"Le Hamas se fout de la gueule du monde" lance Olivier Jaoui, cousin d'un des deux otages français

Sud Radio

Avec Olivier Jaoui, fondateur de l'association "Vies brisées - 7 octobre", parent d'Ofer Calderon, l'un des deux otages français toujours retenus par le Hamas. Il a perdu plusieurs membres de sa famille le 7 octobre 2023 : Noya Dan, petite fille autiste de 13 ans et sa grand-mère Carmela Dan, 80 ans ont été assassinées  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry  ______________________________________   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/  ______________________________________   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##C_EST_A_LA_UNE-2024-10-08##

Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:047h12, notre invité, premier invité de la matinée, Olivier Jaoui, bonjour.

00:08Bonjour, merci de me recevoir.

00:10C'est normal, vous êtes fondateur de l'association Vibrisé 7 octobre,

00:14et vous rappelez sans cesse qu'il y a deux Français qui sont retenus en otage dans la bande de Gaza.

00:22Rappelez leur nom, d'abord.

00:24Oui, deux Français, Oa Diahalomi et Ofer Calderon, qui est le mari de ma cousine.

00:31De votre famille.

00:32De ma famille, et ma famille, je le rappelle, si vous me le permettez,

00:35qui a été touchée d'autant plus durement le 7 octobre,

00:38puisque ma cousine Carmela, qui n'a pas eu 80 ans, en définitive,

00:44a été assassinée, mitraillée, le 7 octobre, dans son abri dans sa maison à Niros,

00:49sa petite-fille de 12 ans, j'insiste, une enfant de 12 ans, autiste, était avec elle,

00:55elle voulait passer la soirée, la nuit avec sa grand-mère,

00:59elles ont été toutes les deux mitraillées, après quoi leur corps a été brûlé,

01:04après quoi la maison a brûlé, on les a retrouvées enlacées,

01:08enlacées, c'est évidemment d'autant plus triste et émouvant.

01:14Oui, douloureux, effroyable.

01:16Vraiment effroyable.

01:18Oui, disons clairement les choses.

01:20Disons clairement les choses, bien.

01:22Est-ce que vous n'avez pas de nouvelles ?

01:24Nous n'avons pas de nouvelles des deux otages toujours retenus à Gaza ?

01:28Non, il n'y a pas de nouvelles.

01:30Une des raisons, enfin la principale, c'est que les ONG, semble-t-il,

01:35n'ont pas vraiment beaucoup cherché à les rencontrer,

01:39il n'y a pas d'ONG palestinienne qui s'occupe des Israéliens à Gaza,

01:42les ONG internationales comme la Croix-Rouge,

01:44on leur a reproché de ne pas faire beaucoup d'efforts,

01:47et donc les seules nouvelles que nous ayons d'Oa Diallomi et d'Ofer Calderon,

01:51qui sont donc les deux otages français restants,

01:55et des autres otages d'ailleurs,

01:57c'est quand ils ont été vus, aperçus,

02:00croisés par d'autres otages qui ont été libérés.

02:03Donc on sait par exemple que Ofer Calderon a été vu par ses enfants,

02:08puisque les enfants, les enfants de ma cousine Hérèse,

02:11qui avait 12 ans, maintenant bientôt 13,

02:13qui va bientôt faire sa Bar Mitzvah, qui réclame le retour de son père,

02:16et Sahar, qui avait 16 ans, ils l'ont vu à Gaza.

02:21Mais on n'en sait pas plus, on n'a aucune nouvelle,

02:23il ne s'agit pas de rétention,

02:24on m'a demandé s'il y avait une rétention de qui que ce soit,

02:26absolument pas, il n'y a aucune nouvelle.

02:28– Et les Israéliens, l'armée israélienne non plus n'a pas de nouvelles,

02:31et ne vous en donne pas non plus.

02:33– Non, elle en donnerait plutôt à ma famille si elle en avait,

02:35il ne s'agit pas de cacher les nouvelles, hélas,

02:37les informations, en tout cas selon Israël,

02:39c'est qu'il y aura, alors selon les calculs un peu morbides,

02:43il y aurait 100 otages,

02:45sur la centaine d'otages encore reconnus comme tels,

02:48il y en aurait une quarantaine qui seraient morts,

02:50selon Israël, mais on ne sait pas qui.

02:52– Et on ne sait pas qui, ce qui est encore plus effroyable.

02:55– Absolument.

02:57– On dit que certains otages peuvent écouter la radio.

02:59– Oui, alors je l'ai appris,

03:01je ne le savais pas, dans un ouvrage,

03:03je l'ai lu dans un livre de Daphné Rousseau,

03:05qui est sorti jeudi,

03:07et que j'ai lu ce week-end,

03:09que certains otages ont pu obtenir de leurs kidnappeurs,

03:17ou en tout cas des gens qui les gardaient avec eux,

03:19parfois des familles d'ailleurs,

03:21pas toujours des militants du Hamas ou du FPNP,

03:23ont pu obtenir d'écouter la radio,

03:25ce qui n'empêche pas qu'ils ont vécu des choses terribles,

03:29pour la plupart, au moins 52 jours, 52 nuits.

03:31– Donc retenu dans des conditions épouvantables,

03:33d'ailleurs même le Hamas,

03:35je ne sais pas si c'est une déclaration de propagande ou pas,

03:39mais le Hamas annonce une situation très difficile,

03:41pour les otages,

03:43à la fois physique,

03:45physiquement très difficile,

03:47et psychologiquement évidemment très difficile.

03:49C'est ce que dit le Hamas,

03:51peut-être pour faire pression sur le gouvernement israélien.

03:53– Si vous me permettez,

03:55c'est l'hôpital qui se fout de la charité,

03:57le Hamas qui a kidnappé ces gens-là,

04:01dont je rappelle qu'ils ont tué 1200 personnes,

04:03900 civils,

04:05un à un,

04:07systématiquement, un à un,

04:09tués, assassinés, pour certains découpés,

04:11pour certains violés.

04:13– Mutilés, violés, oui.

04:15– Avec une jubilation qui les a poussés à filmer,

04:17à diffuser leurs horreurs.

04:19Venir nous dire aujourd'hui que les otages

04:21ont une situation difficile,

04:23c'est vraiment se foutre du monde.

04:25– Des otages qui sont souvent retenus dans les fameux tunnels.

04:27– Oui, c'est ce qu'a raconté Sahar,

04:29ma petite cousine de 16 ans,

04:3152 jours, 52 nuits dans les tunnels,

04:33en étant mal nourrie,

04:35et puis évidemment,

04:37une inquiétude épouvantable.

04:39C'est-à-dire que quand on regarde

04:41mes petits cousins de 12 ans et 16 ans,

04:43ce qu'ils racontent, c'est terrible.

04:45– Oui.

04:47– Et Sahar raconte que

04:49quand les terroristes sont entrés chez eux,

04:51leur père a tenu la porte de l'abri

04:53au frère Calderon,

04:55leur a dit de sortir par la fenêtre

04:57et de se cacher dans les bosquets.

04:59C'est un personnage à l'époque très fleuri,

05:01puisque maintenant il était totalement incendié.

05:03Ils se sont cachés dans un bosquet,

05:05et là, Hérèse, qui a 12 ans,

05:07petit garçon,

05:09voit son ancienne nounou

05:11se faire violer.

05:13Il demande à sa sœur, qui a 16 ans,

05:15mais qu'est-ce qu'ils lui font, qu'est-ce que c'est ?

05:17Et elle, elle est terrifiée,

05:19elle lui explique ce que c'est qu'un viol,

05:21et elle lui dit, mais ne t'inquiète pas,

05:23ils ne violent pas les hommes.

05:25Sur le chemin, ils ont vu des morts.

05:27Le chemin de Niros à Gaza.

05:29Ils ont été enfermés 52 jours,

05:3152 nuits,

05:33dans une, évidemment,

05:35une terreur épouvantable.

05:37Le sentiment que le reste de la famille

05:39était assassinée, des tortures psychologiques.

05:41On leur a dit, Israël est détruite,

05:43personne ne s'occupera de vous,

05:45vous allez rester là tout le temps.

05:47On leur a fait croire plusieurs fois qu'ils allaient être libérés.

05:49Évidemment, un climat de terreur total.

05:51Et aujourd'hui, ils sont,

05:53Adas, ma cousine, l'a redit encore hier

05:55ou avant-hier, ils sont en dépression.

05:57C'est-à-dire qu'ils ont, évidemment,

05:59terriblement de mal à se remettre. Leur père n'est pas là.

06:01Ils reviennent de Gaza.

06:03Ils découvrent que leur grand-mère, Carmela,

06:05dont je parlais tout à l'heure, a été assassinée,

06:07et que leur cousine, Noya,

06:09que l'ARS connaît depuis la naissance,

06:11ils ont le même âge, élevés dans un petit village

06:13de 400 habitants, est morte,

06:15qui, au bout de sa brûlée,

06:17ils sont dans un état épouvantable.

06:19Olivier Jaoui, il y a débat en Israël

06:21entre les familles d'otages

06:23entre les familles d'otages.

06:25Certaines estiment que

06:27les Israéliens, l'armée

06:29israélienne doit aller jusqu'au bout.

06:31Et d'autres estiment que

06:33on ne fait pas suffisamment

06:35attention

06:37à la situation, justement,

06:39de ces otages.

06:41Oui, alors, si je me permets de plaisanter un peu,

06:43on dit 2 juifs, 3 opinions.

06:45Donc, en Israël, ce serait 4 ou 5 opinions.

06:47Oui, il y a débat.

06:49Il y a débat en Israël, comme dans beaucoup de pays,

06:51il y a débat sur beaucoup de choses.

06:53Oui, il y a débat entre les familles d'otages,

06:55il y a aussi un sujet des familles d'otages,

06:57en général, par rapport à la société.

06:59Pour parler clair, ma famille, Annie Rose,

07:01se targue d'appartenir

07:03à ce qui était le kibous,

07:05le plus à gauche d'Israël. Donc, ils n'ont pas attendu

07:07le 7 octobre pour ne pas être très en phase

07:09avec Benjamin Netanyahou.

07:11Il y a un débat de savoir jusqu'où aller,

07:13est-ce qu'il faut continuer

07:15ou pas, est-ce que le gouvernement

07:17donne encore la priorité

07:19à la survie des otages ?

07:21On peut effectivement se poser la question.

07:23Moi, je suis français, parisien, je ne suis pas expert en la matière.

07:25Ce qui est certain, c'est que la riposte israélienne

07:27au massacre du Hamas

07:29était nécessaire,

07:31incontestable, et de toute façon,

07:33entre guillemets, je pense, espérée par le Hamas.

07:35C'était un piège dans lequel Israël est entré

07:37parce qu'il n'avait pas le choix de réagir.

07:39Aujourd'hui, est-ce qu'il est encore utile

07:41de combattre ? Israël n'a pas réussi à libérer

07:43beaucoup d'otages. Mais je rappelle encore,

07:45c'est le Hamas qui a

07:47la vie des otages en main.

07:49Le meilleur moyen d'arrêter les combats,

07:51ce que j'espère pour les Gazaouis qui souffrent terriblement,

07:53on parle, même si c'est des chiffres du Hamas,

07:55de toute façon, c'est trop de morts,

07:5740 000 morts, rendre les otages,

07:59libérer les otages, entraînerait

08:01nécessairement l'arrêt des combats.

08:03Dernière question. En France,

08:05le 7 octobre,

08:07d'où va-t-il devenir

08:09une journée nationale de lutte contre l'antisémitisme ?

08:13Je ne me suis jamais posé la question.

08:17Je pourrais vous dire oui

08:19par facilité d'hémagogie,

08:21en me disant oui. Les gens qui me connaissent,

08:23qui m'écoutent, diront « Ah, Olivier, il a dit oui, il faut le faire ».

08:25Je ne suis pas certain.

08:27Je pense qu'il y a mieux à faire.

08:29Il y a peut-être déjà des journées de lutte contre le racisme

08:31anti-Sidi. Je pense qu'effectivement, il faut surtout

08:33appliquer la loi. Et vous

08:35pointez le fait que, ce qui est pour nous épouvantable,

08:37c'est-à-dire que la détestation

08:39pour certains d'Ettania ou la détestation

08:41d'Israël

08:43est devenue une détestation des Juifs

08:45partout dans le monde. On voit les actes antisémites

08:47qui ont doublé, triplé.

08:49Aujourd'hui, je n'aimerais pas être collégien, lycéen,

08:51étudiant en France, à certains endroits

08:53en tout cas. Donc, il faut

08:55lutter, éduquer, et je pense

08:57aussi réprimer les actes et les propos.

08:59Merci beaucoup, Olivier Jaoui,

09:01d'être venu nous voir ce matin.

09:03Il est 7h21. Ça provoque

09:05vos réactions, évidemment. 0826

09:07300 300. Le rappel des titres de l'actualité

09:09avec vous, Laurie Leclerc.

Category

Transcription

Recommandations