Chaque jour, dans le Live Switek, notre journaliste Roselyne Dubois répond à vos questions.
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00:00L'agence du médicament, en tout cas, a prononcé des sanctions record contre les laboratoires pharmaceutiques
00:04qui n'ont pas joué le jeu et pas fait assez de stocks.
00:06Margot de Frouville nous a rejoint, cheffe du service santé de BFMTV.
00:10Ils vont devoir payer quand même 8 millions d'euros.
00:12C'est une amende record pour 11 laboratoires.
00:14À titre de comparaison, l'an dernier, on était à 6 amendes pour un montant de 560 000 euros.
00:20Il faut expliquer que la loi a été durcie fin 2022.
00:22Il y a eu une trentaine de médicaments qui sont concernés,
00:25des anti-hypertenseurs, des anti-cancéreux, des médicaments en neurologie.
00:28Et sans communiquer le détail, l'agence du médicament indique que l'une des plus grosses sanctions
00:32touche par exemple Biogarant, géant des génériques en France,
00:36pour des stocks insuffisants d'irbésartence et de molécules contre l'hypertension.
00:40Il faut préciser aussi que tous ces médicaments, ce sont des médicaments qu'on appelle d'intérêt thérapeutique majeur.
00:44En gros, c'est ceux pour lesquels...
00:46On ne peut pas s'en passer. Ça peut être vital.
00:47Exactement. L'interruption du traitement peut mettre en danger la vie du patient à court ou moyen terme.
00:52Et pour ces médicaments, il y a une obligation de stock de sécurité de deux mois.
00:56Et si le médicament a déjà été concerné par une pénurie dans les deux dernières années,
00:59dans ce cas-là, ce délai passe à quatre mois.
01:01C'est une sorte de matelas de sécurité pour permettre un peu de voir venir avant d'arriver à la rupture.
01:06Et est-ce qu'on sait pourquoi ces labos n'ont pas respecté les obligations ?
01:09Ils ont fait exprès ou en fait, ils ne pouvaient pas faire autant ?
01:11Quand on leur pose la question, ils expliquent que cette règle des constitutions de stock de sécurité,
01:15elle ne constitue pas, selon eux, la réponse appropriée à la question des pénuries.
01:19Elle n'est pas réaliste car elle ne tient pas compte des conditions de production et d'exploitation des médicaments
01:23associées à leurs contraintes financières.
01:24Et les entreprises du médicament, elles expliquent que cela peut aller jusqu'à mettre en péril
01:28le maintien de l'exploitation de certains produits, en particulier les plus matures et les moins rentables.
01:33Cette obligation a été conçue à l'échelle nationale sans tenir compte de la dimension internationale du problème.
01:38Selon eux, c'est à l'échelle européenne que ce sujet devrait être traité.
01:42Il y en a beaucoup des médicaments concernés ?
01:43Il y en a de plus en plus. Il y en avait près de 750 l'an dernier, contre 400 en 2021.
01:48En fait, la liste est révisée tous les deux ans et c'est un stock qui doit être renouvelé
01:52et qui peut être, en théorie, mobilisé n'importe quand, quand les patients en ont besoin.
01:57Après, on sait très bien que ces pénuries, ce n'est pas qu'une histoire de stock qui manque,
02:00c'est l'affaire de tous.
02:01Non, il y a les industriels, évidemment.
02:03Il y a aussi les grossistes répartiteurs, les pharmaciens qui ne doivent pas commander trop...
02:07Pour ne pas être bloqués quelque part.
02:08Exactement, pour assurer une fluidité du circuit du médicament.
02:12Évidemment, tous les prescripteurs, dont font partie les médecins,
02:14et puis nous, les patients, ne pas stocker.
02:17Nous, on ne doit pas faire de stock.
02:18Exactement.
02:19Merci beaucoup, Margot.