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00:00On retrouve Siavash Ghazi, correspondant pour RFI et France 24, à Téhéran.
00:05Comment réagit-il, y a-t-il des réactions du gouvernement iranien à cette annonce ?
00:12Non, pour l'instant, il n'y a pas de réaction.
00:14Le président iranien a condamné l'attaque qui a été menée hier par l'armée israélienne contre Beyrouth.
00:20Mais pour l'instant, il n'y a pas de réaction à l'affirmation de la mort de Nasrallah par l'armée israélienne.
00:29Ça serait une grande perte pour l'Iran, puisque c'est le principal allié de l'Iran dans la région qui serait perdu.
00:35La plupart des dirigeants du Hezbollah ont été tués par l'armée israélienne ces dernières semaines.
00:43C'est une désorganisation complète de la colonne vertébrale de l'Iran dans la région, et ça sera donc une grande perte.
00:53Des experts et des journalistes de la télévision d'État ont demandé depuis hier soir que l'Iran réagisse et ne laisse pas passer cette attaque sans réponse.
01:06Des journalistes de la télévision d'État ont affirmé dès hier soir que le tour de l'Iran viendra après les attaques menées contre le Hamas et Gaza,
01:18mais aussi contre le Hezbollah hier, donc il faut que l'Iran réagisse et n'attende pas qu'Israël s'en prenne directement à l'Iran.
01:28Et ce, d'autant plus que dans son discours à l'Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre israélien a clairement menacé l'Iran
01:36en affirmant que l'Israël avait la capacité de frapper l'Iran si jamais l'Iran s'en prenait à l'Israël, et que tous les endroits sur le territoire iranien
01:50étaient des sites potentiels pour l'armée israélienne, et donc pouvaient être atteints, donc une menace très claire de la part d'Israël.
01:58Mais pour l'instant, de la part des gardiens de la Révolution, qui sont les alliés du Hezbollah libanais, du Guide suprême ou d'autres responsables iraniens,
02:08il n'y a pas encore de réaction après l'annonce de la mort d'Assad Nasrallah par l'armée israélienne.
02:14Et si cette tentative d'assassinat d'Assad Nasrallah est bien confirmée côté libanais, sur le sol libanais, est-ce que ce n'est pas un piège tendu à l'Iran ?
02:23Certains, par exemple dans l'entourage du président iranien à Modéré, développent cette thèse en affirmant qu'il ne faut pas tomber dans le piège tendu par Israël,
02:37mais en revanche d'autres disent que de toute façon, après Gaza, après le Liban et le Hezbollah, après l'attaque qui a été menée contre le Yémen par Israël,
02:49le tour de l'Iran viendra et donc il ne faut pas attendre ce moment-là, il ne faut pas laisser Israël choisir le moment de l'affrontement et il faut réagir tout de suite.
03:00Ça a été le cas de Morsine Rezaï, un ancien chef des gardiens de la Révolution, qui a affirmé que l'Iran, l'Irak et la Syrie devaient prendre des décisions importantes
03:10et ne pas rester les bras croisés après l'attaque qui a été menée contre Beyrouth hier soir.
03:17Et quels sont les liens exacts entre le gouvernement iranien et la milice chiite du Hezbollah ?
03:22Est-ce que Hassan Nasrallah était vraiment aux ordres du guide suprême Ali Rahmenei ?
03:29Hassan Nasrallah était très proche du guide suprême iranien, il le qualifiait d'imam, un titre très important chez les musulmans chiites.
03:41Il était très proche de tous les dirigeants des gardiens de la Révolution.
03:46L'actuel chef de la force grosse des gardiens de la Révolution, le général Khamenei, se rendait régulièrement au Liban, donc des liens très importants.
03:56C'est une perte très importante pour Téhéran, puisque Téhéran perd son principal allié dans la région.
04:03L'Hezbollah avait joué un rôle très important en Syrie aussi, puisque les combattants d'Hezbollah s'étaient rendus en Syrie aux côtés des combattants iraniens
04:14pour soutenir le régime du président Assad contre les groupes Daesh et d'autres groupes qui combattaient le gouvernement syrien.
04:24Donc c'est une perte très importante pour le gouvernement iranien.
04:28Est-ce que l'Iran ne serait pas favorable à un arrêt des lancements de roquettes et de missiles d'Hezbollah contre Israël, au moins pour gagner du temps ?
04:39Il n'y a pas eu de prise d'opposition depuis hier soir par les officiers iraniens, à part une condamnation de la part du président iranien ou du chef de la diplomatie,
04:53qui se trouve toujours à New York. Pour l'instant, on ne sait pas quelle sera la réaction de Téhéran, mais ce sera une décision très difficile,
05:01puisque Israël a montré sa détermination à combattre et à frapper tous ses opposants dans la région.
05:09Mais le Premier ministre israélien Netanyahou, on sait qu'il est en train d'utiliser le temps avant l'élection présidentielle américaine du mois de novembre.
05:18Est-ce que c'est dans l'intérêt du gouvernement iranien de riposter à cette « provocation » ?
05:26C'est une décision très difficile. La situation économique en Iran est très difficile. Il y a une inflation très forte qui frappe durement les classes faibles et moyennes.
05:39Donc l'Iran n'est pas en position d'entrer dans une guerre régionale. Les différents responsables iraniens l'ont répété ces dernières semaines,
05:47notamment après l'assassinat d'Ismail Hani à Téhéran. Le chef du Hamas, qui a été ciblé dans le nord de Téhéran par une frappe de précision,
05:58l'Iran a accusé Israël et avait promis une réponse très dure contre Israël. Cette réponse n'est pas venue.
06:06Est-ce qu'aujourd'hui l'Iran va franchir le pas et donc réagir contre Israël ? C'est toute la question.
06:12Merci beaucoup Siavash Ghazi d'avoir été avec nous sur France 24. Merci pour votre analyse.

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