"Etre femme c’est avoir le droit et le choix sur absolument tout !"

  • il y a 3 jours
Dans Destins de femmes, Judith Beller reçoit Amel Kefif, directrice générale de l’association "Elles Bougent"

"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-10-05##

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00:00Simplicar, la vente de votre auto servi sur un plateau avec plus de 90 concessions près de chez vous.
00:06Simplicar.fr présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:11Bienvenue à toutes et à tous dans Destin de Femmes sur Sud Radio, votre rendez-vous du samedi à 13h30 inspiré du livre au même titre de Valérie Pérez.
00:19Il s'agit ici, vous le savez, de raconter un féminisme qui nous lie tous au lieu de nous cliver.
00:23Le féminisme doit être autrement.
00:25Vous êtes beaucoup réagir et à partager cette création de nouveaux courants, on peut le dire, ça fait plaisir.
00:33Aujourd'hui, vous êtes avec Amel Kéfif, qui est directrice générale de l'association Elle Bouge et qui fait découvrir,
00:39notamment aux collégiennes, lycéennes, étudiantes, les métiers en manque de talent féminin.
00:43Alors, c'est dans les secteurs industriels, technologiques ou scientifiques.
00:46Amel Kéfif, vous êtes aussi membre du Women's Forum for the Economy and Society et puis membre consultatif du CPA,
00:53le Conseil Présidentiel pour l'Afrique. Autant dire que vous tracez votre route avec conviction.
00:57Bienvenue sur Sud Radio.
00:58Bonjour Judith, merci.
01:03Alors, les 4-5 questions que je pose à toutes les invitées de Destin de Femmes.
01:08On va commencer par la première, Amel Kéfif. Votre définition à vous du féminisme ?
01:13Ma définition du féminisme, c'est une définition qui englobe les droits égaux pour les femmes et les hommes.
01:22La définition simple, qu'un homme vaut une femme, une femme vaut un homme,
01:26comme l'a voulu Olympe de Gouges lorsqu'elle a réécrit les droits de la femme à l'écriture des droits de l'homme.
01:32Bien sûr. Et c'est votre féminisme à vous aussi, c'est-à-dire que vous vous reconnaissez dans cette volonté d'égalité totale,
01:38sans discussion en fait, que le genre ne soit plus un sujet, c'est ça ?
01:41Le genre ne devrait pas être un sujet dans les milieux économiques, sociaux, il l'est pour des questions biologiques évidemment,
01:48pour des questions de pensée non plus, non, parce qu'aujourd'hui on est en 2024,
01:54donc c'est ce qu'on combat aujourd'hui et c'est ce qu'on montre avec l'association Elle Bouge,
01:58que les métiers peuvent être tous pratiqués par des femmes, quels qu'ils soient,
02:04et pour d'autres métiers, quels qu'ils soient pour des hommes, parce qu'il y a encore quelques temps,
02:08certains métiers ou sports étaient interdits aux hommes, comme le partenage artistique par exemple était interdit aux hommes.
02:13Donc c'est plutôt un combat de pouvoir montrer, informer, parce qu'il y a évidemment malheureusement beaucoup de désinformations,
02:20ou pas d'informations du tout qui arrivent dans les yeux des femmes et des hommes.
02:26Et du coup les hommes peuvent être féministes selon vous ?
02:28Ah oui absolument, bien au contraire.
02:30Vous avez des exemples autour de vous ?
02:32D'hommes féministes, nos relais par exemple au sein de l'association Elle Bouge, je vous en parlerai, mais évidemment on a des modèles.
02:39Elle Bouge c'est une association qui fait la promotion des filières et carrières de techniciennes et d'ingénieurs dans les industries lourdes et tech.
02:48L'objectif c'est bien de féminiser, d'apporter de la mixité dans ces industries perçues comme masculines et pour ces métiers perçus comme masculins.
02:57Et ça passe par des hommes ça forcément du coup aussi, qui vont prendre la parole et qui vont montrer aux femmes que c'est possible ?
03:02Alors si Elle Bouge a été créée c'est parce que si les filles ne se lancent pas dans ces carrières et ces filières, qu'elles soient académiques ou professionnelles, c'est parce qu'on manque de rôles modèles.
03:12Donc on a voulu depuis 20 ans, l'association a été créée en 2005 par Marie-Sophie Pavlak,
03:18on a voulu mettre en avant ces femmes de l'industrie qu'elles viennent témoigner auprès des collégiennes, lycéennes et étudiantes
03:25et auprès des classes d'école primaire aussi, filles et garçons, pour déconstruire les stéréotypes autour de ces métiers et ces carrières.
03:32Marie-Sophie Pavlak qui est présidente de l'association ?
03:35Elle est fondatrice, aujourd'hui nous avons une nouvelle présidente, elle a passé le relais à une femme de l'industrie et une femme du secteur automobile
03:42pour justement continuer cette stratégie d'émancipation de l'association et notre présidente est Valérie Brussaux.
03:49Valérie Brussaux, eh bien on lui passe le bonjour.
03:51Alors est-ce que les hommes peuvent être féministes ? Je reviens sur mes questions du coup.
03:54Elle bouge, c'est une association qui compte aujourd'hui 11 000 marraines,
03:58donc toutes ces femmes en France et à l'international qui font la promotion de leur métier et nous avons 2500 relais
04:04qui sont des hommes, ingénieurs, techniciens également comme nos marraines et qui font la promotion auprès des filles de leur métier, de leur carrière, de leur filière
04:13et qui disent que ce n'est pas normal de ne pas avoir de filles.
04:16Nous quand on était en terminale, il y avait quasiment autant de filles que de garçons dans les filières scientifiques,
04:20si on s'en tient à ça, et arrivé en BTS, en filière technique, en école supérieure, en pré-patience, il y avait quasiment plus de filles.
04:30Par découragement aussi ?
04:32Il y a plein de facteurs, on imagine que déjà d'être la seule femme entourée d'hommes ce n'est pas facile
04:38et qu'ensuite c'est des filières auxquelles il y a le sentiment d'imposture féminin qu'on connaît,
04:43donc elles se disent ah bah mince, moi je n'y arriverai pas, c'est ça ?
04:46Ou ce n'est pas fait pour moi ?
04:47Il y a tout à fait ce facteur-là, c'est pas fait pour moi, ce sentiment que je ne suis pas à ma place,
04:52il y a des découragements, ça peut être de la part du premier cercle, des prescripteurs d'orientation, des parents, des professeurs.
04:59On a sorti une étude la semaine dernière Opinion Way et elle bouge,
05:04et 82% des femmes qui ont été interrogées ont dit être confrontées à des stéréotypes, à des obstacles,
05:11durant leur carrière ou leur scolarité.
05:15Il faut déconstruire tous ces stéréotypes aussi on imagine.
05:17Alors justement puisque la question d'après c'est l'obstacle que vous avez pu remarquer vous,
05:23à l'avancement du droit des femmes, est-ce que ça ne serait pas ça aussi justement cet obstacle ?
05:30C'est-à-dire finalement qu'on peut déconstruire aussi des envies simplement à cause d'un genre ?
05:35On peut décourager complètement, on peut anéantir même une carrière, une envie, un besoin, un rêve.
05:42Nous chez Elle Bouge notre rôle c'est vraiment d'aller planter des graines dans la tête des filles,
05:47mais des profs aussi parce qu'ils les accompagnent dans nos sorties qui sont des visites d'entreprises,
05:52des visites de salons professionnels et nos marraines également et relais qui vont dans les classes pour faire des témoignages.
05:59Et l'objectif c'est même de montrer aux professeurs que c'est possible.
06:02Il y a eu un test qui a été fait à l'école, au lycée,
06:06et qui montre que les professeurs en classe de maths interrogeront beaucoup plus facilement les garçons que les filles,
06:12même si les filles lèvent le doigt et même si elles ont des meilleurs résultats que les garçons.
06:17Et même si le professeur est une femme ?
06:19Ça je ne sais pas.
06:20C'est une question à se poser.
06:22Mais c'est une des recommandations à la suite de cette enquête qu'on a vraiment largement dispensée.
06:29On a fait toute une liste de recommandations et l'une d'elles est à l'attention de l'éducation nationale
06:37qui est de faire des formations à la déconstruction des biais, des stéréotypes auprès des professeurs.
06:43Alors une avancée selon vous qui fait que la condition des femmes va mieux,
06:47est en meilleure position en tout cas qu'il y a quelques temps selon vous ?
06:52Si on regarde les chiffres du nombre de filles scolarisées,
06:57donc c'est sur une période très longue,
06:59l'éducation, le nombre de femmes qui travaillent,
07:02le nombre même d'hommes qui s'engagent auprès des femmes sur toutes les sphères,
07:11qu'elles soient artistiques, économiques, scolaires.
07:15C'est devenu un vrai sujet de société ?
07:16C'est un vrai sujet de société.
07:18Ça l'était déjà mais en tout cas il y a une prise de conscience peut-être ?
07:20Il y a une prise de conscience encore plus forte.
07:23Le président de la République à son arrivée en 2017 au pouvoir
07:27a fait de la grande cause du quinquennat l'égalité entre les femmes et les hommes
07:32en nommant un secrétariat d'État dédié à cette cause
07:36et c'est en ça qu'on comprend que c'est un sujet que tout le monde doit s'en emparer
07:40dans toutes les strates en fait de la société.
07:43Oui parce que le gouvernement qu'on a en ce moment
07:45il est moins représentatif aussi de cette parité dont on parle.
07:49Il est moins représentatif.
07:51C'est un gouvernement de transition.
07:57On sait que ça peut changer également.
08:00À n'importe quel instant.
08:02Et c'est la dernière ligne droite aussi pour ce gouvernement.
08:05Alors parlons en vrai, on va parler de vous un petit peu sur Sud Radio.
08:08Simone de Beauvoir disait, on le sait, on ne n'est pas femme, on le devient.
08:14Est-ce qu'il y a un moment en particulier dont vous vous souvenez
08:17où vous vous êtes sentie femme vous pour la première fois ?
08:22Je pense qu'il y a même eu plusieurs fois dans ma vie.
08:26Vraiment le premier Amel Kéfif ?
08:28Le premier, tout premier où je me suis sentie devenir femme.
08:33Je pense que c'est la première fois où j'ai quitté le foyer familial,
08:36pris mon appartement, choisi les études que je souhaitais faire
08:41et this is it.
08:43Responsabilité totale quoi !
08:45Responsabilité totale, bonheur total.
08:48J'étais pas accablée, au contraire, liberté.
08:52Alors l'association Elle Bouge que vous dirigez,
08:54elle est parrainée par 6 ministères.
08:56Elle réunit 23 délications régionales,
08:58250 partenaires entreprises et établissements d'enseignement supérieur,
09:01un club de 900 collèges et lycées,
09:038600 marraines et relais autour de 500 actions par an.
09:05On parle de la France évidemment.
09:07Et qui touche environ 40 000 jeunes femmes.
09:10Alors je vous cite Amel Kéfif,
09:12votre idée c'est de travailler avec une multitude de partenaires
09:15pour améliorer l'égalité professionnelle,
09:17donc un maximum d'entreprises.
09:19Absolument.
09:20Quand Elle Bouge est née,
09:22ce sont deux directeurs des ressources humaines
09:25de deux industries, automobile et BTP,
09:27qui sont allés voir la fondatrice, Marie-Sophie Pavlak,
09:30pour lui dire comment on fait pour attirer les filles.
09:32Donc naturellement, elle était à la direction
09:35des relations entreprise-école dans une école d'ingénieurs
09:38et donc l'idée était d'aller chercher les femmes
09:41déjà présentes dans leur société
09:43pour leur demander de témoigner.
09:45Et quand Elle Bouge est née, l'idée était vraiment
09:47d'aller chercher l'industrie lourde,
09:49ensuite l'industrie tech,
09:51et aujourd'hui c'est tous les secteurs d'activité,
09:53même la banque, l'assurance, les services,
09:56pour toute la partie women in tech
09:58qui est invisible dans ces secteurs
10:00pourtant qui paraissent égaloparité.
10:03Dans la tech, ça change quand même pas mal, non ?
10:05On discute beaucoup avec l'essor des startups,
10:08notamment, et des jeunes femmes qui décident
10:11de développer notamment des applications,
10:13ce genre de choses. Peut-être que c'est un secteur
10:15un petit peu plus ouvert que l'industrie pour l'instant ?
10:17Alors selon moi, c'est le contraire.
10:19Ah ok, c'est intéressant.
10:21Sans vouloir vous contredire,
10:23c'est ce qu'on voit.
10:25L'industrie est très ouverte à accueillir des femmes
10:27et elle va les chercher.
10:29On a aujourd'hui en fait plus de 350 partenaires
10:32et on a une liste d'attentes,
10:34d'entreprises qui veulent s'engager.
10:36Mais parce que la législation aussi oblige
10:38à la mixité vers la parité.
10:40Il y a des amendes qui vont tomber dans pas longtemps,
10:42on peut le dire.
10:43Dans 2025 avec la loi Fénico, absolument.
10:45Et la tech, c'est encore un milieu
10:48très très ferme,
10:50qui n'attire pas en fait.
10:52On le voit en classe.
10:54Il y a parfois des classes sans filles du tout,
10:56mais certaines classes aussi
10:58en technique, technologique également.
11:00Mais dans la tech, comme on l'entend,
11:02à cause de cette image du geek.
11:04C'est ce qu'on vient dépoussiérer.
11:06Les filles peuvent être des geeks aussi.
11:08Mais la tech, c'est très très large.
11:10C'est une multitude de métiers
11:12qu'on n'imagine pas.
11:14Et la tech, elle l'est dans les industries.
11:16L'industrie est là pour innover,
11:18et là pour faciliter
11:20la vie même des usagers.
11:22Et c'est ici qu'on a envie de montrer
11:24aux filles ce qu'est le monde de la tech.
11:26Allez, restez avec nous sur Sud Radio
11:28pour Destins de Femmes.
11:30On est avec Amel Kefif, la directrice générale
11:32de l'association Elle Bouge et Elle Se Bouge.
11:34Mais vous, vous restez avec nous.
11:36A tout de suite.
11:38Simplicar, la vente de votre auto
11:40servie sur un plateau, avec plus de 90 concessions
11:42près de chez vous.
11:44Simplicar.fr présente
11:46Sud Radio, Destins de Femmes,
11:48Judith Belair.
11:50Destins de Femmes sur Sud Radio, c'est l'émission qui vous propose
11:52une nouvelle voie vers un féminisme
11:54qui lie les gens au lieu de les cliver
11:56vers les femmes, qui s'engage pour la République.
11:58Vous êtes en compagnie ce soir de Amel Kefif
12:00qui est directrice générale de l'association Elle Bouge.
12:02Elle Bouge fait découvrir aux étudiantes
12:04en général
12:06les métiers en manque
12:08de talents féminins
12:10dans les secteurs industriels,
12:12technologiques ou scientifiques.
12:14Votre discours, il montre
12:16votre attachement, Amel Kefif,
12:18à un changement durable pour l'accès des femmes
12:20à ces métiers-là, justement, parce qu'il y a aussi un accès
12:22et un point
12:24un point notoire pour vous,
12:26c'est la transmission intergénérationnelle.
12:28Ça passe par là aussi.
12:30Exactement, la transmission intergénérationnelle,
12:32c'est vraiment un sujet qui met très cher
12:34l'égalité économique aussi et l'émancipation
12:36économique des femmes.
12:38Les lois françaises
12:40et dans beaucoup de pays dans le monde
12:42ont œuvré pour arriver
12:44à cette égalité de droit, donc c'est en ça
12:46qu'un gouvernement peut être féministe
12:48et d'acquérir les mêmes droits
12:50pour les femmes par le vote,
12:52par l'obtention d'une carte bleue,
12:54par l'obtention d'un contrat de travail.
12:56C'est pas si longtemps que ça.
12:58Absolument, c'était encore signé par nos maris
13:00juste après la guerre.
13:02Donc ce n'est pas un droit
13:04qui est acquis depuis si longtemps
13:06que ça, il y a encore des femmes
13:08qui vivent aujourd'hui en France et qui ont connu cette époque-là.
13:10Donc l'émancipation,
13:12elle est sur plusieurs fronts
13:14et c'est en ça que
13:16ma liberté acquise
13:18la première fois que je me suis sentie
13:20devenir femme,
13:22c'est d'avoir le choix sur tout
13:24et le droit sur absolument tout.
13:26Est-ce que vous avez une femme, vous,
13:28qui vous a inspirée en particulier, qui vous a donné envie
13:30de cette voie, qui vous l'a ouverte ?
13:32Une en particulier, non.
13:34Plusieurs. Moi je suis née
13:36à Châtellerault et c'est Édith Cresson
13:38qui était la maire et devenue
13:40Première ministre à ce moment-là.
13:42La première et la...
13:44On n'en a pas eu beaucoup depuis.
13:46C'est vrai qu'on en a eu deux.
13:48Exactement, deux.
13:50Et à cette époque-là, j'avais compris que c'était un événement.
13:52J'étais petite
13:54et aujourd'hui, je me dis
13:56non, ça a été un exemple. En fait, c'est en ça
13:58que les
14:00graines sont plantées de manière inconsciente.
14:02Donc je pense que j'en ai eu beaucoup,
14:04notamment par d'autres lectures.
14:06Simone de Beauvoir,
14:08Georges Sand,
14:10les émissions de télé
14:12également, les séries.
14:14Je suis l'enfant de la télé.
14:16Et de voir la manière
14:18dont étaient également les filles
14:20aux Etats-Unis dans toutes ces séries
14:22me disait...
14:24On a encore un gap à franchir.
14:26Entre la France et les Etats-Unis, notamment.
14:28Entre la France et les Etats-Unis, on était vraiment baignés dans ça.
14:30Il n'y avait aucun réseau social, aucun moyen
14:32d'aller voir l'extérieur.
14:34On est de la même génération a priori.
14:36Absolument. Donc la télé,
14:38à cette époque-là en tout cas,
14:40était un super bon influenceur.
14:42C'est vrai, c'est vrai.
14:44Alors, ce que vous nous dites aussi,
14:46c'est que finalement,
14:48c'est donner de l'information
14:50aussi à travers des événements,
14:52puis des actions que vous mettez en place avec Elle Bouge,
14:54que toutes les filles et les femmes qui ne le savent pas
14:56parfois accèdent à la connaissance
14:58de leurs droits et puis
15:00de leurs possibilités, en fait.
15:02Exactement. Ce qu'on sait,
15:04ce que vous savez, ce qu'on sait tous et toutes,
15:06c'est qu'on ne peut se projeter que dans ce qu'on connaît.
15:08Et on ne peut faire
15:10des choix que par connaissance de ce choix
15:12et pas par méconnaissance.
15:14Si on ne le sait pas, on ne peut pas y aller.
15:16Et c'est aujourd'hui ce que vient apporter Elle Bouge
15:18à toutes ces filles,
15:20dès l'école primaire, même,
15:22jusqu'à l'enseignement supérieur.
15:24C'est un complément d'information à leur orientation.
15:26En France aujourd'hui, malheureusement,
15:28on n'a plus qu'un conseiller d'orientation
15:30pour cinq établissements, ce qui fait
15:32en troisième, par exemple, une demi-heure
15:34dans l'année par élève.
15:36C'est trop peu quand on sait la jeunesse,
15:38on n'a pas toutes les informations.
15:40Pour peu qu'on soit dans une zone plus isolée,
15:42en zone rurale,
15:44ou sans moyens de transport,
15:46comme ici à Paris,
15:48par exemple, ou d'accès à plus d'informations,
15:50c'est compliqué. Donc on vient vraiment apporter
15:52un complément d'orientation
15:54pour que les filles fassent des choix par connaissance
15:56et pas par méconnaissance.
15:58Et ce qui les amène souvent, alors, à une remise en question
16:00qui peut permettre une reconversion
16:02ou en tout cas une découverte
16:04d'ambitions qu'on ne connaissait pas, etc.
16:06Les visites
16:08en salon professionnel sont
16:10vraiment probantes. Je l'ai vu
16:12directement, même les visites
16:14en entreprise. Je vais vous raconter
16:16une histoire. En
16:182022,
16:20on a organisé la Semaine de l'Industrie.
16:22Semaine organisée par le ministère de l'Economie.
16:24Une semaine de découverte
16:26de tous les métiers de l'industrie.
16:28Chez Elle Bouche, par exemple, cette année, pour 2024,
16:30on va organiser 270
16:32événements, 270 actions
16:34où nos marraines ouvrent les portes de leur
16:36entreprise pour accueillir des
16:38milliers de filles pendant toutes les semaines.
16:40On a accueilli cette
16:42classe de filles de 3ème d'une école de
16:44Gany, chez le leader
16:46de la fabrication de
16:48réservoirs à essence en plastique
16:50à Levallois-Perret. Donc, entre leurs profs,
16:52d'ailleurs c'était leur prof d'histoire,
16:54et la documentaliste, tous les professeurs peuvent
16:56s'engager avec Elle Bouche et organiser
16:58des visites. Quand on leur a dit
17:00qu'elles allaient visiter ce type d'entreprise,
17:02le niveau de motivation était néant.
17:04C'était pas du tout glamour.
17:06Réservoirs à essence,
17:08plastique, secteur automobile.
17:10Mais ce qu'elles se sont projetées, c'est des
17:12femmes en combinaison,
17:14la tête dans le moteur, les mains
17:16dans le cambouis. Et elles ont découvert
17:18ce qu'était être une ingénieure, une technicienne
17:20du secteur automobile.
17:22Des femmes habillées comme vous et moi,
17:24tout à fait féminines. Et juste
17:26ça, ça a été un premier déconstructeur.
17:28Juste avec les ongles un peu noirs quand même.
17:30Non, elles sont derrière leur ordinateur
17:32toute la journée, alors même qu'elles
17:34fabriquent, elles ont fabriqué
17:36le premier réservoir à hydrogène.
17:38C'est des femmes qui ont fait ça.
17:40Des femmes et des hommes, mais elles ont participé.
17:42Ce sont des vraies équipes mixtes
17:44dans cette société.
17:46Et la première réaction des filles a été de se dire
17:48c'est ça une technicienne,
17:50c'est ça une ingénieure. Et là, vous savez
17:52qu'en quelques secondes,
17:54c'est détruit. On est allé au salon
17:56du Bourget, et une jeune fille
17:58est tombée en larmes. Elle était en troisième
18:00et en larmes, en se disant c'est ça
18:02que je veux faire. Elle a découvert
18:04le monde de l'aéro, donc le spatial,
18:06l'aviation civile,
18:08la défense.
18:10Mais elle a dit c'est trop génial.
18:12Elle a rencontré des femmes de tous les métiers.
18:14Les salons professionnels sont formidables
18:16parce qu'on rencontre des dizaines et des dizaines
18:18d'acteurs d'un même secteur d'activité.
18:20Mais chacun a une spécialité
18:22différente. Bien sûr.
18:24Est-ce que vous avez un exemple concret
18:26d'une histoire inspirante justement, issue des actions
18:28menées par votre association ?
18:30C'est l'histoire d'une
18:32jeune fille qui cherchait un
18:34stage
18:36dans l'aéro.
18:38Mais elle n'arrivait pas à le trouver.
18:40Elle était issue d'un tout petit village
18:42en Normandie. Et son professeur avait
18:44participé à une sortie Elle Bouge.
18:46Son professeur a contacté
18:48notre délégué régional
18:50de Normandie.
18:52Donc on a 24 délégations régionales
18:54du territoire métropole et outre-mer.
18:56Et cet délégué a contacté une marraine
18:58qui n'avait pas de place en stage chez elle
19:00mais qui a contacté une marraine d'une autre société.
19:02Et elle est allée faire son stage
19:04à Kourou pour faire
19:06décoller la fusée Ryan 5.
19:08Donc là, voilà.
19:10Après, on est sûr qu'elle fait carrière.
19:12Elle est partie.
19:14Elle n'a pas bougé.
19:16Elle l'a bougée parce qu'elle est appelée de toutes parts.
19:18Mais je sais qu'elle a fait un stage aux Émirats Arabes Unis
19:20pour construire
19:22les lignes de métro
19:24là-bas.
19:26C'est un super modèle
19:28qui ne savait pas ce qu'elle voulait faire.
19:30Quelques mots sur vous, Amal Keifif.
19:32Vous étiez dans l'entrepreneuriat événementiel
19:34et puis après vous êtes engagée à fond
19:36pour l'égalité professionnelle, notamment
19:38auprès de Marlène Schiappa sur la question centrale
19:40de cette égalité dont on parle
19:42et de la lutte contre les discriminations
19:44femmes-hommes.
19:46En fait, qu'est-ce qui vous a donné envie
19:48de transitionner comme ça ?
19:50Parce qu'il fallait que vous fassiez quelque chose
19:52qui ait du sens.
19:54Il fallait que je fasse quelque chose qui ait du sens.
19:56J'ai de l'ambition professionnelle.
19:58J'ai très envie d'y aller.
20:00J'ai rencontré
20:02la ministre Marlène Schiappa
20:04quand j'étais entrepreneur
20:06et elle avait lancé cette association
20:08même en travail
20:10pour obliger les politiques publiques
20:12à s'améliorer en matière
20:14de conciliation vie pro-vie perso
20:16quand on est une mère active.
20:18C'était une transaction réelle
20:20pour l'égalité entre les femmes et les hommes.
20:22J'ai continué dans ce sens
20:24et lorsqu'elle est arrivée au gouvernement
20:26je l'ai suivie naturellement
20:28et c'est naturellement ensuite que j'ai continué
20:30chez Elle Bouge que j'ai connue en cabinet.
20:32Et du coup, l'événementiel, vous avez mis de ce côté.
20:34Ça vous sert en fait, on imagine.
20:36En fait, l'événementiel et l'entrepreneuriat
20:38que j'ai quand même
20:40fait pendant 8 ans
20:42a été le point d'orgue
20:44le gros point de démarrage de ma vie
20:46et l'entrepreneuriat est très formateur.
20:48Votre mot de la fin pour nos auditrices,
20:50nos auditeurs, Amel Kéfif ?
20:52Participez le plus possible
20:54à des actions, que ce soit avec Elle Bouge
20:56ou n'importe quelle association
20:58qu'elle soit culturelle, dans le domaine
21:00des droits de la femme, des droits de l'homme
21:02participez, éveillez votre cerveau
21:04soyez curieuse
21:06dites-vous toujours, toujours
21:08pourquoi pas moi
21:10éliminez de sa tête
21:12j'y arriverai pas
21:14ça n'existe pas
21:16j'y arriverai, je sais pas quand, je sais pas comment
21:18mais si j'en ai envie, j'y arriverai.
21:20Bravo, merci Amel Kéfif
21:22d'être venu par ici.
21:24Pour tout
21:26retrouver sur Elle Bouge
21:28l'association d'Amel Kéfif qui oeuvre
21:30pour l'égalité entre les femmes et les hommes
21:32dans les métiers scientifiques, technologiques,
21:34industriels, vous allez sur Elle Bouge
21:36tout simplement, ou pluriel.com
21:38Nous on a rendez-vous samedi prochain à 13h30
21:40pour un nouveau Destin de Femme, et puis demain
21:42excellent évidemment à 19h
21:44et puis vous pouvez tout retrouver sur sudradio.fr
21:46la chaîne YouTube de Sud Radio, les réseaux sociaux
21:48Merci à Dési qui réalise pour vous aujourd'hui
21:50Bisous les copines, bisous les copains
21:52Simplicar, la vente de votre auto
21:54servie sur un plateau, avec plus de
21:5690 concessions près de chez vous
21:58Simplicar.fr vous a présenté
22:00Sud Radio, Destin de Femme
22:02Judith Belair

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