Gabrielle Cluzel : «Michel Barnier a manqué d'humilité. Il ne s'est pas suffisamment attaché à convaincre ceux dont il avait besoin pour mener sa tâche à bien.»
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00:00Il m'a semblé que Michel Barnier surjouait la gravité, comme si la France était vraiment au bord du chaos
00:05et même comme si on était à la veille de la prise du Capitole.
00:08C'est peut-être un petit peu exagéré, sachant que tout ce qui se passe actuellement est tout simplement démocratique, disons-le.
00:14C'est un peu un auto-éloge funèbre, un auto-requiem.
00:19Il dit simplement que son budget n'était pas parfait, mais pour le reste, il ne revient pas sur son action.
00:24On peut quand même noter, je sais qu'il est d'usage de trouver Michel Barnier digne et élégant,
00:28on peut quand même critiquer ce qu'il a fait, parce que si nous en sommes là aujourd'hui,
00:32au vu de l'espoir qu'il avait suscité, souvenez-vous de son immense code de popularité,
00:37de toute cette vague de foi en lui, finalement, en France.
00:41Un coup de soulagement, lorsqu'il a été nommé.
00:43Exactement. C'est bien qu'il a déçu. Alors, on peut quand même analyser ça brièvement.
00:47Le premier point, c'est qu'il a sans doute manqué d'humilité.
00:50On en a parlé hier. Il ne s'est pas suffisamment attaché à convaincre ceux dont il avait besoin
00:56pour mener sa tâche à bien et convaincre, notamment, le Rassemblement national
01:02de ne pas voter cette motion de censure.
01:06Et puis aussi, j'ai été très frappée, il y a eu deux messages dans les élections,
01:10autant dans les élections européennes que les élections, le premier tour, des législatives.
01:14Le premier message, c'est qu'il y avait un grand espoir que le vote allait changer les choses,
01:18qu'on allait renverser la table. C'est pour ça qu'il y a eu une énorme participation,
01:22vraiment une participation tout à fait inédite depuis longtemps.
01:27Et on ne l'avait pas vue ainsi. Et puis, il y a eu un grand désir de virage à droite,
01:32de virage à droite, mais plus à droite que celle que l'on avait connue ces dernières années,
01:37un virage vigoureusement à droite. Et bien sûr, ces deux points-là,
01:41Michel Barnier a déçu finalement. Il ne l'a pas fait.