Christian Prouteau est le fondateur du GIGN. Pour neo, il nous fait passer le test d'entrée !
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00:00Le bon candidat au GIGN, c'est celui dont l'arme n'est pas le substitut que du courage.
00:05On ne vient pas au GIGN parce qu'on a un bon revolver, une belle arme d'assaut, une belle tenue.
00:09On y vient parce qu'on croit en quelque chose.
00:11Bonjour, je m'appelle Christian Proutot, je suis le fondateur du GIGN.
00:14Je vais vous parler des tests qui sont indispensables si vous souhaitez rentrer au GIGN.
00:19Le critère de base, c'est d'abord qu'il faut être gendarme,
00:21qu'il faut être volontaire, qui est un critère très important.
00:23Et il faut avoir plus de 24 ans et moins de 34.
00:27Le test du tir de confiance est un test qui arrive à la fin de la formation.
00:31C'est le maximum du stress que vous pouvez avoir.
00:33Celui qui est d'abord le porteur du gilet pare-balles, sur lequel on a mis un plateau,
00:37se met à 15 mètres, son camarade prend une arme et doit faire exploser le plateau.
00:43Et chacun, donc dans le binôme, a prouvé à l'autre
00:46qu'il avait atteint le niveau de compétence qui était censé au groupe.
00:49Alors il y a un critère qui est éliminatoire d'entrée et ce n'est pas moi qui le choisis,
00:52c'est simplement parce que les conditions d'intervention définissent ce critère.
00:56C'est le vertige.
00:57Et si on est claustrophobes ?
00:59On a inventé une approche opérationnelle, c'est pour s'approcher d'un objectif.
01:03L'hélicoptère fait ce qu'on appelle une approche opérationnelle.
01:06À 15 mètres de l'endroit où on veut se poser, en général,
01:08une tour, un endroit élevé où il est plus facile d'arriver par le haut que par le bas.
01:13Et on se laisse glisser par la corde.
01:16On a mis ça au point dès 1974, à la création du groupe.
01:20Et ce qui est surprenant, c'est que d'abord toutes les unités du monde, bien sûr,
01:24nous ont copiés, à juste titre, puisque c'était une approche tactique
01:27très rapide et très intéressante, mais également le cinéma,
01:31puisque maintenant, vous n'avez plus un film d'action
01:33sans qu'on voit quelqu'un accrocher au bout d'une corde.
01:36Les exercices qui seraient les plus difficiles selon moi,
01:39c'est les exercices en confinement.
01:41C'est-à-dire qu'on est amené à utiliser en intervention des gaz,
01:45qui sont des gaz à haute concentration de CB,
01:48qui amènent une angoisse respiratoire.
01:51Et on vous demande de passer dans une pièce qui est saturée par ce gaz,
01:55où vous devez retenir votre respiration, où il y a peu de lumière.
01:58Et à la sortie, on vous demande de dire ce que vous avez vu.
02:01Le premier réflexe que vous avez, c'est d'essayer de passer,
02:05de faire en sorte de ne pas tomber.
02:06Et on vous demande en plus de porter attention à des scénettes
02:10qui sont mises en place à l'intérieur de la pièce.
02:12On pousse le personnel au bout de lui-même,
02:15parce qu'on ne sait pas combien va durer l'opération.
02:18On ne sait pas dans quelles conditions elle va se dérouler.
02:20Et si, à un moment, vous êtes engagé
02:22et que vous découvrez la réalité opérationnelle,
02:25vous mettez en péril toute l'opération.
02:28Le bon candidat au GIGN, c'est celui dont l'arme n'est pas le substitut du courage.
02:33On ne vient pas au GIGN parce qu'on a un bon revolver,
02:35une belle arme d'assaut, une belle tenue, qu'on ressemble à un Robocop.
02:39On y vient parce qu'on croit en quelque chose
02:41et qu'on croit qu'il est nécessaire d'avoir une unité pour protéger les citoyens.