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Avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-11-27##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Il est 8h35, Agnès Pannier-Renacher, bonjour.
00:08Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:10Merci d'être avec nous, ministre de la Transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques.
00:16Hier soir au Sénat, s'est passé un événement qu'on commence à commenter ce matin, qui est important,
00:25et c'est peut-être un revers pour le gouvernement sûrement, vous allez me dire ce que vous en pensez,
00:29de quoi s'agit-il ? Le Sénat a refusé toute hausse des taxes sur l'électricité.
00:34Le Sénat, qui majoritairement soutient Michel Barnier, est-ce un revers pour le gouvernement ?
00:40Non, ce n'est pas un revers pour le gouvernement, puisque Michel Barnier l'a dit lui-même,
00:44il a mis sur la table un budget qui a été construit en 15 jours.
00:48Ce budget, il est soumis à une discussion parlementaire, et on veut aller jusqu'au bout de la discussion parlementaire,
00:54et on est ouvert à des évolutions.
00:57Je veux corriger un point, peut-être, monsieur Bourdin, juste pour dire que le Sénat n'a pas refusé d'augmentation de la taxe sur l'électricité,
01:05il a remis cette taxe au niveau d'avant-crise, en revanche, il n'a pas voté l'augmentation au-delà du niveau d'avant-crise.
01:15Il n'a pas voté ce qu'a présenté le gouvernement, la hausse des taxes.
01:21Il a voté une hausse des taxes, mais qui ne va pas au-delà du niveau d'avant-crise.
01:26C'est bien d'être précis, parce que sur l'augmentation qui était prévue de 6 milliards d'euros, il a voté une augmentation de 3 milliards d'euros.
01:34Cette décision, elle n'est pas nouvelle, puisque tous les groupes politiques à l'Assemblée nationale...
01:40– Il a voté une augmentation, vous êtes sûre de ça ?
01:42De 3 milliards d'euros, vous êtes certaine de cela ?
01:45– Aujourd'hui, la taxe de l'électricité est à 22 euros, il a voté le retour au niveau d'avant-crise,
01:52vous savez qu'on avait un bouclier énergétique, donc ça revient à 36 euros.
01:57En revanche, il n'a pas voté l'article qui donnait la faculté au gouvernement d'aller au-delà.
02:03– Voilà, d'aller au-delà, c'est donc un revers pour le gouvernement.
02:06Pardon, le gouvernement voulait aller au-delà, le Sénat a dit non.
02:09– Le gouvernement se donnait la possibilité d'aller au-delà, c'est comme ça que c'est écrit.
02:14– Par ailleurs, Jean-Jacques Bourdin, en précision,
02:18tous les groupes politiques à l'Assemblée nationale avaient voté la même chose.
02:25Et d'ailleurs, ma famille politique portait cette vision-là.
02:28Donc on sait que c'est un sujet de débat, du budget, sur lequel il faut travailler.
02:33– Mais c'est contre la volonté du gouvernement, notamment de Michel Barnier.
02:36Pardon de vous le répéter, mais c'est la réalité.
02:39En revanche, le Sénat a augmenté à hausse sur le gaz, des taxes sur le gaz.
02:45Et ça rapportera 1,2 milliard d'euros, c'est bien cela.
02:48– Alors, le Sénat a augmenté la taxe sur le gaz.
02:53En fait, il finance une partie de ce qu'aurait dû rapporter l'augmentation de la taxe sur l'électricité
02:59par une petite augmentation de la taxe sur le gaz.
03:02Le chiffrage d'1,2 milliard est probablement un petit peu surévalué.
03:07– C'est pas moi qui le donne, c'est le Sénat.
03:09– Je vous le dis puisque je suis ministre de l'énergie.
03:11Et ça correspond d'ailleurs à un débat que nous avions eu, y compris au sein du gouvernement,
03:17comme étant une possibilité, puisque moi je rappelle ma position
03:22sur cette question de la taxation de l'électricité.
03:25Revenir au niveau d'avant-crise, c'est quelque chose auquel toutes les entreprises sont préparées.
03:32Cela permet de baisser la facture des Français,
03:35parce que le coût de fourniture de l'électricité sur les marchés internationaux,
03:39je ne rentre pas dans le détail de ces techniques,
03:41mais à baisser la facture des Français, aller au-delà,
03:46pouvait nous mettre en risque par rapport à trois choses.
03:49Première chose, le pouvoir d'achat des Français, aller trop au-delà.
03:52Deuxième chose, la compétitivité des entreprises,
03:55puisque les entreprises françaises sont en compétition avec les entreprises,
03:59par exemple allemande, belge, espagnole, italienne, qui n'ont pas les mêmes niveaux de taxes.
04:04Et troisième chose, la question de la transition écologique.
04:08Il faut que se chauffer au gaz reste plus cher que se chauffer à l'électricité,
04:14si effectivement le prix du gaz est supérieur à celui de l'électricité.
04:18Oui, même si les entreprises françaises paient leur électricité plus cher que les entreprises allemandes.
04:22Non, ce n'est pas exact aujourd'hui.
04:24Les entreprises françaises paient leur électricité moins cher que les entreprises allemandes.
04:28Est-ce qu'on va manquer d'électricité cet hiver ou pas ?
04:30Non, on ne va pas manquer d'électricité.
04:32On est même à un niveau de production inédit qui fait que nous avons exporté plus que jamais à l'international.
04:40Nous avons battu notre record d'exportation d'électricité le 13 novembre dernier.
04:45Bien. Autre sujet qui vous concerne directement dans cette discussion budgétaire,
04:49les véhicules électriques et les aides à la vente de véhicules électriques.
04:55Les aides sont en baisse puisqu'on va passer pour des ménages modestes,
05:0150% des ménages de 7000 à 4000 euros, c'est bien cela ?
05:05Tout à fait.
05:06Dans le projet de budget, 7000 à 4000 euros, est-ce que vous le regrettez ?
05:10Alors, vous le savez, on doit faire des efforts budgétaires.
05:16Même des efforts sur la transition écologique.
05:19Les efforts budgétaires, ils sont pour tous les périmètres ministériels.
05:23Ils sont pour la santé, ils sont pour les armées, ils sont pour la sécurité,
05:27ils sont pour l'éducation nationale, qui sont aussi des priorités de notre gouvernement.
05:32Donc, nous faisons en sorte de mettre l'argent là où il a le plus d'impact.
05:36Et effectivement, nous faisons des efforts budgétaires, pas parce que ça nous fait plaisir,
05:41mais parce que si nous voulons continuer à emprunter de l'argent pour financer notre dette,
05:47il faut que la qualité de notre budget soit suffisante pour pouvoir continuer à emprunter.
05:54C'est essentiel.
05:55Sinon, qu'est-ce qui se passe ?
05:56On va payer plus d'intérêts.
05:59Et payer plus d'intérêts, c'est moins d'argent à consacrer aux services publics
06:03ou plus d'impôts pour pouvoir financer ces augmentations de taux d'intérêt.
06:07Et ce n'est pas une vue de l'esprit, Monsieur Jourdan.
06:09Ce n'est pas une vue de l'esprit, puisque notre taux d'intérêt ne cesse d'augmenter.
06:14Il ne cesse d'augmenter, alors, petit à petit.
06:16Mais aujourd'hui, nous avons un taux d'intérêt qui est grosso modo celui de la Grèce.
06:20C'est-à-dire que la qualité de notre signature, de la confiance que les prêteurs font à la France, s'est dégradée.
06:26Donc nous ne voulons pas que ça continue à se dégrader.
06:29Le risque est grand, là, aujourd'hui ?
06:31Oui, parce que...
06:32Est-ce qu'aujourd'hui... Quel est le risque majeur, aujourd'hui, Agnès Pannier-Runacher ?
06:37Le risque, c'est la défiance des marchés.
06:39Le risque, c'est la défiance des prêteurs.
06:41Et ça veut dire quoi, s'il y a défiance des marchés ?
06:42Eh bien, ça veut dire qu'ils nous demandent beaucoup plus d'argent pour accepter de nous prêter.
06:47Et ce n'est pas une vue de l'esprit. C'est quelque chose qui est déjà arrivé en Italie, en Espagne, en Grèce...
06:52Nous sommes dans la situation de la Grèce ?
06:54Et même en France.
06:55Est-ce que nous sommes ?
06:56Je ne dis pas que nous sommes dans la situation de la Grèce.
06:58Je dis simplement que si nous voulons... Et ça concerne tous les Français.
07:03Je veux dire, ce n'est pas la question de l'avenir du gouvernement, c'est anecdotique.
07:07Ça concerne tous les Français.
07:08Si nous voulons continuer à payer des intérêts qui soient limités, nous devons faire preuve de sérieux sur nos finances publiques.
07:20Mais c'est comme quand vous allez demander un prêt à la banque.
07:23Si vous ne faites pas la démonstration que vous êtes capable de rembourser, la banque ne vous prête pas.
07:29Si vous montrez que vous êtes un peu serré aux entournures, la banque vous fait un prêt à des conditions moins favorables
07:36que si vous démontrez que vous êtes à l'aise.
07:38Ça veut dire que le marché pourrait ne plus prêter à la France ?
07:40Ça veut dire que le marché pourrait augmenter les taux d'intérêt, et à chaque fois que ça augmente de 0,1%,
07:49ce qui est ridicule, ce qui est tout petit, c'est 3 milliards d'euros que nous devons payer.
07:55Donc c'est loin d'être un illégal.
07:57Alors pourquoi est-ce que Michel Barnier recule, ici ou là, sur la rigueur budgétaire ?
08:02C'est ce qu'il fait. C'est ce qu'il fait à la demande d'un coup des anciens de Gabriel Attal,
08:09un autre coup de Laurent Wauquiez, une troisième fois du Rassemblement national, une quatrième fois...
08:15Je n'ai pas vu ça exactement, Jean-Jacques Bourdin.
08:18Vous n'avez peut-être pas vu qu'il y a aussi eu des compléments de baisse de dépense qui ont été faits ?
08:23Par exemple les collectivités territoriales ?
08:26Jean-Jacques Bourdin, il y a eu aussi des efforts complémentaires.
08:29Nous, nous avons passé, par amendement gouvernemental, 5 milliards de baisse de dépense complémentaire.
08:35On n'en parle pas de ça. Ces efforts-là, je les vois dans mon budget.
08:38On est toujours à 60 milliards ?
08:40Il faut voir l'atterrissage de la copie, puisque nous ne sommes pas au bout de la discussion budgétaire.
08:46Bon, nous ne sommes pas au bout...
08:48Mais l'objectif... Nous ne sommes pas au bout de la discussion budgétaire.
08:51Vous le savez, l'objectif du gouvernement, c'est d'avoir un déficit qui soit aux alentours de 5%,
08:58et ce qui est très important, c'est de conserver la confiance des Français.
09:01De montrer qu'on fait le travail.
09:03Alors Agnès Pannière-Unachy, vous posez une question toute simple.
09:05Est-ce qu'il faut réduire les allègements des cotisations patronales ?
09:10Eh bien, moi, je le dis très clairement, j'appartiens à une famille politique,
09:15auquel je suis fidèle, qui s'appelle Ensemble pour la République,
09:18et qui effectivement est inquiète sur ce sujet-là,
09:22du niveau de taxes qu'on veut faire sur les...
09:28Donc on ne réduit pas ces allègements, on est bien d'accord ?
09:31C'est ce que vous demandez ?
09:33Moi, je soutiens ma famille politique qui dit qu'il faut réduire la facture sur ce sujet-là.
09:39Pourquoi ? Parce que c'est de l'emploi qui est derrière.
09:42Parce que c'est la rémunération des Français.
09:44Reduire la facture, ça veut dire renoncer à des allègements.
09:47Renoncer à une partie des allègements.
09:49Renoncer à des allègements. Encore une fois, vous reculez sur la rigueur budgétaire.
09:56Je ne suis pas d'accord avec ça.
09:58Parce que nous sommes dans une économie dans laquelle à chaque fois que vous créez de l'emploi,
10:02ça rapporte des charges sociales et ça rapporte de l'impôt sur les sociétés au budget.
10:08Donc c'est pas juste des dépenses, c'est aussi notre potentiel de création de richesses qui est en jeu.
10:14Et c'est pour ça qu'il y a des réglages fins à faire,
10:17et que sur ce sujet-là, nous sommes le parti qui avons toujours soutenu l'emploi.
10:22Nous pensons qu'avoir accès à un emploi, c'est la meilleure façon d'avoir du revenu, du pouvoir d'achat,
10:28de pouvoir aussi vivre dignement et de ne pas dépendre de prestations sociales qui sont très importantes.
10:35Mais personne ne veut dépendre de prestations sociales.
10:37Les gens veulent avoir un emploi.
10:39Et un emploi qui soit correctement rémunéré.
10:41Et c'est pour ça que c'est important.
10:43– Les Français en ont assez de cet imbroglio politique.
10:46Agnès Pannier-Runacher, on les entend, ils le disent.
10:49Dites-moi, si Michel Barnier tombe, c'est le chaos ou pas ?
10:53C'est quoi ?
10:55Si il tombe, si la censure est votée, la semaine prochaine, tiens,
10:59sur le budget de la Sécurité Sociale, que se passe-t-il ?
11:02C'est le chaos ?
11:03– Moi, j'alerte sur le sujet de le signal que ça envoie à ceux qui nous prêtent de l'argent aujourd'hui.
11:11Et ça, on ne peut l'ignorer.
11:12– C'est le chaos financier.
11:14– Jean-Jacques Bourdin, si je peux aller jusqu'au bout.
11:16Aucun groupe politique ne pourra dire qu'il ne savait pas.
11:20Donc chacun est face à ses responsabilités.
11:22Avoir un budget dans un pays, c'est important.
11:26Ce n'est pas pour se faire plaisir, là encore.
11:29Et c'est tous les Français qui sont concernés.
11:31– Bien, le Mercosur, hier, débat et vote non contraignant à l'Assemblée Nationale,
11:37accord UE-Mercosur, la France s'oppose toujours à cet accord de libre-échange.
11:44Parfois, il y a des accords de libre-échange qui sont efficaces.
11:49– Tout à fait.
11:50– On est bien d'accord, Agnès Pannier-Runacher.
11:51– Tout à fait.
11:52Je rappelle que les agriculteurs bénéficient beaucoup de leur capacité à exporter.
11:59C'est quasiment un tiers du revenu des agriculteurs, les exportations, aujourd'hui.
12:04– La France serait-elle prête à signer si elle obtient des garanties ?
12:08– Le sujet que nous avons avec le Mercosur, c'est que c'est un accord qui a été négocié
12:13depuis une vingtaine d'années.
12:15Et donc, si vous voulez, il a été négocié à un moment
12:18où toutes les problématiques qu'on aborde aujourd'hui,
12:20qui sont la question des phytosanitaires, des hormones dans la viande,
12:25des conditions dans lesquelles les pays du Mercosur,
12:29donc les pays d'Amérique latine, font de l'élevage ou cultivent des produits,
12:33tout ça a changé depuis le début de la négociation.
12:37Et donc, c'est très difficile d'imaginer qu'on arrive à complètement revoir cet accord
12:46dans un sens qui comporterait des clauses miroirs, voire des mesures miroirs fortes.
12:51C'est quoi des clauses miroirs ?
12:52C'est de dire très simplement, si nous en France, on interdit les hormones dans la viande,
12:58pas un gramme de viande qui comprend des hormones rentre en France.
13:02C'est ça une clause miroir.
13:04Et c'est de se donner les moyens de vérifier la viande qui rentre en France
13:08et de se donner les moyens de sanctionner.
13:10– Pour l'instant, il y a un nouveau round de négociation
13:14entre l'Union européenne et le Mercosur à Brasilia.
13:16– Tout à fait.
13:17– En ce moment, pendant qu'à l'Assemblée nationale, on dit non au Mercosur.
13:22– Mais moi je rappelle une chose, Jean-Jacques Bourdin,
13:24ça fait 7 ans que le Président de la République et les gouvernements successifs
13:28s'opposent à cet accord parce qu'ils n'intègrent pas cette notion...
13:32– Donc ils vont continuer à s'y opposer.
13:34– Donc non seulement nous continuons à nous y opposer,
13:37mais nous ne sommes pas seuls.
13:38Moi j'ai entendu le ministre de l'Agriculture italien
13:41dire qu'il ne soutenait pas l'accord du Mercosur.
13:44La Pologne n'est pas en soutien de l'accord du Mercosur.
13:47Ce n'est pas juste aujourd'hui un sujet français.
13:49– Et d'autres pays sont prêts à nous rejoindre ?
13:50– Nous travaillons avec d'autres pays.
13:52– Lesquels ?
13:53– Je viens de les citer, l'Italie notamment, la Pologne.
13:56– Oui mais d'autres pays ?
13:58– Si beaucoup, ça représente plus de 150 millions de la population européenne.
14:04C'est un tiers des Européens, ce n'est pas rien.
14:06– Alors puisque vous parliez du Mercosur et de ce qui se fait ailleurs
14:10et de ce qui se fait en France, des produits que l'on peut utiliser ailleurs
14:14et qu'on ne peut pas utiliser en France,
14:16dites-moi, ce qui est autorisé en Europe, doit-il être en France ?
14:20Et je pense par exemple à l'acétamipide qui est un produit...
14:24– Mipride.
14:25– Mipride, pardon, oui, qui est un produit utilisé par les producteurs
14:29de noisettes ou de betteraves à sucre.
14:31Est-ce qu'on doit l'autoriser en France ?
14:33– Alors, de quoi s'agit-il d'abord ?
14:35Ce produit, il est utilisé pour tuer des pucerons qui attaquent les cultures,
14:40entre autres, pour faire très court.
14:42– Qui ravagent les cultures.
14:44– Oui, il tue aussi les abeilles et les pollinisateurs.
14:47Il tue aussi les abeilles et les pollinisateurs,
14:50qui sont un des facteurs...
14:51– Donc en Europe, on accepte que les abeilles soient tuées ?
14:53– Tout à fait, un des facteurs de baisse des rendements de notre agriculture.
14:58Premier point, ce produit, il est soupçonné d'avoir un effet
15:03de perturbateur endocrinien et d'être un neurotoxique du développement.
15:07Deuxième sujet, ce produit peut se retrouver dans l'eau potable,
15:12par infiltration, donc c'est évidemment un sujet de santé
15:15qui n'est pas à prendre à la légère.
15:18Je le dis très directement.
15:20– Je vous écoute, donc il continuera à être interdit.
15:24Si ce n'est pas à prendre à la légère.
15:26– Ce n'est pas à prendre à la légère, c'est pour ça que...
15:29– Il continuera à être interdit ou pas ?
15:31– Monsieur Bourdin, si je peux aller jusqu'au bout à nouveau ?
15:33– Allez-y, mais allez-y, moi j'attends la réponse.
15:36– Vous allez avoir la réponse.
15:38Ce sujet, il est aujourd'hui proposé par un sénateur dans une proposition de loi.
15:46Le gouvernement n'a pas pris position sur cette proposition de moi,
15:51moi à titre personnel, et pour très bien connaître le sujet,
15:56parce que je l'ai travaillé avec les agriculteurs en cherchant des solutions,
16:00en mettant en place des solutions alternatives, notamment sur la betterave.
16:04Vous savez que sur la betterave, on avait un risque très élevé.
16:06J'ai donné des dérogations sur des produits nouveaux
16:09qui permettraient de limiter l'impact de ce puceron sur la betterave.
16:13Ça a plutôt bien marché pendant l'année 2024.
16:17– J'attends la réponse.
16:19– Et moi, à titre personnel, je suis contre la réintroduction des néonicotinoïdes,
16:23pour la raison que je vous donne.
16:26– Vous êtes opposé à cela ?
16:28– À titre personnel.
16:29– Annie Gennevard, ministre de l'Agriculture, dit le contraire.
16:31– C'est pour ça que nous avons deux positions personnelles opposées,
16:34très simplement, et c'est à ça qu'assert un gouvernement
16:37et un arbitrage interministériel, c'est d'avoir une position finale.
16:41– Bien, vous voulez soutenir les agents de l'OFB,
16:44l'Office français de la biodiversité ?
16:46– Comme je soutiens tous les agents qui ont une mission de service public.
16:49– Je dis ça parce qu'ils sont pris pour cibles par les agriculteurs,
16:52certains agriculteurs en colère.
16:54– C'est très regrettable.
16:56Les agents de l'OFB appliquent la loi, que nous faisons ?
17:02Donc, je crois que si on a des critiques à l'égard de la loi,
17:07de la réglementation, il faut s'adresser à ceux qui la font,
17:10aux ministres, aux parlementaires, mais on ne peut pas reprocher
17:14à un agent qui a une mission de service public,
17:16d'exercer cette mission de service public.
17:18Que font les agents de l'OFB ?
17:20Ils sont la police de l'environnement,
17:23donc ils sont comme les policiers municipaux ou nationaux,
17:26sauf que leur sujet, c'est la qualité de l'eau,
17:30la qualité de la biodiversité,
17:35et tout ce qui pourrait contrevenir à cette qualité.
17:38C'est aussi la police de la chasse, au passage.
17:40Ce sont notamment les anciens gardes champêtres
17:43qui sont aujourd'hui dans cette appellation nouvelle
17:46d'Office français de la biodiversité.
17:49Donc ils font un travail qui est nécessaire.
17:51– Et ils contrôlent bien plus souvent les industriels
17:53que les agriculteurs, il faut le savoir,
17:55je regardais le nombre de contrôles.
17:57– Il y a aussi moins d'industriels que d'agriculteurs,
17:59donc c'est plus facile.
18:00– C'est vrai, c'est vrai.
18:01J'ai deux dernières questions.
18:02Cette COP 29…
18:03– Non mais moi je vais être très claire.
18:05Autant les agriculteurs ont toute l'attitude pour manifester,
18:10autant toute attaque,
18:11mais ce n'est pas seulement ma position pour le coup,
18:13c'est celle du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
18:15c'est celle de la ministre de l'Agriculture,
18:17toute attaque qui vise l'intégrité physique de ces agents.
18:20Et je veux parler par exemple d'un agent
18:22dont la voiture a été sabotée,
18:24la roue arrière a été dévissée, sont inacceptables.
18:28Et nous devons les protéger, ce sont des agents du service public.
18:31– J'ai deux dernières questions.
18:32La première, COP 29, décevante cette COP 29, franchement décevante.
18:37– C'est ce que je dis.
18:38– C'est ce que vous avez dit, oui.
18:40J'ai vu 100 milliards par an pour les pays
18:42qui sont les premières victimes de la crise climatique,
18:45et ils en voulaient 1300.
18:47Pera, qui voudra, ce sont des prêts,
18:49enfin bon, ça n'engage absolument personne, pourquoi ?
18:52– Alors c'est pas tout à fait vrai.
18:54D'abord c'est 300 milliards qui est prévu, pas 100 milliards.
18:56– Oui, enfin c'est 100 milliards par an.
18:57– Non, non, 300 milliards par an.
18:59– Ils demandaient 1300.
19:01– C'est un triplement, et les 1300 on figure bien dans le texte,
19:04et c'est de l'argent public plus de l'argent privé.
19:07Sur ce sujet-là, ils ne demandaient pas 1300 milliards d'argent public.
19:13– Mais ce n'est pas contraignant, vous le savez bien.
19:16– C'est tellement contraignant qu'on le fait.
19:18C'est-à-dire que l'engagement que nous avons pris à l'accord…
19:21– Et pourquoi sont-ils tous mécontents alors ?
19:23– Parce qu'ils voulaient plus, mais parce que nous sommes tous
19:25confrontés au dérèglement climatique,
19:28et qu'évidemment, il y a une espèce de côté vertigineux
19:32de tout ce que nous devons faire, d'abord pour adapter,
19:35vous imaginez des pays qui n'ont pas de moyens,
19:37et qui doivent protéger leur territoire contre des inondations à répétition,
19:41contre des sécheresses à répétition, et qui sont endettés
19:44parce qu'ils n'ont pas de ressources économiques,
19:46pour eux c'est vertigineux, ils ont besoin d'être accompagnés.
19:49Et si nous ne voulons pas qu'il y ait des millions de réfugiés climatiques,
19:52bien sûr qu'il faut avancer, bien sûr qu'il faut avancer.
19:55Bien sûr qu'il faut avancer, mais nous ce que nous disons en européen,
19:57c'est que nous prenons nos responsabilités,
19:59mais que nous voulons que d'autres pays prennent leurs responsabilités.
20:02Qu'il y a des pays, depuis 1990, qui se sont développés à toute vitesse,
20:07des pays émergents, on peut penser évidemment à la Chine, à l'Inde, au Brésil,
20:11et que ces pays ont toute leur place pour être aussi une partie de la solution.
20:16– Bien, le Black Friday, débauche de consommation,
20:19aucune régulation, 8% des émissions de gaz à effet de serre
20:23à l'échelle mondiale de l'industrie textile.
20:25Vous regrettez ? Est-ce qu'il faut réguler ? Je ne sais pas moi.
20:29– Moi j'agis surtout, Jean-Jacques Bourdin,
20:32demain je mettrai en place l'expérimentation
20:36d'un affichage environnemental sur les textiles,
20:39pour que le consommateur sache quel est le score de chaque…
20:44– Affichage environnemental sur le textile.
20:46– Exactement, c'est-à-dire que vous allez dans un magasin
20:50et vous avez un score environnemental qui est donné pour les articles.
20:55– Comme pour le logement ?
20:57– Oui, c'est un peu la même idée, c'est exactement ça,
21:01c'est de se dire, tel vêtement, quel est son impact ?
21:04– Ou le Nutri-Score ?
21:05– C'est la même démarche, c'est la même idée, la même démarche.
21:08Les consommateurs veulent de l'information,
21:11ils veulent savoir si un vêtement est polluant ou n'est pas polluant.
21:14– Comment ça va s'appeler ?
21:15– Ça s'appelle le score environnemental,
21:18le coût environnemental pour être très précise,
21:21le coût environnemental, c'est un score,
21:24c'est-à-dire que vous avez 300 points, 400 points, 500 points,
21:28plus le score est élevé, plus l'impact environnemental du vêtement est important.
21:32L'impact environnemental c'est d'abord la contribution
21:35aux émissions de gaz et effets de serre,
21:37mais c'est aussi parce que beaucoup de vêtements sont en matière synthétique,
21:42le fait que ça relâche des micro-plastiques
21:45qu'on retrouve ensuite dans l'eau potable et dans la mer,
21:50c'est encore la question de l'ultra-fast fashion,
21:54donc tous ces éléments sont bien mesurés,
21:57on s'appuie sur toute la démarche qui a été faite en Européen,
22:00on a rajouté trois critères pour mieux prendre en compte
22:03notamment la question des micro-plastiques
22:05et ça permettra aux consommateurs de savoir où ils mettent les pieds.
22:08On ne dit pas aux consommateurs ce qu'il faut acheter,
22:11mais par contre on évite qu'ils se fassent balader.
22:13– Merci Agnès Pannier-Renacher,
22:15merci, peut-être un gouvernement de compromis après Michel Barnier, non ?
22:19– Ecoutez, moi je ne fais pas de…
22:21– Gauche socialiste et…
22:23– Je ne fais pas de politique fiction.
22:25– Bon, vous ne faites pas de politique fiction.
22:27– Je travaille.
22:28– Il est 8h57, merci d'être avec nous Patrick Roger, juste après les infos.

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