• il y a 3 jours
Dans Destins de Femmes, Judith Beller reçoit Nathalie Beizermann, Vice-présidente du Crif


"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-12-14##

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00:00SimpliCicar, la vente de votre auto servi sur un plateau avec plus de 90 concessions près de chez vous.
00:06SimpliCicar.com vous présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:12Bonjour, bonjour, bienvenue dans Destin de Femmes sur Sud Radio, votre rendez-vous du samedi à 13h30
00:17avec les femmes françaises au parcours hors du commun, connues ou pas, tous-tils confondues,
00:21c'est une émission imaginée du livre de Valérie Pérez.
00:24Alors à mes côtés aujourd'hui, Nathalie Cohen-Bézardmann qui est une professionnelle reconnue
00:27dans le secteur de la communication des relations publiques, à la tête de sa propre entreprise,
00:31mais aussi vice-présidente du CRIF, le conseil représentatif des institutions juives de France.
00:35Nathalie, vous êtes donc très impliquée évidemment dans la culture, l'éducation,
00:39la promotion des droits humains, on va en parler, bienvenue sur Sud Radio.
00:42Merci. Merci à vous.
00:44Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:49C'est mieux avec le jingle, enfin la virgule.
00:51Alors pour commencer Nathalie Cohen-Bézardmann, les questions usuelles de cette seconde saison de Destin de Femmes,
00:56quelle est votre définition du féminisme pour commencer ?
00:59Ouh, alors vous me prenez de quoi ?
01:00Ah bah oui !
01:01Qu'est-ce que c'est le féminisme pour vous ?
01:04Pour moi, ça regroupe plein de choses, mais surtout c'est un engagement pour que les femmes
01:12soient non pas les égales des hommes, mais qu'elles aient en tout cas les mêmes droits.
01:18Pourquoi non pas les égales ? Elles ne peuvent pas être les égales des hommes les femmes ?
01:21Il y a plein de critères tout à fait objectifs qui font que sur le plan, j'ai envie de dire physique déjà,
01:29physiologique, elles peuvent difficilement être leurs égales.
01:33Donc vous avez envie de parler d'équité dans ces cas-là ?
01:35Oui, plutôt d'équité, voilà, ça me va mieux.
01:38Donc finalement le féminisme c'est un combat pour l'équité entre les femmes et les hommes,
01:41mais aussi peut-être pour des droits égaux ?
01:43Oui, c'est très important.
01:45Parce qu'on est encore dans un moment où par exemple les cadres féminins en France
01:48gagnent 24% de moins que les hommes.
01:51Qu'est-ce que ça vous évoque ?
01:52C'est exactement ce à quoi je pensais.
01:56C'est une inégalité absolument insupportable.
01:59Moi qui suis chef d'entreprise et qui ai beaucoup de salariés, et majorité de femmes en plus,
02:06je trouve insupportable qu'effectivement pour un travail égal,
02:10pour des postes égaux, elles ne puissent pas prétendre au même salaire.
02:15Donc ça c'est vraiment une injustice majeure.
02:19Et vous on imagine que dans votre entreprise ce n'est pas le cas ?
02:21Ah non, ce n'est pas le cas.
02:23Après je suis dans un secteur très particulier,
02:26qui est l'aide aux personnes âgées, aux personnes handicapées,
02:30et c'est un métier effectivement à majorité féminine.
02:34Donc on a des critères qui sont complètement objectifs,
02:38de qualification, d'expérience, etc.
02:42Mais si un homme veut faire ce métier, c'est évident.
02:45À compétence égale ?
02:46À compétence égale, il ne va pas avoir un salaire supérieur, ça c'est sûr.
02:49Alors justement, est-ce que les hommes, selon vous, peuvent être féministes, Nathalie ?
02:54Ils doivent ?
02:55Ils doivent !
02:56C'est pas ils peuvent, ils doivent !
02:58Et là je vais basculer sur le milieu associatif.
03:03C'est évident qu'ils doivent l'être, et qu'on trouve beaucoup d'hommes qui sont féministes.
03:09Et moi dans mon parcours, même d'élu,
03:12j'ai rencontré beaucoup d'hommes qui sont féministes
03:15et qui se battent beaucoup pour le droit des femmes.
03:18D'accord. Vous en avez un en particulier que vous avez envie de citer peut-être ?
03:21Allez, je vais citer Igor Semo.
03:23Pourquoi alors ?
03:24Il est maire d'une ville qui s'appelle Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne,
03:28et il est très impliqué sur la lutte contre les violences,
03:34notamment les violences faites aux femmes.
03:36Eh bien on le remercie.
03:38Tiens, si vous avez un obstacle en tête au fait que ce droit des femmes n'avance pas comme on le voudrait,
03:43qu'est-ce que ça serait pour vous une des premières raisons de la lenteur ?
03:48La lenteur, c'est un petit peu le machisme quand même, on va le dire.
03:52Oui, on va le dire, puisqu'il y a quand même pas mal d'hommes qui mettent des bâtons dans les roues,
03:58de personnes à qui ça ne les arrange pas trop qu'on avance.
04:04Pourquoi ça ne les arrange pas selon vous ?
04:08Pourquoi ça ne les arrange pas ?
04:10Je pense qu'ils veulent garder leurs petits privilèges masculins, machistes.
04:16Parce qu'ils ont l'impression qu'ils vont les perdre si les femmes...
04:18Voilà, et puis que le moyen de monde pour leur enlever leurs privilèges est mieux ça.
04:28Et qu'est-ce qui fait que ça avance en ce moment justement, à contrario ce droit des femmes selon vous ?
04:34Je pense que c'est la volonté et le courage de certaines personnes effectivement
04:38qui font en sorte que, heureusement, les choses peuvent avancer.
04:43Après, j'ai aussi certaines convictions qui font que, j'ai envie de dire là aujourd'hui,
04:50que le féminisme un peu gnangnan qu'on voit apparaître ces dernières années...
04:56Qu'est-ce que c'est le féminisme gnangnan ?
04:58C'est un peu les mitous...
05:00Vous trouvez que c'est gnangnan le mito ?
05:02C'est devenu en tout cas gnangnan...
05:04Qu'est-ce que vous voulez dire par gnangnan ?
05:06C'est dans la mesure où vous avez beaucoup de personnes qui se revendiquent du féminisme
05:13mais qui effectivement évoluent dans des milieux artistiques, cinématographiques
05:20et qui s'emparent des campagnes mitous de façon bien excessive
05:28et ça a tendance à me taper un peu sur le système.
05:31D'accord. Parce que vous pensez que ça n'aide pas au rapprochement ?
05:34Ça n'aide pas, ça desserre.
05:36Et je pense qu'il y a un féminisme, il y a une vingtaine, une trentaine d'années,
05:40qui était vraiment très noble et vraiment très intéressant
05:43et qui s'est transformé en néo-féminisme, ce qu'on appelle,
05:47avec tous les mouvements woke et compagnie qui, à mon sens,
05:52desservent complètement le féminisme qui méritait beaucoup mieux que ça.
05:56Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que le féminisme fonctionne ?
06:00Il faudrait faire un grand tri, un grand tri qui est, à mon avis, très important
06:05parce qu'effectivement, il y a des femmes qui sont victimes de plein de discriminations,
06:11qui sont victimes de violences pour de vrai.
06:15Voilà, pour de vrai.
06:17Parce que les autres, c'est pas vrai ?
06:19Faudrait essayer de chercher un petit peu, de creuser,
06:22mais je pense qu'il y a des plaintes et des revendications féministes
06:31sur lesquelles il faudrait un petit peu essayer de creuser le faux du vrai, le vrai du faux,
06:37parce que, effectivement, c'est un petit peu servi à toutes les sauces, à mon avis.
06:40Vous pensez qu'il y a beaucoup de femmes qui mentent ?
06:43Il y a un credo, un mantra, qui est très vrai, qui est celui de « on vous croit ».
06:50Mais ça, c'est important parce qu'on ne les croyait pas avant.
06:53Ça, c'est très important parce qu'on ne les croyait pas avant.
06:55Donc, avant toute chose, si on vous croit, je crois qu'il ne faut pas se défaire de ce credo-là.
07:04Mais une fois qu'on a dit ça, il faut quand même chercher.
07:09Et puis, il y a la présomption d'innocence.
07:13Et donc, une fois qu'on a cherché qu'il y a la présomption d'innocence,
07:17il faut enquêter et puis il faut essayer de savoir.
07:20Il y a aussi un problème de media bashing, non ?
07:22Aussi, oui. Vous avez raison.
07:26Simone de Beauvoir nous disait « on ne naît pas femme, on le devient ».
07:30Alors, Parlons Vrai sur Sud Radio, parce que c'est la radio du Parlons Vrai.
07:34Parlons Vrai avec vous.
07:36Quand est-ce que vous êtes devenue femme, selon vous ?
07:39C'est intéressant comme question.
07:41Moi, je suis issue d'une fratrie de trois filles.
07:45Donc, avec une maman qui ne travaillait pas.
07:48Parce que mon papa disait « le plus beau des métiers, c'est d'élever ses enfants ».
07:52C'est terrible.
07:53C'est un peu has-been, ça.
07:55C'est un petit peu has-been.
07:56Mais bon, mon père, il a 92 ans, bientôt 93.
07:58On va lui pardonner quand même.
08:00Mais c'est vrai que c'est un petit peu d'un autre temps.
08:04Parce que, effectivement, les femmes peuvent tout à fait, et elles l'ont prouvé,
08:08il y en a plein qui l'ont prouvé, être de très bonnes mères de famille.
08:11Et puis, se réaliser complètement dans leur vie professionnelle.
08:15Moi, j'en suis l'exemple.
08:16Ce qui est votre cas.
08:17Voilà.
08:18Ce qui est mon cas.
08:19Mais il a fallu lutter contre, effectivement, cette idée préconçue
08:23qui était de tradition familiale chez moi.
08:25De dire « le plus beau des métiers, c'est quand même d'être femme au foyer.
08:29On n'a pas besoin de faire des études quand on a des enfants ».
08:31C'est comme ça que vous avez été élevée ?
08:32Ah oui, moi, j'ai été élevée comme ça.
08:33Et alors, pour sortir de ce carcan, on imagine que ça n'a pas été si simple que ça.
08:36Ça n'a pas été si simple.
08:37Il a fallu sans arrêt lutter, se battre.
08:39Et puis, voilà.
08:40Mais ça forge le caractère.
08:41Vous êtes devenue une femme, vous.
08:42Et moi, c'est comme ça que je suis devenue une femme.
08:43En vous libérant du carcan familial.
08:45Exactement.
08:46Parce que c'était une lutte qui n'a pas été très simple.
08:51Il a fallu prouver, sans arrêt, prouver, prouver.
08:54Et aujourd'hui, à mon âge, je prouve encore.
08:55Et la première personne à laquelle j'ai envie de prouver, c'est mon père, justement.
08:59Ok.
09:00D'accord.
09:01On peut prouver toute sa vie.
09:02On peut prouver toute sa vie.
09:03Mais c'est vrai que, je ne vais pas faire de la psychanalyse de comptoir,
09:08mais dans la vie, beaucoup de gens sont forgés par leur éducation et par leur enfance.
09:12Et ils ont toujours des choses à prouver à leurs parents.
09:17Et ils recherchent la fierté de leurs parents, la reconnaissance de leurs parents.
09:21Je crois que je n'échappe pas à ce schéma-là, finalement.
09:24Alors, vous êtes vice-présidente du CRIF, Nathalie Cohen-Bezerman.
09:28En quelques mots, qu'est-ce que ça veut dire, être vice-présidente du CRIF ?
09:31Ça veut dire...
09:33Le CRIF, c'est le Conseil Représentatif des Nations Juives de France.
09:36Je ne vais pas vous l'apprendre.
09:38C'est la lutte contre l'antisémitisme, d'abord.
09:42Je crois qu'aujourd'hui, on est servi.
09:44Et en tant que vice-présidente, c'est accompagner le président
09:48dans plein de choses qu'il fait au quotidien.
09:52Et notamment, il y a de la représentation.
09:54Mais pas que.
09:55Il y a un combat de tous les jours avec la dimension féminine et féministe,
10:01qui est la mienne.
10:02Et ça, on imagine que c'est un apport important,
10:04puisque c'est aussi un monde d'hommes, souvent.
10:06Complètement.
10:07Même complètement.
10:08Complètement.
10:09J'ai été élue, je suis la première femme vice-présidente du CRIF
10:12et pendant des années, ça monte à 20 ans maintenant,
10:16et je le suis encore, la première femme dans une instance exclusivement masculine.
10:22Et alors, comment on fait pour gérer ça,
10:25quand on est entouré d'hommes qui, en plus, sont plutôt religieux ?
10:29Non, non, pas du tout.
10:32Vous traditionnalisez certains ?
10:34Pour certains, oui.
10:35Religion au sens de tradition, quoi.
10:37Oui, au sens de tradition, mais ça a beaucoup changé.
10:41Mais le CRIF a jamais été religieux.
10:43C'est une instance qui est complètement laïque.
10:45Je parle des gens qui le composent.
10:46Les gens qui le composent, il y en a eu.
10:48Il y en a eu avec l'activation de la dette,
10:50mais ce n'est pas le cœur de l'émission du CRIF.
10:53Donc ça va, une femme, ce n'est pas le sujet non plus.
10:55Non, une femme, ce n'est pas le sujet.
10:56Et puis, en plus, ce ne sont pas forcément,
10:58en tout cas, je parle pour aujourd'hui,
11:00des gens qui sont machistes ou misogynes.
11:03Je crois que les freins qui ont été
11:05le fait qu'il y ait peu de femmes dans les instances du CRIF,
11:08les principaux freins, ce sont les femmes
11:10qui se les ont mises elles-mêmes.
11:13Parce que, effectivement,
11:15Elles n'osaient pas, quoi.
11:16Elles n'osaient pas.
11:17Et puis, de tradition, c'est vrai,
11:19les institutions juives de France qui composent le CRIF
11:22sont aussi, pour beaucoup, masculines de représentation.
11:26C'est très intéressant.
11:27Ne bougez pas, chères auditrices, chers auditeurs,
11:30restez avec nous sur Sud Radio
11:31pour Destin de Femmes
11:32avec Nathalie Cohen-Bézardmanne,
11:34à la tête de son entreprise,
11:35mais surtout vice-présidente du CRIF.
11:37On continue à en parler tout de suite.
11:51Destin de Femmes sur Sud Radio,
11:52c'est l'émission consacrée aux femmes
11:54qui tissent le serail de notre République française.
11:57Aujourd'hui, on est avec Nathalie Cohen-Bézardmanne
11:59qui a son entreprise d'aide à la personne
12:01mais aussi le CRIF, dont elle est vice-présidente.
12:04Alors, justement, Nathalie,
12:06on parlait de votre rôle de vice-présidente.
12:09Donc, déjà, vice-présidente, c'est bien.
12:11C'est une avancée.
12:12Est-ce que vous avez envie d'être présidente, un jour, peut-être ?
12:14Est-ce que c'est dans vos idées ?
12:16Est-ce que c'est quand même, en termes d'avancées paritaires
12:20et de diversité,
12:21ça serait une image, quand même,
12:23qui ferait du bien à tout le monde, non ?
12:25Alors, à l'heure actuelle,
12:26il ne me pose pas trop la question
12:27parce que, effectivement,
12:28notre président est en plein mandat
12:31et qu'il doit le renouveler, en plus, pour trois ans.
12:33Donc, il y a encore quatre ans devant nous
12:35avant d'y penser.
12:36Mais c'est vrai que je n'ai pas envie de parler...
12:38Enfin, on n'y pense pas au bout de quatre ans.
12:39On en parle au bout de trois ans, quoi.
12:41Non, mais je n'ai pas envie de parler de moi pour dire ça.
12:43Mais je pense qu'effectivement,
12:45ça serait excellent qu'il y ait une femme qui soit présidente
12:47parce que ça changerait beaucoup de choses.
12:49Une femme et une blonde, excusez-moi de vous dire, quand même.
12:52Heureusement qu'on est à la radio, il n'y a pas l'image.
12:54C'est filmé, si, si, si !
12:57On est suivi sur YouTube aussi, oui, bien sûr.
12:59On est deux blondes, aujourd'hui.
13:01On passe le bonjour à tout le monde.
13:03Non, mais ça serait un signal excellent.
13:05C'est vrai qu'une institution
13:07qui a célébré ses 80 ans
13:10n'a jamais eu de femme comme vice-présidente
13:12et alors, non, comme présidente, n'en parlons pas.
13:14Alors, pour que les auditrices, les auditeurs,
13:16comprennent bien ce que c'est que le CRIF,
13:18on l'a dit, c'est le conseil représentatif
13:20des institutions juives de France
13:22qui a pour mission de défendre les intérêts
13:24de la communauté en question.
13:26Alors, évidemment, en termes de lutte
13:28contre l'antisémitisme, il y a aussi de la préservation
13:30du patrimoine culturel religieux juif,
13:32la promotion de l'engagement civique.
13:34Et alors, ce qui m'intéresse tout particulièrement,
13:36c'est son rôle au CRIF dans le dialogue
13:38interreligieux et intercommunautaire
13:40parce que c'est au signe de vos actions.
13:42Comment est-ce que vous faites concrètement,
13:44pour pousser à ce dialogue ?
13:46Alors, il y a le dialogue intercommunautaire,
13:48mais il y a aussi plein de dialogues avec plein de gens
13:50de la société civile.
13:52Beaucoup de rencontres, beaucoup de commissions
13:54qui proposent le CRIF.
13:56Il y a justement la commission de dialogue
13:58avec les chrétiens, avec les musulmans,
14:00avec les bouddhistes.
14:02C'est des commissions qui travaillent,
14:04qui se réunissent régulièrement et qui ont
14:06des invités pour parler. Et puis, il y a aussi
14:08les commissions de relations avec les syndicats.
14:10On parle, effectivement,
14:12de plein de sujets qui ne sont pas
14:14forcément judéo-juifs, mais qui peuvent
14:16toucher à l'écologie,
14:18qui peuvent toucher...
14:20Parce que c'est aussi un engagement social et humanitaire.
14:22Voilà, exactement.
14:24On défend des tas de valeurs qui sont complètement
14:26universalistes et humaines.
14:28Donc, à ce titre-là, on parle avec
14:30beaucoup de gens.
14:32Est-ce que vous prenez part aux décisions stratégiques,
14:34Nathalie ?
14:36Complètement, puisque le CRIF
14:38est basé sur un système
14:40de représentation, déjà,
14:42des institutions, avec une Assemblée Générale
14:44et qu'il y a un comité,
14:46ce qu'on appelle le comité directeur,
14:48qui lui-même élit
14:50le bureau exécutif.
14:52Et de ce bureau exécutif,
14:54il y a un président, il y a des vice-présidents.
14:56Donc, effectivement, c'est très démocratique
14:58et on participe beaucoup
15:00aux décisions stratégiques
15:02du CRIF et à la réflexion.
15:04Nathalie Cohen-Bezerman, comment est-ce que vous êtes arrivée là ?
15:06Alors, c'est un parcours
15:08qui date d'il y a un peu plus de 20 ans,
15:10maintenant, où,
15:12effectivement, je me suis engagée très jeune
15:14pour la lutte
15:16contre l'antisémitisme, pour
15:18défendre le sionisme, qui est loin d'être
15:20un gros mot, parce que je rappelle, quand même, que c'est important
15:22de le dire. Qu'est-ce que c'est le sionisme ?
15:24Le sionisme, c'est le droit
15:26de défendre les Juifs à avoir un État.
15:28Voilà, un État qui est l'État d'Israël
15:30aujourd'hui. Donc, c'est l'État-refuge, quoi.
15:32C'est l'État-refuge et c'est important d'avoir Israël,
15:34mais c'est...
15:36Le droit à un État, c'est, en fait,
15:38si on dit que les Juifs ont droit à un État,
15:40on est sionistes. Exactement.
15:42Donc, quand on parle avec des Palestiniens
15:44ou des pro-Palestiniens aujourd'hui,
15:46ils ont tout à fait le droit de revendiquer
15:48aussi que les Palestiniens
15:50aient un État et qu'on leur pose la question.
15:52Vous êtes pour un État palestinien, vous ? Mais complètement.
15:54D'accord. Aux côtés d'un État juif,
15:56d'un État israélien. Et quand on leur
15:58demande aujourd'hui, mais attendez, vous dites
16:00vous nous traitez de sionistes, c'est pas un gros mot.
16:02Est-ce que vous pensez
16:04qu'aujourd'hui, les Palestiniens doivent avoir
16:06un État ? Oui. Mais un État
16:08à côté d'un État juif ? Ah bah oui, bien sûr.
16:10Bah alors, vous êtes sionistes. Voilà, c'est tout.
16:12C'est ça la définition du sionisme.
16:14Pour que les Juifs aient un État,
16:16c'est être sionistes. Je le répète pour qu'on
16:18entende bien, que les gens comprennent.
16:20Et ça n'est pas un gros mot. Alors, si les gens
16:22vous traitent de salsionistes, c'est juste
16:24qu'ils ne peuvent pas vous traiter de sals juifs.
16:26Mais sinon, ça n'est pas une insulte.
16:28D'accord. Quand les gens vous traitent,
16:30selon vous, de salsionistes, ils vous traitent
16:32de sals juifs ? Ah bah complètement. Ils pensent
16:34qu'effectivement, c'est le fauné de
16:36l'antisémitisme, c'est le sionisme, c'est évident.
16:38Donc, sioniste,
16:40ça n'est pas du tout une insulte. Et pour revenir
16:42à votre question, je me suis engagée
16:44très tôt pour que, effectivement,
16:46les Juifs puissent avoir un État.
16:48Et voilà, j'ai 58 ans,
16:50donc l'État était jeune
16:52à cette époque-là, de 48
16:54à 66, l'année de ma naissance.
16:56Et puis, quand je me suis engagée, j'avais quoi ?
16:58Une quinzaine, vingtaine d'années.
17:00Et je me suis engagée
17:02d'abord dans les associations
17:04sionistes féministes, une association
17:06qui s'appelle l'Aviso, Women
17:08International Zionist Organization,
17:10qui était,
17:12dont le but était effectivement
17:14le droit des femmes,
17:16les femmes engagées pour l'État
17:18d'Israël. Et puis, cette association
17:20étant membre du CRIF, mais j'ai gravi
17:22un petit peu les échelons de l'engagement
17:24dans cette association, et j'ai été
17:26élue présidente de l'Aviso France.
17:28Et de ce fait,
17:30après au CRIF.
17:32Voilà. Alors, le CRIF
17:34et vous-même, Nathalie Cohen-Bezarman,
17:36vous organisez depuis le 7 octobre,
17:38donc, que je rappelle, le pogrom
17:40qui a eu lieu en Israël par les terroristes
17:42du Hamas. Un rendez-vous, c'est
17:44chaque vendredi à 12h au Trocadéro,
17:46à Paris. C'est pour soutenir la
17:48libération des otages israéliens détenus
17:50par le Hamas. Est-ce que sensibiliser
17:52davantage de personnes à cette cause
17:54en France et à l'international, c'est l'idée ?
17:56Et est-ce que ça marche ?
17:58Alors, ça marche
18:00dans les faits. Là, on est à
18:02un moment, je pense, crucial sur
18:04la libération
18:06de ces otages. C'est pas le
18:08rassemblement lui-même qui a marché. Ce qui
18:10a marché, c'est le fait de se retrouver
18:12toutes les semaines
18:14pour appeler à la libération
18:16de ces otages. Et en fait,
18:18ce qui a marché, c'est de se faire du bien.
18:20C'est de se rassembler et de sentir
18:22qu'on n'était pas seul. Et de sentir
18:24qu'il n'y avait pas que des juifs, d'ailleurs,
18:26qui se réunissaient tous ces vendredis,
18:28qui se réunissent encore tous ces vendredis.
18:30On a des gens de confession musulmane,
18:32on a des femmes iraniennes, on a
18:34des chrétiens qui
18:36viennent nous soutenir aussi. Donc, toutes les religions
18:38confondues. Et avec
18:40un point
18:42commun, c'est celui de se dire
18:44qu'on ne fait pas de politique
18:46lors de ce rassemblement, mais
18:48on veut appeler à la
18:50libération de ces otages qui ont été pris
18:52le 7 octobre, lors de
18:54ce pogrom, de ce massacre du 7 octobre
18:56et qui n'étaient ni des soldats
18:58ni des gens qui...
19:00Pour la plupart, c'était des gens qui militaient pour la paix
19:02puisqu'ils venaient des kibbouts
19:04et qui venaient danser
19:06lors du festival Nova.
19:08Et donc, c'était des
19:10vies civiles et innocentes qui ont été
19:12arrachées, massacrées, et puis d'autres
19:14qui ont été embarquées à Gaza et qui
19:16le sont encore aujourd'hui.
19:18Alors, je suis obligée de vous poser la question parce que
19:20je ne ferais pas mon travail si je ne vous la posais pas.
19:24Est-ce que le fait
19:26d'être sioniste, par exemple, aujourd'hui
19:28ou de soutenir la libération des otages,
19:30ça veut dire, est-ce que vous soutenez
19:32le gouvernement de Benjamin Netanyahou ?
19:34Moi, je ne vis pas en Israël.
19:36Donc, je ne vote pas en Israël.
19:38Je suis citoyenne française
19:40de confession juive et je me bats
19:42pour un idéal sioniste, oui,
19:44qui est l'existence de l'État d'Israël.
19:46Et dans mon parcours viso,
19:48on a toujours dit que, voilà,
19:50je me suis toujours engagée
19:52pour le bien-être des enfants et des femmes
19:54en Israël, quel que soit le gouvernement.
19:56Donc, il y a une démocratie,
19:58ils votent, ils ont voté pour Benjamin Netanyahou.
20:00Demain, ils voteront peut-être pour un homme
20:02politique et moi, je soutiendrai toujours le droit
20:04d'Israël à se défendre.
20:05Ça veut dire que si vous soutenez la France, ça ne veut pas dire que vous soutenez Macron, quoi.
20:07Évidemment, et si demain,
20:09ça peut arriver. Marine Le Pen est aux portes
20:11de l'Élysée, ça fait un moment qu'on dit ça.
20:13Si demain, elle arrive à l'Élysée,
20:15je me sentirais pour autant toujours aussi
20:17française.
20:18C'est important, ça, de marquer ce coup-là,
20:20juste pour que les gens comprennent.
20:22Si vous aviez un souhait, qu'est-ce que ça serait,
20:24Nathalie Cohen-Bezerman ?
20:26Alors là, ça va être gnangnan pour le coup.
20:28Je vais répéter, la paix dans le monde !
20:30J'ai l'impression d'être Miss France, là.
20:32Mais c'est tellement...
20:34Ça paraît tout cucul, mais c'est tellement
20:36important qu'on puisse arriver
20:38à ça.
20:40Et pourquoi ça paraît cucul ?
20:42On va vous dire, évidemment,
20:44tout le monde est pour la paix, mais pourtant, non.
20:46Regardez là,
20:48ce qui se passe en Syrie, c'est extraordinaire.
20:50On renverse un dirigeant.
20:52Ça fait des années
20:54que les Syriens souffrent du dirigeant
20:56qui est Bachar el-Assad et son père avant lui.
20:58On ne sait pas ce qui va arriver derrière.
21:00Et on ne sait pas ce qui va arriver derrière.
21:02Et il y a certainement un islam radical
21:04qui va arriver en Syrie.
21:06Mais prions...
21:08Pas certainement, quand même, Nathalie.
21:10On ne sait pas.
21:12En tout cas, que les femmes et leurs droits soient préservés,
21:14c'est très important.
21:16Votre mot de la fin ?
21:18Shalom, salam,
21:20paix. Voilà.
21:22Très bien, merci beaucoup.
21:24Merci, Nathalie Cohen-Bezarman.
21:26Je rappelle que vous êtes vice-présidente
21:28du CRIF.
21:30Que vous avez rendez-vous tous les vendredis
21:32actuellement, place du Trocadéro,
21:34à 12h, pour militer
21:36pour la libération des otages
21:38israéliens qui sont encore détenus
21:40par le Hamas.
21:42Et merci d'être venue dans Destin de Femmes,
21:44sur Sud Radio. Mais c'est moi qui vous remercie.
21:46Bonne continuation. A bientôt.
21:48Merci à tous d'avoir suivi
21:50Destin de Femmes aujourd'hui. On a rendez-vous demain
21:52à 19h, vous le savez, pour cet excellent
21:54Merci à Quentin Cabanis qui réalise
21:56pour vous aujourd'hui. Vous pouvez retrouver
21:58tous nos rendez-vous sur sudradio.fr,
22:00sur notre chaîne Youtube,
22:02sans oublier les réseaux sociaux, le Deezer et tout le
22:04tintouin. Et je vous embrasse
22:06et je vous dis à demain. Bye.

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