Ce n'est pas le président qui cohabite avec le gouvernement, mais les ministres entre eux

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La vie commune des membres du gouvernement Barnier ne sera pas un long fleuve tranquille…  L'édito Politique dans le 7/9 par Patrick Cohen (7h43 - 25 Septembre 2024) Retrouvez toutes les chroniques de Patrick Cohen sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique

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00:00Et c'est l'édito politique, Patrick Cohen, la vie commune des membres du gouvernement

00:04Barnier ne sera pas un long fleuve tranquille ?

00:07Non, on est déjà assez loin des voeux de cohésion et de fraternité formés par le

00:12Premier Ministre dimanche soir, voilà deux mois qu'on répète que la situation politique

00:16ne ressemble à rien de ce qu'on a connu auparavant, et bien ça se confirme, comme

00:20disait Coluche, c'est nouveau, ça vient de sortir, voici un gouvernement de cohabitation !

00:25Ça n'a rien de nouveau !

00:26Non, non, je ne vous parle pas d'un Président et d'un gouvernement de bord opposés, d'une

00:31cohabitation de type Mitterrand-Chirac ou Chirac-Jospin, ni d'un gouvernement de coalition,

00:35comme ça a été dit, il aurait fallu un accord politique, je vous parle d'un gouvernement

00:39pluriel et de cohabitations internes entre ministres, pas d'accord, on y est déjà !

00:45C'est la nouvelle ministre de la Transition écologique Agnès Pagny-Runacher qui a théorisé

00:49la situation l'autre soir sur le plateau de France 5, avant même que ses collègues

00:54de l'Intérieur et de la Justice ne se prennent le chou par 20 heures interposées.

00:58Nous sommes, a-t-elle dit, des opposants politiques, condamnés à gouverner ensemble.

01:03Et c'est parce que nous ne sommes pas du même bord que Michel Barnier a nommé, autre

01:07curiosité, une ministre des relations entre les ministres, en l'occurrence l'une de

01:11ses proches, Marie-Claire Carré-Hergé, chargée de la coordination gouvernementale, c'est-à-dire

01:17d'accorder les violons au sein de l'équipe.

01:18Et si les violons ne s'accordent pas ? Les arbitrages auront lieu soit à Matignon,

01:22soit sous l'autorité de Michel Barnier, soit au Grand-Jour, au Parlement.

01:25Mais ce qui paraît ébouriffant, c'est l'idée que les ministres puissent porter

01:29des projets en solo et que les désaccords ne soient pas camouflés par la traditionnelle

01:34solidarité gouvernementale.

01:36« Je serai d'abord solidaire de mon groupe politique », affirme ainsi Agnès Pagny-Runacher,

01:41du groupe donc, plutôt que de ses collègues.

01:44Et le chef de ce groupe, Gabriel Attal, a déjà prévenu qu'il restera libre dans

01:48ses prises de position.

01:50A partir de là, deux options, deux façons de voir, et comme ça je vous résume les

01:54éditos des semaines à venir.

01:551.

01:56Le débat stimulant, la confrontation d'idées au sommet de l'État, au service de l'intérêt

02:00général.

02:01Bravo.

02:022.

02:03Le désordre permanent d'une équipe qui tire à U et à Dia, une polémique par jour,

02:06les chaînes info se régalent, les citoyens se désolent.

02:09Et c'est aussi, Patrick, le retour du régime des partis.

02:11C'est vrai, on peut écrire tous les commentaires à l'avance, il y aura donc des bons esprits

02:16pour citer De Gaulle, le régime des partis, c'est la pagaille.

02:19Pas faux.

02:20Mais aussi en 62, après le « oui » au référendum sur l'élection du président au suffrage

02:24universel, vous avez scellé la condamnation du régime désastreux des partis.

02:29Là, le général a eu tort.

02:32Il n'imaginait pas que le centre de gravité de cette République pourrait revenir au Parlement,

02:37que le Premier ministre serait dépossédé de son rôle de chef de la majorité, puisqu'il

02:40n'y a pas de majorité, et qu'il tenterait de diriger ou de coordonner, mais pour combien

02:44de temps ? Une équipe désaccordée, le mariage de la carpe centriste et du lapin vendéen,

02:50un gouvernement de cohabitation avec un S.

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