Quelle est la situation en Nouvelle-Calédonie ?

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Avec Georges Natural, sénateur LR Nouvelle Calédonie

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-09-26##

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Transcription
00:00Jean-Georges Natural, merci d'être là avec nous, en studio, sur Sud Radio, parce que, justement, je voulais d'abord,
00:07parce qu'on parle de la Nouvelle-Calédonie, on en entend là, des tirs, et heureusement il y a cette chanson magnifique,
00:15effectivement, il y a autre chose. Je voudrais juste que vous nous rappeliez les importants paramètres fondamentaux de la Nouvelle-Calédonie.
00:24Donc, effectivement, merci en tout cas de m'accueillir chez vous aujourd'hui, parce que ce qu'on remarque bien souvent,
00:31c'est qu'on parle de la Nouvelle-Calédonie que lorsqu'il y a des événements ou des choses négatives, alors que c'est un territoire magnifique de la France,
00:38400 kilomètres de long, c'est un cigare planté au milieu du Pacifique, pas très loin de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande,
00:44donc dans la région c'est important, ça a été, pendant la Seconde Guerre Mondiale, pratiquement le porte-avions des armées américaines dans le secteur,
00:52donc stratégiquement c'est quand même un territoire important à noter.
00:56Ensuite, en termes de population, 270 000 habitants, moins d'un habitant au kilomètre carré, ça veut dire qu'il y a de l'espace,
01:04avec une ressource importante qui est le nickel, c'est un des territoires, je pense, de l'outre-mer où il y a un potentiel énorme.
01:13– Le nickel étant le minerai principal.
01:15– Le minerai principal et une ressource importante, et on parlera peut-être de la Chine tout à l'heure,
01:20ressource importante dans certains états.
01:23– Quand il y a une ressource importante, on pense toujours à la Chine, sans parler de l'Australie et du reste.
01:27– La Chine surveille de près, effectivement.
01:29Alors une population qui est, la population historique que sont les Kanaks,
01:34qui représentent pas loin de 40 à 50% de la population d'origine,
01:39des populations qui sont arrivées en particulier au temps du Bâigne,
01:43il y a eu effectivement une colonisation du Bâigne à cette époque par la France,
01:49mais ensuite des arrivées de tout le Pacifique, des populations polynésiennes, de polynésies françaises, d'autres territoires.
01:55– Qu'est-ce qu'on appelle les Kaldosh ?
01:58– Les Kaldosh, c'est des européens, c'est des gens comme moi qui sont arrivés au début du siècle dernier,
02:03je suis de la cinquième génération.
02:04– Vous êtes cinquième génération de Calédonien ?
02:07– Voilà, j'ai six petits-enfants, et j'inspire effectivement à construire l'avenir du territoire pour eux.
02:12Donc il y a ces populations qui ont été habituées à vivre ensemble.
02:17Il y a une mosaïque culturelle énorme,
02:19et effectivement construire une société calédonienne avec toutes ses richesses,
02:23en termes culturels, c'est quelque chose d'essentiel.
02:25Et c'est peut-être ça qu'on n'a pas réussi à construire ces dernières années,
02:29où on a échoué parce qu'effectivement, peut-être qu'il y a eu d'autres prévocatifs.
02:33– Alors justement, je voulais vous dire, qu'est-ce qui se passe,
02:35qu'est-ce qui fait qu'il y a, alors juste on va rappeler, depuis le 13 mai dernier,
02:40il y a eu à nouveau, ce n'est pas la première fois bien sûr,
02:43800 entreprises ont été détruites lors des émeutes depuis le 13 mai,
02:48état d'urgence a été décrété le 28 mai,
02:5324 000 personnes sans emploi, crise du nickel.
02:57Alors crise du nickel, vous allez nous en parler justement,
03:02qu'est-ce qui se passe avec l'usine KNS,
03:05mais au fond, cette espèce de situation de tension,
03:08c'est quoi, c'est le multiculturalisme qui ne marche pas,
03:13c'est quoi, c'est les canards qui disent oui, c'est notre pays,
03:17et les caldeuches qui disent aussi oui, c'est notre pays,
03:19vous en tenez un exemple vivant, qu'est-ce qui se passe,
03:21le malaise en fait, comment on peut l'expliquer ?
03:24– Alors effectivement, je pense que l'aspiration des canards,
03:27c'est de l'indépendance, ça fait partie d'une aspiration identitaire,
03:30j'allais dire presque qu'une coupure avec la France,
03:33je pense que la grande majorité des canards ne souhaite pas une coupure avec la France,
03:37c'est effectivement de sortir de ce qu'on peut appeler le néocolonialisme,
03:40c'est-à-dire qu'on a une autonomie sur le territoire,
03:44qu'on soit indépendantiste ou pas, c'est vrai,
03:46donc c'est de construire, et c'était ce que voulaient
03:50ceux qui ont signé les accords de Nouméa, la vraie problématique,
03:54et je l'ai dit, moi j'étais là le 13 mai donc…
03:57– Vous étiez là-bas le 13 mai, vous étiez à Paris ?
04:00– Oui, j'étais à Paris, et donc je suis intervenu dans un certain nombre de radios à cette époque,
04:04je n'ai jamais parlé du problème du corps électoral,
04:06parce qu'on a souvent mis en avant ces problématiques du corps électoral
04:09qui étaient traitées dans les assemblées, mais en fait c'est plus que ça,
04:13c'est un problème de société, un problème de notre jeunesse,
04:16qu'on n'a pas accompagnée… – Alors c'est quoi le problème ?
04:18C'est la mentalité, le mental c'est quoi ?
04:20– Je veux dire, il y a eu des moyens, la France a mis les moyens depuis 30-40 ans,
04:26sauf que les jeunes aujourd'hui, et les jeunes canaques en particulier, ne s'y retrouvent pas.
04:30Il y a quand même un décalage en termes de partage des richesses d'une manière générale,
04:35on a des réformes à faire là-dessus qu'on n'a pas su faire,
04:38et c'est la place de nos jeunes dans leur insertion professionnelle
04:43et dans la manière dont on veut les accompagner.
04:45Donc c'est ce malaise-là qui a été utilisé par les indépendantistes,
04:48forcément, classiquement, pour créer ces événements,
04:50et ce sont aujourd'hui encore beaucoup de jeunes qui sont sur le terrain…
04:55– Mais on le retrouve, l'année dernière, au mois de juillet, dans les banlieues parisiennes,
05:00on a eu ce même événement, je veux dire…
05:02– Oui, mais pas tout à fait pour les mêmes causes…
05:05– Exactement !
05:07– Et justement, et peut-être pas les mêmes effets,
05:08mais je voulais vous demander, vous parler justement de moyens.
05:11Là, une délégation représentative de l'ensemble des sensibilités du congrès de Nouvel Cadeau
05:16qui a sollicité d'urgence un plan de 4,2 milliards d'euros sur la période 2024-2029,
05:224 milliards d'euros, pour éviter, disent-ils, que l'île du Pacifique ne sombre dans un chaos durable.
05:28Alors le ministre de l'économie et des Finances, hier,
05:31a indiqué que l'État allait débloquer un nouveau soutien de 87 millions d'euros.
05:35Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
05:36Ça veut dire quelque chose ou c'est une goutte d'eau dans la mer ?
05:39– Non, effectivement, le tissu économique est complètement à plat.
05:42Il y a pratiquement plus de 2 milliards de travaux pour la reconstruction économique.
05:47Et donc, de manière... les collectivités, il n'y a plus de fiscalité,
05:53donc les collectivités ont des soucis aujourd'hui pour trouver...
05:56– Il n'y a plus de rentrée fiscale, vous dîtes ?
05:58– Il n'y a plus de rentrée fiscale, un tiers des emplois privés sont au chômage, donc c'est...
06:03– Un tiers ?
06:04– Un tiers, donc ça veut dire que dans peu de temps,
06:07on peut avoir une crise de la faim, une crise de la santé.
06:11Le problème qu'on a eu ces derniers mois, je vais vous le dire,
06:14je ne veux pas revenir en arrière sur les deux années passées,
06:16mais en tout cas déjà, c'est la dissolution de l'Assemblée nationale.
06:19Ça a été catastrophique pour nous, c'est-à-dire que depuis cette dissolution,
06:23on n'a pas de pilote dans l'avion en métropole, en Hexagone,
06:25c'est-à-dire qu'on n'a pas d'interlocuteur.
06:27Donc on verra après avec le gouvernement qui arrive.
06:30– 50 jours, il n'y a pas eu de gouvernement,
06:31vous ne saviez pas à qui parler, à quel interlocuteur s'adresser.
06:34– Donc on a eu un soutien parce que la France nous a aidés pour toutes ces problématiques,
06:40mais on a une visibilité aujourd'hui qui est jusqu'au mois d'octobre.
06:43Donc si vous voulez, en Calédonie aujourd'hui, il y a deux urgences.
06:47Il y a l'urgence de cette année, si on ne prend pas garde,
06:50on peut arriver à une crise sociale énorme, et ça serait catastrophique,
06:54puisqu'après pour se relever, ce sera compliqué.
06:56Mais ensuite, il y a un projet un peu à long terme, moyen à long terme,
07:00c'est ce fameux projet sur 5 ans qui est travaillé par l'ensemble des élus calédoniens,
07:06c'est de voir comment on peut reconstruire notre société, avec des bases solides.
07:10– Et vous dites, ça se chiffre à 4,2 milliards d'euros.
07:14– Après, c'est une estimation, il y a un travail qui est fait.
07:18– Non mais vous savez, si on n'avait pas utilisé McKinsey ou Léon le fonctionnaire,
07:20vous auriez eu votre 10 fois ça, ça c'est à l'imparté personnel.
07:24– Non mais je veux dire, il faut reconstruire cette bonne fondation,
07:29parce que derrière, il y a effectivement le projet institutionnel de la Nouvelle Calédonie,
07:33quelle société on veut construire, donc c'est ça qui est aussi important à travailler.
07:37Donc en même temps, qu'on s'organise pour relancer l'économie,
07:42pour relancer une politique de formation, une politique de la jeunesse,
07:46il faut qu'on sache effectivement sur quelle base on peut le faire.
07:49Et ça c'est un accord qu'on doit avoir, nous, avec les indépendantistes,
07:53pour savoir quel projet de société on veut construire pour nos enfants et nos petits-enfants.
07:57– Alors justement, M. les éditeurs, parlons, non pas vrai, je n'allais pas faire du slogan,
08:04au fond, les indépendantistes, c'est ceux qui veulent l'indépendance absolue,
08:08je veux dire la Nouvelle Calédonie, indépendant, très bien,
08:11on peut leur dire évidemment, mais à ce moment-là,
08:13l'aide de la France ne sera plus évidemment la même.
08:15Et ce qu'ils ne disent pas, je vous pose la question très franchement,
08:18et vous me répondez, je suis surtout aussi franchement,
08:20ils ne disent pas oui, ne vous inquiétez pas, nous aurons des remplaçants
08:24qui vont nous dire, écoutez, peu importe votre régime,
08:26vous gouvernez comme vous voulez, et nous, nous serons là,
08:29il y a le nickel, il y a le reste, pour vous fournir de la manne non pas céleste,
08:33mais d'autres nations.
08:34Est-ce qu'il n'y a pas, chez les interdépendantistes,
08:36en disant, écoutez, oui, d'accord, la France ne sera peut-être plus là,
08:39mais on a déjà des plans B ?
08:42– Alors, il y a deux aspects, la grande majorité des indépendantistes,
08:46comme des Calédoniens en général, ne souhaitent pas couper le lien avec la France.
08:49– Bah, comment ils s'y sont indépendants ?
08:51– Non, mais après, il y a... – Ah oui, les accords, d'accord.
08:54– On connaît des indépendances-associations, des accords qu'on peut faire avec...
08:57– Et la majorité, vous dites, veut garder ce statut associatif éventuellement.
09:01– J'en suis convaincu.
09:02Et après, effectivement, il y en a d'autres, les plus radicaux, en fait,
09:05parce qu'on a la situation comme en métropole,
09:07on a aussi les radicaux des deux bords, qu'il faut analyser.
09:11– Ça existe.
09:12– Je vous l'ai dit tout à l'heure, il y a la Chine qui veille dans le coin,
09:15ils se disent, après tout, la Chine, elle peut peut-être nous accompagner d'une autre manière,
09:19mais la Chine, eux, ce qui les intéresse, comme ils ont fait partout dans le monde,
09:21en Afrique, et en ce moment, dans le Pacifique,
09:24effectivement, c'est la visée du nickel et de la matière première qui existe,
09:29ils peuvent, ils mettent des moyens pour l'obtenir,
09:31et c'est la crainte, et de la France, et des Calédoniens en général.
09:35– Est-ce que c'est, à votre avis, on ne va pas faire de spéculation,
09:38mais est-ce que c'est, comme ils ont fait dans les îles Salomon et ailleurs,
09:41est-ce que la Chine, à votre avis, a, même s'il ne s'est pas proclamé,
09:45un plan de se dire, allez, on va remplacer un peu la France et d'autres dans cette région du monde ?
09:49– Oui, il y a un plan programmé, c'est évident, je veux dire,
09:52on a parlé, vous avez dû entendre parler de l'axe indo-pacifique,
09:55qui est de la géopolitique internationale,
09:58nous, on milite pour savoir comment la Nouvelle-Calédonie peut s'inscrire
10:01dans ce plan géopolitique, et avec ses relations régionales,
10:06et c'est là, je pense, où la France, elle a, effectivement, peut-être un effort à faire,
10:10c'est de savoir comment la Nouvelle-Calédonie s'inscrit dans ses relations historiques
10:13avec l'Australie, avec la Nouvelle-Zélande, avec d'autres territoires.
10:16– Tout à fait, alors, à votre avis, si vous étiez ceux qui,
10:19si Dieu nous écoute mis envers les étrangères, en tout cas, vous auriez été,
10:23bon, allez, je ne vais pas faire de commentaire sur nos prédécesseurs,
10:26mais vous, comment, justement, la France devrait s'inscrire,
10:30vous êtes français, comment devrait s'inscrire dans cette reconstitution
10:33de cet axe indo-pacifique ?
10:37– Alors, je vais peut-être être plus large, mais on travaille,
10:40il y a la délégation Outre-mer au Sénat, sur les territoires de l'Outre-mer.
10:44On a des territoires dans trois océans,
10:47océan Indien, océan Atlantique, océan Pacifique.
10:49La vraie question, c'est de savoir comment la France veut exister dans ces trois océans.
10:55Alors, moi, ce qui me concerne, c'est l'océan Pacifique, bien sûr,
10:58ce sont nos relations avec les Australiens et les Néo-Zélandais, en priorité,
11:01bien sûr, le Japon aussi, qui est quand même non négligeable,
11:05et puis après, avec les États insulaires du Pacifique, vous savez,
11:08les États insulaires du Pacifique, ce sont des Mélanésiens,
11:11donc, pour eux, les Kanaks, Indépendantistes, ce sont leurs amis.
11:13Donc, savoir comment la France, dans son comportement, dans sa manière d'agir,
11:18elle peut faire en sorte d'exister, parce qu'elle doit exister.
11:20– Est-ce que jusqu'ici, elle a été à la hauteur, franchement ?
11:23– Pas trop, je vais vous le dire franchement,
11:25je pense que les deux dernières années, si on en est là aujourd'hui,
11:27c'est parce que ces deux dernières années,
11:29je pense qu'on n'a pas traité le problème calédonien à la hauteur de ce qu'il aurait fallu.
11:33On n'a pas, comme ça a été fait par le passé,
11:35moi, j'ai connu les événements des années 80,
11:39où effectivement, c'était le premier ministre qui traitait le dossier.
11:41– Rocard, en l'occurrence.
11:42– Rocard, en l'occurrence, le dernier, Édouard Philippe,
11:46c'est le dernier premier ministre qui a vraiment été très proche de nous
11:50et a s'occupé du dossier, mais depuis Édouard Philippe,
11:52je peux vous le dire, il n'y a pas eu de traitement stratégique du dossier calédonien,
11:57je vais le dire comme ça pour la France.
11:59– D'accord, et donc, pour l'outre-mer,
12:01vous dites, ça fait partie d'une politique générale de l'outre-mer,
12:04c'est vrai que la France, de ce point de vue,
12:07avec la Nouvelle-Calédonie et tous les autres tom-toms,
12:11contrôle trois océans, enfin contrôle,
12:13a prise sur trois océans, ce qui est extraordinaire.
12:16On oublie la puissance maritime potentielle de la France,
12:19et on est bien d'accord.
12:20On va en continuer à en parler avec vous après une toute petite pause, à tout de suite.
12:26– Et si vous avez une question, n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
12:31Aujourd'hui, André Bercoff reçoit Georges Naturel,
12:35sénateur LR de la Nouvelle-Calédonie.
12:37– Il est dans ce moment naturel, mais naturel.
12:38– Sud Radio, les Français parlent au français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
12:49– Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
12:52– Et nous sommes toujours avec Georges Naturel,
12:53sénateur LR de la Nouvelle-Calédonie,
12:56pour parler de ce qui se passe là-bas,
12:57et non seulement, effectivement, nous avons fait des manifestations de la violence,
13:02du multiculturalisme, des intervenants de liste face aux autres, etc.
13:07On sait, mais justement, on en parlait hors antenne, sénateur,
13:13que le fait qu'il y a, en tout cas, des urgences à faire,
13:16vous dites, la Chine est aux aguets, l'Australie, la Nouvelle-Zélande,
13:19n'en parlons pas, etc., ce qui est normal.
13:22On a vu en Afrique, quand la nature a horreur du vide, on voit bien ce qui se passe.
13:27Donc, quelle serait pour vous la priorité, les urgences prioritaires ?
13:32– Déjà, les urgences prioritaires, je vous l'ai dit,
13:34c'est qu'on peut avoir un vrai problème social et sanitaire.
13:39Donc, il faut que la France nous accompagne dans l'urgence.
13:43Et ensuite, il faut qu'on arrive à montrer dans la région
13:48que la France a sa place dans la région, d'une manière ou d'une autre.
13:51Je pense qu'il faut qu'on évolue par rapport au statut de la Nouvelle-Calédonie.
13:55Vous savez, l'Australie et la Nouvelle-Zélande,
13:57avec qui j'ai des échanges depuis plusieurs années,
14:00elles avaient une position pendant les événements dans les années 80
14:04qui est totalement différente aujourd'hui.
14:05Ils attendent qu'une chose, c'est qu'on apaise nos relations
14:10pour pouvoir avoir des échanges avec la Nouvelle-Calédonie et la France.
14:14– Ce n'était pas le cas dans les années 80.
14:16– Il a totalement changé.
14:17Je parlais du Japon aussi, ça fait partie des relations qu'on doit préserver.
14:21Parce qu'effectivement, on a le monstre chinois qui rôde un peu partout,
14:25qui sont déjà bien implantés dans différents territoires du Pacifique.
14:29Pour l'instant, pas en Nouvelle-Calédonie, donc il faut qu'on soit vigilant.
14:33– D'accord, et plus généralement, on parlait de l'outre-mer, effectivement.
14:38On voit ce qu'il se passe en Martinique aujourd'hui,
14:40enfin c'est pas nouveau, ne parlons pas de la Guadeloupe, les Antilles, etc.
14:44Au fond, vous, vous avez 30 ans que vous assistez aux congrès des maires,
14:49vous avez été maire pendant 15 ans,
14:50vous êtes conseiller en Calédonie depuis 30 ans,
14:54vous êtes sénateur aujourd'hui.
14:55Quand vous allez dans ces congrès,
14:57est-ce qu'il y a une politique d'outre-mer de la France ?
14:59Je vous pose la question.
15:01– Écoutez, je vais être très direct avec vous.
15:03Je suis égaliste depuis toujours,
15:07et effectivement, la place de la France dans ces régions n'est plus la même.
15:12Je veux dire, on n'a pas la vraie politique de l'outre-mer.
15:14Je veux dire qu'on a une chance, la France,
15:16elle a une chance d'être placée dans l'océan Indien,
15:19dans l'océan Atlantique, dans l'océan Pacifique,
15:22mais on n'a pas de vraie stratégie pour les outre-mer en général.
15:27Alors, on ne peut pas aujourd'hui mener une politique
15:30telle qu'on l'a menée il y a 40 ou 50 ans.
15:32Les choses ont évolué dans le monde,
15:34mais la présence de la France, elle est attendue partout.
15:38Et donc, il faut qu'on soit vigilant par rapport aux populations qui existent.
15:42Je pense qu'il faut se concentrer sur le Régalien.
15:45Par exemple, la France, elle doit se concentrer sur le Régalien.
15:48Et puis peut-être donner plus de compétences…
15:50– Vous parlez du Régalien, surtout, spécifiquement ?
15:52– Sécurité, la surveillance des mers alentours, parce que c'est important.
15:58Je pense que la politique maritime est importante.
16:01Les relations économiques dans la région,
16:03mais aussi peut-être donner quelques compétences aux représentants locaux
16:09pour, effectivement, gérer au mieux en proximité.
16:12Vous savez, je suis élu maire du commune, elle est indispensable,
16:16je veux dire, à un moment donné, sur mes trottinettes.
16:17Et on le voit aujourd'hui que ce n'est pas le cas.
16:19On peut parler des Antilles, on peut parler de Mayotte,
16:22on peut parler de la Guyane même, où il y a des problématiques.
16:25Donc, il va bien falloir effectivement qu'on y veille.
16:27Alors, on a une chance aujourd'hui,
16:29c'est que le ministre de l'Outre-mer, que je connais bien,
16:31puisqu'il était président de la Commission des lois au Sénat,
16:35il a une connaissance parfaite des Outre-mer et de la situation des Outre-mer.
16:38Donc, je compte beaucoup sur lui, bien sûr pour le dossier calédonien,
16:41mais plus globalement pour les Outre-mer.
16:43– Il connaît bien la situation.
16:45– Il connaît bien la situation et il est rattaché directement au Premier ministre.
16:49Ça, c'est quelque chose d'essentiel.
16:50Vous savez, on a, depuis ces dernières années,
16:52rattaché le ministre de l'Outre-mer au ministre de l'Intérieur.
16:56Ce n'est pas un bon message pour les Outre-mer.
16:58Donc là, il est rattaché au Premier ministre
17:00et il pourra, je pense, être plus efficace
17:02pour mener une politique réelle vis-à-vis des Outre-mer.
17:05– Acceptons-en l'augure et j'espère que, effectivement,
17:08on espère tous d'ailleurs, que dans ce moment-là,
17:10si la situation se calme et que la France reprenne en main ce qu'elle a,
17:13ce qu'elle a qui est un trésor absolu du point de vue des océans et autres.
17:17Et puis sinon, qu'est-ce qu'on va faire ?
17:19On va bouffer du Brix ?
17:21C'est ça le problème.
17:22Merci beaucoup.
17:23– Je vous remercie.

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