Jean-Luc Mélenchon appel à mettre des drapeaux palestiniens dans les universités : «tous les militants de l'UNI se font traiter de nazis» déclare Mathéo, responsable de l'UNI Lille

  • il y a 19 heures

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, 08/10/2024, il revient en compagnie de Mathéo, auditeur habitué de l’émission et responsable de l’UNI Lille, sur l'appel de Jean-Luc Mélenchon à mettre des drapeaux palestiniens dans les universités.

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Transcription
00:00Nous sommes avec Mathéo qui est responsable du syndicat Uni à Lille. Bonjour Mathéo.
00:03Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:04Et on va parler de ce qui se passe dans les universités.
00:06L'appel de Jean-Luc Mélenchon à mettre des drapeaux palestiniens dans les universités à partir d'aujourd'hui.
00:11La nouvelle provocation du leader de la France Insoumise.
00:13Hier, François Hollande a désapprouvé cet appel.
00:16Les drapeaux qu'on doit porter dans les lieux publics, ce sont les drapeaux français.
00:20Le reste, c'est une propagande qui n'a pas sa place, c'est ce qu'a dit François Hollande.
00:25Hier, un bâtiment de l'université de Strasbourg était bloqué par des étudiants
00:28et puis une cérémonie a été organisée par le CRIF ce lundi, le Conseil représentatif des institutions juives de France
00:33pour rendre hommage aux victimes du 7 octobre.
00:35Alors je vous propose peut-être, avant d'entamer la discussion avec Mathéo, d'écouter Michel Barnier.
00:41Michel Barnier, c'est une comédienne, mais Michel Barnier et Emmanuel Macron.
00:47Lorsque le Premier ministre a parlé du Président de la République, a cité son nom,
00:52le Président de la République a été hué par les Français juifs qui étaient présents hier au Dôme de Paris.
00:58Je veux aussi témoigner que mon soutien personnel et l'engagement, qui est aussi celui du Président de la République,
01:04à tout mettre en œuvre pour les faire libérer.
01:07La France... La France... La France n'abandonne jamais ses enfants.
01:17Vous pouvez compter sur le Président de la République, sur le Premier ministre, sur...
01:24Vous pouvez compter sur le Président de la République, sur le Premier ministre.
01:30François Hollande a aussi été évidemment hué.
01:33Pourquoi ? Parce que François Hollande, il fait alliance avec la France insoumise.
01:36Qu'il le veuille ou non, il fait alliance.
01:39En tout cas, il a fait alliance aux dernières législatives.
01:42Le seul ancien président qui a été applaudi, à juste titre, pour les Français juifs,
01:48c'est Nicolas Sarkozy, qui a eu des positions extrêmement claires sur Israël depuis un an.
01:54Louis Alliot, maire Rassemblement National de Perpignan, il était ce matin sur TF1.
01:59Comment il explique les sifflets contre Emmanuel Macron ?
02:04Il paie le flou artistique sur sa position.
02:07On se souvient tous, après le massacre du 7 octobre, une position très offensive contre le Hamas, une douane de coalition.
02:14Et puis, petit à petit, un délitement de sa position, jusqu'à arriver la veille ou l'avant-veille de la commémoration,
02:21pour dire qu'il faut priver Israël de livraison d'armes.
02:24Donc, il y a une incompréhension totale et un flou, j'allais dire, sur sa position.
02:29Jonathan Arfic est le président du CRIF. Hier soir, il évoquait l'attitude de LFI.
02:33Le 7 octobre est un choc français.
02:36Un clivage idéologique sépare désormais le camp du déshonneur,
02:39qui, avec LFI, voit des résistants, là où la conscience universelle reconnaît des terroristes,
02:46et celui des Français, de l'autre côté, qui comprennent que le 7 octobre menace toutes nos démocraties,
02:52loin des seules frontières d'Israël.
02:54LFI a choisi d'hystériser notre débat public, en cultivant le clientélisme et les assignations identitaires.
03:03Alors, je le dis ce soir avec gravité,
03:06que LFI trouve encore des alliés au sein de la gauche républicaine,
03:11est un outrage, une trahison.
03:17Joseph Murciano, qui est président de l'Union des étudiants juifs de France,
03:21invité de Dimitri Pavlenko, c'était ce matin sur Europe 1, écoutez-le.
03:25Il faut juste regarder à ce qui s'est passé hier, à Strasbourg,
03:28où, dans une université, on a écrit sur les murs, sur le fronton de l'université,
03:34« soutien à la résistance armée », « droit à la résistance ».
03:37En fait, les appels de Mélenchon à mettre ces drapeaux-là, etc.,
03:41ce sont des mèches qui sont allumées, des étincelles qui sont lancées.
03:45La volonté, claire, politique, c'est le chaos.
03:48Et puis, avant, je le disais, d'entamer le débat avec un étudiant de l'Uni qui est avec nous,
03:53et qui nous dira ce qui se passe parfois dans les universités,
03:56je vous propose d'écouter Manuel Bompard, il est coordinateur de la France Insoumise,
04:00il était l'invité de BFM ce matin.
04:02Jean-Luc Mélenchon n'a pas appelé à mettre des drapeaux palestiniens dans les universités
04:06pour commémorer les massacres du 7 octobre, c'est une mauvaise information.
04:10C'est une fausse information, précisément pour ne pas le faire le 7, Madame.
04:13Donc précisément parce que le 7 octobre, c'était un moment d'hommage,
04:17bien évidemment aux victimes des actes terroristes du 7 octobre,
04:20et de mon point de vue aussi aux victimes de l'ensemble des civils qui sont morts depuis le 7 octobre,
04:25que ce soit des civils israéliens, palestiniens, libanais,
04:28et de l'ensemble des peuples en particulier de cette région.
04:31Et moi je crois qu'il faut arrêter avec cet argument de l'importation ou de la récupération politique.
04:38S'il y a des mobilisations dans le pays, et s'il y a des mobilisations dans les universités,
04:42c'est pas parce que tel ou tel dirigeant politique dénonce ce qui se passe là-bas,
04:45c'est parce que ce qui se passe là-bas est intolérable et inacceptable,
04:48ça émeut des gens et qu'ils ont envie de réagir.
04:50Alors ça émeut des gens, mais il y a évidemment beaucoup de conflits dans le monde,
04:54et il n'y en a qu'un qui est porté par les universités françaises,
04:59ce qui se passe au Soudan ou dans d'autres régions du monde.
05:02A priori, les étudiants au Yémen ne sont pas intéressés par ces conflits.
05:09Il est 11h13 à tout de suite.
05:11Et pour participer et réagir avec Pascal Praud sur Europe 1 de 11h à 13h,
05:15vous composez le numéro le 080 20 39 21.
05:19A tout de suite sur Europe 1.
05:20Europe 1.
05:21Pascal Praud et vous.
05:22De 11h à 13h sur Europe 1 et Pascal, Mathéo est avec nous en studio.
05:25Il y a quelque chose qu'on aime bien Géraldine, c'est que parfois on a des auditeurs au téléphone,
05:28et puis parfois un lien se crée, et c'est le cas avec Mathéo,
05:33parce que vous nous avez appelé plusieurs fois Mathéo.
05:35Exactement.
05:36Bonjour, et Mathéo est venu nous voir.
05:39Vous êtes étudiant à Sciences Po-Lille en troisième année aujourd'hui.
05:43A l'université de Lille.
05:44A l'université de Lille aujourd'hui, donc vous n'avez pas de cours peut-être ?
05:48J'en ai.
05:50Plus tard dans la journée Lille, c'est qu'il y a une heure de train.
05:52Mais vous êtes venu à Paris spécialement pour nous ?
05:55Non, j'avais un autre événement aussi, donc j'en ai profité pour passer dans les studios.
05:59On vous remercie, et puis c'est Olivier Guenec qui est à la manœuvre bien sûr,
06:03qui a le fichier central de tous les intervenants depuis 1982.
06:10En tout cas je suis en lien avec certains, comme vous le dites.
06:13Exactement, et Mathéo est venu.
06:14Alors ce qui nous intéresse Mathéo, c'est à l'université de Lille,
06:19dans Sciences Po, vous êtes combien dans votre promo ?
06:21Dans les promos de licence de sciences politiques,
06:23alors quand on arrive en première année, on est à peu près 500,
06:26et on reste une grosse 200-300 dans la promotion.
06:31Vous êtes engagé politiquement, c'est important de le dire,
06:34puisque vous êtes à l'Uni, qui est plutôt un syndicat de droite.
06:38Exactement.
06:39En tout cas il l'était dans les années 80 quand j'étais en fac et qu'il est resté.
06:43C'est l'association étudiante de droite qui existe depuis mai 68,
06:47qui a été initiée notamment par le général de Gaulle,
06:50et qui depuis mai 68 n'a de cesse de combattre le gauchisme dans les universités,
06:55et faire valoir la voie des étudiants de droite dans nos écoles et dans nos universités.
06:59Ce qu'il faut dire c'est que quand il y a 300 étudiants en université,
07:05quand il y a des votes, il y a très peu d'étudiants qui sont syndiqués.
07:09Alors il y a très peu d'étudiants qui sont syndiqués,
07:11et lors des élections étudiantes il y a très peu d'étudiants qui votent.
07:14Si on dépasse parfois les 15% de participation c'est extrêmement bien,
07:18et dans la plus grande partie des universités,
07:22ce n'est pas la droite qui est favorisée,
07:24parce qu'on connaît et on voit encore avec ce qui se passe actuellement,
07:28ce que pensent les étudiants et ce que revendiquent les étudiants,
07:30et ce ne sont pas des valeurs de droite malheureusement.
07:32Ça c'est leur droit en même temps,
07:34c'est vrai que les jeunes gens avec qui vous êtes aujourd'hui,
07:37vous êtes 300, ça se passe en en-file les cours,
07:39et puis il y a des travaux dirigés j'imagine,
07:42est-ce que vous êtes capable de nous proposer,
07:46forcément aux doigts mouillés,
07:48mais une représentation politique
07:50de ces étudiants d'une université,
07:54parmi d'autres en l'occurrence Sciences Po à Lille ?
07:57Écoutez au niveau de l'université de Lille,
07:59je ne voudrais pas vous donner de faux chiffres,
08:02mais on a une très très grande partie des étudiants qui sont de gauche,
08:06vous avez une partie aussi d'étudiants qui ne sont pas forcément politisés,
08:10ou alors juste des étudiants qui ne veulent pas prendre parti,
08:13on a beaucoup d'étudiants qui se disent de droite,
08:15et qui ne s'expriment pas politiquement par peur d'une mort sociale,
08:19moi j'en fais les frais à l'université de Lille,
08:21sur mon groupe de promotion,
08:23à chaque fois que je peux mettre quelque chose sur les réseaux sociaux,
08:25je fais une prise de parole,
08:27ils m'affichent sur mon groupe de promotion,
08:29avec des dizaines voire des centaines de réactions,
08:31de dégoût face à ce que je peux défendre,
08:34donc je comprends totalement qu'il y ait des étudiants
08:36qui ne veulent absolument pas s'exprimer,
08:39surtout quand on voit le traitement que les militants d'extrême gauche
08:41peuvent leur faire subir,
08:43quand ils refusent de prendre parti,
08:45et de leur côté exclusivement.
08:47Mais dans le rapport personnel par exemple,
08:49avec ces gens là,
08:51on se salue avec courtoisie,
08:53ou on est dans la défiance XXL ?
08:57Ah non, on ne se salue pas,
08:59même dans l'amphi,
09:01on ne peut pas prendre un petit verre, un café ensemble,
09:03c'est la guerre !
09:05Alors de mon côté, ça ne m'aurait jamais dérangé
09:07de prendre un verre ou même de discuter avec un militant
09:09de gauche voire d'extrême gauche,
09:11par contre de leur côté, c'est extrêmement compliqué.
09:13Tu es un fasciste ?
09:15Exactement, et c'est encore très gentil,
09:17on reçoit des insultes bien pires.
09:19Pires que fascistes ?
09:21Vous recevez quoi alors comme insultes ?
09:23D'un mouvement qui s'est initié en 1936,
09:25en Allemagne.
09:27Ah oui, on nous traite de nazis ?
09:29Oui, et c'est assez fréquent, dans toutes les universités,
09:31tous les militants de l'Uni se font traiter de nazis,
09:33et c'est totalement normal, ça passe comme ça.
09:36Bon, forcément,
09:38dans le rapport au quotidien,
09:40ça peut être compliqué,
09:42vous disiez tout à l'heure que
09:44l'Anfi penche majoritairement
09:46à gauche,
09:48mais c'est une gauche, j'ai envie de dire républicaine,
09:50Hollande,
09:52proche de François Hollande, pourquoi pas,
09:54ou c'est une gauche plus proche
09:56de celle de Jean-Luc Mélenchon ?
09:58Alors, c'est une gauche qui considère que
10:00François Hollande est beaucoup trop à droite,
10:02pour vous donner un exemple,
10:04pendant les élections étudiantes, on a l'habitude de faire
10:06ce qu'on appelle des interventions en Anfine,
10:08c'est-à-dire qu'à chaque début de cours, on va présenter
10:10à l'amphithéâtre en disant
10:12il y a les élections étudiantes, et nous, nous sommes l'Uni,
10:14la droite étudiante.
10:16Dans 97% des cas, c'est
10:1890% de l'amphithéâtre qui nous huent,
10:20qui nous insultent de fascistes, de nazis,
10:22comme j'ai pu vous dire, qui tapent sur les tables,
10:24qui ont un comportement immature,
10:26et ce qui nous laisse penser
10:28que la plupart des gens
10:30ne sont pas une gauche républicaine,
10:32c'est pas une gauche chauvementiste,
10:34c'est une gauche, une extrême gauche,
10:36qui est très proche de Jean-Luc Mélenchon.
10:38Je vous rassure, parfois, dans les rédactions,
10:40on peut aussi penser que François Hollande est
10:42un homme de très à droite. Dans les rédactions,
10:44depuis le temps qu'on parcourt
10:46les rédactions, on sait que
10:48le monde universitaire, le monde journalistique,
10:50le monde artistique, soit
10:52par lâcheté, soit par conviction,
10:54penche plutôt
10:56à gauche. Est-ce que
10:58vous avez le sentiment, alors je précise
11:00à Mathéo, que c'est votre
11:02témoignage, je ne peux pas
11:04le vérifier, c'est ce que vous nous apportez,
11:06vous êtes en vous-même
11:08engagé politiquement à l'Uni, donc
11:10il y a forcément des réserves sur un témoignage,
11:12il faudrait entendre un autre témoignage
11:14contradictoire, pour peut-être
11:16avoir un avis
11:18encore différent. Est-ce que
11:20vous avez le sentiment d'être soutenu par
11:22la hiérarchie ? Très peu.
11:24En fait, alors je vais parler
11:26surtout pour l'université de Lille, là où je suis
11:28élu, élu étudiant,
11:30on a une administration
11:32qui fait comme elle peut,
11:34c'est-à-dire qu'elle est obligée
11:36d'agir avec
11:38des militants d'extrême-gauche qui,
11:40en une matinée, peuvent bloquer l'entièreté
11:42d'un campus et s'en partir, même si
11:44l'administration menace
11:46d'envoyer les forces de l'ordre, chose qu'elle fait
11:48très peu d'ailleurs, et
11:50avec quelques élus
11:52de droite, comme l'Uni,
11:54qui font beaucoup de bruit,
11:56qui dénoncent énormément de choses,
11:58des choses qui peuvent se passer à l'université,
12:00et malheureusement, ils sont obligés
12:02de se taire,
12:04alors c'est pas pour leur jeter,
12:06pour leur
12:08faire un procès,
12:10mais ils sont obligés
12:12de subir ces agissements de l'extrême-gauche
12:14qui bloquent,
12:16qui dégradent l'université,
12:18et sans
12:20aucune pitié,
12:22à la fois pour l'administration,
12:24pour les bâtiments,
12:26et puis même pour les autres étudiants qui veulent tout simplement
12:28venir étudier dans de bonnes conditions.
12:30Si vous nous rejoignez à l'instant, vous écoutez
12:32Mathéo, il est en troisième année
12:34à l'université de Lille,
12:36en sciences politiques, et puis on parlera
12:38de son parcours qui est particulier, parce que vous avez fait
12:40un lycée militaire à Autun,
12:42entre
12:44seconde, première et terminale,
12:46et je trouve que cette expérience est
12:48extrêmement intéressante.
12:50On va peut-être marquer une pause ?
12:52Oui, et puis
12:54on reste évidemment avec
12:56Mathéo. C'est vrai que
12:58ce qui se passe dans les universités
13:00nous interpelle
13:02forcément, et ce témoignage,
13:04je précise que s'il y a quelqu'un
13:06à Lille qui nous écoute et qui
13:08est dans cette université,
13:10il peut apporter
13:12la contradiction.
13:14On reviendra avec l'enseignement
13:16de Sciences Po Lille, et vous me direz
13:18si cet enseignement, dans une matière aussi
13:20particulière que la politique, je ne vais pas
13:22vous mettre en difficulté, parce que vous êtes quand même
13:24un étudiant là-bas, mais est-ce qu'il vous paraît neutre ?
13:26Objectif, même si ce mot
13:28ne veut rien dire. Pour moi, objectif, quand on dit
13:30un journaliste doit être objectif, ça ne veut rien dire.
13:32L'objectivité
13:34n'existe pas. En revanche,
13:36ce qui est important, c'est d'être honnête
13:38pour un journaliste. L'objectivité,
13:40à partir du moment où vous
13:42privilégiez un sujet plutôt qu'un autre,
13:44déjà, c'est un choix
13:46qui est subjectif, par définition.
13:48En revanche, l'honnêteté intellectuelle,
13:50et j'espère que
13:52tous ici nous la partageons,
13:54elle doit nous guider,
13:56notamment lorsqu'on parle des idées.
13:58Il est 11h27.
14:00Et pour réagir au témoignage de Mathéo, vous pouvez aussi
14:02vous réagir au 01-80-20-39-21.
14:04A tout de suite avec Pascal Praud,
14:06de 11h à 13h, sur Europe 1.
14:0811h-13h, Pascal Praud,
14:10sur Europe 1. Nous sommes donc
14:12avec Mathéo, troisième année de
14:14Sciences Po, l'université à Lille,
14:16et on va être avec Abdel dans une seconde,
14:18mais un mot sur l'enseignement.
14:20Parce que, est-ce que
14:22vous diriez qu'il est politisé,
14:24cet enseignement ? Alors à Sciences Po,
14:26par définition, c'est politique.
14:28En licence de sciences politiques, bien évidemment
14:30que l'enseignement
14:32est politisé, et c'est bien normal.
14:34Alors, je vais peut-être vous étonner,
14:36mais vous dire que la plupart des
14:38cours sont neutres, non,
14:40orientés politiquement, oui,
14:42mais sans trop poser de problème.
14:44Forcément, vous avez des professeurs qui sont
14:46beaucoup plus militants que d'autres, qui vont nous
14:48faire étudier exclusivement des auteurs de gauche,
14:50mais sans forcément
14:52imposer cette parole-là,
14:54et en accordant
14:56aux étudiants qui ne pensent pas de cette façon-là,
14:58ou qui veulent apporter
15:00quelque chose au débat,
15:02sans rien leur dire.
15:04Moi, j'ai eu beaucoup de professeurs,
15:06pour en citer un, qui étaient militants
15:08à la France Insoumise, et qui étaient même
15:10présents sur des listes aux élections
15:12municipales de la France Insoumise,
15:14et qui est pourtant extrêmement ouvert,
15:16il savait que j'étais de droite, il savait que j'étais
15:18responsable de l'Uni à Lille,
15:20et pourtant, il ne m'a jamais
15:22pénalisé sur mes notes,
15:24ou même eu un comportement différent avec moi
15:26qu'avec les autres élèves.
15:28Donc, oui, orientés politiquement,
15:30mais à des échelles
15:32différentes.
15:33C'est bien, effectivement,
15:35qu'il n'y ait pas d'interaction,
15:37qu'on ne sanctionne pas un étudiant,
15:39parce qu'il n'est pas
15:41sur une ligne politique
15:43qui est celle du professeur.
15:44Alors, ça arrive, mais ce n'est pas non plus la majorité
15:46des professeurs.
15:47Bon, Abdel, Abdel voulait
15:49échanger avec vous. Abdel, vous
15:51nous appelez d'où ? Ça fait plusieurs fois que vous
15:53nous appelez.
15:55Oui, bonjour Pascal, je vous appelle
15:57d'un petit village
15:59qui s'appelle Écopont, à côté de Valenciennes.
16:01Donc, vous connaissez l'université
16:03de Lille, peut-être, Abdel ?
16:05Oui, j'ai ma fille qui est en médecine
16:07à Lille.
16:08D'accord, alors convenons que c'est moins politique
16:10que la médecine. Oui, c'est clair.
16:12Quoique, aujourd'hui,
16:14elle est en quelle année de médecine, votre fille ?
16:16Elle est en 4ème année
16:18de médecine. Et dites donc,
16:20je vous félicite.
16:22Merci beaucoup. Parce que vous pouvez être fier d'elle,
16:24parce que médecine, aujourd'hui, c'est quand même
16:26très, très dur. La première année,
16:28elle l'avait eue directement ?
16:30Ça a été très compliqué, parce que
16:32c'est tombé, en plus, pendant
16:34le Covid. Donc, il n'y a pas
16:36eu de lien direct
16:38entre eux. Ils ne pouvaient pas trop se côtoyer.
16:40Donc, elle est passée la première année
16:42du premier coup, mais avec beaucoup, beaucoup de difficultés.
16:44Et vous pouvez me dire, par exemple, la première
16:46année, son niveau
16:48de travail
16:50pour obtenir
16:52ce passage ?
16:54Alors, le niveau de travail, je veux dire, il est
16:56exécrable. C'est du
16:58matin au soir, les week-ends compris.
17:00Mais le problème, c'est le niveau des cotons.
17:02Je n'ai jamais compris, en réalité,
17:04le nombre
17:06d'étudiants qui sont mis sur le
17:08carreau pour un demi-point
17:10ou vraiment pour pas grand-chose.
17:12Il y a le numerus clausus. Mais elle
17:14travaillait du lundi au dimanche, sans
17:16sortir le samedi, sans faire
17:18de sport dans la semaine.
17:20Elle ne faisait que ça de 8h du matin à 9h du soir.
17:22Oui, oui. C'est vraiment
17:24ce qu'elle voulait
17:26faire. Et elle s'est donné tous les moyens.
17:28Donc, c'est s'y mettre
17:30à fond. Et quand on s'y met à fond, bien sûr,
17:32on se met dans sa bulle et on ne pense plus à grand-chose.
17:34Non, bravo à elle, parce que
17:36c'est tellement dur la première année.
17:38Et sachez-le, on ne peut pas redoubler
17:40la première année de médecine.
17:42Ce qui est assez incroyable
17:44d'ailleurs, à mon sens.
17:46Ce qui fait que les étudiants qui manquent
17:48la première année de médecine, ils peuvent
17:50aller parfois
17:52en Espagne ou en Roumanie ou au Canada.
17:54C'est ça, c'est ce qu'ils font, en Belgique et autres.
17:56Malheureusement, on perd peut-être
17:58des médecins à devenir, en sachant que
18:00on en manque déjà.
18:02En ce moment, on voit qu'il n'y en a plus
18:04beaucoup. Alors, il ne faut pas demander dans les années à venir.
18:06Ça va être catastrophique.
18:08Elle s'appelle comment, votre fille ?
18:10Et elle a déjà choisi
18:12sa spécialisation ?
18:14Alors, malheureusement, c'est qu'elle
18:16ne partirait pas dans la médecine générale.
18:18Je peux la comprendre.
18:20Je comprends
18:22qu'elle préfère être peut-être
18:24spécialiste, parce que
18:26sur le plan financier, c'est plus intéressant.
18:28C'est ça.
18:30Moi-même, par la famille,
18:32on l'aide aussi pour pouvoir s'en sortir.
18:34Parce qu'une vie d'étudiant,
18:36c'est très compliqué.
18:38Oui, mais là, vous pouvez être fier d'elle.
18:40Quatrième année de médecine, quel âge elle a ?
18:42Elle a 21 ans.
18:44Vous vous rendez compte.
18:46La chance que vous avez, moi, je vous assure.
18:48Bravo. Alors, est-ce que
18:50elle pourrait faire la spécialité
18:52de chirurgie esthétique ? Parce que j'ai un
18:54ou deux clients à lui présenter.
18:56Merci, ça fait plaisir.
19:00J'ai mon épouse qui est
19:02esthéticienne, Pascal.
19:04Ah, votre épouse esthéticienne ?
19:06Déjà, parce que j'ai un monsieur
19:08qui est avec nous, qui aurait besoin de quelques
19:10petites retouches.
19:12J'étais sûr.
19:14Alors, Adèle,
19:16bravo pour votre fille.
19:18Vous souhaitiez
19:20engager le dialogue avec Mathéo
19:22sur ce qui se passe.
19:24C'est un étudiant de droite,
19:26engagé à droite politiquement. Il est à l'Uni.
19:28Vous souhaitiez lui apporter peut-être la contradiction,
19:30Adèle ?
19:32Oui. Alors, moi,
19:34ce qui me dérange, c'est que
19:36comme j'expliquais à votre excellent
19:38préparateur d'émissions,
19:40c'est que...
19:42C'est un préparateur d'émissions ?
19:44Il y a des préparateurs de voitures,
19:46il y a des préparateurs en pharmacie,
19:48et nous, on a un préparateur d'émissions.
19:50Moi, je trouve que c'est parfait.
19:52C'est le mot qui convient.
19:54Chez Ferrari,
19:56il y a les préparateurs de Formule 1,
19:58et lui, les préparateurs de l'émission.
20:00Écoutez,
20:02je veux dire que c'est la même chose.
20:04C'est la même chose, je suis d'accord.
20:06Merci Adèle.
20:08Allez-y.
20:10Je disais qu'en réalité, malheureusement,
20:12c'est qu'on retrouve un petit peu
20:14nos pensées que dans les extrêmes.
20:16Je disais qu'on a le gouvernement,
20:18et pardon de dire ça,
20:20mais on a des médias qui, sans arrêt,
20:22Israël, Israël, Israël,
20:24sortez les drapeaux Israël, Israël,
20:26et on trouve notre voix sur les extrêmes
20:28qui vont nous dire, sortez le drapeau palestinien
20:30et allez dans les rues.
20:32Donc on n'arrive pas à trouver un juste milieu
20:34pour pouvoir s'entendre et prendre un drapeau français
20:36avec les deux drapeaux, un israélien et un palestinien.
20:38Et le problème, c'est que comment voulez-vous
20:40qu'ils puissent faire la paix là-bas
20:42alors que nous-mêmes, on n'arrive même pas
20:44à se mettre d'accord sur le fait
20:46de mettre ça en place.
20:48On n'y arrivera pas. Déjà nous, on n'y arrive pas.
20:50Donc c'est compliqué.
20:52Oui, alors,
20:54j'ai envie de dire qu'il est difficile de trouver un compromis
20:56avec des militants
20:58qui placardent
21:00des affiches dans l'université
21:02en soutien à ce qu'ils appellent
21:04la résistance armée.
21:06Alors, j'ai envie de dire,
21:08aujourd'hui, ceux qui font la résistance armée
21:10en Palestine, ce n'est pas Jean Boulin
21:12et ses camarades, c'est le Hamas,
21:14c'est ce groupe terroriste.
21:16C'est des personnes qui vont appeler quotidiennement,
21:18alors je parle pour l'université de Lille,
21:20mais qui vont appeler et tracter quotidiennement
21:22pour libérer Georges Abdallah.
21:24Alors, ce terroriste libanais
21:26qui a été impliqué dans l'assassinat
21:28de diplomates israéliens et américains
21:30qui doit rester emprisonné,
21:32qui ne doit surtout pas être libéré.
21:34Encore une fois, quand vous avez des militants
21:36qui vont taguer le nom
21:38de certains étudiants
21:40engagés à droite
21:42et qui refusent de se soumettre
21:44à des militants d'extrême gauche,
21:46j'ai envie de vous dire qu'il n'y a pas de compromis à avoir.
21:48Alors, nous, on n'est pas en train de dire qu'il faut placarder
21:50des drapeaux israéliens et qu'il faut que
21:52l'université soit pro-israélienne
21:54parce que c'est la méthode occidentale.
21:56Nous sommes juste en train de dire que les drapeaux palestiniens
21:58n'ont rien à faire dans une université française,
22:00que ce type de slogan
22:02qui arrive en soutien
22:04au Hamas n'ont rien à faire
22:06dans les universités françaises
22:08et que le seul drapeau qui doit être au sein de nos universités
22:10c'est le drapeau français.
22:12Donc, il n'y a pas deux extrêmes
22:14aujourd'hui dans le combat des universités,
22:16nous sommes juste en train de
22:18refuser que ces militants d'extrême gauche
22:20prennent la fac, prennent la fac pour acquis
22:22et prennent la fac pour acquis pour
22:24divulguer leur slogan pro-Hamas
22:26et anti-Juifs.
22:30Adèle ?
22:32Oui, écoutez, j'écoute les arguments
22:34sur la discutée,
22:36je vais être d'accord avec une partie
22:38de ce qui a été dit, mais malheureusement,
22:40on n'est pas entendu comme quoi on ne doit pas voir
22:42non plus les drapeaux israéliens. Je suis d'accord avec vous
22:44qu'il n'y aurait peut-être que le drapeau français, mais comme on parle
22:46et je le comprends
22:48tout le temps de ce qui se passe.
22:50Imaginez-vous qu'on a fait d'une journée du 7 octobre
22:52à un an de bombardement.
22:54Comment on peut expliquer ça ?
22:56Moi, je ne me mets pas au niveau des universitaires
22:58qui cherchent peut-être la petite bête,
23:00comme vous dites le Front de Gauche, à mettre le drapeau
23:02palestinien. Moi, en fait, je regarde le constant.
23:04Comment on peut se mettre dans la tête
23:06qu'il y a autant de morts
23:08pour une journée ? Est-ce que réellement on a besoin
23:10d'être dans un gouvernement ? C'est ça qui est
23:12hallucinant, c'est que généralement
23:14les hauts fonctionnaires ou les ministres
23:16ou les présidents, ils sont peut-être là aussi
23:18pour mettre un peu d'eau dans le vin et de se dire
23:20qu'on n'est pas à une journée
23:22de vengeance. C'est pas possible.
23:24Adèle, ce qui peut choquer dans ce que vous dites,
23:26c'est lorsque vous dites qu'on a fait du 7 octobre
23:28un an de bombardement.
23:30Il y a quelque chose. En fait,
23:32ce qui est très difficile
23:34dans ce
23:36dans ce conflit,
23:38c'est de rappeler les évidences.
23:40C'est Israël qui est attaqué.
23:42C'est Israël qui est attaqué.
23:44Israël répond
23:46en ne cherchant jamais
23:48à tuer un civil gazaoui
23:50parce qu'il est gazaoui,
23:52nous sommes d'accord. C'est-à-dire que
23:54c'est une réponse dans le cadre d'une
23:56guerre, et c'est abominable
23:58les dégâts d'une guerre.
24:00Des enfants sont tués, des civils sont
24:02tués, c'est entendu. Mais le mot
24:04génocide, je le
24:06récuse. Pourquoi ? Parce que
24:08à aucun moment, Israël
24:10ne veut éradiquer
24:12le peuple gazaoui.
24:14Au contraire, vous avez
24:16des couloirs
24:18humanitaires qui sont proposés, vous avez par exemple
24:20des vaccins qui sont proposés
24:22pour les enfants, vaccins contre la
24:24poliomyélite. En revanche, que
24:26ce qui se passe à Gaza soit
24:28abominable pour la situation,
24:30pour les habitants de Gaza pris
24:32en otage par le Hamas,
24:34personne ne le contestera.
24:36Et que ces images
24:38d'enfants ensanglantés sont
24:40évidemment abominables
24:42et déclenchent l'empathie,
24:44l'émotion
24:46et la sympathie pour
24:48ce peuple gazaoui. Bien évidemment,
24:50il n'y a aucune...
24:52Là-dessus, on ne peut pas
24:54transiger. Mais convenez
24:56que
24:58ceux qui sont entrés sur le sol
25:00d'Israël le 7 octobre, ils ont tué
25:02des juifs parce qu'ils étaient
25:04juifs. Parce qu'ils étaient
25:06juifs. Non pas pour prendre
25:08leur territoire, non pas pour prendre
25:10entrer dans une
25:12guerre, mais tout simplement parce qu'ils étaient juifs.
25:14Et je vous rappelle que le Hamas
25:16ne reconnaît pas, évidemment, l'État d'Israël
25:18et ne veut l'éradication
25:20de l'État d'Israël.
25:22Donc c'est ça qui est difficile
25:24et d'entamer une discussion sur
25:26ces sujets-là, j'ai envie de dire, c'est quasiment
25:28aujourd'hui impossible tant les positions sont
25:30radicalisées,
25:32j'ai envie de dire, de chaque côté.
25:34Est-ce que vous êtes d'accord d'abord avec
25:36ce que je vous dis là, Abdel ?
25:38Est-ce que vous partagez cette analyse ?
25:40Je vais être...
25:42Je vais être d'accord sur une certaine partie.
25:44Vous répondrez après la pause.
25:46Mais vous n'avez le droit de ne pas être d'accord, bien sûr.
25:48Oui, je sais bien, merci.
25:50Merci pour l'inverté de parole.
25:52Et comme Abdel, vous pouvez réagir avec Pascal Praud sur Europe 1
25:54au 01 80 20 39 21.
25:56A tout de suite.
25:58Europe 1, Pascal Praud.
26:00De 11h à 13h sur Europe 1, il y avait Abdel avec nous.
26:02Donc Abdel,
26:04je ne vais pas résumer ce que je disais,
26:06mais c'est compliqué évidemment
26:08d'entamer des conversations sur le sujet
26:10Israël-Palestine
26:12lorsqu'on ne partage pas le même
26:14avis, tant les opinions
26:16sont contradictoires
26:18et radicalisées parfois.
26:20Qu'en pensez-vous sur ce que
26:22je pouvais dire il y a quelques instants ?
26:24Est-ce que vous étiez d'accord ?
26:26Ah !
26:28Abdel n'est plus d'accord.
26:30Abdel !
26:32Vous êtes où ?
26:34Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
26:36Pardon, j'étais occupé.
26:38Vous étiez occupé.
26:40Bon, je crois comprendre.
26:42Mais bon,
26:44quel est votre sentiment sur ce que
26:46nous disions il y a quelques secondes ?
26:48Oui, Pascal, écoutez,
26:50j'étais d'accord avec vous sur une partie parce que
26:52une fois de plus,
26:54c'est que vous me sortez l'effet historique
26:56au niveau d'Israël. Je comprends tout à fait.
26:58Ils ont traversé
27:00des décennies et des décennies de guerres
27:02et c'est très difficile
27:04pour eux. Après,
27:06c'est pour ça qu'en réalité on n'arrivera pas à trouver
27:08une paix durable
27:10si on ne nomme pas deux États distincts
27:12pour qu'ils puissent vivre ensemble.
27:14Si on les laisse ainsi,
27:16et même si le Premier ministre continue
27:18à bombarder autant qu'il le fait,
27:20ça se répétera.
27:22Donc il faut vraiment trouver une alternative.
27:24Oubliez, malheureusement,
27:26pas les morts, mais oubliez un petit peu
27:28cette méfiance
27:30et le fait de tout le temps réagir par les armes
27:32pour tuer des femmes,
27:34des enfants et des hommes. Parce que je dis aussi des hommes,
27:36parce qu'il y a des hommes qui n'ont rien à voir avec eux.
27:38Je vous rappelle que le Hamas ne voulait pas deux États.
27:40Je vous rappelle que le Hamas ne veut pas deux États.
27:42C'est-à-dire que l'autorité palestinienne,
27:44il y a possibilité de discuter
27:46avec l'autorité palestinienne si tant est
27:48qu'elle retrouve une légitimité.
27:50Mais le Hamas souhaite la destruction
27:52d'Israël.
27:54C'est ça qui est compliqué dans ce débat.
27:56Et le Hamas est en place depuis plus de vingt ans.
27:58À nous d'essayer d'organiser,
28:00peut-être justement,
28:02parce que peut-être on parle trop du Hamas.
28:04Je pense qu'on leur donne beaucoup d'importance.
28:06Si on demande l'avis peut-être des Palestiniens...
28:08Ah ben, j'entends bien.
28:10J'entends ce que vous dites. Mais le Hamas,
28:12ça contrôle tout depuis des années.
28:14Bon, Abdel, en tout cas,
28:16merci de nous avoir appelé. Comme il nous reste
28:18quelques minutes avant midi,
28:20et que Matteo est avec nous,
28:22quand Matteo est arrivé tout à l'heure, il nous a parlé
28:24d'autre chose. Et ça m'a beaucoup
28:26intéressé. Je pense que ça va aussi intéresser
28:28nos auditeurs. Parce qu'il a une
28:30scolarité particulière.
28:32Vous avez, entre
28:34la seconde et la terminale,
28:36été élève lycéen
28:38d'un lycée militaire.
28:40C'est quoi un lycée militaire ?
28:42Un lycée militaire, ça peut faire un peu
28:44peur au départ. On peut penser que les élèves
28:46suivent
28:48une formation militaire,
28:50absolument pas. En fait, les lycées militaires
28:52ont été créés à la base spécialement
28:54pour les enfants de militaires
28:56qui se déplacent beaucoup, qui partent
28:58un peu partout dans le monde. Et donc,
29:00pour que leurs enfants puissent avoir une scolarité
29:02stable. Et puis, ça s'est ouvert
29:04petit à petit, et ça s'est élargi.
29:06Aujourd'hui, ce sont les enfants de fonctionnaires,
29:08les enfants de militaires et les boursiers de l'État
29:10qui peuvent accéder à ces lycées.
29:12Et donc, il y a une double autorité
29:14au sein de ces établissements. Il y a déjà
29:16la tutelle du ministère des Armées, parce que nous sommes
29:1824 heures sur 24, 7 jours sur
29:207, sous
29:22le commandement des militaires,
29:24qui jouent un petit peu le rôle
29:26de parents, de tuteurs.
29:28Et puis aussi, le côté éducation nationale.
29:30Donc, lorsqu'on a cours tout au long
29:32de la journée, avec des professeurs
29:34qui sont, eux, détachés de l'éducation nationale.
29:36Alors, il n'y en a pas tant que ça
29:38des lycées militaires en France ?
29:40Il y en a 4, 5 ?
29:42De mémoire, il y en a 6. Donc, 4 qui relèvent
29:44de l'armée de terre, 1 qui relève de
29:46la marine et 1 qui relève de l'armée
29:48de l'air et de l'espace.
29:50Donc, vous étiez à Autun ?
29:52Exactement, en Saône-et-Loire.
29:54Célèbre parce que
29:56l'évêque d'Autun, c'était
29:58Talleyrand, donc
30:00qui a marqué cette ville.
30:02Et ce qui est intéressant dans le parcours, c'est que
30:04vous entrez en
30:06septembre et vous ne ressortez qu'à Noël.
30:08Il n'y a pas de samedi, il n'y a pas de dimanche en famille.
30:10C'est-à-dire que vous y êtes du lundi au dimanche
30:12en internat ? Alors, ça dépend parce qu'il y a
30:14des étudiants qui viennent
30:16de toute la France. Moi, j'avais des camarades qui venaient
30:18de Guyane, des camarades qui venaient du nord de la France,
30:20du sud. Et donc, eux, c'était impossible
30:22de rentrer le week-end. Alors, les étudiants
30:24qui habitaient à 1h du lycée
30:26pouvaient, eux, le faire. Mais ça faisait des petits week-ends
30:28parce qu'on terminait le samedi à midi
30:30et le dimanche à 18h, il fallait être de retour.
30:32Donc, c'était des petits week-ends.
30:34Donc, c'est à l'ancienne.
30:36Et le samedi, c'était contrôle.
30:38Exactement. Tous les samedis, c'était contrôle.
30:40Alors, c'est quand même sur
30:42dossier et c'est plutôt une élite.
30:44Je ne sais pas si elle est
30:46intellectuelle, mais en tout cas, des jeunes gens qui ont
30:48des bons résultats, qui arrivent en seconde.
30:50Nous sommes d'accord, vous aviez été choisi parce que vous aviez des bons
30:52résultats. Et puis, le week-end,
30:54vous faisiez du sport
30:56à l'intérieur de l'établissement ?
30:58Le week-end, il y avait tout un tas d'activités
31:00qui étaient proposées, tant des activités
31:02intellectuelles que manuelles,
31:04que sportives. On avait aussi l'opportunité
31:06de sortir l'une des seules fois
31:08dans la semaine où on pouvait sortir
31:10du lycée. On n'avait le droit de sortir que les mercredis
31:12après-midi, les samedis
31:14après-midi et les dimanches la journée.
31:16Sinon, tout au long de la semaine, on était
31:18cloîtrés, si je peux dire,
31:20au sein du lycée. Avec une discipline, sans doute
31:22grande, mais une discipline
31:24qui est admise
31:26par les lycéens. Donc, en uniforme
31:28tout au long de la semaine, un uniforme
31:30pour les cours, un uniforme pour les cérémonies,
31:32un pour faire le sport. Quel uniforme ?
31:34Celui qu'on portait tout au long de la semaine pour aller en course, c'était
31:36un pantalon très bleu marine simple
31:38avec des rangers, un polo,
31:40un uniforme
31:42plutôt normal. Plutôt normal
31:44mais plutôt militaire quand même. Oui, exactement.
31:46Qui donnait cet état
31:48de militaire. Et alors,
31:50c'était mixte ? Exact.
31:52Même s'il y a plus de garçons sans doute que de filles.
31:54Dans l'internat, puisque
31:56c'est un internat, vous n'aviez pas de chambre individuelle,
31:58c'est des chambres de 4 personnes. Exactement.
32:00Pour ma part, au lycée,
32:02c'était des chambres de 4 personnes.
32:04Et vous avez donc eu votre bac en quelle année ?
32:06Eh bien, il y a
32:082021 il me semble.
32:10Non, il y a 2 ans.
32:12Et tous les jeunes gens qui sont là sont des
32:14jeunes gens plutôt doués
32:16pour faire des études,
32:18et c'est un lycée qui prépare
32:20aux classes prépa.
32:22Alors, ça ne prépare pas exclusivement aux classes préparatoires,
32:24on a au sein de notre lycée des classes
32:26préparatoires aux grandes écoles,
32:28surtout les grandes écoles militaires.
32:30Mais vous avez, moi j'ai un tas de camarades qui
32:32soit se sont engagés directement dans l'armée,
32:34soit ont continué des études
32:36totalement
32:38différentes les unes que les autres.
32:40Mais en tout cas, ce sont des établissements
32:42où vous avez 100% de réussite au bac.
32:44Bon, moi je voulais vous faire parler de ça parce qu'il y a peut-être
32:46des auditeurs qui sont en train de nous écouter,
32:48qui ont des enfants qui
32:50parfois ont un besoin
32:52d'être plutôt disciplinés,
32:54et c'est une possibilité
32:56si tant est que ces enfants, évidemment,
32:58ont une bonne capacité à produire
33:00et à réaliser de bonnes études,
33:02et bien ça peut faire effectivement réfléchir.
33:04Je ne sais plus quelle grande école
33:06vous avez fait, monsieur Boubouk
33:08de la République.
33:10L'école Mémé Zouzou, à la maison.
33:14Non mais, après NormalSup,
33:16vous avez fait directement
33:18sciences politiques ?
33:20Oui, directement, je n'ai pas voulu perdre de temps, vous savez, je suis un peu précoce,
33:22j'en ai profité !
33:24Bon, j'ai quelques messages,
33:26je vais les lire quand même, c'est mon métier, je vais essayer.
33:28On a Viviane qui nous écrit
33:30« C'est un triste personnage,
33:32Jean-Luc Mélenchon qui, selon moi, n'aime pas la France. »
33:34On a Richard également « Bravo à
33:36Mathéo de prendre la parole sur le sujet
33:38des universités. »
33:40Et on termine avec Anne « Ma fille
33:42est à Sciences Po et on a marre
33:44de ce climat imposé par une minorité. »
33:46Quand vous me parlez de Viviane,
33:48immédiatement je pense à qui ? Viviane.
33:50Dites-moi, quelle est la Viviane
33:52la plus célèbre, non pas
33:54la héroïne,
33:56la plus célèbre quasiment du monde ?
33:58Allez-y, parce que personne ne le sait ici.
34:00Mais c'est Pretty Woman,
34:02c'est Julia Roberts, elle s'appelle
34:04Viviane. Ah mais oui, c'est vrai !
34:06Mais c'est vrai !
34:08Chaque fois que vous dites Viviane, je pense à Julia Roberts.
34:10Vous savez que je l'ai vue il y a très peu de temps ?
34:12Qui ça ? Julia ? Mais non !
34:14Tu m'as fait peur !
34:16Elle sera au César d'ailleurs !
34:18Vous savez qu'elle vient au César, à Paris,
34:20et elle sera dans notre studio
34:22avec Laurie Cholivin,
34:24on a dit le 12 février.
34:26Non, non, là vous blaguez !
34:28Non, c'est pas possible ! Bien sûr, elle vient !
34:30Comment ça, elle sera là ? Julia Roberts ?
34:32Non, non, non !
34:34Ah, tu l'as cru ça !
34:40Bon, on remercie Mathéo !
34:42Bien sûr ! Eh bien Mathéo, c'était un plaisir !
34:44Merci à vous !
34:48Ah oui, moi j'adore Pretty Woman !
34:50C'est un film que je peux voir, revoir !
34:52Et comment il s'appelle le héros dans le film ?
34:54Richard Gere ?
34:56Oui, comment il s'appelle ?
34:58Son prénom ?
35:00Richard Gere !
35:02C'est vrai qu'il est beau garçon en même temps !
35:04Oui, mais on n'a pas tous ses qualités !
35:08Il vieillit bien, Richard !
35:10Il vieillit bien, oui !
35:12Il était jeune pas mal !
35:14Julia Roberts sera avec nous en tout cas !
35:16Le 12 février !
35:18Edouard Lewis !
35:20Edouard Lewis, bien sûr !
35:22Ah non, c'est un film formidable !
35:24Merci Monsieur Mathéo !
35:26Et puis vous serez peut-être journaliste !
35:28C'est pas ma vocation première !
35:32Il veut faire un métier sérieux lui !
35:34Il voulait faire un métier sérieux !
35:36Non mais c'est bien, je vais peut-être refaire mes...
35:38Je vais peut-être repartir en lycée moi !
35:40Pour être en lycée militaire !
35:42Vous avez envie de repartir au lycée vous ?
35:44Pourquoi pas !
35:46La moyenne d'âge de la classe va être un petit peu perturbée peut-être, non ?
35:4811h59 !
35:50Merci Mathéo et bon retour !
35:52Merci à vous !

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