% de l'électorat.
04:11– Et des gouvernements qui tenaient parfois deux jours.
04:13– Et des gouvernements qui tenaient assez peu,
04:15mais finalement, qui ont fait plutôt du bon travail.
04:20Mon regard d'historien, vous direz que finalement,
04:22que ce soit la 3ème ou la 4ème République,
04:24ça n'a pas si mal fonctionné que ça.
04:26Donc voilà, on est dans cette situation,
04:30le gros problème effectivement, c'est que vous avez,
04:32comme du temps de la 3ème force ou de la 4ème République,
04:35vous avez 30% des électeurs d'un côté, 30% de l'autre,
04:40qui n'y trouvent pas leur compte,
04:42et là, effectivement, c'est compliqué.
04:44L'idéal, à mon sens, là encore, point de vue d'historien,
04:49eût été un gouvernement d'union nationale,
04:51qui fasse appel à toutes les forces de la vie publique,
04:54y compris à la France insoumise et au Rassemblement national,
04:58et là, on aurait vu qui avait envie d'y aller,
05:00qui n'avait pas envie d'y aller,
05:01mais ça aurait été au nom du bien commun,
05:03au nom de l'international.
05:05Mais ça, c'est de l'utopie totale,
05:06parce que la réalité, c'est essayer de trouver
05:08un gouvernement qui pourra tenir,
05:10au moins jusqu'à une prochaine dissolution dans un an.
05:13– Et vous pensez qu'avec cet attelage-là
05:15et ce rapport de force politique,
05:17ce gouvernement, il peut tenir ?
05:18Sortir les calculatrices pour ce fameux socle
05:22dont parlait tout à l'heure Franck Riester ?
05:24– Oui, pourquoi je le pense ?
05:25Parce que le maître des horloges, c'est Marine Le Pen.
05:27C'est-à-dire que si Marine Le Pen décide de faire tomber ce gouvernement,
05:31voter une motion de censure,
05:33et que la gauche, qui est décidée à le faire, la vote aussi,
05:37le gouvernement est terminé.
05:38Or, l'intérêt pour l'instant de Marine Le Pen, c'est d'attendre.
05:41Il va y avoir l'affaire des assistants parlementaires,
05:43problème judiciaire pour son parti,
05:46la réorganisation après l'échec du second tour.
05:49Et pour l'instant, je pense que la stratégie du RN
05:53est une stratégie d'attente.
05:54Ils montrent les muscles, mais en réalité,
05:56ils ne feront rien dans l'immédiat.
05:58Et donc finalement, ça laisse une marge de manœuvre à Michel Barnier.
06:02S'il négocie plus ou moins bien,
06:04ça va être compliqué, le vote du budget, la loi de finances, etc.,
06:08on peut penser que ça pourra durer quelque temps.
06:11– Merci beaucoup Jean-Garrick.
06:12Je rappelle le titre de votre livre qui va s'afficher,
06:15« Jours heureux ».
06:17Merci d'avoir été avec nous.
06:18– Merci à vous.
06:18– Merci à tous les deux.
06:19On marque une petite pause et on revient
06:22avec les conseils cinéma de Charlotte Lipinska.
06:24Tandis qu'on voit un bout de tête de Loïc Ballet,
06:26ça veut dire que Loïc sera dans cette émission.
06:29– C'est moi qui paye l'apéro normalement, quand on passe devant la caméra.
06:30C'est comme ça qu'on dit.
06:31– Oui, exactement.
06:31– Quand on passe devant la caméra, on paye l'apéro.
06:33– Exactement.
06:33Non, mais ce sera un café à cette heure-ci.
06:35À tout de suite.