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Georges Fenech, ancien magistrat, sur un gouvernement de rupture et de «en même temps» : «Didier Migaud ne connaît pas la justice». 

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Transcription
00:00D'abord, permettez-moi de vous faire cette remarque, il y a un événement, au sein même de cet événement qu'est l'annonce du nouveau gouvernement,
00:08c'est le retour au pouvoir DLR, qui était absent depuis 12 ans, vous vous rendez compte ?
00:14Ce parti, si vous voulez, qui était un parti de gouvernement essentiel à l'occasion de différentes alternances depuis le début de la Ve République,
00:23était absent de tout gouvernement depuis la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012.
00:28Et l'éviction, on s'en souvient, au premier tour de François Fillon en 2017.
00:32Donc là, tout à coup, on a des LR qui, sans doute, rongeaient leurs freins aussi,
00:37parce que vous savez, quand vous êtes écarté du pouvoir pendant autant d'années, alors que vous avez été un parti de pouvoir, c'est très difficile à vivre.
00:44Mais je crois que, voilà, maintenant, ils sont là.
00:47C'est quand même la grande nouveauté dans ce gouvernement,
00:50parce que s'il n'y avait eu effectivement que, je dirais, le bloc central avec les macronistes, l'Horizon et le Modem,
00:58on aurait dit « mais qu'est-ce qui se passe ? » Il ne s'est rien passé du tout.
01:01Là, la nouveauté de ce gouvernement, c'est cet attelage, je ne sais pas comment on pourrait l'appeler,
01:06cohabitation, coalition, moi je dirais plutôt un attelage maintenant, sans que ce soit péjoratif, dans ma bouche,
01:12c'est-à-dire on a mis ensemble le centre-gauche, le centre et le centre-droit, voyez-vous ?
01:18Et Didier Migaud, qui est un ancien député socialiste, qui est maintenant classé d'hiver-gauche,
01:24ça fait 15 ans, je crois, qu'il a remis sa carte du parti.
01:27Moi, je l'ai très bien connu quand il était président de la commission des finances.
01:31C'était un vrai socialiste. Je ne pense pas qu'il ait changé d'opinion.
01:34– Alors, juste au nom, vous me posez la question sur le binôme, en quelque sorte,
01:39entre la place Beauvau et la place Vendôme.
01:42Ça, c'est l'interrogation. Ça, c'est mon interrogation.
01:45Autant je connais Bruno Rotailleau dans ses positions affirmées publiquement
01:49sur la lutte contre l'insécurité, sur la lutte contre l'immigration.
01:54On le sait, il a des positions très fermes, très arrêtées.
01:57D'ailleurs, ça fait déjà l'objet de critiques très fortes,
01:59notamment du Nouveau Front Populaire.
02:01Autant je ne sais pas du tout quelle est la vision pour la justice de Didier Migaud,
02:06qui ne connaît pas la justice.
02:08– Bien sûr.
02:09– Il ne la connaît pas.
02:10En dehors de la question des budgets et des comptes
02:12quand il était premier président de la Cour des comptes,
02:14il a personnellement, il est titulaire de diplôme, certes,
02:16mais de droit public, de droit administratif.
02:18Donc, je ne connais pas du tout.
02:20Ce qu'on peut craindre, quand même, c'est qu'il y ait un fossé,
02:25idéologiquement, entre un Didier Migaud
02:28qui était dans un gouvernement avec François Hollande,
02:31Madame Taubira, vous vous rendez compte,
02:33et un Bruno Rotailleau qui est très affirmé à droite.
02:36Donc là, je ne sais pas comment ça va pouvoir fonctionner
02:38et quelle sera la ligne.
02:40Moi, ce que je souhaite, au fond de moi-même, c'est que ça réussisse.
02:43Parce que les gens ont besoin de plus d'ordre dans la rue.
02:46La lutte contre le trafic de stupéfiants, l'immigration, ils attendent ça.
02:49J'espère qu'il y aura une politique pénale
02:51qui sera à la hauteur de ce que la place Beauvau réclame.

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