Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 27 novembre 2024.
Category
🗞
NewsTranscription
00:006h14 sur RTL, c'est le titre politique de la matinée, la mise en garde de Michel Barnier qui promet, je cite,
00:10des turbulences graves sur les marchés financiers en cas de censure de ce gouvernement.
00:15Le Premier Ministre était hier soir sur TF1 au 20h. Bonjour Olivier Bosse, chef du service politique de RTL.
00:21C'était un peu son opération de survie, Michel Barnier, alors que l'extrême droite et l'extrême gauche du RN à LFI menacent de le censurer
00:28en cas d'adoption du budget sans vote, donc avec le 49-3. Opération réussie ? Qu'est-ce que vous dites ce matin ?
00:34Pas sûr du tout. Pourquoi ? Parce que je trouve que moi, Michel Barnier a été très explicite sur les conséquences d'une éventuelle chute
00:44s'il tombe, s'il quitte Matignon. En revanche, il a été très flou sur ce qu'il était prêt à concéder, vous les citiez,
00:52au RN, à la France Insoumise notamment, enfin à la gauche, plutôt le PS d'ailleurs, pour éviter cette censure.
00:59Pas une concession en fait ? Alors, il y en a très très peu où il faut vraiment comprendre, avec Michel Barnier c'est un peu entre les lignes.
01:05Sur l'électricité, il est prêt à faire un effort. Il parle globalement d'améliorer ce budget. Améliorer, ça veut un peu dire tout et pas grand-chose.
01:11Les sénateurs ont rejeté la hausse de la taxe sur l'électricité cette nuit.
01:14Ouais, donc là-dessus, sur l'électricité, un effort, c'est ce que demande notamment Marine Le Pen.
01:20En revanche, sur d'autres points, et notamment ceux demandés par Marine Le Pen, parce que c'est notamment elle qui a l'une des clés pour faire sauter
01:27Michel Barnier, et qui semble d'ailleurs faire monter la pression de jour en jour, l'autre clé c'est les retraites.
01:33Là-dessus, si on a bien compris Michel Barnier, parce que c'est pas toujours très très très clair, il ne va pas bouger.
01:39C'est-à-dire qu'elles seront partiellement désindexées l'année prochaine, en dehors des petites retraites, les autres retraites ne suivront pas l'inflation pour être clair.
01:48Là-dessus, Michel Barnier semble ne pas vouloir bouger. Or, c'est l'une des lignes rouges posées par Marine Le Pen.
01:55Elle en avait posé d'autres aussi. Il y avait la suppression du déremboursement des médicaments.
02:00Il ne l'a pas évoqué. Ça aussi, budgétairement, c'est extrêmement important, à la fois pour les Français, en conséquence directe,
02:06et puis pour les finances de l'État, et surtout de la Sécurité Sociale. Là-dessus, Michel Barnier n'a rien dit.
02:11— Mais il n'a pas arrêté de dire « je m'adresse aux Français », c'est aux Français que je m'adresse. Mais c'est les députés qui, au final, vont décider de son sort.
02:18— Alors oui, effectivement... — Donc au final, c'est le conseil de rien à quoi a servi cette prise de parole.
02:21— Alors déjà, effectivement, il a voulu parler aux Français. Il le dit même, d'ailleurs, parce que quand Gilles Boulot lui pose la question « pourquoi vous êtes venu ce soir ? »,
02:28« pourquoi vous vous êtes invité, en clair ? », il dit « j'ai envie de parler aux Français ».
02:31En fait, il veut prendre l'opinion à témoin et jouer l'opinion contre les députés, et avertir finalement les députés « attention, si vous censurez, si vous me faites tomber
02:42et si vous faites tomber le gouvernement, un, les conséquences sont extrêmement graves, et vous le savez, et vous en serez donc responsable ».
02:50C'est l'opération qu'il fait hier. Après, effectivement, c'est les députés qui doivent « convaincre », puisque c'est eux qui ont les clés pour une chute ou pas.
02:59Je pense que jusqu'au bout — alors j'ai dit « jusqu'au bout », ça sera peut-être la semaine prochaine ou à la fin du mois de décembre,
03:04on ne sait pas à quel moment l'ERN et la France insoumise vont dégainer une motion de censure, surtout la voter ensemble,
03:13mais je pense que jusqu'au bout, il va y avoir un suspense.
03:15— Donc la situation ce matin, c'est qu'on ne sait pas si le gouvernement Barnier passera l'hiver ?
03:19— Non, parce que, si on regarde bien, ce qui est très intéressant, c'est que le Rassemblement national, par exemple,
03:23et surtout Marine Le Pen, qui généralement réagit assez vite sous forme de tweets à ce genre d'intervention, est restée silencieuse hier.
03:31Alors on aura peut-être une réponse ce matin sur RTL avec notre invité Jean-Philippe Tanguy à 7h40,
03:37mais il n'y a pas de réponse officielle et très claire du Rassemblement national hier soir.
03:42C'est un signe difficile à interpréter, sauf à se dire que finalement, il n'y a aucun commentaire à faire.
03:46— Toute dernière question, Olivier Bost. L'Élysée a démenti hier, en fin de journée, ce qui est très rare,
03:51démenti dans un tweet des propos qu'aurait tenus Emmanuel Macron et qui ont été rapportés par le Parisien,
03:56disant que le gouvernement allait tomber. C'est ce qu'aurait dit Emmanuel Macron.
03:59D'abord, est-ce qu'Emmanuel Macron a vraiment dit ça ? Et qu'est-ce que ça dit des relations entre les deux hommes,
04:03entre Michel Barnier et le président ?
04:04— Alors, les démentis, c'est déjà arrivé. Oui, c'est l'état d'esprit. On n'est pas arrivés, nous ne sommes pas parvenus à vérifier
04:11la phrase citée par le Parisien. En revanche, l'état d'esprit d'Emmanuel Macron, effectivement, c'est que Michel Barnier va tomber.
04:18C'est ce que pense Emmanuel Macron. C'est ce qu'il a exprimé sous une forme ou sous une autre à son entourage et à ses proches lundi.
04:27Après, ce que ça raconte, c'est qu'il n'y a pas de confiance. Et surtout, et c'est là où c'est pour ça que l'Élysée l'a vraiment démenti,
04:35jusque-là, Emmanuel Macron se tenait à distance vraiment du gouvernement. Il considère que ce n'est pas son gouvernement.
04:40Il l'avait même critiqué à sa formation, etc. Il avait gardé cette distance. Et c'est pour ça que c'est très embarrassant,
04:46cette phrase, parce que ça veut dire qu'Emmanuel Macron se mêle de ce qui se passe à Matignon et il ne veut surtout pas le faire.