Deux semaines après sa nomination, Michel Barnier a donc présenté une liste de ministres au président de la République. L'analyse de Patrick Cohen.
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00:00Patrick Cohen, deux semaines après sa nomination, Michel Barnier a donc présenté une liste
00:06de ministres au Président de la République.
00:07Mais pas encore aux Français, c'est le Président qui nomme, ce sera fait d'ici
00:10dimanche, le temps que les impétrants passent à la moulinette de la Haute Autorité de
00:14la Transparence de la Vie Publique.
00:15Mais sur la liste Barnier, Emmanuel Macron n'a cette fois rayé aucun nom ! Alléluia,
00:21il a fallu 14 jours pour accoucher de 38 ministres et secrétaires d'État et il faudra attendre
00:25le 1er octobre pour connaître le plus important.
00:28Pourquoi faire ? Ce sera à l'Assemblée, lors d'une déclaration de politique générale.
00:32Michel Barnier, ces derniers jours, a beaucoup énervé le camp présidentiel en ne disant
00:36rien de ses priorités, ou le moins possible, en choisissant les acteurs avant la pièce.
00:42Et ses priorités, il a fini par les dire ?
00:43Un tout petit peu, ça reste assez flou, Matignon a diffusé hier soir un communiqué
00:47aussi creux que lénifiant où il est question d'un gouvernement prêt à agir au service
00:52des Français.
00:53Bon, ce qui vaut mieux qu'un gouvernement impuissant, avec un Premier Ministre qui veut
00:57améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics,
01:00garantir la sécurité et maîtriser l'immigration, très bien, paix et prospérité plutôt que
01:05guerre et misère.
01:06Mais à part ça, lui a demandé, Gabriel Attal, lors de la réunion qui a précédé
01:10avec les partenaires de la droite et du centre, réponse de Michel Barnier, sur la fiscalité,
01:16pas de hausse d'impôt pour les classes moyennes et pour ceux qui travaillent, mais
01:19les entreprises et les plus fortunés pourraient être mises à contribution, sur les projets
01:23de loi laissés à l'abandon par la dissolution sur l'agriculture et le logement devraient
01:29être relancés, sur la fin de vie, en revanche, pas de réponse et pas de certitude, et sur
01:34la proportionnelle aux élections, le constat est qu'il n'y a pas de consensus.
01:38Et vous le disiez, le Premier Ministre a aussi parlé d'immigration.
01:40L'une de ses priorités qui sera portée par le seul poids lourd LR à faire son entrée
01:44au gouvernement, Bruno Retailleau, puisque Laurent Wauquiez a refusé Bercy en affirmant
01:48que pour lui c'était « l'intérieur ou rien ». Voilà donc, de ce qu'on sait,
01:52c'est le principal changement d'incarnation de ce gouvernement.
01:55La droite sociale de Darmanin cède la place à la droite vendéenne de Retailleau, avec
02:01à coup sûr un nouveau tour de manège sur l'immigration, moins d'un an après le
02:05fiasco de la loi Darmanin, votée par l'ERN, détricotée par le Conseil constitutionnel.
02:10Préparez-vous au feuilleton de la loi Retailleau.
02:12Donc une politique de droite avec des ministres de droite ?
02:15De droite et du centre, oui, avec une gauche absente, toutes les personnalités approchées
02:20ont décliné.
02:21Résultat, toute la séquence électorale ne débouche que sur l'arrimage de la droite
02:26LR à l'ex-majorité macroniste et sur un gouvernement extrêmement fragile, une base
02:31parlementaire théorique de 213 députés pour 289 de majorité absolue, avec des partis
02:37qui en tout n'ont même pas obtenu un tiers des voix au premier tour des législatives,
02:4128% si on ajoute ensemble Horizon, la droite LR et les centristes de l'UDI, quand l'Union
02:46de la gauche obtenait exactement le même score, 28%.