"Je suis heureuse de vivre la vie dont j'ai toujours rêvé" - Kim Lewin

  • il y a 4 mois
Dans Destins de femmes, Judith Beller reçoit Kim Lewin, rédactrice et créatrice de contenu sur Instagram

"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

Merci au Groupe Connect Travail Temporaire !

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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-06-15##

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Transcription
00:00Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
00:04Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout
00:08en France.
00:09Le groupe Connect présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:14Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Destin de Femmes, l'émission qui valorise
00:18les femmes françaises, inspirée du livre au même titre de Valérie Pérez-Enouchi.
00:22Sur Sud Radio avec vous, en ce samedi 15 juin, Kim Lévine, rédactrice et créatrice de
00:26contenu sur Instagram qui, suite à, et ce sont ces mots que je vous cite chers auditrices
00:31et auditeurs, ses troubles alimentaires, sa dépression, ses addictions et le harcèlement
00:35dont elle a été aussi victime, est instigatrice du début de sa vie.
00:38Selon ces mots à nouveau, aujourd'hui, Kim, vous n'êtes pas loin de 85 000 followers
00:42et ce n'est que le début.
00:43Vos vidéos fraîches qui cassent les tabous de la santé mentale et de nos rapports à
00:46nos corps nous racontent votre guérison et montrent le chemin à celles qui en ont
00:50besoin.
00:51C'est ce qui s'appelle forger son destin.
00:52Kim Lévine, bienvenue sur Sud Radio.
00:53Sud Radio, Destin de Femme, Judith Belair.
00:57Et bien Kim Lévine, les quatre questions auxquelles doivent répondre les invités
01:01de Destin de Femme.
01:02Alors, quel dessin de femme, de quelle femme vous inspire le plus ?
01:06Alors moi je dirais qu'il y en a deux.
01:08Tout ce qui est partie immeuble au corps etc, acceptation de soi, je dirais Ashley Graham
01:12qui est une des mannequins plus size, elle est plus connue aujourd'hui et qui, je trouve,
01:16prône le corps d'une femme et je trouve ça magnifique.
01:19Donc c'est un destin immense.
01:20Qu'est-ce qui vous touche chez elle ? C'est qu'elle s'assume complètement et qu'elle
01:23en a fait une qualité, c'est ça ?
01:24C'est ça.
01:25Moi j'aime pas totalement le mot assumer parce que je trouve que c'est pas un fardeau
01:27notre corps et qu'on doit justement juste l'aimer.
01:29Et en fait, justement, elle prône l'acceptation de soi, elle prône le corps sous tous ses
01:36axes, sous toutes ses formes et je trouve ça magnifique et je trouve que ça donne
01:39beaucoup d'espoir pour les générations à venir.
01:40Et le deuxième, c'est Selena Gomez parce qu'elle est passée par des moments très
01:45compliqués, notamment au terme de sa santé mentale.
01:47Elle a été hospitalisée en hôpital psychiatrique de nombreuses fois et aujourd'hui, au-delà
01:51de la musique qu'elle a faite pendant des années et de la télé, elle a créé sa
01:54marque de maquillage dans lesquels il y a un pourcentage qui est reversé à une association
01:59pour justement la santé mentale et pour venir en aide en personne qui n'ont pas les moyens
02:03de se...
02:04Et ça vous a touchée parce qu'elle vous a montré un peu la lumière aussi à une
02:07certaine époque, Selena Gomez ou c'est quelqu'un que vous avez découvert ensuite ?
02:10Non, moi j'ai toujours été une grande fan de Selena Gomez et c'est vrai qu'en fait
02:13à l'époque où j'étais fan d'elle et que j'allais mal, elle ne parlait pas de
02:15ses troubles mais c'était une artiste auquel je me suis énormément rattachée parce que
02:20ses paroles me parlaient énormément, c'était une sorte d'échappateur de regarder tout
02:24ce qui...
02:25Disney Channel, etc.
02:26Mais surtout aujourd'hui, l'image qu'elle renvoie je trouve est très inspirante et
02:32donne beaucoup d'espoir aux femmes qui souffrent et qui cherchent justement à aller mieux.
02:36D'accord, ce qui a été votre cas et d'ailleurs vous aussi vous faites ça finalement pour
02:40montrer un peu le chemin.
02:41C'est grâce à des femmes inspirantes comme ça que ça vous est venu ou c'est parce
02:45que vous aviez envie de le faire vous tout simplement ?
02:47En fait, c'est venu hyper naturellement parce que je me suis rendu compte qu'il n'y avait
02:51pas grand monde qui justement parlait aussi librement de santé mentale, en tout cas en
02:54France et en fait je suis un peu la personne que j'aurais voulu avoir il y a quelques années
02:57quand j'allais mal.
02:58C'est venu suite à une rupture amoureuse où j'étais dans une relation assez toxique
03:03et je ne me rendais pas compte de ce que je valais vraiment et c'est pendant le deuil
03:06de cette relation que je me suis rendu compte de ma vraie valeur et c'est là que j'ai
03:09commencé à poster justement sur les réseaux.
03:11Alors votre plus grand succès du coup ?
03:13Mon plus grand succès je dirais que c'est de m'être sortie de ma dépression et ma
03:17résilience parce que en général parce que c'est vrai que j'ai longuement souffert et
03:21aujourd'hui je suis assez fière de pouvoir être heureuse et de pouvoir vraiment vivre
03:25la vie que j'ai toujours rêvée d'avoir.
03:26Alors ça vous le dites dans une vidéo que vous avez postée il y a peu, c'est que ça
03:29fait 7 ans votre dernière hospitalisation donc c'est vraiment effectivement une grande
03:32victoire et c'est une victoire que vous devez à vous-même en fait Kim.
03:36En fait c'est ça et j'ai aussi eu un entourage fabuleux qui a été vraiment présent pour
03:40moi et qui m'a accompagnée.
03:41Je pense que c'est très important d'en parler parce qu'on s'en sort mais c'est toujours
03:45mieux quand il y a un entourage autour mais aujourd'hui je n'aurais jamais pensé être
03:50là en train de parler de mon passé, de ma santé mentale, vraiment du chemin que j'ai
03:56pu parcourir parce que pour moi c'était une fatalité.
03:58Et puis c'était un peu tabou aussi peut-être ?
03:59C'était complètement tabou, encore aujourd'hui il y a peu de gens, les gens en parlent de
04:04plus en plus donc les gens commencent à être plus à l'aise avec le sujet, il y a encore
04:07quelques personnes qui ne se rendent pas compte de l'importance de la santé mentale.
04:10Aujourd'hui on casse les tabous, on libère notre parole et je pense que c'est comme ça
04:15qu'on fait avancer les choses.
04:16Alors votre plus grande déception Kim Lévine ?
04:19Ma plus grande déception, alors c'est une question que j'ai beaucoup mûrie en tête
04:23et j'ai eu beaucoup de mal à me rendre compte un petit peu de ce qui était ma plus grande
04:29déception.
04:30Je dirais qu'au moment où j'ai commencé les réseaux sociaux j'avais été acceptée
04:33à UCLA à Los Angeles et je n'ai pas été finalement, alors ce n'est pas vraiment une
04:36déception parce que derrière j'ai pu avoir plein d'opportunités.
04:38C'est surtout une prise de décision ?
04:39Voilà exactement, c'est un peu la vie que j'aurais voulu avoir puis au final je me suis
04:45rendue compte que ce n'était pas forcément la vie de rêve que j'imaginais et aujourd'hui
04:49je vis vraiment ma vie de rêve donc c'est une déception mais un mal pour un bien on
04:52va dire.
04:53D'accord donc ce n'est pas vraiment une déception.
04:54Votre plus grande joie Kim ?
04:56Ma plus grande joie c'est d'avoir aujourd'hui la position de soeur de porte-parole autour
05:03de la santé mentale, c'est de pouvoir justement libérer la parole, je sais que c'est très
05:07global mais en fait moi je suis quelqu'un qui vit la vie vraiment au jour le jour et
05:11qui a tendance à me dire que tout arrive pour une raison donc c'est vrai que ma plus
05:15grande joie c'est aujourd'hui, c'est la vie que je mène actuellement.
05:17Et alors qu'est-ce qu'a été le déclic en fait pour vous ? Qu'est-ce qui a fait
05:20qu'à un moment donné vous avez décidé de commencer à guérir et de prendre en main
05:24votre vie finalement ?
05:25J'avais 18 ans et je n'avais pas passé mon brevet, je n'étais même pas inscrite
05:29sur les listes du bac parce que j'étais hospitalisée en fait et tous mes amis étaient
05:33en train de s'inscrire pour leurs écoles supérieures, pour leurs études et je me
05:36suis rendue compte qu'en fait pendant que mes amis construisaient leur vie, moi je détruisais
05:40la mienne donc c'est là où j'ai eu une crise de conscience et en fait avant mes
05:4318 ans j'étais sous la tutelle de mes parents, c'était les médecins qui prenaient
05:46les décisions de m'hospitaliser ou non, je sais que la grande inquiétude de mes parents
05:49à mes 18 ans c'était qu'on n'ait plus trop le contrôle sur moi et c'est à ce
05:53moment-là que j'ai été voir mes parents en leur disant qu'il fallait que je me fasse
05:55hospitalisée et que je ressentais que c'était un besoin, que ça venait de moi-même et
05:58j'ai écouté les médecins jusqu'au bout, je leur ai fait confiance et surtout je leur
06:01ai fait part de toutes mes problématiques, j'ai tout lâché et plein de choses dont
06:06je n'avais pas parlé avant et c'est à ce moment-là où vraiment j'ai commencé
06:08à guérir.
06:09Donc en fait pour guérir ce que vous dites c'est qu'il faut lâcher son barda quoi ?
06:11Exactement, il faut lâcher prise et surtout il faut faire confiance au corps médical
06:15et aux spécialistes.
06:16Et alors évidemment ces vidéos que vous avez commencées à faire sur Instagram ça
06:19vous a aidé aussi, c'est quand même très courageux, il y a du courage à partager son
06:22histoire comme ça sur les réseaux sociaux, donner à tout le monde ?
06:25Alors c'est vrai que c'est un peu comme un journal intime mais aujourd'hui les réseaux
06:30sociaux c'est les réseaux sociaux donc j'ai aussi le luxe d'avoir ma vie perso que je
06:33garde pour moi.
06:34Donc vous donnez à voir ce que vous voulez donner à voir quoi ?
06:35Mais par contre j'insiste sur le fait que les réseaux sociaux c'est pas la réalité
06:39et qu'on montre que ce qu'on a envie de montrer.
06:40Moi par exemple c'est important pour moi de parler des jours où ça va moins bien
06:44parce que je pense que c'est important de se mettre en tête qu'on peut pas aller bien
06:47tous les jours et qu'il y a toujours des moments un peu plus compliqués mais j'ai le luxe
06:50de me garder quand même mon petit jardin secret, certaines choses sur ma vie que je
06:53ne partage pas et je trouve que c'est très important et je pense que c'est la clé aussi
06:57pour trouver un juste équilibre sur les réseaux où c'est un monde un peu particulier.
07:00De pas tout donner quoi ?
07:01C'est ça, donner ce qu'on a envie de donner donc là je pense que je donne quand même
07:03une grosse partie de ma personne, je partage beaucoup de choses à mon sujet, je raconte
07:07un petit peu mon expérience, ma vie, mon vécu, comment je me sens mais je garde quand même
07:11une petite partie pour moi.
07:12Et alors les sources de support, les sources d'inspiration dans votre vie qui vous donnent
07:17envie le matin de vous lever et qui vous ont donné envie de guérir, qu'est-ce que c'est
07:20Kim Levine ?
07:22C'est particulier mais c'est la musique, moi j'ai toujours été une grande fan de musique
07:25et j'ai toujours été très très grande fan de Justin Bieber et en fait quand j'étais
07:29plus jeune je me suis rendu compte il n'y a pas longtemps qu'en fait le fait d'avoir
07:33un artiste que j'adore qui donnait un concert dans six mois, ça me donnait des perspectives
07:36en fait et ça m'a beaucoup aidé, la musique ça m'a aidé énormément et pendant mes hospitalisations
07:41c'était l'écriture, j'écrivais énormément quand je n'allais pas bien et ça m'a permis
07:44justement de libérer en fait des mots, mettre des mots sur mes mots et d'avoir un petit
07:48peu l'écrit de ce qui se passait dans ma tête finalement.
07:53Et donc cette idée de mettre en perspective et de pouvoir se projeter en fait dans le
07:57temps, ça vous donne en fait un espoir qui crée une joie chez vous, c'est ça ?
08:01Totalement, c'était vraiment une excitation que j'avais en moi, moi j'ai toujours été
08:04fan de concert donc en fait me dire que dans deux mois il y avait le prochain concert,
08:06je ne pouvais pas faire en finir maintenant parce qu'il y avait le prochain concert qui
08:09arrivait quoi, et c'était toujours comme ça.
08:11Toutes les jeunes filles qui souffrent de dépression devraient avoir un idole qui vient
08:14au concert à Paris en fait, c'est ça ?
08:15Franchement, ça aide parce que c'est une...
08:17On n'y pense pas forcément donc c'est intéressant.
08:19On se rattache à ça et moi je sais que ça m'a vachement aidée la musique, franchement
08:22ça a été une source de bonheur.
08:25Donc ça a contribué à votre guérison.
08:27Oui, complètement.
08:28Et alors c'est quoi les étapes clés, par quoi vous êtes passée avant de vous sentir
08:32vraiment bien ?
08:33Alors au début il y a eu la libération de la parole, que ce soit auprès des parents,
08:36auprès des profs, auprès de quelqu'un de confiance, je pense que ça a été la première
08:39étape.
08:40Est-ce que vous avez eu des retours négatifs où tout le monde vous a accueilli les bras
08:42ouverts, comment ça s'est passé ?
08:43J'ai eu des retours...
08:44J'ai pas eu des retours négatifs, j'ai eu beaucoup d'incompréhensions parce que finalement
08:47moi j'ai quand même grandi dans une famille très aimante.
08:49De l'extérieur tout avait l'air parfait, je partais en vacances, j'avais des beaux
08:55cadeaux pour mes anniversaires donc c'est vrai que de l'extérieur on ne peut pas se
08:58rendre compte de ce qui se passe réellement.
08:59Donc c'est vrai qu'il y avait beaucoup d'incompréhensions mais après quand on creusait un petit peu
09:03plus on se rendait compte qu'effectivement il y avait un vrai mal-être au fond de moi
09:06et que ça allait au-delà de l'apparence.
09:09Et du coup j'ai quand même eu beaucoup de personnes dans mon entourage, des anciens
09:13amis qui n'ont pas compris et qui ont retourné leur veste et tant mieux.
09:16Mais c'était pas des amis a priori ?
09:17C'est ça, exactement.
09:18J'ai pu faire le tri dans mon entourage mais sinon globalement j'ai été vraiment très
09:22bien entourée.
09:23Et alors justement le fait d'avoir écrit aussi c'était intéressant, vous l'avez
09:26dit en quelques mots, ça vous a aussi permis de coucher sur papier, donc de mettre des
09:30mots sur vos mots et le fait de les rendre concrets comme ça, ça vous a aidé aussi
09:34beaucoup.
09:35C'est ça que vous dites.
09:36En fait quand je les relisais je me disais ah oui je me souviens, j'ai ressenti ça
09:39tel jour etc.
09:40Et ça m'a aidée énormément et je suis retombée sur des écrits et c'est en lisant
09:46ce que j'ai écrit que je me suis rendue compte à quel point j'allais mal.
09:49Et du coup ça m'a beaucoup aidée parce qu'il y avait certaines choses dont je n'arrivais
09:54pas à parler et l'écrire ça me permettait aussi, même parfois quand j'avais des séances
09:57chez la psy et que j'arrivais pas à sortir certaines choses, je lui donnais mes écrits
10:00et elle les lisait et elle comprenait plus de choses à mon sujet.
10:02D'accord.
10:03Donc ça vous permet de dire des choses que vous diriez pas forcément à l'oral, l'écriture,
10:07mais mine de rien quand on regarde votre vidéo à l'oral vous êtes très à l'aise aussi
10:11et vous parlez même en vous montrant physiquement de choses qui sont des choses très intimes.
10:16Donc comment est-ce que vous arrivez à gérer justement cette limite entre le personnel
10:20et ce que vous donnez à l'écran ? Est-ce qu'il y a une limite à ce moment-là ?
10:24Totalement.
10:25Alors il y a une limite que je m'oblige à avoir parce que je pense que les gens sont
10:33quand même...
10:34Pas toujours très bien intentionnés aussi.
10:35C'est ça.
10:36Il y a des gens pas forcément bien intentionnés, pas forcément très bienveillants.
10:38Donc moi je me donne certaines limites, par exemple avant j'exposais beaucoup plus ma
10:42famille, beaucoup plus mes amis, aujourd'hui j'essaye de le faire un peu moins parce que
10:45je pense que c'est important d'avoir aussi mon entourage restreint avec lequel j'ai pas
10:49forcément envie de me montrer et puis j'essaye de me protéger un maximum, par exemple même
10:54quand je suis à un endroit j'essaye de pas poster en temps et en heure parce que je veux
10:58juste me protéger.
10:59Qu'on ne vienne pas vous voir là où vous êtes au moment où vous y êtes.
11:02Je ne sais pas qui me suis, ça se trouve il y a des personnes mal intentionnées donc
11:05je préfère être vigilante, trop vigilante peut-être, mais au moins je préfère l'être.
11:08Oui, ça vous sauve aussi.
11:09Eh bien on continue dans pas longtemps.
11:11Vous êtes bien sur Sud Radio et nous aussi, Destins de Femmes.
11:14C'est en compagnie de la créatrice de contenu qui fait du bien, Kim Levin, c'est sur Instagram,
11:18c'est arrobas kimjlevin, et puis vous partez pas trop loin, nous on reste là.
11:33Sud Radio, c'est Destins de Femmes, l'émission consacrée aux femmes qui s'incarnent avec
11:42force dans leur propre destin, aujourd'hui avec Kim Levin, créatrice de contenu sur
11:46Instagram.
11:47Des vidéos qui lèvent les tabous avec le sourire et on en a besoin, je rappelle Kim
11:51que votre Instagram c'est kimjlevin, alors justement sur votre Instagram Kim, vous brisez
11:58de nombreux tabous sur la santé mentale, les rapports au corps, etc.
12:02Comment est-ce qu'ils réagissent vos followers ? Expliquez-moi des réactions type des jeunes
12:07femmes peut-être qui vous suivent, des discussions qui ont été enclenchées ensuite, et peut-être
12:11même des progrès qu'elles ont faits dans leur vie personnelle.
12:14C'est vrai que je reçois beaucoup de messages hyper bienveillants et remplis d'amour de
12:17personnes qui me disent que justement je les aide à montrer leur corps en maillot, à prendre
12:22soin de leur santé mentale.
12:23J'ai beaucoup beaucoup de personnes qui ont réussi à passer le cap d'aller voir un psy
12:26et ça pour moi c'est une grande victoire.
12:28Bizarrement je me dis que ma souffrance n'a pas été là pour rien et je n'ai pas souffert
12:33pour rien.
12:34Donc c'est beaucoup beaucoup d'amour, vraiment je reçois tellement de messages par jour,
12:38c'est des messages qui me remercient, j'ai des mamans qui m'envoient des messages en
12:43me disant que grâce à moi elles arrivent à reprendre confiance en leur corps après
12:47la grossesse.
12:48Vous avez tous les âges qui vous suivent ?
12:51J'ai beaucoup, j'ai tous les âges qui me suivent, j'ai aussi des femmes de 40-45 ans
12:55qui me disent que grâce à moi elles ont osé se mettre en maillot.
12:57Alors franchement quand des femmes pendant 40 ans se sont privées de se mettre en maillot
13:00et que grâce à mes vidéos ou à mon contenu elles arrivent à s'assumer pleinement, ça
13:04fait du bien et ça me prouve qu'il faut que je continue.
13:07Parfois j'ai même des personnes qui viennent me voir en physique dans la vraie vie, donc
13:10quand c'est dans la vraie vie c'est encore plus magique parce que ça casse vraiment la
13:12barrière du virtuel.
13:13Elles viennent me voir en me remerciant et en me demandant de continuer et en me disant
13:18que mon contenu leur fait vraiment du bien.
13:19Finalement c'est une mission sociétale que vous vous êtes autodonnée.
13:23Complètement.
13:24Le fait d'avoir souffert vous-même, ça vous a donné envie d'aider les autres à en sortir.
13:28C'est ça, parce qu'à l'époque j'aurais voulu suivre quelqu'un qui parle de ses sujets
13:31aussi ouvertement, j'aurais voulu suivre quelqu'un qui a souffert plus jeune et qui s'en est
13:34sorti parce que moi je n'avais pas d'issue, je ne voyais pas qui aurait pu.
13:37En fait il n'y avait personne autour de moi qui a souffert comme j'ai souffert et qui
13:40s'en est sorti.
13:41Je n'avais pas d'exemple concret devant moi.
13:42Est-ce que les gens vont bien autour de vous ?
13:44Ce n'est pas forcément que les gens allaient bien, c'est simplement qu'on n'entend jamais
13:48quand il y a des femmes heureuses finalement.
13:50J'avais besoin de ressentir ça et d'avoir un exemple concret.
13:54Je suis un peu devenue l'exemple comme qu'on peut s'en sortir.
13:56Et alors quels sujets sont les plus difficiles à aborder ?
13:59Je dirais que les sujets les plus difficiles c'est les addictions.
14:01Vous en avez souffert aussi ?
14:04J'en ai souffert aussi et c'est un sujet que j'ai mis longtemps.
14:06C'était quoi votre addiction ?
14:07Au cannabis, à la scarification et il y avait aussi beaucoup d'alcool.
14:12Scarification, vous vous êtes fait mal à vous-même.
14:15Pendant très très longtemps et ça j'ai mis longtemps avant de m'en sortir.
14:18C'était l'addiction qui a été présente le plus longtemps.
14:21Et en fait, c'est un sujet qui est très très délicat, qu'il faut vraiment traiter
14:26de manière très délicate aussi parce que ça peut brusquer beaucoup de personnes.
14:30Donc quand je l'aborde, j'essaie d'utiliser vraiment les bons mots, je me fais corriger
14:33pour être sûre que tout va dans le bon sens.
14:35Et comment vous l'abordez ?
14:36Alors racontez un petit peu aux auditrices, aux auditeurs.
14:38Typiquement, je vais faire des petites vidéos où je montre mes cicatrices en disant que
14:42ça fait partie de moi et que j'aime mon corps comme ça et que ça me montre, que
14:48ça me prouve à moi-même que je m'en suis sortie.
14:50Vous n'auriez pas envie qu'on vous les enlève ?
14:51C'est ça.
14:52Alors il y a quelques années, j'ai rêvé de faire enlever mes cicatrices.
14:55Aujourd'hui, je suis hyper fière de les avoir et je n'ai plus du tout aucune honte.
14:58Des fois, il y a des personnes un peu curieuses qui vont me poser la question dans la vraie
15:02vie, qui ne me suivent pas forcément sur les réseaux, mais que je vais rencontrer
15:05en soi ou quoi, qui vont me poser la question sur les cicatrices.
15:07Je vais avoir aucune gêne à en parler parce que ça fait partie de moi et que c'est mon
15:11passé et qu'aujourd'hui, je suis fière de m'en être sortie et que je suis quelqu'un
15:14qui aujourd'hui est tellement heureuse et tellement solaire que je pense que ça choque
15:19les gens quand ils me voient, en fait, quand ils se disent « waouh, elle a souffert », on
15:22ne dirait pas.
15:23Mais c'est ça qui est beau, c'est ce que vous racontez, comme quoi on peut vraiment
15:27se créer son propre chemin.
15:28C'est un peu pour ça qu'en fait, vous vous façonnez votre destin à la force de
15:30la main.
15:31Complètement, complètement.
15:32Ça, c'est un vrai destin de femme.
15:34Alors justement, concrètement, si vous aviez une jeune femme qui vous disait « je suis
15:39complètement déprimée, je ne m'en sors pas », qu'est-ce que vous lui diriez de faire ?
15:42Je lui dirais déjà d'en parler à quelqu'un de son entourage, de proche, que ce soit une
15:44amie, un membre de la famille, quelqu'un à qui elle a vraiment confiance.
15:50Et je lui dirais surtout de se faire suivre par un psychiatre, un psychologue.
15:54Il ne faut pas hésiter à se faire aider.
15:55Ce n'est pas une honte, en fait, de se faire suivre.
15:57Moi, je sais qu'à l'époque, j'avais vraiment honte d'être suivie.
16:00Pourquoi ?
16:01Parce qu'à l'époque, on n'en parlait pas et que c'était la honte.
16:03Je me souviens, quand j'avais rendez-vous chez le psychiatre et que les seuls créneaux
16:06que le psychiatre avait, c'était pendant les cours, ma mère devait trouver des excuses
16:09en me faisant croire que j'allais ailleurs, que j'ai le psy, parce que c'était un tabou
16:13et que c'était la honte.
16:14Et que pour certaines personnes, voir un psy, c'est être fou.
16:16Alors que la majorité de la population en aurait besoin, on peut tous le dire, il n'y
16:22a aucune honte à ça.
16:23Je suis persuadée que si tout le monde voyait un psy, il y aurait moins de problèmes en
16:26général.
16:27Et alors justement, quand on en revient aux réseaux sociaux, il y a une pression des
16:33réseaux sociaux.
16:34Vous, vous êtes une ancienne victime de harcèlement en plus.
16:37Est-ce que ça a été un sujet ?
16:38Est-ce que vous avez reçu des messages compliqués ?
16:40Comment vous gérez quand ça se passe ça ?
16:42Alors, c'est vrai que parfois, je vais recevoir des vagues de haine parce que tout simplement
16:45avec l'algorithme Instagram, parfois j'ai une vidéo qui va être propulsée et vue
16:48par beaucoup plus de personnes qui me suivent.
16:49Parfois, j'avoue qu'il y a des commentaires qui me font mal, mais maintenant, il y a une
16:54restriction sur Instagram où il y a certains mots que je peux empêcher.
16:57Donc ça m'aide parce que forcément, je ne vois plus les mauvais commentaires.
16:59Après, c'est malheureusement le revers de la médaille et c'est un peu le jeu quand
17:03on est sur les réseaux et ça ne devrait pas être normal.
17:05Mais pourquoi ça vous fait encore mal les commentaires ?
17:07Parce qu'il y a certains commentaires qui me déplaisent un petit peu et qui, je pense,
17:10me rappellent des mauvais souvenirs.
17:11Après, aujourd'hui, je pense vraiment que j'ai atteint quand même une certaine force
17:14mentale pour aujourd'hui aussi avoir la sagesse de me dire que c'est des personnes qui ne
17:19sont pas forcément très bien dans leur tête.
17:21Mais vous savez que quand on parle bien de vous ou en bien ou en mal, ce n'est pas grave,
17:24on parle de vous comme dirait l'autre.
17:25C'est ça, c'est ce que je me dis en fait.
17:26C'est ce que je me dis.
17:27Je me dis que quoi qu'il arrive, à partir du moment où on a un minimum d'influence,
17:30les gens vont parler de nous.
17:31Peu importe si c'est en bien ou en mal, l'important, c'est qu'ils parlent de moi.
17:34Puis il y a un autre sujet à aborder quand même, c'est que vous êtes une jeune femme,
17:37vous êtes dans Destin de Femmes.
17:39Donc l'égalité homme-femme, évidemment, c'est un sujet d'autant plus dans votre génération.
17:43Comment est-ce que vous vous positionnez par rapport à l'avancée du droit des femmes
17:47en ce moment et à cette libération de la parole, justement ?
17:49Je trouve que c'est génial et je trouve que plus on libère la parole, plus ça fait avancer
17:52les choses.
17:53Je trouve qu'il y a une sororité énorme sur les réseaux entre femmes et ça, je trouve
17:57ça génial.
17:58Il faut vraiment que ça continue.
17:59Et moi, j'ai souvent des jeunes filles qui m'envoient des messages, j'aimerais vraiment
18:04créer mon compte Instagram pour parler de ça et moi, je les encourage, je leur dis
18:07franchement, il faut toujours commencer quelque part.
18:09Moi, quand j'ai commencé, j'avais zéro abonné, aujourd'hui, j'en suis là.
18:12Vous avez commencé quand exactement ?
18:13J'ai commencé il y a quatre ans, fin Covid.
18:16Donc en quatre ans, 85 000 abonnés, pratiquement, c'est bien.
18:19Oui, c'est pas mal, franchement, c'est pas mal.
18:21Donc c'est important pour moi d'encourager.
18:22Et c'est vous toute seule, surtout ?
18:23C'est ça, toute seule.
18:24C'est venu toute seule et surtout, en fait, j'ai commencé à poster, les médias se sont
18:29intéressés à moi très vite parce que j'avais une histoire un peu hors du commun et c'était
18:33un petit peu une boule de neige, ça a monté très vite.
18:36Donc moi, j'encourage toutes les personnes qui veulent se lancer sur les réseaux pour
18:39parler de sujets qui nous concernent tous à le faire parce que je pense que plus on
18:44a de voix, mieux c'est.
18:46Et alors, qu'est-ce que c'est, vos projets futurs en tant que créatrice de contenu ?
18:49Est-ce qu'il y a d'autres trucs qui arrivent, pas que créatrice de contenu, j'imagine ?
18:52Alors, j'ai des projets qui sont encore très secrets, mais j'ai plein de projets cools.
18:55Vous pouvez avoir un petit avant-goût ou pas du tout ?
18:57Non, il y a trop de monde qui nous écoute.
18:59Là, pour le moment, bientôt, bientôt.
19:01Mais vous allez sortir du contexte Instagrameuse ?
19:03Je vais un petit peu sortir du contexte Instagrameuse.
19:05Je vais faire des choses très cools.
19:08J'ai hâte que ce soit encore plus concret que ça l'est actuellement, mais ça arrive.
19:13Bon.
19:14Et alors, est-ce que vous avez un souhait ?
19:17Moi, mon souhait, c'est vraiment que le gouvernement français se rende compte de l'importance
19:21de la santé mentale et à quel point les jeunes souffrent aujourd'hui.
19:24Et que ce n'est pas parce qu'un jeune n'a pas vécu une enfance catastrophique
19:28ou une enfance désastreuse où ce n'est pas fait battre par ses parents qu'il ne peut pas souffrir.
19:32La santé mentale, ce n'est pas parce que c'est invisible qu'elle n'est pas réelle.
19:36Donc, moi, j'aimerais vraiment qu'il y ait des réelles avancées à ce sujet.
19:39Alors, vous le savez, Kim, l'Assemblée nationale, elle a été dissoute.
19:43Donc, on ne sait pas très bien ce qu'on va avoir comme gouvernement dans pas très longtemps.
19:47Est-ce que vous pensez que c'est un sujet qui doit être porté de toute façon par quel que soit le gouvernement ?
19:51Peu importe, le gouvernement, c'est un sujet qui doit être abordé.
19:54Parce qu'aujourd'hui, les jeunes...
19:55Parce que ce n'est pas assez pris en charge, vous trouvez ?
19:56Ce n'est pas assez pris en charge.
19:57Aujourd'hui, les gens qui n'ont pas les moyens ne peuvent pas aller chez le psy.
20:00Et ça, c'est un problème.
20:02Il y a des centres ?
20:03Il y a des centres, mais les attentes sont interminables.
20:05D'accord.
20:06Donc, il faudrait déployer, en fait, la proposition pour que tout le monde puisse y avoir accès.
20:10C'est ça que vous dites ?
20:11Totalement.
20:12D'accord.
20:13Et il faudrait que ça soit remboursé aussi, par exemple, les psychologues ?
20:15Je pense qu'il y a une partie qui soit bien mieux prise en charge qu'actuellement.
20:18Parce que je sais qu'aujourd'hui, la grosse problématique des gens qui me suivent, c'est ça.
20:22C'est le fait de ne pas avoir le luxe de se payer un psy.
20:26Donc moi, j'essaie d'encourager les gens à aller se faire suivre.
20:29Mais c'est vrai que quand il y a un manque de moyens, il y a un manque de soins, forcément.
20:32Est-ce que vous vous rendez compte que vous êtes un porte-parole aujourd'hui ?
20:34Et que vous avez une responsabilité, Kim Lewin ?
20:37J'ai un petit peu le syndrome de l'imposteur, j'avoue.
20:39Mais j'essaie quand même de me le rendre en tête.
20:42Comme toutes les filles, le syndrome de l'imposteur, ça ne marche pas quand on veut avancer.
20:45Je sais, mais j'avance quand même.
20:47Le syndrome de l'imposteur, il se soigne aussi.
20:50Mais vous avez une responsabilité, par exemple, pour toutes les jeunes filles qui vous regardent et qui vous suivent ?
20:55Oui, ça je le sais.
20:57Et c'est un plaisir pour moi de pouvoir avoir ce rôle.
21:01Parce que je pense que ça aurait aidé beaucoup de personnes que j'ai rencontrées
21:05lors de mes nombreuses hospitalisations quand j'étais plus jeune.
21:07Donc c'est une revanche que je prends sur la vie.
21:10Je le prends très positivement et ça me fait du bien.
21:12Et c'est une thérapie pour moi aussi.
21:14Et sur les gens que vous avez laissés dans le parcours,
21:16est-ce que finalement vous vous dites aussi que ce n'est pas plus mal comme ça ?
21:19Franchement, je me dis que la vie, c'est un train.
21:23Et qu'il y ait des gens qui descendent ou qui montent.
21:25Le plus important, c'est qu'ils avancent.
21:27C'est bien ça.
21:29C'est quelqu'un très proche qui m'a fait part de cette petite citation.
21:34Et à chaque fois, j'y pense et je me dis que c'est tellement vrai.
21:36Oui, c'est très juste.
21:38Qu'est-ce que sera votre mot de la fin, Kim Lewin ?
21:40Mon mot de la fin, c'est de ne pas hésiter à parler de ce qui ne va pas.
21:44Mettre des mots sur ces mots, ça fait du bien.
21:46Et ne pas être dans le jugement pour les personnes qui entourent des personnes souffrantes.
21:50Le plus important, c'est d'être patient.
21:53Et savoir faire preuve d'empathie, surtout.
21:57Merci beaucoup, Kim Lewin, pour votre venue dans Destin de Femme.
22:00Je rappelle à tout le monde que si vous voulez suivre Kim,
22:03c'est un superbe Instagram.
22:05C'est très intéressant, même quand on n'a pas de problème.
22:07C'est sur arrobaz kimjlewin.
22:12Vous restez avec nous, parce que demain, c'est excellent.
22:17On se retrouve aussi samedi prochain, 13h30, pour un Destin de Femme à nouveau.
22:22Et vous pouvez nous retrouver aussi sur sudradio.fr, YouTube, etc.
22:26Je vous embrasse les copines, je vous embrasse les copains. Bye.
22:37Les 35 agences du groupe Connect, pour des opportunités de carrière partout en France.

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