Le gaz vert : production idéale pour la transition énergétique ? - La Planète Demain
Avec Éric de Riedmatten, Journaliste éco sur CNews et auteur de "Les 50 innovations qui vont bouleverser notre vie d'ici 2050" - Ed. L'Archipel & Frédéric Martin, Président de France gaz GRDF
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .
▪️ Instagram : / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ .
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio .
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LA_PLANETE_DEMAIN-2024-10-06##
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .
▪️ Instagram : / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ .
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio .
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LA_PLANETE_DEMAIN-2024-10-06##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Sud Radio, La Planète Demain, Christophe Debien.
00:05Bienvenue dans La Planète Demain, dans la deuxième partie de notre émission.
00:09Nous recevrons Eric de Ritmaten, journaliste éco sur CNews,
00:13mais également auteur d'un livre sur les innovations qui vont changer notre vie.
00:19Bonjour Eric, on se parle donc dans la deuxième partie de l'émission.
00:25Mais pour l'heure, le gaz vert, est-ce que ça vous parle ?
00:28On l'appelle aussi biogaz ou biométhane et on l'observe dans la nature sans le savoir.
00:33Mais là où cela devient intéressant, c'est que le gaz vert, on peut aussi le produire et l'exploiter.
00:39Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Frédéric Martin, directeur général adjoint de GRDF.
00:44Gaz vert, je crois que je rajoute ce gaz vert, c'est ça ?
00:47Bonjour Frédéric.
00:48Bonjour Christophe.
00:49Expliquez-nous ce qu'est le gaz vert et avec quel processus l'obtient-on ?
00:53Alors le gaz vert, c'est simplement la même chose que le gaz que l'on consomme aujourd'hui,
00:58sauf que le gaz qu'on consomme aujourd'hui, il est importé la plupart du temps.
01:01Et le gaz vert, c'est ce que l'on commence à produire de manière industrielle en France,
01:05à partir de la valorisation de nos déchets, principalement agricoles, à date.
01:10Et donc c'est simplement une dégradation biologique des déchets agricoles,
01:13que les agriculteurs laissaient autrefois sur les champs,
01:16qu'ils mettent maintenant dans des enceintes fermées.
01:18Les bactéries consomment ces déchets verts et elles produisent du biogaz.
01:23Ce biogaz est ensuite épuré, avant d'être injecté dans les réseaux qui raccordent vos maisons
01:29et qui permettent d'utiliser la molécule de la même façon que celle qu'on consomme.
01:33Le gros avantage, c'est que le contenu carbone de ces nouveaux gaz,
01:36de ce nouveau biométhane, est équivalent à ce que l'on trouve aujourd'hui au photovoltaïque.
01:41Et donc ça évite d'accentuer les effets de gaz et effets de serre
01:45que l'on a aujourd'hui qui posent problème sur le plan climatique.
01:47Alors quand on vous écoute, évidemment on comprend que la production de gaz vert
01:51est un cercle vertueux.
01:53Alors tout à fait. D'abord, c'est une demande qui a été initiée par les agriculteurs
01:59puisqu'à partir de la dégradation de ces déchets organiques,
02:02ils récupèrent ce que l'on appelle un digestat qui vient se substituer aux engrais synthétiques
02:07qu'ils utilisaient avant. Donc déjà, eux, c'est leur première motivation.
02:10Ensuite, la vente de ce gaz qu'ils injectent dans les réseaux leur permet de générer des revenus.
02:16Et pour le pays, l'intérêt c'est que ça améliore la balance, j'allais dire,
02:20économique du pays puisqu'on ne l'importe plus, on le produit sur place.
02:23Et ça crée des emplois non délocalisables dans les territoires la plupart du temps
02:27ruraux ou semi-ruraux au sein du pays.
02:30Ça veut donc dire que consommer du gaz vert, ce n'est pas seulement produire de l'énergie
02:33mais c'est aussi avoir une démarche et un impact dans de nombreux domaines, n'est-ce pas ?
02:38Tout à fait. Et le succès que rencontre la filière aujourd'hui
02:41puisqu'on a fêté le 700e méthaniseur mis en service très récemment,
02:45on rencontre que toutes les régions aujourd'hui développent ces activités
02:48puisque ça contribue à l'économie circulaire dans les régions,
02:51ça aide les exploitations agricoles à se stabiliser
02:54et ça permet de faciliter les transmissions.
02:56Et en même temps ça crée de l'emploi et de la valeur ajoutée pour le pays.
02:59Alors quels en sont les bénéfices justement pour l'environnement ?
03:02Le bilan carbone, il est dix fois moins élevé que le gaz fossile que l'on importe.
03:08Et puis le vrai intérêt c'est qu'on voit émerger de multiples technologies,
03:15que ça soit la méthanisation dont je viens de parler,
03:17mais également la pyrogazification qui permet de faire la même chose
03:20mais avec des déchets secs ou la gazification pour les déchets humides.
03:24Et toute cette nouvelle filière permet de produire du gaz vert
03:29qu'on va pouvoir consommer au même titre que ce que l'on fait aujourd'hui
03:32mais avec un bilan carbone qui est absolument neutre sur le climat
03:35puisque c'est du gaz, j'allais dire du CO2 émis par les plantes
03:39qui est capté l'année précédente qui est ensuite restitué dans le gaz que l'on consomme.
03:43Donc c'est vraiment très très précieux.
03:45Alors consommer du gaz vert bien sûr, mais pour que nos auditeurs comprennent bien,
03:49le gaz vert peut-il être injecté dans le réseau domestique de gaz naturel ?
03:54Et est-ce que ça peut permettre à tout le monde de se chauffer ?
03:57Alors c'est déjà le cas aujourd'hui puisque les 700 méthaniseurs
04:00produisent l'équivalent de 12 TWh, alors c'est une unité de mesure,
04:03pour donner un note de grandeur c'est à peu près l'équivalent de deux réacteurs nucléaires.
04:07Donc on parle de choses très conséquentes.
04:09L'intérêt c'est que c'est multiplié sur un nombre d'installations important.
04:12Ça se substitue sans aucun changement pour les particuliers,
04:15c'est-à-dire que quand vous avez une plaque de cuisson,
04:18quand vous avez une chaudière, quand vous avez des bus qui fonctionnent au gaz,
04:21et bien ce gaz se substitue, simplement vous achetez un contrat de gaz vert
04:25au lieu d'avoir un contrat de gaz fossile et vous n'avez absolument rien à dépenser
04:29pour changer la nature même de votre gaz.
04:32Donc c'est extrêmement intéressant puisque à l'heure où on parle beaucoup
04:36de pouvoir d'achat, c'est à une bascule vers la transition énergétique
04:39qui se perd sans surcoût pour le client.
04:42Ça voudrait donc dire que nos chaudières à gaz sont compatibles au gaz vert ?
04:46Elles sont 100% compatibles au gaz vert, tout à fait.
04:49Il n'y a pas d'adaptation particulière à faire sur les appareils ?
04:51Aucune adaptation à faire sur nos appareils.
04:53C'est exactement la même molécule avec un bilan carbone qui est plus vertueux.
04:56C'est une excellente nouvelle pour tout le monde !
04:58Excellente nouvelle.
04:59Le gaz vert est déjà utilisé comme carburant,
05:02notamment pour les camions, les bus, les cars d'une manière générale.
05:06Pour les voitures, qu'en est-il ?
05:08Ce n'est pas trop le marché aujourd'hui du gaz vert.
05:11C'est plutôt sur la mobilité lourde.
05:14Aujourd'hui, on se rend compte que dans la mobilité,
05:16c'est plutôt les flottes lourdes qu'on a du mal à convertir.
05:20Sur la partie du transport lourd, des personnes ou de la marchandise,
05:26on a des taux de croissance entre 10% et 20%.
05:29C'est plutôt une bonne chose.
05:31Il y avait une première conversion entre le diesel et le gaz sur les poids lourds.
05:38Aujourd'hui, on se rend compte qu'ils consommaient déjà du gaz véhicule comprimé.
05:44Le taux de bio-GNV évolue.
05:46A fin 2023, le pourcentage bio atteignait presque 40%.
05:51Ce qui montre que les entreprises migrent progressivement
05:54vers un carburant qui est de plus en plus neutre sur l'aspect écologique.
05:57Ça voudrait dire qu'on pourrait, lorsqu'on a une entreprise,
06:00avoir une flotte de véhicules qui pourraient fonctionner au gaz vert ?
06:03C'est déjà le cas.
06:05Dans la plupart des villes françaises,
06:07il y a déjà beaucoup de bus qui circulent et qui fonctionnent au gaz.
06:11Vous verrez de plus en plus qu'ils sont logotés biogaz.
06:14La demande des pouvoirs publics, c'est de verdir.
06:18L'avantage du gaz, c'est qu'on a enlevé les particules fines en centre urbain.
06:22C'était pour la qualité de l'air.
06:24On avait fait ce premier step.
06:27Maintenant, on est en train de verdir le gaz.
06:29On est passé du diesel au gaz.
06:31On a amélioré la qualité de l'air en local.
06:33Maintenant, on passe au biogaz et on travaille aussi pour la planète.
06:36Ça veut dire qu'il n'y a plus du tout de particules dans le gaz vert ?
06:39Il en reste un peu, mais ça n'a plus rien à voir avec le diesel
06:42que l'on connaît aujourd'hui.
06:44GRDF est un acteur majeur dans la production et la distribution de gaz vert.
06:50Où est-ce que vous en êtes aujourd'hui ?
06:52Quelles sont vos projections à 2030 et 2050 ?
06:55Aujourd'hui, on est à peu près à 700 méthaniseurs.
06:58GRDF exploite les réseaux qui appartiennent aux collectivités locales.
07:02On n'intervient pas directement dans la production.
07:04Par contre, nous travaillons pour les collectivités qui nous demandent
07:07de faire en sorte que l'écosystème se développe bien en France.
07:11Aujourd'hui, on est à 700 méthaniseurs.
07:13On en a à peu près 600 qui sont en projet.
07:16La trajectoire fixée par le pays à 2030, c'est de faire x5.
07:22Ce qui montre que l'on est complètement cohérent.
07:25C'est vraiment une énergie qui va être une énergie d'avenir.
07:28Ça rejoint l'objectif fixé au niveau de la Commission européenne
07:31qui a fixé un objectif de 35 millions de mètres cubes de production.
07:35C'est absolument considérable.
07:37Tout ça, c'est pour faire en sorte que l'ensemble des pays européens
07:40puissent être moins dépendants du marché international.
07:43On voit bien que c'est l'effet post-crise ukrainienne.
07:46On a de la chance en France puisque le potentiel des gaz verts en France
07:49est le premier potentiel européen.
07:50Donc ça marche très très bien.
07:52Vous disiez qu'il y avait 700 sites de production de gaz verts
07:57qui sont raccordés au réseau de gaz classique.
08:00Qu'est-ce que cela représente ?
08:02J'ai entendu tout à l'heure un petit mot sur le nucléaire.
08:06Je n'ai pas retenu, mais ça me semblait intéressant d'en reparler.
08:09Vis-à-vis de nos auditeurs, ce chiffre que vous aviez annoncé
08:14m'a paru énorme.
08:16Comparé à l'énergie nucléaire ?
08:18C'est l'équivalent de 2 réacteurs en à peu près 5 ans.
08:23C'est très important.
08:25La force de cette filière, c'est la capacité des territoires.
08:28C'est beaucoup de projets qui sont générés dans les territoires.
08:31Quasiment tous les jours, toutes les semaines,
08:34on raccorde des méthaniseurs.
08:36C'est le dynamisme du monde agricole et des territoires
08:40qui permet de développer cette filière aussi rapidement.
08:43Il y a une quinzaine de jours, on inaugurait avec le président Larcher
08:46un méthaniseur qui était sur une station d'épuration.
08:48On peut faire aussi du gaz vert à partir d'une station d'épuration.
08:51Ce sont des déchets organiques, particuliers.
08:54Là aussi, ça permet de créer des gaz verts à partir de ces déchets urbains.
08:58La France a-t-elle le potentiel de couvrir un jour 100%
09:03de sa demande de gaz grâce au gaz vert ?
09:06Dans les trajectoires aujourd'hui, et de ce qui remontre des territoires,
09:10de ce qui est déclaré en termes de potentiel,
09:13on n'a pas de problème pour répondre à la demande finale
09:16qui est attendue en 2050.
09:18Par contre, il va falloir aller chercher la multiplicité
09:21à la fois des intrants par des technologies différentes.
09:24En gros, il y aura un tiers qui viendra du secteur agricole
09:27et à peu près autant qui viendra des déchets urbains.
09:30Depuis le début de l'année, par exemple,
09:32on commence à retraiter les biodéchets dans les villes
09:35qu'on collecte, les résidus de cantines scolaires,
09:39les résidus de restauration.
09:42Ils sont traités, méthanisés et ça permet de générer du biogaz.
09:46Donc on n'a pas de problème sur ce sujet-là.
09:48Ensuite, on a d'autres sujets qui sont les déchets secs
09:51dont je parlais, par exemple le bois, celui qu'on jette à la déchetterie
09:54ou les connexes de scierie.
09:55Et ensuite, les déchets liquides plutôt industriels
09:58qui permettent de fabriquer du gaz vert.
10:01Et tous ces déchets de différentes sources,
10:04vous les traitez sur ces 700 sites de production ?
10:07Les 700 sites, c'est plutôt des sites qui sont agricoles
10:11qui sont des sites urbains de stations d'épuration.
10:13Les 600 qui sont en cours sont plutôt aussi des sites agricoles.
10:18Et la prochaine décennie, 2030-2040,
10:21ce sera plutôt des sites avec des déchets urbains
10:23de type bois ou de type classique, déchets industriels.
10:28Merci beaucoup Frédéric Martin,
10:30directeur général adjoint de GRDF Gaz Vert.
10:32Nous nous retrouvons dans quelques instants
10:34sur Sud Radio avec Thibault, notre French Trotter,
10:37pour qui les régions de France n'ont plus de secrets.
10:40A tout de suite !
10:41Sud Radio, la planète demain, Christophe Debien.
10:46Il est maintenant temps de retrouver Thibault, le French Trotter.
10:49Thibault, vous nous proposez la suite de votre reportage
10:52chez Rev Mobilities, cette entreprise pionnière du rétrofit
10:56qui, on le rappelle, consiste à remplacer
10:58le moteur thermique polluant d'un véhicule
11:01par un système électrique vertueux à batterie ou à hydrogène.
11:04Et oui Christophe, la semaine dernière,
11:06Arnaud Pigou d'Inès vous avait expliqué
11:08comment il a importé le rétrofit des Etats-Unis.
11:11Aujourd'hui, on visite ensemble ce magnifique garage
11:13du 15e arrondissement à Paris, siège de l'entreprise.
11:16Là-bas, j'ai vu des Porsches, des Fiat 500,
11:19des Land Rover Defender.
11:21Ce sont les modèles les plus demandés
11:23sur lesquels se concentre l'entreprise.
11:25Avec Arnaud, on va maintenant découvrir
11:27comment concrètement on les transforme
11:29en véhicules électriques.
11:31Ici, vous êtes au siège de Rev Mobilities,
11:33dans le 15e arrondissement, qui est un ancien garage Saab
11:36qu'on a racheté et qu'on a gardé
11:38en moitié vieux garage et en moitié laboratoire.
11:41Là, vous pouvez voir un magnifique véhicule
11:43qui est en train de se faire transformer.
11:45C'est un showroom, mais c'est aussi un endroit
11:48où nos ingénieurs se réunissent
11:50et toute l'équipe se réunit pour travailler.
11:52Et après, on a d'autres facilities,
11:54d'autres ateliers dans l'ouest parisien
11:57et aussi au Mans, dans lesquels on travaille
11:59vraiment le dur des véhicules qui passent les homologations.
12:02Et c'est magique de pouvoir voir,
12:04là j'ai un Toyota Hilux qui est un pick-up
12:07qui a été vendu à 5 millions d'exemplaires dans le monde
12:09et qu'on est en train d'électrifier
12:11pour le vendre un peu partout dans le monde aussi.
12:13Justement là, ce pick-up, quelles sont les étapes
12:15pour le transformer en véhicule électrique ?
12:18Derrière le retrofit, il y a énormément de sécurité.
12:21Sur les éléments, toutes les pièces, les moteurs,
12:23les chargeurs et tout ça, on a des fournisseurs,
12:25mais il y a aussi une énorme sécurité sur les batteries.
12:28C'est ce qui a fait que le retrofit a été très demandé au départ,
12:31parce qu'il faut avoir vraiment des batteries de haute sécurité
12:34qui respectent les normes européennes.
12:36Et ça, ça a été complexe à mettre en place
12:38parce que c'est toute une supply chain à mettre en place
12:40qui a pris malheureusement un peu plus de temps que prévu.
12:42Et donc derrière tout ça, une fois que vous avez les batteries
12:44et les éléments, vous les placez dans le véhicule
12:46et vous faites tester le véhicule des heures, des heures, des heures.
12:49Et à la fin, vous avez le tampon de l'homologation
12:51ou un kit que vous pouvez vendre à l'étranger.
12:54Une fois que le kit est fait, c'est 30 heures de travail à peu près.
12:57Enlever le moteur, enlever le pot d'échappement,
12:59les parties et les parties sales.
13:01Mettre le kit qui est déjà prêt à être monté.
13:03Bien pluguer tous, respecter nos procédures.
13:05Mais c'est un peu pareil de cette Fiat 500 qui a...
13:08Alors on est devant une Fiat 500 bleu, bleu métal, magnifique.
13:12Alors cette Fiat 500, en fait, a été rétrofitée.
13:14Vous pouvez voir derrière, il n'y a plus de moteur.
13:16Il n'y a plus de moteur et on ouvre et...
13:18Et il y a un tout petit moteur qui est minuscule
13:21parce que c'est une voiture qui faisait 17 chevaux.
13:23Donc on n'a pas besoin d'avoir un énorme moteur électrique
13:25puisqu'on a un petit moteur, une batterie.
13:28Et ça, c'est 110 km d'autonomie, 10 kWh.
13:31C'est un prix beaucoup moins cher qu'un rétrofit imposant
13:34puisque le kit vaut 11 000 euros
13:37et posé avec la TVA, c'est 15 000 euros en France.
13:40Mais ça vous permet d'avoir le véhicule quotidien
13:43pour rouler tous les jours dans la ville.
13:45Sachant que les trajets moyens quotidiens, c'est 40 km.
13:50Donc ça vous permet de ne même pas avoir à recharger dans la journée,
13:53de recharger chez vous le soir.
13:55Et c'est pareil pour les utilitaires, c'est pareil pour les bus.
13:57En fait, on n'a pas besoin de mettre des tonnes de batteries
13:59sachant qu'on roule très peu.
14:01On est surtout dans les embouteillages.
14:03Une batterie, ce n'est pas forcément écologique.
14:05Qu'est-ce que vous faites concrètement pour obtenir des batteries durables ?
14:08Les batteries ont plusieurs vies.
14:10D'abord, il y a la batterie dans le véhicule
14:12qui a une vie d'à peu près 12-15 ans
14:14selon le nombre de cycles d'utilisation.
14:17Après, les batteries ont une autre vie
14:19une fois qu'elles sont sorties des véhicules,
14:20ce qu'on appelle la deuxième vie des batteries, dans le stationnaire.
14:23Chez vous, pour stocker en heure creuse et prendre en heure pleine,
14:26en photovoltaïque ou sous des ailes éoliennes.
14:28Pour la première fois, on a des batteries
14:30qui peuvent stocker de l'électricité.
14:32Après, une fois qu'elles sont rincées,
14:34elles partent en recyclage.
14:36Aujourd'hui, c'est la filière du recyclage.
14:38C'est l'avantage d'être en France et en Europe.
14:40Le recyclage de batteries est déjà assuré à 97%.
14:42L'électrification des voitures thermiques,
14:44voilà une solution concrète pour un avenir plus durable.
14:47Merci Arnaud Pigou d'Inès.
14:49Thibaut, on vous retrouve la semaine prochaine
14:51pour un nouveau reportage dans La Planète Demain sur Sud Radio.
14:55Et pour le moment, saviez-vous que la révolution éco-technologique
14:58est en marche et rien ne pourra l'arrêter ?
15:00Elle va bouleverser notre vie au quotidien
15:03et faire advenir une société résolument verte.
15:06Et bien, ces mots d'Éric de Ritmaten,
15:08journaliste éco sur CNews,
15:10que j'ai l'immense plaisir de recevoir aujourd'hui sur Sud Radio,
15:14sont le préambule de son dernier livre intitulé
15:17« 21e siècle, les 75 innovations vertes qui vont changer notre vie ».
15:22Bonjour Éric.
15:23Bonjour Christophe.
15:24Quel plaisir de vous retrouver cette fois-ci
15:26en qualité d'interviewé et non pas d'intervieweur.
15:30À rebours de certains discours anxiogènes,
15:33votre démarche a été résolument optimiste.
15:36Personnellement, comment imaginez-vous l'avenir
15:39et comment envisagez-vous la transition écologique ?
15:42De manière acceptable et non punitive.
15:46C'est un peu le livre.
15:47Il y a 75 projets qui sont très concrets.
15:51Qui vont de 2025 à 2100.
15:53C'est pour ça qu'il y a 75.
15:54Et il y en a vraiment au moins 25 dedans
15:56qui nous concernent directement, qui peuvent être réalisés.
15:59En fait, ce livre est utile parce que, si vous voulez,
16:03on sent aujourd'hui que, d'une manière générale,
16:06les Français et les Européens se méfient de l'environnement,
16:09de l'écologie punitive à outrance, sans retenue.
16:13Vous savez, je lisais ce week-end, par exemple,
16:15que les constructeurs automobiles européens
16:17commencent à douter de la fin du moteur à explosion en 2035.
16:21C'est demain 2035, c'est dans 10 ans.
16:23Que vont devenir les emplois ?
16:25C'est très bien, je suis pour, bien sûr,
16:27qu'on pollue de moins en moins la planète.
16:29Mais si vous avez une industrie qui continue de décliner
16:31alors qu'elle n'existe plus beaucoup dans notre pays, en France,
16:34et commence à décliner en Allemagne,
16:36qu'est-ce qui va rester ?
16:38L'écologie, je pense qu'il faut prendre le modèle suisse,
16:41qui est le modèle excellent.
16:42C'est y aller par petites touches, responsabiliser les gens.
16:45Que le civisme joue un rôle important.
16:47Vous savez, l'écologie, elle est dans notre tête à tous.
16:50C'est l'environnement raisonné et raisonnable.
16:52Mais les lois, les règles, les obligations, les contraintes,
16:55en plus, on dit toujours tout est le contraire de tout.
16:57Vous avez des organismes qui vous disent
16:59que c'est la fin du monde en 2100,
17:01et puis d'autres qui disent qu'il ne faut pas exagérer.
17:03Alors je crois qu'aujourd'hui, il faut faire la part des choses,
17:06écouter les scientifiques,
17:07mais quand même aujourd'hui être mesuré
17:09et prendre des mesures sur le long terme.
17:11Je comparerais ça à la faillite de la France.
17:14La France est en déclin, tout le monde le sait.
17:16Je vais recevoir bientôt l'ancien gouverneur de la Banque de France,
17:19M. de la Rosière.
17:20Il a fait un bouquin.
17:21Le déclin de la France est-il irréversible ?
17:24C'est pareil pour l'environnement.
17:26C'est vrai que si on impose trop de règles,
17:29notre budget en France, c'est pareil.
17:31Il y a des mesures à prendre,
17:32mais sur le long terme, on y arrivera.
17:34Mais ça ne se passera pas en six mois.
17:36Alors en fait, on est à peu près sur la même longueur d'onde,
17:38puisque moi, dans cette émission, La Planète Demain,
17:41nous parlons d'écologie positive et non punitive.
17:43Nous parlons de progression avec l'innovation,
17:47avec l'innovation au service bien entendu de l'écologie.
17:50Donc nous travaillons dans les mêmes domaines, mon cher Éric.
17:55Comment s'est porté votre choix sur ces 75 innovations,
17:59année par année, jusqu'à 2100 ?
18:01Comment vous avez fait pour choisir ?
18:03Disons que c'est 75 évolutions.
18:05Et j'ai rencontré Patrick Martin, GRDF,
18:08qui m'a expliqué comment justement
18:10les déchets végétaux pouvaient être recyclés
18:13et devenir un gaz naturel,
18:15émettant le moins de polluants possible.
18:18Sur CNews, je reçois des déchets d'entreprise,
18:20donc je leur ai souvent posé des questions,
18:22comme pour les précédents ouvrages.
18:24C'est toujours des savants qui m'ont apporté l'information.
18:26Puis on en avait discuté aussi avec vous, Christophe.
18:28Donc j'ai rencontré des personnalités.
18:30En fait, j'ai fait un travail de journaliste.
18:33Je suis allé voir dans les entreprises
18:34comment on se projetait à 2030, 2040, 2050.
18:39Et ça donne, par exemple, le solaire
18:41qui se développe chez les agriculteurs,
18:43avec l'agrivoltaïsme, par exemple.
18:45Ça va, par exemple, avec les panneaux solaires
18:47qui deviennent invisibles.
18:48Aujourd'hui, vous avez des panneaux solaires sur les maisons.
18:50C'est quand même pas très beau.
18:51Demain, ils seront invisibles.
18:52Ça, c'est une entreprise qui travaille là-dessus.
18:54Vous avez la clim non polluante.
18:56Donc vous avez des gens aux États-Unis
18:59qui travaillent vraiment sur
19:02comment va évoluer cette climatisation
19:04qui est un énorme consommateur d'énergie,
19:07en plus de rejet de chaleur, cette paradoxale.
19:10La clim rejette de la chaleur
19:12alors qu'elle est là pour vous refroidir.
19:13Vous voyez, c'est quand même vraiment inimaginable.
19:15Vous avez aussi les insecticides à base d'algues vertes.
19:18Ça, c'est l'évolution de l'insecticide
19:20qui, aujourd'hui, pose un gros problème dans les champs.
19:23Vous avez les nouveaux carburants.
19:25On en parlait, la santé à distance.
19:27Bon, alors évidemment, parfois,
19:28ça aura peut-être un impact sur l'emploi,
19:29les infirmières de demain.
19:30Alors ce que je veux dire, c'est qu'à chaque fois,
19:32il y a une partie un peu roman.
19:34C'est-à-dire que je raconte une innovation
19:36en imaginant comment ça va évoluer.
19:38On l'a fait avec GRDF, par exemple, en 2092.
19:41En 2092, dans la Beauce, il y aura des silos énormes
19:44où on entreposera les déchets verts
19:46et ça deviendra vraiment une industrie
19:48pour produire des gaz verts.
19:49Vous voyez ?
19:50Donc, c'est une évolution.
19:52C'est vrai.
19:53C'est donc quelque chose de réel.
19:55Mais ensuite, on anticipe.
19:56C'est un peu un roman d'anticipation.
19:58Ce n'est pas de la science-fiction.
19:59Mais vous avez aussi le nucléaire,
20:01la fusion nucléaire.
20:02On n'en parle pas beaucoup aujourd'hui.
20:03Mais cette fusion avec les Etats-Unis
20:05qui vont vraiment lancer leur première centrale
20:07où on arrive à fusionner des...
20:09Parce qu'aujourd'hui, on parle de l'EPR.
20:11Mais il y aura une autre étape avec ITER
20:13qui est très important.
20:14Vous avez aussi la température dans l'espace.
20:17Comment est-ce qu'on va un jour réussir
20:19à réduire cette température qui augmente ?
20:21Alors voilà, je ne vais pas dévoiler le bouquin.
20:23Mais il y a 75 petites histoires
20:25comme Pierre Bellemare les aurait racontées à l'époque.
20:27Alors moi, je l'ai lu.
20:28Le livre, c'est vrai qu'il est passionnant.
20:30C'est vrai qu'on se penche sur tous les sujets
20:32que vous avez traités,
20:33notamment sur les 75 innovations.
20:35Et on peut dire effectivement,
20:37l'innovation peut réellement se mettre
20:40au service de l'écologie.
20:42On le sent bien dans votre bouquin.
20:43C'est vrai que c'est essentiel.
20:45C'est plutôt un pas en avant
20:47plutôt qu'un pas en arrière
20:48comme on pourrait faire de temps en temps
20:50avec l'écologie dont vous parliez tout à l'heure,
20:52écologie négative ou du moins punitive.
20:54En tout cas, la préface de votre magnifique livre
20:58que je n'oublie pas non plus,
21:00qui a été faite par un certain Bertrand Piccard,
21:02que tout le monde connaît aujourd'hui,
21:04Bertrand Piccard.
21:06Qu'est-ce qu'il en pense, lui,
21:08de ces innovations au service de l'écologie ?
21:11Alors, il pense qu'il faut améliorer l'existant.
21:14Moi, je ne suis pas toujours d'accord non plus
21:16avec ce qu'il dit.
21:17C'est ça.
21:18Il faut améliorer l'existant.
21:19Il ne faut pas tout bouleverser, tout bousculer.
21:21On le voit avec la voiture électrique.
21:23Alors, le rétrofit, c'est une très bonne idée.
21:25Ça peut être d'ailleurs intéressant
21:27pour des gens qui veulent garder leur vieille voiture
21:29et qui ne font pas beaucoup de kilomètres.
21:31Mais je crois qu'il y a quand même des soucis
21:33aujourd'hui d'homologation.
21:34Ce n'est pas si simple que ça.
21:35Les entreprises qui font du rétrofit.
21:36Moi, j'adorerais avoir une 2 chevaux
21:38ou une Fiat 500
21:39ou une vieille coccinelle Volkswagen
21:41avec un moteur électrique.
21:42Ça suffirait pour faire 50 kilomètres.
21:44Ça, c'est vraiment à l'avenir.
21:46Alors que si on commence à produire
21:49des voitures électriques en partant de zéro,
21:51qui vont bénéficier aux Chinois
21:53parce que la France n'est pas au niveau
21:55et n'est pas capable de produire bon marché,
21:57là, on fait fausse route en Europe.
21:59Et une fois de plus, on se tire une balle dans le pied.
22:01Et donc, l'écologie est mauvaise pour nous à ce niveau-là.
22:03C'est comme les avions.
22:04Je veux dire, c'est pareil.
22:05Est-ce que vous imaginez des avions électriques ?
22:07Bertrand Piccard veut des avions électriques,
22:09mais je ne vois pas l'équivalent d'une dernière bus
22:11de 500 places volée avec des moteurs électriques.
22:13Merci beaucoup, cher Éric de Ritmaten,
22:15d'avoir accepté mon invitation.
22:17On vous retrouve quasiment tous les jours sur CNews.
22:19Absolument.
22:20Quant à moi, je vous donne rendez-vous dimanche prochain
22:22à 12h30 sur Sud Radio
22:24pour un nouveau numéro de La Planète Demain.
22:26À tout de suite.