Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mercredi, c’est Charlotte Lebon et Céline Salette, pour le film "Niki" de Céline Sallette qui sort ce 9 octobre au cinéma.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe jusqu'à 11h avec Thomas. Il est vos invités ce matin, Thomas.
00:06Vous recevez la réalisatrice Céline Salette et la comédienne Charlotte Lebon pour le film Niki qui sort aujourd'hui.
00:12Donc si vous voulez aller le voir, il ne fait pas beau partout en France, c'est la journée idéale.
00:16C'est vrai que vous tombez un bon jour, vous avez de la chance.
00:18Grosse pluie, tempête, c'est parfait.
00:20Merci Kirk.
00:21On fait des bisous à Kirk.
00:23Et on va dresser votre portrait sonore à toutes les deux des petits sons.
00:26Pour mieux vous connaître, voici le premier.
00:30Ça ne me concernait pas, je l'ai dit, je sens que ça ne me concernait pas.
00:37Effectivement, ça ne vous concernait pas Céline.
00:39C'est pour Charlotte, vous n'avez pas l'air de vous souvenir de ce générique.
00:42Attendez, c'est Diva ?
00:44C'est Diva.
00:45Ah ouais, excellent.
00:46Qu'est-ce que c'est ?
00:47C'est une série dans laquelle ma mère a joué.
00:49Une série québécoise.
00:51Oui, c'est une série québécoise dans laquelle ma mère, Brigitte Paquette...
00:54Brigitte Paquette, je l'aime déjà.
00:56Je ne connaissais pas bien son nom.
00:57Brigitte Paquette, on t'aime.
00:58Déjà le nom est sympa.
00:59Alors moi, mon nom, c'est Charlotte Paquette Lebon.
01:01Sur mon passeport, c'est ça.
01:02J'aurais tellement aimé que tu t'appelles comme ça en vrai.
01:04Je vais t'appeler Charlotte Paquette toute la vie.
01:07Ça me va, ça me va complètement.
01:08C'est le nom de ma mère, je l'aime.
01:09Votre mère était comédienne, votre beau-père aussi était comédien.
01:12Oui, ils le sont toujours d'ailleurs.
01:13Est-ce qu'ils vous ont plutôt encouragé dans cette voie-là ou ils vous ont dit fais gaffe ?
01:17Non, ils m'ont dit fais gaffe.
01:18Mais moi, ce n'était pas un désir non plus.
01:20Ce n'était pas du tout un désir concret quand j'étais petite.
01:22Mais j'assistais quand même à cette espèce de dépendance qui naît de ce métier en fait.
01:27Du fait d'être dépendante du désir des autres, d'attendre que le téléphone sonne et tout ça.
01:31Et j'ai vu mes parents souffrir de ça.
01:33Mais j'étais de toute façon initialement pas très attirée par ce métier.
01:37Pas programmée pour ça au début.
01:38Non, pas du tout.
01:39Trop tard.
01:40Tant pis.
01:41Salut.
01:42C'est juste arrivé.
01:43Voilà.
01:44Extrait suivant.
01:53Ah, c'est Pascal Obispo.
01:56Bingo.
01:57Elle a cherché.
01:58Céline Salet, vous avez grandi à Arcachon près de l'île aux oiseaux d'Obispo.
02:07Très jolie interprétation.
02:08Merci Inès.
02:09Très très bel hommage ce matin.
02:10Elle est très musicale.
02:11Et il faut dire que c'est près de l'île aux oiseaux, effectivement, à Arcachon.
02:15Mais dans une maison SNCF.
02:18Derrière la gare.
02:19C'est ça.
02:21Toute ma famille travaillait à la SNCF.
02:23Mon père inspectait les ouvrages d'art.
02:26Mon oncle conduisait les trains.
02:27Ma tante vendait les billets.
02:28Ma mère travaillait au relais H.
02:32Quand j'allais à la gare, c'était une photo de famille.
02:36Et vous dites d'ailleurs, je ne suis pas du sud-ouest, je suis une enfant de la SNCF.
02:40Exactement.
02:41Parce que quand je dis je viens d'Arcachon, les gens voient une villa dans la ville d'hiver.
02:46Vous voyez ce que je veux dire ?
02:47Il n'y a pas les bonnes choses.
02:48Au moulot.
02:49Voilà exactement.
02:50Alors les crêpes, oui.
02:51On ne voit pas la SNCF directement.
02:52Mais en effet, moi j'habitais la petite maison derrière la gare.
02:57Et c'était super aussi.
02:58T'entendais les trains tout le temps ?
02:59Oui, bien sûr.
03:00J'ai grandi avec la SNCF, c'est ça.
03:02Autant Charlotte Lebon, les parents comédiens, tout ça, on voit le lien à peu près qu'il peut mener vers le cinéma.
03:08Autant vous, sur le papier, c'était pas gagné pour monter les marches à Cannes.
03:12Non, c'est vrai.
03:13Sauf que ce qui s'est passé, c'est que vous vouliez plaire à un garçon du collège, c'est ça ?
03:16Oui, c'est vrai.
03:17Et du coup, je suis allée au cours de théâtre.
03:19Et là, en effet, ça a été la révélation.
03:21C'est l'amour qui t'a généré à ton âge ?
03:23J'ai joué, à ma première pièce, une prof hippie.
03:25J'avais des petites lunettes bleues, je me rappelle, une espèce de jupe de hippie.
03:29Et quand tu fais rire les gens et que t'as 13 ans, tu comprends pas ce qui t'arrive.
03:33Et après, tu veux faire ça tout le temps.
03:35Alors c'est vrai qu'après, je suis passée dans le...
03:38Finalement, j'ai pas tellement développé ce talent.
03:41Oui, vous avez pas fait beaucoup de rôles comiques.
03:43Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:44Et qu'est-ce que ça a donné avec le garçon en question ?
03:46Rien. J'étais vraiment dans une phase de ma vie où j'intéressais pas du tout les garçons.
03:50J'avais pas de seins, pas de Gene Leavis.
03:52Vraiment tout ce qu'il manque à une personne pour attirer les garçons.
03:57C'est dur, c'est ça.
03:58Les seins et les Gene Leavis.
04:02Ça, c'est pour toi, ça.
04:04Concentre-toi.
04:05C'est bon, ça ?
04:06Oui.
04:09Putain, j'ai honte.
04:10Un ascenseur ? Qu'est-ce que c'est ?
04:13Ça vous dit rien ? Yves Saint Laurent ?
04:16C'est la bande originale d'Yves Saint Laurent.
04:18C'est vrai ? J'ai pas reconnu Ibrahim Malouf.
04:22C'est le film dont on écoute cette petite bande originale.
04:24C'est le film de Jalil Lespère avec Pierre Ninet, Guillaume Galienne.
04:28Vous incarniez la muse de Saint Laurent, Charlotte Lebon.
04:31Là, vous atterrissez sur une autre planète.
04:33Parce que vous aviez déjà fait quelques films avant, six films je crois.
04:35Six ? Ah oui, peut-être, c'est possible.
04:37Il y a eu Astérix, il y a eu La stratégie de la poussette.
04:40Moi, j'avais beaucoup aimé La stratégie de la poussette.
04:41L'écume des jours de Michel Gondry, Le grand méchant loup.
04:44Ah oui, c'est vrai.
04:45La marche. Et puis voilà, Yves Saint Laurent.
04:47Bien fait votre travail.
04:48Jalil Lespère.
04:49Il connaît plus ma filmo que moi.
04:51Mais il paraît que ce film, ça a été une bascule pour vous.
04:53Là, vous avez enfin pris du plaisir sur un plateau de cinéma.
04:56Oui, en fait, je pense que je me suis prise au sérieux pour la première fois.
05:00Il y a quelque chose qui s'est cristallisé à ce moment-là.
05:03Et puis, je pense que c'était mon premier rôle dramatique, j'ai l'impression.
05:08En fait, c'était aussi mon premier rôle de composition.
05:10C'est-à-dire que c'était la première fois qu'on venait vers moi
05:12pour faire autre chose qui ressemblait à l'énergie que j'avais pu dégager à la vidéo, par exemple.
05:18À la météo de Canal Plus, où vous vous êtes fait connaître.
05:20Et alors ensuite, Hollywood vous remarque.
05:22Vous allez jouer, j'aime bien cette phrase, Hollywood vous remarque.
05:24Vous allez jouer l'année suivante dans The Walk de Robert Zébékis.
05:30Zébékis, c'est quand même un retour vers le futur.
05:33Trice Gums, seul au monde.
05:35Trois fois rien.
05:36Trois fois rien, quoi.
05:37C'était une grosse pression, là, quand même, non ?
05:39Oui, c'était une grosse pression.
05:40Et c'était super, puisqu'on tournait à Montréal.
05:42Donc, en fait, c'était un truc qui était extrêmement stressant,
05:44mais camper dans un lieu très familier et rassurant.
05:47Ou bien rentrer manger à la maison de midi et tout.
05:49Exactement, ça aurait été génial.
05:51Et alors, Céline Salette, vous aussi, vous avez connu les plateaux hollywoodiens.
05:54This is ridiculous.
05:56This, madame, is Versailles.
06:00Madame is Versailles.
06:02Oh, wow !
06:04C'est Marion Antoinette.
06:05Bien sûr !
06:06De Sofia Coppola, quand même.
06:07Sexy.
06:08C'était incroyable.
06:09C'était vraiment comme mon premier film.
06:11J'étais 25 jours sur le tournage,
06:14et on était dames de compagnie de Marion Antoinette, moi,
06:16et une Américaine qui s'appelait Yo Bottoms.
06:18Yo Bottoms ?
06:19Yo Bottoms.
06:20Ok.
06:21Parce que 18 fesses, c'est quand même ton cul.
06:25C'était pas ça.
06:26Et donc, on était vraiment dames de compagnie.
06:28Donc, on était à un mètre de Kirsten,
06:30et on portait ses chaussures, son parapluie.
06:32Kirsten Dunst, qui jouait donc Marion Antoinette.
06:34Exactement.
06:35Et on n'avait aucune pression de jeu,
06:37mais on était là tout le temps.
06:38Donc, on pouvait voir comment Sofia dirigeait,
06:41comment ça se passait.
06:42Quel cadeau !
06:43Quel cadeau ! Génial !
06:44Quelle différence, justement, entre un tournage américain,
06:46donc vous avez vécu ça toutes les deux,
06:48et un tournage à la française ?
06:49Moi, j'ai tendance à imaginer que les Américains
06:50sont beaucoup plus carrés, pros,
06:52mais c'est peut-être pas le cas.
06:53Ça dépend vraiment du réalisateur, en fait.
06:55Je pense aussi.
06:56Il y a des réalisateurs français qui sont très rigides aussi,
07:00comme on s'imagine un plateau américain.
07:02Et Céline Salette, elle est comment, alors ?
07:03Ah non, elle est...
07:04Pas rigide.
07:05Mais moi, je suis niquée,
07:06parce qu'à partir de maintenant...
07:07T'es niquée ?
07:08Alors niquée, c'est le nom du personnage.
07:10C'est un autre film.
07:12Parce que c'était exceptionnel comme tournage, vraiment.
07:15Et je ne dis pas ça juste parce qu'on était en train de faire la promo du film.
07:18Non, mais c'était très, très collaboratif, en fait.
07:21Il y avait beaucoup, beaucoup de liberté.
07:22Il n'y avait pas de zone d'erreur possible.
07:24Je me suis sentie plus libre que jamais, en fait.
07:27On n'était vraiment pas beaucoup.
07:29Moi, ce que j'aimais bien, c'était l'idée de construire,
07:33et ça s'est avéré juste,
07:35un plateau un peu débarrassé du cinéma.
07:37J'avais tourné avec François Duperron.
07:39J'avais fait un film à quatre.
07:41Il y avait un mec, Yves Cape, à la caméra,
07:43un mec au son,
07:45et un mec qui faisait tout.
07:46Et un autre qui faisait tout le reste,
07:47le thermos, qui a fait les trucs.
07:49Et en fait, on attendait que le soleil soit...
07:52À la bonne heure.
07:53Exactement, à l'heure magique.
07:54On tournait deux plans-séquences et on allait bouffer un couscous.
07:56Et en fait, c'était la plus grande expérience de ma vie.
07:59Parce qu'en fait, un film réside dans les acteurs.
08:02Donc, on peut reconstituer une rue,
08:04on peut mettre 150 figurants.
08:06On n'a pas l'histoire encore.
08:08Puisque l'histoire réside, je veux dire, là,
08:10dans un acteur principal,
08:12dans quelqu'un qui porte l'histoire.
08:14Ça, je l'avais appris de Garel, par exemple.
08:16De Philippe Garel.
08:17Et du coup, j'avais le sentiment
08:19qu'être dans une petite équipe,
08:21c'était donner de la liberté à l'histoire, en fait.
08:23Donner de la place à l'histoire.
08:24Et puis surtout, le plaisir du couscous.
08:26Et le plaisir du couscous, bien sûr.
08:28Niki de Céline Salette, ça sort en salle aujourd'hui.
08:31Dans un instant, on va parler d'un doc sportif
08:33avec Sacha Doukovitch.
08:34Ça va plaire à Céline Salette.