Aurélie Gil

  • la semaine dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00Actu locale, musique et bonne humeur sur France Bleu Belfort Montbéliard.
00:058h15, nous sommes le 1er octobre, le premier jour du mois d'octobre rose floral.
00:10Un mois dédié à la lutte contre le cancer du sein.
00:12Et on vous donne la parole comme tous les matins.
00:14Si vous avez souffert d'un cancer du sein, si l'un de vos proches l'a vécu, vous avez la parole au 0384 22 82 82.
00:23Bonjour Aurélie Gilles.
00:24Bonjour.
00:25Vous êtes l'invité d'ici matin, vous habitez Belfort.
00:27Vous avez été diagnostiqué d'un cancer du sein droit.
00:30C'était le 11 février 2020.
00:32Vous êtes aujourd'hui bénévole à la ligue contre le cancer.
00:35Vous aviez 42 ans quand vous avez été diagnostiqué.
00:38Vous vous souvenez encore aujourd'hui de ce qui vous a traversé l'esprit ce 11 février ?
00:43C'était une grosse surprise, un espèce de maestrome d'émotion.
00:49J'ai été diagnostiqué tout de suite en fait.
00:53C'était tellement visible que le radiologue, lors de la mammographie, m'a tout de suite prévenu.
01:00Vous l'aviez senti vous-même ? Vous vous étiez autopalpé ?
01:05En fin 2019, j'avais fait mon suivi gynéco.
01:11C'était un nouveau médecin que je ne connaissais pas et qui ne m'avait pas fait de palpation.
01:16Il m'a dit que j'étais très jeune et qu'il n'y avait pas forcément besoin de faire ça.
01:23En janvier, en couchant mon fils, en m'amusant à faire Marilyn Monroe, j'ai senti une boule.
01:31Tout s'est mis en branle. J'ai dû passer des examens.
01:35Le premier examen m'a annoncé le cancer du sein.
01:40J'ai été super bien préparée par ce radiologue qui a eu les bons mots
01:45pour vraiment me dire qu'il fallait que je mette ma vie professionnelle, ma vie perso de côté
01:52et qu'il fallait que je me batte durant un an et demi.
01:55Et ça, ça m'a boostée vraiment.
01:58C'est devenu votre combat principal ?
02:00C'est devenu mon combat parce que c'est le combat, c'est ma cause, c'est ma vie, c'est mon parcours de vie
02:06qui fait que j'ai besoin de pouvoir transmettre mon expérience singulière
02:12mais tout de même partagée par beaucoup d'autres personnes.
02:15Témoignez, c'est ce que vous faites ce matin sur France Bleu avec nous.
02:18C'était en 2020, l'époque du Covid, ça a compliqué les choses ?
02:21On a été totalement oubliés.
02:24Moi, j'ai suivi le traitement chimio, radiothérapie, où j'ai été totalement seule.
02:32On a vécu un huis clos avec mon petit garçon puisqu'on n'avait pas de soins supports,
02:37on n'avait pas d'accompagnement quelconque.
02:40La seule bouée de secours, ça a été Joël Achard de la Ligue contre le cancer,
02:46le Comité 90, l'ancienne secrétaire du Comité 90,
02:51qui, dès le premier jour, je l'avais contactée.
02:55Elle a pris des nouvelles de moi pendant tout le parcours,
03:00y compris au moment les plus compliqué où il n'y avait pas de coiffeur pour se raser la tête.
03:06Vous l'avez fait vous-même ?
03:08Mon compagnon m'a coupé les cheveux, il avait fait des tutos.
03:11Les tutos, ça fonctionnait pas mal pendant le Covid.
03:15Notamment, après une mastectomie, comment faire pour l'acquiner, etc.
03:19Mon compagnon m'avait coupé les cheveux à la garçonne.
03:22Pour raser, je ne voulais pas.
03:24C'est une bénévole, Fabienne, de la Ligue aussi, qui m'a rasé la tête.
03:28Vous avez vécu une mastectomie, c'est-à-dire une ablation du sein ?
03:31Oui, totale.
03:32Jacqueline, auditrice de Belfort, nous appelle pour témoigner.
03:35Bonjour Jacqueline.
03:36Bonjour.
03:38Je voudrais parler de l'entourage du malade, qui est souvent, évidemment, empathique,
03:45qui a des réflexions qui partent d'un bon sentiment.
03:49Parfois, ça a l'effet inverse.
03:52Par exemple, lorsqu'on entend quelqu'un qui vous dit, quand vous êtes malade,
03:58tu as le moral.
04:00Il faut que tu aies le moral.
04:02C'est important pour guérir.
04:04Et si, ce jour-là, on n'a pas le moral, on se sent vraiment démuni, découragé.
04:10Donc, c'est paradoxal, ça part d'un bon sentiment,
04:16mais il faut que les gens ne disent plus ça aux personnes malades.
04:20Il faut avoir le moral.
04:22Il faut leur dire, on fait comme on peut.
04:24Merci Jacqueline.
04:25Pour votre témoignage, Aurélie Gilles, ça vous parle, ce que vient de dire Jacqueline ?
04:29Oui, effectivement, parce que c'est vrai que c'est compliqué.
04:32C'est un parcours douloureux, où on se pose plein de questions.
04:36L'important, ce n'est même pas forcément le moral.
04:39C'est cette force de vie qu'on a besoin durant tout notre parcours.
04:43On a besoin d'avoir une énergie positive.
04:47Mais réellement, effectivement, des petits mots, parfois,
04:51même si ça paraît encourageant, ça n'est pas forcément selon le contexte.
04:55Agnès nous appelle de Del. Bonjour Agnès.
04:57Bonjour.
04:58On vous écoute.
04:59Moi, j'ai eu un cancer du sein aussi en 2012.
05:03J'ai donc eu une ablation aussi.
05:06J'ai passé par là.
05:07J'ai réussi à guérir.
05:13Pendant 12 ans, ça a été.
05:16Et là, j'ai récidivé il y a deux ans et demi.
05:19J'ai de nouveau récidivé.
05:22Je suis en traitement.
05:24Vous êtes en traitement à nouveau.
05:25Aurélie Gilles, c'est l'inquiétude de la récidive qui est permanente
05:29quand on souffre d'un cancer et qu'on est en rémission.
05:32On s'inquiète de ça ?
05:33On a toujours cette inquiétude puisque finalement, en fait,
05:36on découvre qu'on a toujours une épée de Damoclès sur notre tête.
05:39Et maintenant, c'est vrai qu'on appelle ça une maladie chronique.
05:43Ce qui est tout de même effrayant parce que ce n'est pas de l'asthme.
05:48Ce n'est pas des petites choses.
05:51Et c'est vrai que cette peur-là, on l'a constamment.
05:54D'autant plus qu'on a des contrôles réguliers tous les trois mois
05:57ou tous les six mois.
05:59Mais en tout cas, c'est des périodes très anxiogènes.
06:01Je remercie nos auditrices qui nous ont téléphoné ce matin.
06:05Aurélie Gilles, vous, vous êtes dans la reconstruction.
06:08Comment ça se passe pour vous en ce moment ?
06:11C'est le grand chamboulement.
06:14J'ai pris beaucoup de temps pour pouvoir me reconstruire.
06:18D'une part parce que j'avais été très abîmée d'un point de vue de la peau.
06:23Au niveau de mon sein.
06:26Et puis, à un moment donné, j'ai cherché plusieurs techniques.
06:31Puisque c'est une technique particulière, une technique assez pointue.
06:34Ça dépend vraiment de la peau, de plein de choses.
06:37Et donc, j'avais entamé des démarches.
06:40Et puis finalement, je n'étais pas prête.
06:42Je n'avais plus envie de me faire manipuler, de me faire toucher ou quoi que ce soit.
06:47Donc, j'ai pris le temps.
06:51Fin février, j'ai décidé de retoquer à la porte du chirurgien pour demander.
06:59Donc, je suis en pleine confiance sur la technique, sur l'hospitalisation, sur l'opération.
07:06Mais de nombreuses dépenses supplémentaires se débloquent à partir de ce moment-là.
07:10Et c'est quelque chose, finalement, on n'en a pas à écouffre.
07:15En tout cas, moi, je n'ai pas été sensibilisée à ça.
07:18On se rend compte déjà, pendant tout le parcours du traitement,
07:21qu'il y a beaucoup de dépenses annexes qui ne sont pas remboursées par eux.
07:24Les perruques, par exemple ?
07:25Les perruques, les produits dont on a besoin, les prothèses à moindre coût.
07:31Une mutuelle qui suit les remboursements 100% de la CPAM.
07:38Mais c'est 100% ce qui est possiblement remboursable.
07:42Et puis, tout le reste à charge qui est impactant sur notre vie personnelle.
07:47Merci beaucoup d'avoir témoigné ce matin, Aurélie Gilles, d'être passée dans nos studios.

Recommandations