L'invitée du jour - Mélina Robert-Michon

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Tous les matins, journaux et rubriques sur la culture et la vie quotidienne accueillent dans la bonne humeur les premiers téléspectateurs de la journée.

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Transcript
00:00Et c'est l'heure du plateau des champions de Télématin et on n'est pas peu fier d'accueillir notre porte-drapeau
00:05Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique à Rio en 2016 et qui vient de boucler ses 7e jeux.
00:09Bonjour et bienvenue à vous.
00:10Merci, bonjour à tous.
00:11Ravi de vous avoir avec nous.
00:13Autre championne sur le plateau ce matin qui nous fait vivre les épreuves d'athlétes comme personne,
00:17c'est Maryse Evanger-Eppé.
00:19Merci beaucoup d'être avec nous.
00:20Merci, c'est un plaisir.
00:22Et puis bien sûr, notre championne toute catégorie, c'est Cécile Gré,
00:25qui va nous mettre l'eau à la bouche avec le programme du jour.
00:27Bonjour et bienvenue à vous, comme on dit.
00:28Merci, bonjour tout le monde.
00:30Mélina, on va commencer avec vous.
00:31Vous avez disputé la finale de l'épreuve du disque, c'était avant-hier.
00:34Vous avez fini 12e, mais quand même, c'était vos 7e jeux.
00:37Vous avez fêté il y a quelques jours vos 45 ans.
00:39Quel est le sentiment qu'il emporte ce matin ?
00:41C'est un peu de déception quand même ou c'est la fierté ?
00:43Parce que nous, on est hyper fier de vous.
00:44Non, c'est plus la déception.
00:46Je pense que quand on est, comme moi, compétitrice, le but, c'était de faire bien plus que cette 12e place.
00:53Surtout après les belles qualifs que j'avais fait, on savait que c'était possible.
00:58Forcément, il y a encore de la déception, ça va prendre encore quelques jours, je pense.
01:01Quelques jours, il faut digérer.
01:03J'imagine que ce n'est pas facile.
01:05C'est quelque chose que tous les athlètes doivent gérer, en effet.
01:10Vous êtes un exemple quand même pour toutes les femmes qui nous regardent aujourd'hui, on peut le dire.
01:14Vous êtes consciente de ça ? Vous êtes un modèle ?
01:16Non, je pense que je n'en suis pas consciente.
01:20J'en prends conscience à force qu'on me le dise, d'en discuter avec les athlètes.
01:25Tant mieux si ça permet de faire bouger un petit peu les lignes, de faire changer un petit peu les mentalités sur plusieurs sujets.
01:32Oui, c'est une fierté parce que je pense que là-dessus, on avait, sur le sport féminin, sur la maternité, sur plein de sujets, on avait de quoi progresser.
01:40Et vous n'êtes pas seulement un modèle pour les femmes, vous êtes aussi un modèle pour les hommes.
01:42Oui, on peut le dire.
01:43Non mais c'est vrai, ça nous fait réfléchir, ça fait bouger les lignes.
01:46Vous êtes maman de deux enfants et vous avez dit vouloir arrêter après Londres 2012, il y a 12 ans.
01:53Pourquoi y être retournée, retournée, retournée encore ? Et puis est-ce que vous y serez en 2028 aussi ?
01:58Je pense que je suis très faible face aux Jeux Olympiques parce que quand on a goûté ça, on n'a qu'une envie, c'est d'y retourner.
02:05C'est des moments, vous pouvez le voir, qui sont magiques.
02:07Alors parfois c'est très dur, mais c'est quand même des moments assez exceptionnels.
02:12Et puis j'aime ce que je fais, je suis passionnée et je pense que je ne suis pas arrivée encore au bout de ce que je fais.
02:15Donc bon coup pour 2028 ?
02:17Ce n'était pas ma dernière compétition, c'est sûr.
02:212028, ça me paraît assez loin, donc déjà on va faire la saison prochaine et après j'aviserai, mais ça me paraît compliqué.
02:26Est-ce qu'il y a aussi la peur du vide ? Parce que c'est toute votre vie le sport et s'arrêter, certains considèrent que c'est une petite mort.
02:33Est-ce qu'il y a la peur de ça ?
02:35Je pense que je l'ai beaucoup moins dans la mesure où je n'ai pas été professionnelle tout de suite comme certains sportifs.
02:40J'ai fait mes études, j'ai travaillé et à un moment donné, après 2008, j'ai décidé de me consacrer pleinement à mon sport.
02:47Donc je me dis que j'ai déjà connu cette vie normale, on va dire, ou presque.
02:52Donc je n'ai pas d'inquiétude de me dire d'y retourner après.
02:56Vous êtes une vraie passionnée, d'où vient cette niaque ?
03:02Je pense que j'aime ce que je fais, j'ai la chance d'être très bien entourée.
03:04Je pense que c'est aussi important de le souligner parce que le sport de haut niveau, oui, c'est très dur,
03:09mais c'est aussi l'occasion de belles rencontres et je pense que si je dure aussi longtemps,
03:15c'est justement parce que j'ai une belle équipe qui m'encadre et qui a su se renouveler,
03:20qui a su toujours m'étonner, arriver à aller me dire qu'on va encore progresser, se remettre en question tout le temps.
03:27C'est qui cette équipe ? Parce que c'est important de parler d'eux aussi.
03:31Oui, c'est très important. Il y a mon entraîneur déjà, qui a changé en 2021 puisque maintenant c'est mon compagnon,
03:38mais mon ancien entraîneur est toujours aussi dans l'équipe.
03:42Il y a Jérôme Simian qui est mon préparateur physique et cette équipe-là, elle est solide depuis plus de 20 ans aussi.
03:49Donc je pense qu'il y a des liens qui se créent et ça permet de durer.
03:55On vous a vu avec votre compagnon, avec vos deux enfants au Stade de France.
03:59Monique et Vangépie, vous aussi, vous êtes devenues mamarises.
04:01Monique, c'est ma petite sœur.
04:02Tu dis quoi ?
04:03Monique, c'est Maryse.
04:04C'est Maryse.
04:05Mais tout le monde est formidable dans la famille.
04:06Ça me permet d'embrasser ma sœur comme ça.
04:08C'est ce que je voulais faire.
04:09Monique, on vous embrasse.
04:10C'était exprès.
04:11Maryse, donc, et Vangépie, vous aussi, vous êtes devenues maman quand vous étiez athlète.
04:14Ça a été dur de reprendre la césure comme ça ?
04:17C'est peu de le dire.
04:18À l'époque, en plus, il n'y avait pas de crèche à l'INSEP, donc on a un peu milité
04:21pour une crèche.
04:22C'était l'une des premières et puis j'arrivais avec mon bébé sous le bras en salle de muscu.
04:25Enfin, c'était…
04:26C'était comment, ça, à l'époque, Maryse ?
04:29Quand je suis tombée enceinte, que j'ai prévenu la Fédération, j'ai perdu ma bourse
04:33olympique.
04:34J'ai aussi perdu mes sponsors.
04:35On m'a dit, on verra quand je reviendrai.
04:37Ils vous ont tous lâchées ?
04:38Complètement, oui.
04:39Quand j'ai repris l'athlétisme, j'en étais, alors que peu de temps avant, j'étais médaille
04:43européenne en salle.
04:44C'était en quelle année, ça ?
04:45En 91, donc c'était il y a un certain temps.
04:48Et à l'époque, j'avais un entraîneur qui me faisait rentrer en douce à l'INSEP
04:52et qui me filait des tickets repas quand même pour manger, donc ça a été très compliqué.
04:55La clandestine, quoi.
04:56Exactement.
04:57Parce que maman.
04:58Ça a changé, ça, évidemment.
04:59Oui, ben là, je pense que Maryse était la vraie pionnière.
05:01Souvent, on me dit que j'étais une des premières.
05:03Non, il y en a eu avant.
05:04Et heureusement.
05:05Mais quand je vois...
05:06Déjà, moi, c'était compliqué, donc j'imagine comment ça l'était.
05:09Et là-dessus, on a beaucoup progressé, mais on peut encore mieux faire, je pense.
05:13Bien sûr.
05:14Et puis, il y avait Alison Félix aussi qui avait été lâchée par son sponsor après
05:16sa grossesse.
05:17C'était encore plus contemporain.
05:19Aujourd'hui, on voit Clarisse Agbenenou en porte-bébé dans la salle d'appel jusqu'à
05:25la dernière seconde.
05:26Elle est avec sa fille.
05:27Exactement.
05:28Et c'est aussi grâce à Alison Félix, d'ailleurs, qui a beaucoup milité et qui a mis en place
05:30une crèche au sein du village olympique pour que les mamans puissent recevoir leur bébé.
05:34Alors, ce n'est pas vraiment une crèche.
05:35Non, c'est un point de rassemblement.
05:37C'est une salle de jeu.
05:38C'est bien.
05:39On peut mieux faire.
05:40On peut retrouver ses enfants.
05:41Mais c'est déjà très, très bien.
05:42Oui, c'est déjà un événement.
05:43Parce que le village olympique, ça reste quand même...
05:44On ne peut pas emmener nos enfants avec nous dans la chambre.
05:48Les Jeux olympiques de Séoul, je partageais ma chambre avec huit autres athlètes.
05:51J'imagine, si j'avais eu mon bébé au milieu, ça aurait été un peu compliqué pour elle,
05:54quand même.
05:55Huit athlètes, quand même.
05:56Vous arrivez à dormir ?
05:58Le plus compliqué, on parlait tout à l'heure des difficultés du village olympique, de
06:01ce qu'on ne sait pas, c'est que moi, à l'époque, le saut en hauteur, c'était les deux derniers
06:04jours.
06:05Et au fur et à mesure des jours, vous voyez tous les athlètes qui ont terminé, qui commencent
06:08à faire la fête, qui sortent le soir.
06:09Et moi, je me rappelle que le matin de ma finale, à cinq heures du matin, quand je
06:12vais faire mon footing, mon réveil musculaire, comme on dit, les autres athlètes de l'équipe
06:17de France rentraient de boîte de nuit et étaient là « Allez, Maryse, vas-y ! ».
06:20Là, ça arrive encore.
06:21C'est une ambiance particulière.
06:22C'est ce qu'on appelle deux salles, deux ambiances.
06:27Je devais croiser, j'imagine, des gens qui rentrent de soirée et qui sont dans un état
06:31assez…
06:32De nuit, oui.
06:33Un jour, on racontera tout ça.
06:34Mais pour l'instant, c'est encore un peu tabou.
06:35Mélina, est-ce qu'on peut parler de vos cris ? Je voudrais qu'on revoie peut-être
06:38la séquence.
06:39Quand vous lancez le disque, il y a un coffre incroyable qui vous accompagne.
06:43Il raconte quoi, ces cris ? Est-ce que vous en avez conscience ?
06:46Non, ce n'est pas quelque chose que…
06:48Écoutez, écoutez, écoutez.
06:52C'est beau, celui-là.
06:53C'est celui de Khalif Jura, il reconnaît.
06:58Le cri du jet qui va loin n'est pas tout à fait le même que celui de Frustration.
07:02Exactement, c'est quelque chose, quand je regarde Mélina, quand je commente Mélina,
07:06en fonction du cri, je sais si le disque va aller loin ou pas.
07:08Si le cri est long et fluide, c'est en général que c'est plutôt beau.
07:12Vous le sentez tout de suite.
07:13Au moment où ça part, vous savez.
07:15Bah oui.
07:16On va faire une mini-mini-pause et on va revenir dans quelques instants.
07:19Télématin revient.
07:20Ne bougez pas, surtout pas.
07:22Lancez la pub.
07:23Ah !
07:27I'm having such a good time.

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