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00:00C'est le moment de retrouver l'invité de 8h15, Maïa vous recevez ce matin Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil Constitutionnel et de l'Assemblée Nationale et ancien ministre de l'Intérieur.
00:10Visiblement il vous fait rire votre invité Maïa.
00:12Oui parce qu'il n'a pas très envie de parler politique. Bonjour Jean-Louis Debré.
00:15Bonjour vous allez bien ?
00:16Ça va et vous ?
00:17Ah bah comme je vous vois oui.
00:18Oh bah c'est gentil. Je présente votre livre co-écrit avec Valérie Boschneck en coulisses côté politique, côté théâtre, séché plomb. Quel bazar !
00:27Quel bazar quoi le théâtre ?
00:28Non le bazar.
00:29Le théâtre politique.
00:30Ah bah le théâtre politique.
00:31Écoutez oui vous dites bazar moi je dis c'est le bordel.
00:34Bon voilà.
00:35Mais on n'est qu'au début car le gouvernement va être composé. Très bien, parfait. Et puis après il va y avoir l'ouverture du débat budgétaire.
00:48Et là il y a deux lois à voter. La loi de règlement, c'est-à-dire qu'il solde le budget 2024 et la loi finance pour 2025.
00:58Mais attendez parce que, avant même de commencer à discuter, on n'a pas de gouvernement pour l'instant.
01:02Vous qui connaissez par cœur la vie politique, quand on entend hier ce sont les derniers ajustements.
01:07Ça veut dire quoi ? Qu'il y a des noms qui ne passent pas ? Qu'est-ce qui coince ?
01:09Ça veut dire qu'il y a des problèmes.
01:10Oui c'est ça.
01:12Oui c'est-à-dire que tant que la liste n'est pas publiée officiellement par l'Élysée,
01:17puisque le président de la République sur-proposition du Premier ministre nomme, il y a toujours des changements.
01:23Il y a les gens qui ne sont pas contents, il y a des rapports.
01:26Et puis il y a l'examen par la…
01:30Le comité d'ontologie c'est ça ? Ou la haute autorité pour la transparence.
01:34Donc voilà. Mais tant que les noms ne sont pas publiés, il peut y avoir des changements.
01:40Et manifestement ça a l'air d'être toujours le cas.
01:43Donc LFI appelle à manifester aujourd'hui pour réclamer le départ d'Emmanuel Macron.
01:48On a bafoué le vote des Français, dit la gauche.
01:51On parle de déni de démocratie, de hold-up macroniste d'après les noms qui sont en train de circuler.
01:56Arrêtons tous ces mots.
01:58Oui, moi je ne comprends pas.
02:01Personne ne forçait le président de la République à faire une dissolution.
02:06Quand vous faites une dissolution c'est que vous retournez devant les électrices et les électeurs
02:11pour leur demander qu'est-ce qu'ils veulent.
02:14Ils ont renvoyé, ils ont sanctionné le parti du président
02:20et le parti le plus important c'est une coalition de gauche.
02:24La tradition républicaine c'est de demander à ce moment-là
02:28aux représentants du nouveau front populaire de constituer le gouvernement.
02:34Mais d'autant plus que les candidats du nouveau front populaire
02:40dans certains cas avaient été élus grâce au retrait des candidats du camp présidentiel.
02:47Mais le président de la République a préféré ne pas tenir compte
02:52de l'avertissement lancé par les Français
02:55et d'essayer de composer un gouvernement avec les partis qui avaient perdu les élections.
03:00Donc vous dites quoi, déni de démocratie ?
03:02Non, je dis absurdité. Pourquoi ?
03:06Parce que dans ces cas-là, la vie du gouvernement est dans la main des partis politiques.
03:14Et c'est les partis politiques qui décideront de le faire tomber ou pas.
03:18Quand on est démocrate et qu'on consulte le peuple,
03:22même si le peuple envoie une majorité qui n'est pas favorable,
03:27on suit ce que le peuple a dit.
03:29Donc Emmanuel Macron n'est pas démocrate ?
03:31Dans toute la Ve République, les alternants, c'est ça,
03:35le président de la République, ils font les élections,
03:37et bien il y a une gauche qui arrive, et bien on prend la gauche.
03:39Il y a la droite qui arrive, et bien on prend la droite.
03:41Donc là, je vous repose la question, Emmanuel Macron n'a pas agi en démocrate ?
03:46Il a agi en politique politicienne. Voilà.
03:53Dans quel but ?
03:55Parce que je crois qu'il n'a pas entendu.
03:57Parce qu'il ne comprend pas.
03:59Parce qu'il ne veut pas accepter que sa politique,
04:04que ses gouvernements soient sanctionnés.
04:07Mais en réalité, regardons les choses.
04:11Il va y avoir le débat budgétaire.
04:14Plus de 3 000 milliards de dettes.
04:17Je n'ai jamais vu.
04:19Ça ne veut pas dire que la gestion française a été très bonne.
04:21Un déficit budgétaire qui va atteindre 6%.
04:25Et la Cour des comptes, quand on lit le rapport,
04:28dit qu'elle n'est pas sûre que les comptes présentés par le gouvernement
04:32soient totalement sincères.
04:34C'est l'échec du gouvernement qui sort.
04:39– Bon alors, on sait quoi maintenant ?
04:41Le gouvernement, on ne va pas rester sur les noms,
04:43parce qu'il y a plein de noms qui ont circulé,
04:45mais d'après vous, il aura quelle durée de vie ce gouvernement ?
04:48– On est revenu à ce que la Ve République avait voulu faire disparaître,
04:53le régime des partis.
04:55La survie de ce gouvernement,
04:58on doit tous souhaiter que Michel Barnier remette la France en marche.
05:03Mais la survie de ce gouvernement va dépendre
05:06des deux partis les plus importants, des deux groupes les plus importants,
05:10l'extrême droite et l'extrême gauche.
05:12Et quand eux décideront de mettre fin à l'existence du gouvernement,
05:16ils feront une motion de censure.
05:17– Vous avez présidé l'Assemblée nationale.
05:19Le rôle de la présidente de l'Assemblée, dans ce contexte-là,
05:24est-ce qu'il va être clé dans les discussions ?
05:26– Le rôle du président de l'Assemblée est toujours essentiel,
05:30parce que c'est lui qui doit faire en sorte que tout le monde vive ensemble.
05:36Et c'est mal parti.
05:37Quand je vois que certains députés ne veulent pas serrer la main d'autres députés,
05:41en démocratie, quelle que soit votre appartenance politique,
05:45à partir du moment où vous êtes élu, vous êtes des représentants du peuple.
05:50Et donc, faire cet ostracisme, je ne peux pas le voir parce qu'il n'a pas…
05:56Oui, je raconte toujours, il y a bien longtemps, vous n'étiez pas né,
06:03j'ai vu Marchais et Le Pen parler.
06:07Mais aujourd'hui, on est dans une espèce d'intolérance
06:10qui inaugure mal de la suite.
06:13La politique, une fois qu'on a été élu, qu'on est à l'Assemblée nationale,
06:17c'est le lieu où des hommes et des femmes d'origine, de condition, d'opinion,
06:23vont s'affronter et discuter.
06:26Si on refuse la discussion, on va dans une paralysie de la France.
06:30– On a entendu votre appel à la discussion.
06:32Merci Jean-Louis Debré. Je rappelle le titre de votre livre ?
06:34– Ah oui, c'est très important pour moi.
06:36– Oui, en coulisses, côté politique, côté théâtre,
06:38co-écrit avec Valérie Bochnec, c'est Cheplon. Merci.
06:41– Merci à tous les deux. On va marquer une petite pause
06:44et on va mettre tout le monde d'accord grâce à Frédéric Zéthoun.
06:46De la musique, dans quelques instants, à tout de suite.
06:48– Générique de fin –

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