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Thomas Ménagé, député RN du Loiret

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00:00Les Delay, on accueille avec vous notre invité, ce matin en duplex, c'est Thomas Ménager
00:06que nous retrouvons.
00:07C'est le député Rassemblement National du Loiret.
00:09Bonjour Thomas Ménager.
00:10Bonjour, merci de votre invitation.
00:12Le Rassemblement National souhaite le retour de la retraite.
00:14A 62 ans, vous avez présenté hier cette proposition de loi que vous proposerez le
00:2031 octobre à l'Assemblée Nationale, abroger la loi qui a repoussé l'âge de départ,
00:26on le rappelle, à 64 ans.
00:27Vous serez le rapporteur, pourquoi est-ce que c'est l'un des premiers textes que le
00:31RN ressort lors de cette mandature ?
00:32Parce que tout d'abord nous avons pris cet engagement de nos électeurs lors des élections
00:37législatives et nous ne sommes pas les seuls puisque une grande partie des personnes qui
00:42sont maintenant élues dans l'Assemblée Nationale et des partis politiques qui ont recueilli
00:45le plus grand nombre de voix, notamment même nos opposants très fermes du NFP, ont pris
00:50cet engagement et que l'objectif c'est de pouvoir avancer sur des sujets consensuels
00:54où une majorité de Français attendent des réformes.
00:57Et cette réforme des retraites, il y a nécessité à revenir dessus parce que déjà elle n'a
01:00jamais été votée et donc il y a une anomalie démocratique.
01:03Elle était passée en force, elle avait été aussi vendue comme apportant des solutions
01:11sur le déficit.
01:12Or le dernier rapport du Conseil d'Orientation des Retraites, Le Corps, a indiqué que le
01:16déficit était maintenu et en même temps il y a une souffrance, un certain nombre de
01:21Français qui doivent travailler plus longtemps alors même qu'ils n'en ont pas les capacités
01:25physiques.
01:26Et c'est souvent les femmes, ceux qui ont des carrières hachées, ceux qui travaillent
01:29dur, qui commencent tôt, qui vont souffrir le plus de cette réforme et qui souffrent
01:34déjà le plus de cette réforme.
01:35Vous dites, effectivement, il faut justement revoir ce texte, toutes les études, en tout
01:42cas de nombreuses études montrent qu'il faut travailler quand même plus longtemps pour
01:45maintenir le système, nos voisins européens ont quasiment tous reculé cet âge légal
01:49de départ.
01:50On resterait une exception ?
01:51Non mais on ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable.
01:54Nous avons aussi le taux de cotisation le plus élevé d'Europe, donc bien entendu dans
01:59d'autres pays, ils cotisent moins, donc ils ont plus de salaires chaque mois et donc ils
02:04ont au final moins de droits et donc un départ qui est parfois plus tardif.
02:08Nous avons un autre modèle social en France, donc il faut tenir compte globalement de cet
02:12équilibre et il faut faire des économies ailleurs, nous considérons que c'est un choix
02:15de société.
02:16Je le vois en ruralité, je le vois dans mon territoire, ce sont les retraités qui font
02:20vivre nos communes rurales, nos associations qui font des bénévolats, qui viennent en
02:25aide à leurs petits-enfants, aux familles et donc aujourd'hui c'est un choix de société
02:29et il faut agir sur d'autres choses que de taper sur la tête des Français en leur demandant
02:33de travailler plus, agir sur la démographie, plus d'actifs pour plus de finances pour les
02:37retraités, sur la productivité avec de la recherche et du développement pour améliorer
02:42notre production et puis aussi il y a 5 millions de chômeurs, il faut trouver des emplois,
02:46créer des emplois, réindustrialiser pour avoir plus de cotisations.
02:49– Vous l'avez dit, le Nouveau Front Populaire également veut abroger cette réforme mais
02:53ne votera pas, il l'a dit aussi votre texte, le 31 octobre, à l'inverse, vous pourriez
02:58vous voter leur texte qui sera débattu un peu plus tard le 28 novembre ?
03:02– Alors déjà, il n'y a que le Parti Socialiste pour le moment, la France Insoumise ou d'autres
03:07comme le Parti Commisse Français, eux par contre, ont même dit par l'intermédiaire
03:10de leur porte-parole, Monsieur Desfontaines, qu'il ne fallait pas rater cette occasion
03:13et donc j'appelle même aussi les députés du Loiret, Richard Ramos, le collègue du
03:18Loiret de la 6ème circonscription, qui avait dit que cette réforme était injuste, à sortir
03:22des postures et à permettre à ses électeurs, à tous les Français de partir à un âge
03:27raisonnable, après bien entendu, si jamais ils étaient dans des postures politiciennes
03:30et que nos textes ne passeraient pas, dès lors qu'ils proposaient quelque chose d'équivalent,
03:34mais pas la réforme à 60 ans, 40 annuités, qui est une aberration économique que proposent
03:38la gauche et l'extrême-gauche, mais si c'est un retour en arrière à 62, 42 annuités
03:42telles que nous proposons, nous ne sommes pas sectaires, nous ne pensons qu'aux gens
03:45qui travaillent, qui doivent nous écouter, qui sont sur le chemin du travail en ce moment,
03:48et c'est ça notre but aujourd'hui.
03:49– Le gouvernement tombe aménagé, relancez le dialogue avec les partenaires sociaux,
03:53l'ajustement pour améliorer cette loi, c'est en cours, s'ils y parviennent, notamment
03:57sur la pénibilité, sur les carrières longues, la retraite des mères de famille, là aussi
04:01vous vous associez ? – Bien entendu, s'il y a des avancées,
04:05même minimes, nous les avons toujours soutenues, on n'est pas dans le calcul politicien.
04:10– Donc ce gouvernement de Michel Barnier, il vous plaît bien au fond ?
04:12– Non, c'est un pied à l'aise face au risque d'un gouvernement du nouveau
04:18front populaire de l'extrême gauche avec Madame Castex, qui aurait été une catastrophe
04:21sur les sujets de sécurité, les sujets régaliens, qui nous touchent encore au quotidien, qui
04:25nous a touchés il y a quelques semaines à Montargis, qui nous touche avec cette jeune
04:27Philippine, mais aujourd'hui ce gouvernement n'est pas le nôtre, nous sommes dans l'opposition.
04:32– Il y en a un qui vous vole la vedette justement, vous évoquiez ce meurtre de cette jeune étudiante,
04:38c'est Bruno Retailleau avec ses propositions sur l'immigration ?
04:42– Oui, vous savez, on a eu l'habitude, et c'est en tant qu'ancien de l'UMP que je le dis,
04:46c'est que bien entendu, Monsieur Retailleau, il y a du Jordan Bardella, il y a du Marine
04:50Le Pen dans le texte, mais dans les faits, ça va sûrement, malheureusement, comme toujours
04:53avec les Républicains, être du Sarkozy, dans les faits, le Karcher ne sera jamais sorti,
04:59ça va être encore un filet d'eau tiède, donc si jamais il va au bout de ses paroles,
05:03il a le courage de ce qu'il peut dire sur les plateaux télé et sur les tribunes, bien
05:07entendu ça sera une bonne chose, parce que c'est ce que les Français attendent.
05:09– Quand il parle de rétablissement du délit de séjour irrégulier, quand il parle aussi
05:14de revoir sérieusement l'aide médicale d'État qui couvre les frais de santé des étrangers
05:19en situation irrégulière, là-dessus vous le suivez ?
05:20– Mais je vous dis, bien entendu, je ne vais pas vous dire l'inverse de ce que je défends,
05:25mais ce n'est pas parce qu'il le dit qu'il va le faire, et moi je suivrai ce que dit
05:28Monsieur Barnier sur tous les plateaux depuis sa nomination, les actes, rien que les actes,
05:33parce que les Français, ça fait des années qu'après chaque fait de société, après
05:38chaque fait aussi violent que nous connaissons, entendent les mêmes paroles, les mêmes promesses,
05:43et rien ne change, on a eu la même chose après la petite Lola, après le meurtre de
05:47Thomas, on a la même chose après les émeutes, mais rien ne change dans notre pays, donc
05:50maintenant il faut des actes.
05:51– Un dernier mot sur le dossier de l'EHPAD des hirondelles de Dordy, vous avez écrit
05:54au ministre des Solidarités, Paul Christophe, cet établissement doit fermer en fin d'année,
05:59vous dénoncez le désengagement des pouvoirs publics, sauf que le déficit est colossal.
06:03– Oui, mais parce qu'il y a eu des erreurs des tutelles, des erreurs de gestion depuis
06:07des années, j'ai eu le ministre des Solidarités, Paul Christophe, hier au téléphone, j'ai
06:12eu la directrice de l'ARS régionale hier, il y a eu en parallèle un appel à manifestation
06:17d'intérêt où il y a eu des réponses, des offres seront consultées et décides dans
06:21les prochaines semaines, parce qu'il y a une ligne rouge, c'est la fin d'un accueil
06:25permanent pour les personnes âgées sur le secteur de Ferrière, dans tout ce bassin
06:29de vie, et donc on est pleinement mobilisés avec tous les élus, et c'est un sujet qui
06:32n'est pas politique, c'est nos aînés, c'est ceux qui ont travaillé, on revient
06:36à la question des retraites, toute leur vie, qui ont fait la France, et il faut les respecter
06:40et leur donner une fin de vie digne.
06:42– Merci beaucoup, merci Thomas Ménager, bonne journée.

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