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00:00Fabrizio, 63% des français pensent que la justice protège plus les coupables que les victimes.
00:06Plus les coupables que les victimes. 63% des français pensent ça.
00:09Est-ce que c'est votre avis ?
00:10Chez vous, bien entendu, je vous pose la question.
00:12Vous avez vos petites pancartes, oui, non.
00:14Êtes-vous d'accord ?
00:15Bien entendu, Laurence, également.
00:17Oui, pensez-vous, moi, chérie, oui.
00:19Évidemment, mais il n'y a qu'à regarder notre émission tous les jours.
00:22Regardez le cas des squatteurs.
00:24Si un squatté vient essayer de récupérer son bien,
00:27il sera plus pénalisé qu'un squatteur.
00:30C'est ça pour tout.
00:32Évidemment.
00:34Je suis même étonnée du chiffre de 63%,
00:36parce qu'il y a 80% des français qui trouvent la justice laxiste.
00:39C'est encore pire.
00:40C'est évident, il y a un énorme problème.
00:42Il faudrait les responsabiliser.
00:44Je voudrais voir ceux qui libèrent, par exemple,
00:46on en a parlé hier, les quatre au QTF qui avaient fait de la prison,
00:49qui sont des gens dangereux,
00:51qui ont été libérés pour un problème,
00:53parce qu'il y en a un où on ne lui a donné qu'un repas par jour.
00:55Mais qui fait ça ?
00:56Je voudrais les voir.
00:57Je voudrais le courage de venir ici nous expliquer pourquoi
01:00ils ont libéré quelqu'un de dangereux,
01:02mis les français en danger,
01:04pour une virgule ou pour quelque chose comme ça.
01:06On ne les voit jamais.
01:07La justice est rendue au nom du peuple français.
01:09On ne les voit jamais.
01:10Ils ne nous expliquent jamais.
01:11Il faudrait au moins qu'il y ait un rôle pédagogique.
01:13Peut-être qu'il nous ferait changer d'avis, nous faire comprendre.
01:15Mais là, on a l'impression qu'on fait tout pour les coupables,
01:18qu'on relâche des gens dangereux tout le temps,
01:20et on ne les voit jamais.
01:21On n'a pas de visage.
01:24Je suis d'accord avec toi, Daniel.
01:26C'est toujours ici qu'on dit qu'il y a un problème d'insécurité
01:29ou est-ce que vous avez le sentiment d'un problème d'insécurité.
01:31Et c'est pareil pour la justice.
01:33Est-ce que vous trouvez que la justice est juste
01:35ou est-ce que vous trouvez que la justice est un peu injuste ou laxiste ?
01:38Et moi, j'ai ce sentiment-là, donc je ne sais pas si c'est réel,
01:41mais j'ai ce sentiment-là, même dans cette émission,
01:44que la justice n'est jamais rendue,
01:46ou qu'en tout cas, elle est rendue par des gens qui, idéologiquement,
01:49ne sont pas du côté de la police,
01:51et ne sont pas du côté de l'ordre,
01:52et ne sont pas du côté des victimes.
01:54Alors, c'est une petite musique.
01:55Je ne sais pas.
01:56On dit souvent que le syndicat de la magistrature est extrême gauche.
01:59Il déteste la police, il déteste l'ordre.
02:01Il rend des décisions quand même très du côté des victimes.
02:04Donc, moi, je trouve que oui, effectivement, tu as raison.
02:06C'est un 30% de juge.
02:08Et il y a un truc que je trouve injuste aussi,
02:09c'est qu'il y a une erreur de policier,
02:12on poursuit le policier.
02:13Il y a une erreur des médecins, on poursuit les médecins.
02:15Et maître Division, on sait quelque chose.
02:17Il y a une erreur de la justice,
02:19il y a une erreur de la justice.
02:20En fait, on ne sait pas.
02:21Il y a une sorte, je trouve, d'impunité à la justice.
02:24C'est le seul corps aujourd'hui qui n'est pas responsable.
02:27Soyez honnêtes.
02:28Et Sarkozy avait essayé, effectivement,
02:30et ça avait suscité une levée de bouclier terrible.
02:33Et bien, quand par exemple,
02:34Philippine se fait violer ou assassiner,
02:37bref, qu'elle disparaît dans des conditions absolument immondes
02:39et que cette juge décide de, malgré tout,
02:42laisser sortir cette OQTF,
02:45pour moi, elle a une responsabilité.
02:47En fait, elle a du sang sur les mains de cette décision.
02:50Et je ne comprends pas que personne n'a de compte à rendre.
02:53Enfin, la justice n'a pas de compte à rendre.
02:55– Et les fameux vices de procédure,
02:57où vraiment pour une virgule à un endroit d'un papier,
03:00on libère quelqu'un d'extrêmement dangereux.
03:02C'est le côté faux cul aussi.
03:04Ah ben si, Fabrice.
03:06Les vices de procédure, c'est un truc qui est utilisé par les avocats.
03:09– C'est un tout petit peu plus nuancé que ça.
03:11– Je te dis Fabrice, c'est un peu plus nuancé que ça.
03:13– C'est un peu plus nuancé que ça.
03:14En fait, la procédure, elle est au service du droit.
03:17C'est comme ça.
03:18Et après, effectivement, c'est aussi aux gens dont c'est le métier
03:21de faire de la procédure et de respecter la procédure.
03:23– Oui, c'est ça, c'est vrai.
03:24– Oui.
03:25– Non mais moi, je pense que ce chiffre, déjà, est vrai.
03:28C'est-à-dire que les gens ont réellement perdu foi en la justice.
03:31Et il est dangereux parce qu'il va pousser les gens
03:33à vouloir faire justice eux-mêmes.
03:35Ce chiffre, moi, il veut dire que les Français
03:37n'ont plus confiance en la justice.
03:39C'est valable pour les OQTF.
03:40C'est valable pour les viols.
03:41C'est valable pour les agressions.
03:42C'est valable pour des affaires beaucoup moins graves aussi.
03:44Moi, j'ai eu deux affaires judiciaires.
03:45Des affaires de menaces de mort, notamment avec ma femme enceinte.
03:48Le mec a été condamné à payer.
03:50Il n'a jamais payé.
03:51Un autre truc, j'en avais parlé ici,
03:53où on me devait de l'argent depuis cinq ans.
03:55Le mec a été condamné à payer.
03:57Il n'a jamais payé.
03:58Donc, en fait, on protège ceux qui font n'importe quoi.
04:01Et les braves gens sont sanctionnés.
04:02Et je trouve que ce chiffre est dangereux
04:04parce que les gens vont finir par se rebeller.
04:06Et on le voit, il y a de plus en plus de gens qui font justice eux-mêmes
04:08parce qu'ils n'ont plus foi en la justice.
04:10Je vais vous donner un exemple très clair.
04:12Cette semaine, je suis convoqué à la police judiciaire pour mon cambriolage.
04:15Je crois que vous allez en parler.
04:17Moi, je leur dis, voilà, mon appartement a été déglingué, on en parlera.
04:21Est-ce qu'il faut que je fasse quelque chose ?
04:23Est-ce qu'il faut que je m'équipe ?
04:24Est-ce qu'il faut que je prenne une arme ?
04:27Peut-être même non létale.
04:29Ils m'ont dit, la police, ne faites rien
04:32parce que si vous avez quelque chose,
04:34vous risquez beaucoup plus d'aller au trou
04:37que ceux qui sont venus vous déglinguer votre appartement.
04:39C'est incroyable.
04:40La police qui me dit ça ?
04:42Oui, c'est vrai.
04:43Donc après, il y aura des Thomas et des Gilles qui vont nous expliquer que...
04:46Il y a des Gilles déjà qui veulent...
04:48Non mais Gilles Bernays, c'est bon.
04:50Ok.
04:51C'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
04:53Il est en train de dire que tu dis des bêtises.
04:55Enfin, que c'est normal qu'il dise ça.
04:57Bien sûr.
04:58Il ne va pas se faire justice lui-même avec une arme qu'il ne va pas maîtriser.
05:01Il va aller en prison pour ça.
05:02On ne peut pas se faire justice soi-même.
05:04Celui qui est venu chez moi et qui a déglingué, il n'aura rien.
05:06C'est ça.
05:07Ce n'est pas ça qu'il est en train de dire.
05:09Ce n'est pas vrai.
05:10Ne faites pas la justice vous-mêmes.
05:12Ça n'a rien à voir avec ce que dit Sacha.
05:14Sacha Lepage n'aime pas du tout ce qu'il a dit.
05:15Si, il dit que la police...
05:16Pas du tout.
05:17Il a dit qu'il risquait beaucoup plus que le cambrioleur.
05:19Evidemment.
05:20Mais Gilles...
05:21C'est là où il y a un problème.
05:22Il y a un problème de justice.
05:23Ce n'est pas de se faire justice soi-même.
05:25C'est en train de pointer qu'il y a un problème dans l'échelle de valeur.
05:27Mais Gilles, j'aimerais bien comprendre pourquoi...
05:29Parce que ce que dit Sacha est vrai.
05:31Pourquoi Sacha irait plus en prison ?
05:32Quelle idéologie il y a derrière ça ?
05:34Pourquoi Sacha...
05:35C'est sûr qu'il irait directement en prison.
05:36Et les autres...
05:37Non, on prend notre temps.
05:38On les laisse dehors.
05:39Pendant ce temps-là, en plus, les victimes, on ne dit pas assez.
05:40Ils payent des frais d'avocat.
05:41Ça coûte une blinde.
05:42Ça prend du temps.
05:43Ça met en dépression.
05:44Quelle idéologie il y a derrière ça ?
05:45Moi, je veux juste défendre ma famille à la base.
05:47Je veux protéger mon logement.
05:49Et finalement, je risque plus que...
05:50Et ton chien.
05:51Et mon chien.
05:52Pas qu'eux d'ailleurs.
05:53Ceux qui viennent dans mon logement,
05:54qui déglinguent mon logement
05:55et qui me font vivre un enfer,
05:58eux, ils sont dans la nature, tranquillement.
06:00Tout va bien.
06:01Et ils risquent moins que moi
06:03qui essaye de protéger tant bien que mal mon logement.
06:05Moi, je trouve qu'il n'y a pas qu'un dysfonctionnement de la justice.
06:07J'ai l'impression qu'il y a une idéologie.
06:08Comme si la justice disait
06:09« Ah, les pauvres délinquants. »
06:10Mais non, mais attendez.
06:11Il faut pas que ce soit pas avec eux.
06:12Les braves gens qui bossent,
06:13qui payent des impôts,
06:14qui n'ont rien demandé,
06:15qui s'occupent de leur famille.
06:16Mais on s'en fout.
06:17Vas-y, on va les laisser payer, galérer, etc.
06:18Il y a une idéologie derrière ça.
06:19C'est la culture de l'excuse.
06:211981, d'Inter.
06:22La culture de l'excuse.
06:23À partir de là, ça a été foutu.
06:24Et on a encore des juges d'aujourd'hui
06:26qui sont comme ça.
06:27Il y a 30% des juges
06:28qui font partie du syndicat de l'administrature.
06:30On est foutus.
06:31L'idéologie, on est foutus pour très longtemps.
06:33Et quand les ministres de l'Intérieur successifs
06:36font les gros bras et disent
06:37« Mais ça ne sera pas suivi par la justice. »
06:40Ils sont gangrénés par une idéologie
06:42que véhiculent nos deux amis qui vont parler maintenant.
06:45– D'abord Fabrice Divisio, s'il vous plaît.
06:47– Moi, je ne sais pas.
06:49Je ne sais pas.
06:50C'est-à-dire que ce sentiment,
06:52on ne peut pas commenter un sentiment en fait.
06:54Est-ce que moi j'ai ce sentiment-là ?
06:56La réponse est plutôt oui.
06:58Mais paradoxalement, quand je regarde effectivement
07:01de manière un peu avec le recul
07:02et les chiffres qui nous sont donnés,
07:04on a l'impression que mon sentiment est erroné.
07:07Donc c'est ça, ce grand décalage.
07:10Par exemple, parler de Bad Inter,
07:12vous savez qu'en 1983, j'ai cette interview en tête
07:15dans laquelle déjà, il fustigeait un sondage
07:18sur le laxisme de la justice.
07:20Il expliquait qu'on condamnait plus en 1983 qu'en 1978.
07:24– Il y avait peut-être plus de délinquants ?
07:26– Peut-être.
07:27Mais ce que j'observe, c'est que la France est partie des pays…
07:29Il y a un très bon article paru
07:31à l'actu juridique du contrôleur général des prisons
07:33qui donne des chiffres.
07:34La France fait partie de la petite poignée de pays
07:37qui continuent d'incarcérer de plus en plus.
07:39On a moins 12% en Italie,
07:42on a moins 24% en Espagne
07:45et on a construit de plus en plus de places de prison.
07:47Ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui,
07:49on n'a plus le droit de construire de places de prison.
07:51Le comité des ministres européen nous a interdits,
07:54pour faire simple, de construire effectivement des prisons.
07:57Alors on peut s'en affranchir, mais c'est très compliqué.
08:00Et il y a quand même un élément que je voulais relever,
08:03c'est qu'il faut bien que vous compreniez
08:05que le quantum moyen des peines,
08:07c'est-à-dire la longueur des peines,
08:09a augmenté de 11% depuis 2019.
08:12Normalement, depuis quelques années maintenant,
08:15on n'a plus le droit,
08:16enfin il y a un aménagement automatique
08:18des peines de moins de 6 mois.
08:20Et bien les magistrats s'arrangent
08:21pour condamner à 7 mois ou à 8 mois
08:23pour pouvoir incarcérer.
08:25Et c'est quand même intéressant parce que,
08:27si vous voulez, ça dit quoi ?
08:30Ça dit que la part d'incarcération dans les jugements pénaux
08:33est passée de 12% en 2012 à 18%.
08:37Dernier point quand même,
08:39parce que j'ai trop l'air...
08:41Par contre, il y a un truc en bout de la chaîne,
08:44c'est qu'on a l'union des syndicats de magistrats,
08:46donc il y a un autre syndicat,
08:48qui dit qu'en gros on est entre 25% et 30% de peines
08:50qui ne sont pas exécutées.
08:52– Je veux bien vos chiffres Fabrice,
08:55mais pardonnez-moi de vous le dire,
08:57vous dites une énorme bêtise.
08:59Pourquoi ?
09:00Cette même police qui me parle cette semaine
09:03me dit, nous on veut bien faire le travail,
09:05parfois on reste 6 mois, 8 mois, 10 mois sur des enquêtes,
09:08on trouve les délinquants, on les arrête,
09:11et ils sortent 48 heures après.
09:13Parce qu'il n'y a pas de réponse pénale dans ce pays.
09:15Parce qu'on essaye de correctionnaliser les peines,
09:19c'est les Français d'alors qui le disent,
09:22ils sont au bout du rouleau,
09:24ils essayent de faire leur travail tant bien que mal,
09:26et ils voient que derrière la justice ne suit pas,
09:28que la réponse pénale est absente,
09:30et qu'on essaye de correctionnaliser les peines,
09:32et que des gens qui risquent 15, 20 ans de prison
09:34finalement en font 7, etc.
09:36– Non, c'est ça, ce n'est pas tout à fait vrai.
09:38– Les Français ont peur, les délinquants n'ont plus peur.
09:40Les délinquants n'ont plus peur,
09:42parce que qu'est-ce qu'ils risquent ?
09:44Une fois sur deux, ils ont un rappel à la loi,
09:46ils ont du sursis, ils ont un bracelet électronique,
09:48un bracelet électronique c'est quoi ?
09:49Vous êtes chez vous, vous regardez Netflix,
09:50tranquille vous jouez à la Playstation,
09:52ça fait absolument plus peur à personne.
09:54Et pourquoi il y a autant de récits livres ?
09:56Parce que vous savez très bien que même si une fois
09:58vous avez une peine, vous reprenez une peine,
09:59c'est pareil, vous êtes chez vous avec un bracelet,
10:01j'ai un copain avec un bracelet,
10:03il sort de 10h du matin à 17h,
10:05le reste après il rentre chez sa femme et ses enfants tranquilles.
10:07– Il y a un élément qui donne Jean-Michel qui est vrai,
10:09c'est important ce que dit Jean-Michel sur un point,
10:12moi je l'ai constaté dans ma modeste carrière,
10:14et les confrères partagent cet avis,
10:16c'est qu'au fond il y a un système un peu pervers aujourd'hui,
10:18qui fait que l'honnête citoyen,
10:20je ne peux pas dire ça comme ça,
10:22mais disons le type qui faute une fois,
10:26a très peur de la justice pénale.
10:29Et finalement les délinquants d'habitude,
10:32eux n'ont pas peur.
10:34C'est ce système assez curieux qui fait que finalement…
10:36– Qui donne l'impression qu'une personne qui a tout bien fait
10:38va être plus punie.
10:40– C'est un peu l'idée, j'ai une anecdote comme ça
10:42d'un dossier où je suis substitue de mes associés,
10:45et je suis arrivé, en fait j'étais le seul à ne pas le connaître prévenu,
10:48le président le connaissait, le procureur le connaissait,
10:51il était quasiment entre eux.
10:53Il aurait été à sa 4ème ou 5ème comparution,
10:56et je discutais avec le parquet qui me disait
10:58le problème c'est qu'on est démuni.
11:00Il dit au bout d'un moment, ok, qu'est-ce qu'on fait finalement ?
11:03On ne peut pas l'incarcérer à vie, qu'est-ce qu'il fait ?
11:05Il dit, le problème c'est qu'on n'a plus de conseillers d'insertion
11:08et de probation, il faut savoir qu'en prison,
11:10un conseiller d'insertion et de probation,
11:12normalement la moyenne c'est 1 pour 50.
11:14Un conseiller pour 50 détenus.
11:16En France, on est plutôt à 1 pour 110 pour 120.
11:18Donc déjà on a un vrai problème de suivi.
11:20Or c'est ça qui va prévenir la récidive en fait.
11:23Et donc c'est ça qui est compliqué.
11:25– Vous êtes prêts à vous énerver ?
11:27Thomas Guénolé.
11:30– Alors, je vais juste prendre la défense de la justice
11:34en tant que profession, c'est-à-dire les magistrats.
11:36Non, ils ne sont pas laxistes.
11:38Ils ne sont pas laxistes du tout.
11:40On a une justice condamne.
11:42On a un demi-million de condamnations par an à peu près.
11:44Ce n'est pas rien.
11:46Et un quart des condamnés, c'est de la prison.
11:48Donc on ne se raconte pas des histoires.
11:50La justice elle est sévère, ce n'est pas là qu'il y a le problème.
11:52– Combien en a-t-il de délinquance ?
11:54– Attends, je ne te dis pas que ton vécu, attends, entends-moi bien.
11:56– Non, mais il n'y a pas que mon vécu.
11:58Ça, j'aurais pu te le dire il y a une semaine, avant mon cambriolage.
12:00– Je ne te dis pas que ce qui t'arrive n'existe pas.
12:02Entends-moi bien, d'accord ?
12:04– Je ne suis pas le seul.
12:06– Des raquettes, des vols, des viols, des agressions, il y en a tous les jours.
12:08– Je te dis que la justice ne l'est pas laxiste.
12:10Ce n'est pas un problème de laxisme, c'est un problème d'embouteillage.
12:12C'est un problème d'embouteillage.
12:14Pour être sûr, je vais vérifier avant de venir.
12:16Non, non, c'est d'abord un problème, pas seulement,
12:18mais c'est d'abord un problème d'embouteillage.
12:20On a 11 juges pour 100 000 habitants en France.
12:22– C'est ça.
12:24– La moyenne européenne, c'est le double.
12:26– Par rapport à l'Allemagne.
12:28– C'est le double.
12:30– C'est encore les moyens le problème.
12:32– Mais oui, comment tu as les moyens ?
12:34– Chut, laissez-le parler.
12:36– C'est encore pire pour les procureurs.
12:38Les procureurs, on en a 3 pour 100 000 habitants.
12:40La moyenne européenne, c'est 12, c'est le quadruple.
12:42Et pendant ce temps-là, il y a un truc qu'on oublie tout le temps,
12:44c'est les greffiers, parce que pour que la machine administrative,
12:46judiciaire fonctionne, il faut des greffiers.
12:48Il y a certains tribunaux où ils sont en sous-effectif de 20%,
12:50c'est les chiffres officiels, mais à mon avis,
12:52en fait, je ne sais pas si vous serez d'accord,
12:54il y a des cas où c'est encore pire.
12:56Et donc, en fait, pourquoi les policiers sont furieux ?
12:58Et je les comprends, c'est ce que tu disais tout à l'heure.
13:00Ils font tout le boulot, il n'y a plus qu'à mettre les mecs en tôle,
13:02et derrière, l'affaire n'est pas traitée.
13:04– Ils sortent en huileur.
13:06– Pourquoi ? Parce qu'ils fonctionnent comme une gare de triage,
13:08les magistrats, en se disant, non mais ça,
13:10ce n'est pas assez important par rapport à toute la pile que j'ai,
13:12donc je vais la relâcher parce que j'ai tous les autres à traiter
13:14et que mes journées ne font que 24 heures.
13:16Et donc, la réponse à votre truc, à mon avis,
13:18c'est d'abord de recruter deux fois plus de juges
13:20et quatre fois plus de procureurs.
13:22Et là, on aura avancé.
13:24Parce qu'il faut résoudre le problème quand même.
13:26– Vous avez raison et vous avez tort.
13:28Vous avez forcément raison sur les chiffres,
13:30mais vous avez tort parce que vous niez la part idéologique quand même.
13:32Elle existe, je ne dis pas majoritaire,
13:34je dis qu'elle existe en fait.
13:36Et que cette part idéologique, elle pèse quand même.
13:38Et qu'aujourd'hui, moi j'en suis à un point,
13:40par exemple, je me dis souvent,
13:42en ce moment, il y a le procès de Marine Le Pen,
13:44la justice dira ce qu'elle a à dire,
13:46mais je me dis, si je suis l'avocat dans ce dossier,
13:48forcément qu'à un moment, je me dis,
13:50les types qui sont en face, je me pose la question de savoir
13:52s'ils sont syndiqués au syndicat de la magistrature quand même.
13:54Et je me demande si à un moment donné,
13:56ce n'est pas un motif de récusation des magistrats.
13:58Puisque finalement, vous savez, regardez ce qui s'est passé,
14:00vous savez très bien aujourd'hui qu'en fait,
14:02soyons honnêtes, et on est entre nous, soyons honnêtes,
14:04si vous êtes d'un certain bord politique,
14:06c'est quand même plus facile,
14:08que si vous êtes de l'autre.
14:10C'est comme ça, on ne va pas se mentir.
14:12Et je ne la dis pas majoritaire, cette situation,
14:14mais je dis qu'elle existe,
14:16et qu'elle procède aussi du sentiment
14:18d'insécurité des Français, et c'est comme ça.
14:20Je ne la dis pas majoritaire.
14:22– Mélenchon a été condamné en justice, c'est pour ça que je vous dis ça.
14:24– Non mais moi, je suis acteur judiciaire,
14:26je suis au quotidien dans les tribunaux,
14:28pour répondre à Géraldine Maillet,
14:30c'est un petit peu la question de à quoi j'occupais mes journées hier soir,
14:32je lui réponds en la rassurant,
14:34je m'occupe quand même de mon cabinet.
14:36– Vous êtes beaucoup ici aussi.
14:38– Effectivement, moi j'ai surtout,
14:40je n'ai pas cette délinquance du quotidien,
14:42moi j'ai des très gros dossiers qui s'étalent sur 3 ou 4 heures,
14:44et c'est ça qui est très compliqué.
14:46Nous on a des très gros dossiers,
14:48mais il faut aussi voir un autre truc qui pose un problème,
14:50c'est cette part de la détention provisoire,
14:52on a 30% des places de prison
14:54qui sont occupées par la détention provisoire,
14:56ça c'est un problème qui pose une difficulté,
14:58et ça me permet effectivement de répondre à un point,
15:00je fais une digression,
15:02mais je voulais la faire au début,
15:04je la fais à la fin,
15:06qui est effectivement, vous m'avez posé la question hier soir,
15:08pourquoi je venais,
15:10je crois que c'est important que je réponde à cette question un tout petit peu quand même,
15:12pour la raison suivante,
15:14parce qu'il m'arrive un truc après l'émission,
15:16c'est que j'ai reçu un sms d'un peu importe de qui,
15:18d'un journaliste,
15:20qui m'avait invité sur un plateau et qui me dit
15:22écoutez j'ai vu avec ma rédac,
15:24votre présence sur TPMP est quand même un énorme problème
15:26pour nous, et donc effectivement
15:28je ne pourrais pas vous inviter.
15:30Et j'ai trouvé ça amusant,
15:32il ajoute un truc assez marrant,
15:34il dit alors que vous avez l'envergure,
15:36j'aime beaucoup ce mot, c'est gentil,
15:38d'être effectivement en débat
15:40important avec des Patrick Cohen
15:42sur France 5, etc.
15:44C'est à vous ce que vous voulez.
15:46Et vous me posez la question de pourquoi je viens.
15:48Et bien je viens pour ça.
15:50Je viens parce qu'à un moment donné, vous voyez tous ces gens là,
15:52qui disent qu'ils ont un sentiment d'insécurité,
15:54et bien ils sont méprisés. La vérité elle est là.
15:56C'est qu'on leur donne des leçons,
15:58on leur dit effectivement non mais t'as tort de penser ce que tu penses.
16:00Que en gros, sur tous les plateaux télé,
16:02on passe leur temps, notre temps à leur expliquer
16:04qu'ils ont tort d'avoir peur,
16:06qu'ils ont tort effectivement.
16:08Et bien ici on est dans une forme d'agora,
16:10ce qui me plaît c'est qu'effectivement,
16:12on a encore la liberté de dire des choses.
16:14Et c'est important parce que, au fond,
16:16on m'a même dit hier soir quelque chose d'important,
16:18on m'a dit la population qui regarde TPMP,
16:20vous savez c'est les bacs moins 12.
16:22Mais comment on peut en arriver là à un moment donné ?
16:24Comment on peut en arriver à mépriser
16:26toute une partie des Français ?
16:28Et c'est les mêmes qu'on méprise en fait depuis des années.
16:30C'est les mêmes.
16:32Mais d'accord,
16:34mais c'est les mêmes qu'on dit depuis des années.
16:36Alors moi, je vais vous dire, ma place,
16:38effectivement moi je m'en fous pour le coup,
16:40pour répondre à une question comme sur ce point hier soir,
16:42vous savez, venir ici, ça a préjudicié ma carrière.
16:44Ça ne l'a pas boosté, ça l'a préjudicié ma carrière.
16:46Il faut être clair. Mais je continuerai de venir.
16:48Parce que c'est cette frange de Français
16:50à qui on dit ce qu'il faut penser en permanence.
16:52Parce que c'est celle-là qu'on a marre
16:54qu'on lui dise ce qu'il faut penser.
16:56Alors moi je suis là, effectivement,
16:58je n'ai pas à dire aux gens ce qu'ils doivent penser.
17:00Ils ont un sentiment, on en débat,
17:02et ce n'est pas à nous de leur dire ce qu'ils doivent penser.
17:04Bravo.
17:06Bravo.
17:08Bravo.
17:10David, oh,
17:12j'adore, il est fort, franchement il est fort.
17:14Franchement il envoie du pâté.
17:16La deuxième partie de l'intervention,
17:18je souscris en revanche.
17:20Je bondis et je suis en colère contre vous
17:22sur la suspicion que vous avez jetée
17:24à l'encontre des magistrats.
17:26Vous avez dit que les jugements...
17:28Oui mais ne faites pas cette petite moue Fabrice.
17:30Vous avez dit que les magistrats
17:32jugeaient en fonction d'une idéologie politique.
17:34Et ça c'est scandaleux.
17:36C'est totalement faux.
17:38Ce que vous dites sur le syndicat de la magistrature
17:40est une hérésie.
17:42Fréquentez les tribunaux,
17:44vous le savez,
17:46il n'y a pas de jugement en fonction d'un bord politique,
17:48en fonction de je suis à gauche.
17:50Et ce que vous dites sur le Rassemblement National
17:52et Marine Le Pen,
17:54c'est abject.
17:56Vous êtes en train de présupposer
17:58qu'une condamnation éventuelle serait liée
18:00à une idéologie des juges.
18:02Vous êtes avocat, vous ne pouvez pas dire ça.
18:04Si le syndicat de la magistrature
18:06est à l'extrême droite,
18:08je pense que ça te poserait un problème.
18:10Vous ne pouvez pas nier que le syndicat de la magistrature,
18:12on se demande parfois,
18:14ils réclament l'indépendance de la justice
18:16et ils ont raison,
18:18simplement ils se mêlent de l'avis politique en permanence.
18:20A chaque fois qu'on a une mesure un peu coercitive,
18:22une mesure un peu contraignante
18:24ou une mesure de protection des droits des publics,
18:26peu importe, on en pense ce qu'on veut.
18:28Vous avez immédiatement le syndicat de la magistrature
18:30et c'est son droit le plus élémentaire,
18:32qui gueule en disant finalement
18:34c'est un syndicat à gauche,
18:36ils ont le droit d'être à gauche.
18:38La vérité est que vous ne pouvez pas nier
18:40cette part d'idéologie, c'est tout.
18:42On va finir avec Paul Skarak.
18:44Je comprends l'argument qu'il y a peu d'effectifs,
18:46mais pourquoi ce peu d'effectifs,
18:48pourquoi ce peu de personnes prennent des mauvaises décisions ?
18:50Pourquoi ils condamnent peu ou pas du tout
18:52les violeurs, les pédophiles ?
18:54Pourquoi ils relâchent des QTF ?
18:56Je ne comprends pas.
18:58Quand je me suis déjà fait agresser plusieurs fois,
19:00je ne suis même pas allée porter plainte,
19:02parce que je me suis dit que ça ne sert à rien.
19:04Et je sais qu'il y a plein de personnes dans mon cas.
19:06C'est des gens de la justice,
19:08et ça va créer des coupables.