Gabrielle Cluzel : «Michel Barnier ne s’est pas suffisamment fait comprendre de ses troupes»
La journaliste Gabrielle Cluzel était l’invitée de Face à l’info, ce mardi 24 septembre, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur le recadrage de Michel Barnier à Antoine Armand, le nouveau ministre de l’Économie : «Il n’a pas été modeste, ni respectueux. Michel Barnier ne s’est pas suffisamment fait comprendre de ses troupes».
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00:00Alors, il faut peut-être revenir aux origines de cette affaire.
00:03Il y a quelques jours, la gauche a crié sur les toits que c'était l'extrême-droite
00:08qui était arrivée au gouvernement et l'extrême-droite dans sa pire composante
00:12parce que catholique, conservatrice, réactionnaire.
00:14Il y a même un, si on en croit Chalange, le magazine Chalange,
00:17il y a même un macroniste historique qui très sérieusement a dit
00:20c'est Saint-Nicolas du Chardonnay.
00:22Il y a aussi une historienne, chercheuse, militante féministe qui a répété,
00:26alors je ne sais pas si elle a copié, si elle avait lu Chalange,
00:28mais enfin elle a dit la même chose, elle a trouvé que c'était pertinent.
00:30C'est Saint-Nicolas du Chardonnay.
00:32Alors, l'extrême-droite Saint-Nicolas du Chardonnay,
00:34donc autant dire que c'était l'alliance du sabre et du goupillon,
00:36du maréchal Pétain et de Mgr Lefebvre,
00:38donc vraiment atroce, évidemment, pour tous ces commentateurs.
00:44Mais qu'il se rassure, parce qu'il y a le nouveau ministre de l'économie qui veille.
00:47Vous voyez, lui, il veille et l'extrême-droite ne passera pas par lui.
00:51Alors...
00:52Ça, c'était ce matin.
00:53C'était ce matin, voilà.
00:54Il veille un peu moins ce soir.
00:56Non, mais il faut revenir à la genèse de cette affaire.
00:59Alors, peut-être que beaucoup ne le connaissent pas,
01:01parce que quand on ne vit pas en Haute-Savoie, on ne le connaît pas forcément.
01:04Alors, c'est très facile, il a des lunettes, et puis il a des lunettes roses.
01:07Vous voyez, c'est très rose.
01:08C'est par cela qu'il a vu le ministère qu'il reprend.
01:11Il a tressé des couronnes de lauriers à Bruno Le Maire.
01:16Je peux vous dire des petites citations.
01:21« Ton action, cher Bruno, je veux évidemment la saluer ».
01:24Alors, ça nous laisse un petit peu persplexes, nous autres.
01:27Il a même dit que ce ministère était l'une des plus grandes réussites de la dernière décennie.
01:33Alors, peut-être qu'il a pris la carte de la date à l'envers, c'est toujours possible.
01:37Mais c'est vrai que ça nous a fait tout drôle.
01:41Puis ça nous fait un peu peur, parce qu'on se dit que peut-être qu'il va prendre le même chemin.
01:44Alors, quand même, depuis hier, il a rétro-pédalé.
01:48Je vous dis ça parce que ça fera son deuxième rétro-pédalage avec celui de ce soir.
01:51Il a rétro-pédalé, puisqu'il avait dit hier « je mesure la chance d'hériter d'un tel bilan économique ».
01:57Et aujourd'hui, il dit « la France a un des pires déficits de son histoire ».
02:01Vous voyez, c'est un peu Jean-Kyrie, Jean qui pleure.
02:03Et on va le revoir à l'action dans les faits que je vais vous expliquer.
02:09Alors, évidemment, pourquoi Michel Barnier n'a pas été content ?
02:12C'est parce qu'il n'a pas respecté les consignes.
02:16Il n'a été ni modeste, ni respectueux.
02:21Et puis, il a communiqué avant d'agir, parce qu'on ne peut pas imaginer qu'il ait déjà agi, quand même.
02:25Même s'il agit aussi vite que Bruno Le Maire écrit des bouquins, quand même, il n'a pas vraiment agi.
02:31Donc, il a déjà communiqué ce matin et ça n'a pas été une réussite.
02:36Alors, est-ce à dire que Michel Barnier ne tient pas ses troupes
02:38et que les heures du gouvernement sont déjà comptées, si ça part comme ça ?
02:42Alors, pas tout à fait, ou en tout cas, pas encore.
02:45Mais ça semble indiquer à minima que Michel Barnier ne s'est pas fait comprendre suffisamment de ses troupes.
02:51En tout cas, c'était le cas ce matin.
02:52Je pense que là, ils ont peut-être bien compris maintenant.
02:55Et c'est un peu ce qu'a dit Marine Le Pen, qui a réagi en disant
02:59que Michel Barnier n'a pas visiblement transmis la philosophie,
03:01c'est le mot qu'elle a utilisé, aux membres de son gouvernement.
03:07Et on peut rappeler le contexte de cette saillie assez curieuse, quand même, d'Antoine Armand.
03:13Il était interviewé sur le service public, on lui a posé la question de la censure.
03:18Et il a dit, écoutez, moi je pense, il a dit, c'est très souriant et très serein,
03:25qu'il a dit que quand il se lève le matin, il ne pense pas à la motion de censure.
03:30Alors, peut-être qu'il faudrait qu'il y pense un peu plus,
03:33qu'il soit un peu moins souriant et moins serein, ou à moins qu'il n'ait pas entendu.
03:39Vous savez, j'ai retrouvé un entretien assez amusant dans le Dauphiné libéré,
03:44donc il est de haut de sa voie, on lui a demandé quel animal il voulait être,
03:48et il a répondu, une marmotte.
03:51Alors, peut-être qu'il dormait, je ne vois que cette explication.