Anne Marivin
Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Anne Marivin, présidente du jury du Festival international de court-métrage Filmoramax.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00J'ai la chance de recevoir une comédienne qui, d'après ce qu'on m'a dit avant l'émission, est hyper sympa.
00:04On va pouvoir le vérifier tout de suite.
00:07Bonjour Anne-Marie Zin !
00:09Bonjour !
00:09Merci d'être avec nous ce matin.
00:11Vous êtes présidente du jury de la quatrième édition du Festival du court-métrage qui s'appelle le FilmoraMax.
00:16C'est à Lyon, on va en parler dans un instant.
00:19Mais d'abord, on va dresser votre portrait sonore des petits sons.
00:21Pour mieux vous connaître, voici le premier.
00:23Je ne porte plus le bitume, le bouton, les bagnoles, les gens agressifs.
00:27J'en connais même pas beaucoup.
00:28J'ai envie d'être seule avec toi.
00:29Marcher dans la forêt, respirer, tu comprends ?
00:34D'accord, je te mets le cul entre deux chaises, seulement je suis comme ça.
00:36Oh les dialogues !
00:37On me laissera tomber.
00:39Regarde mes yeux.
00:41Tu vois ce qu'ils te demandent ?
00:43C'est beau ça !
00:44Ah j'ai vu !
00:46Second B !
00:48Tu me disais, qui a écrit ce super dialogue ?
00:50C'était trop bien !
00:51C'est en 1995, vous aviez 21 ans.
00:53Pas du tout, j'avais 10 ans, à peine.
00:56C'est faux, vous êtes très très mal renseignés déjà, ça commence très mal.
00:59Et donc à 10 ans, vous jouiez une lycéenne, dans Second B.
01:03J'étais très mûre.
01:04Très très mûre pour son âge.
01:06C'est votre tout premier rôle, je crois.
01:07Tout premier, oui. Tout premier rôle.
01:09J'étais surexcitée.
01:11Bah oui !
01:11Faut dire que pour moi, c'était vraiment mon câne.
01:14Quels souvenirs vous en gardez de ça ?
01:15J'étais en panique totale, c'est la première fois que je tournais.
01:19J'étais extrêmement mauvaise, comme vous avez pu l'entendre, assez fausse.
01:23Vous n'étiez pas aidée par les dialogues aussi ?
01:24Non, oui, c'est vrai qu'on m'était pas aidée.
01:26Moi, je vous trouve très sévère, parce que dans ces sites comme là,
01:28on a vu des gens bien plus mauvais que vous, Alain, franchement.
01:31Merci.
01:32En fait, c'est très dur de bien jouer des mauvais dialogues.
01:34Oui, et puis surtout, c'est très dur.
01:36Oui, d'abord, c'est très dur.
01:37Puis c'est tourné très rapidement.
01:38Effectivement, Olivier parlait de Georges Clonet et de Brad Pitt.
01:41Je pense qu'à mon avis, on les met dans Second B.
01:43Ils peuvent.
01:43À mon avis, on voit pas le talent tout de suite.
01:45Ouais, c'est ça.
01:46Mais effectivement, c'est vrai que nous, on n'est qu'un outil de travail
01:50et qu'il faut être très bien accompagné.
01:52C'est un écrin, quoi.
01:54On refait pas les prises dans ce genre de sitcom.
01:56Enfin, faut tourner vite.
01:57J'avoue, mais en tout cas, moi, je sais que j'étais tellement heureuse.
02:02Bah oui.
02:02Ouais, ouais.
02:03Et puis, grâce à ça, derrière, vous avez fait ça.
02:13Mon Idole, la bande originale signée Saint-Clair du premier film de Guillaume Canet,
02:17dans lequel vous avez l'un de vos premiers rôles au cinéma.
02:20Ah oui, mais une ouverture de porte, je crois.
02:23Ah oui ?
02:23Ah oui, c'était vraiment très peu.
02:24C'était tout petit ?
02:25C'était tout petit.
02:26Je faisais une sorte d'assistante sur un plateau de télévision
02:32qui amenait Jean-Paul Rouve à l'émission.
02:36Donc, c'était tout petit, mais pareil, hyper heureuse.
02:38C'est pour ça qu'on a dit la bande originale.
02:39On n'avait pas d'extrait de dialogue, en fait.
02:41Je crois pas qu'on a été très bien.
02:43Le bruit de mes pas, je pense.
02:44Mais ça vous a quand même permis de tisser un lien, visiblement, avec Guillaume Canet.
02:48Parce qu'ensuite, il vous a dirigé.
02:51Alors, il vous avait déjà dirigé dans un court métrage.
02:53Et puis ensuite, il vous a gardé sa confiance dans Narco,
02:55dans Ne le dis à personne, dans Les petits mouchoirs.
02:57Canet, c'est le genre de rencontre qui change une carrière.
03:01En fait, Guillaume, on s'est rencontrés au tout début.
03:04C'est-à-dire, on sortait de l'école Florent.
03:07Et Guillaume était un de ceux qui était très prolifique déjà,
03:11qui avait toujours une caméra avec lui, qui écrivait des courts métrages.
03:15Il faisait beaucoup déjà de choses.
03:17Et effectivement, il nous a embarqués avec lui dans cette énergie créatrice.
03:22Et donc, il nous donnait...
03:24Enfin, moi, en l'occurrence, effectivement, à chaque fois, il pensait à moi.
03:28Et une autre rencontre qui a changé votre vie, Anne-Marie Vins,
03:31c'est celle avec un certain Danny Boon.
03:33Alors, chez Dachner, Alfred Gadel, tout le monde le sait, ce qu'il y a dedans.
03:37Mais personne ne le joue.
03:38C'est comme les Américains, avec le coco.
03:41Le quoi ?
03:43Cococolo.
03:44Ah, le Coca-Cola.
03:46C'est ce qu'il vient de dire, le Cococolo.
03:50Bienvenue chez les Ch'tis, ces 21 millions d'entrées en salle.
03:53Il paraît qu'au départ, sur le tournage, Anne-Marie Vins,
03:55vous n'y croyez pas trop.
03:57Vous disiez que ça n'allait pas marcher.
03:58Non, mais ça, c'est un truc qui a été dit, parce que j'ai beaucoup de 17e degré.
04:03Et en fait, j'ai fait une émission avec Camille Combal, que j'aime beaucoup.
04:05Mais c'était une vanne.
04:06C'est-à-dire qu'il m'a demandé, il me demandait,
04:10quand vous avez reçu le scénario, est-ce que vous y croyez ?
04:12Et c'était une vanne.
04:13J'ai dit, bah non, évidemment que non.
04:14Alors que ce n'est pas vrai, parce que je me souviens avoir lu le scénario
04:17et vraiment avoir énormément ri, ce qui est assez rare
04:20quand on est toute seule en train de lire un scénario.
04:23Mais on ne peut pas imaginer un tel succès.
04:24Après, non, jamais de la vie.
04:26Mais de toute façon, personne...
04:28Enfin moi, à partir du moment où je lis un film,
04:30je suis incapable de savoir si ça va prendre, si ça va marcher.
04:33C'est impossible de...
04:35Et c'est ce qui fait la magie, justement, de ce genre d'événement, quoi.
04:38Mais en revanche, je n'ai jamais trouvé ça nul.
04:41Au contraire, j'avais trouvé qu'il était génial, ce scénario.
04:46Et vous aviez beaucoup bossé l'accent ch'ti,
04:48parce que vous n'êtes pas de là-bas, au départ.
04:49Ah non, pas du tout.
04:50Moi, j'avais complètement menti à Danny.
04:52Parce que Danny tenait absolument à ce que les acteurs du Nord
04:55soient vraiment des acteurs du Nord.
04:58Et moi, je suis...
05:00Il avait beaucoup galéré sur le rôle d'Annabelle.
05:02Il ne trouvait pas.
05:03Et donc, j'ai vraiment...
05:05Je suis arrivée, je lui ai totalement menti.
05:07Je m'étais inventée, carrément, d'être née...
05:12J'avais regardé sur une carte de France, dans le Nord,
05:15en me disant, bon, qu'est-ce...
05:15Il me demande d'où je viens, je vais lui dire ça.
05:18Il ne faut pas que ce soit trop proche de là où il vient,
05:20parce que sinon, il va se dire, mais c'est bizarre,
05:21je ne l'ai jamais rencontré, je ne l'ai même jamais croisé.
05:23Donc, j'ai totalement inventé une histoire.
05:25Et très vite, il était assez chouette, d'ailleurs,
05:27parce qu'il a fait semblant d'y croire.
05:29Et au bout d'une demi-heure, il m'a fait passer des essais, une lecture.
05:32Il s'est tout de suite rendu compte que je n'avais pas du tout l'accent ch'ti,
05:35mais que j'étais capable de prendre l'accent picard.
05:37Et donc, il m'a dit, bon, OK, tu me baratines depuis une demi-heure.
05:41J'ai dit, ben...
05:42Ouais.
05:44Mais je suis une bosseuse et je vais le bosser.
05:46Et donc, c'est comme ça que ça s'est fait.
05:48Parce que vous êtes née dans l'Oise, c'est ça ?
05:49Je suis née dans l'Oise, donc l'accent picard...
05:50Région parisienne, quoi.
05:51L'accent picard, c'était assez facile de le prendre.
05:54Oui, ce n'est pas si loin.
05:56Mais le ch'ti, en revanche, c'est un vrai patois, c'est une vraie langue, quoi.
05:59Donc, c'était beaucoup plus complexe.
06:01Allez, un dernier petit extrait.
06:02Bon, eh bien, merci à tous de m'accueillir chez ASK.
06:06Alors, on ne va pas se mentir,
06:07je sais que j'ai plutôt mauvaise réputation chez les concurrents.
06:11Et pour être honnête,
06:13ce sont toutes un peu méritées.
06:16Mais vous verrez aussi que c'est une question de point de vue.
06:18Alors, après 20 ans chez Star Media,
06:22c'est un nouveau départ pour moi.
06:24D'ailleurs, je n'arrive pas seule.
06:25Je vous présente Marine et Océane,
06:27mes deux superbes assistantes.
06:30Il paraît qu'elle a eu trois maris,
06:32un enfant de Jacques et deux sons amants.
06:33C'est une augresse.
06:36Elles forment la rivale d'Andréa dans 10%
06:39qui débarque à ASK pour semer la pagaille.
06:42Mais qu'est-ce qu'on la déteste.
06:44C'est génial de jouer un personnage comme ça, très désagréable.
06:46C'est succulent.
06:47Vraiment, c'était un chouette cadeau
06:49que m'ont fait Antoine Garçon et Marc Fitoussi.
06:51Parce que c'est...
06:53D'ailleurs, c'était très...
06:55Pour moi, d'abord, j'ai pris un plaisir monstrueux
06:57à jouer cette Élise Formain.
06:59Mais pendant la diffusion,
07:00je recevais des menaces de mort, carrément.
07:02C'est-à-dire que les gens étaient tellement attachés
07:04à cette série et à ASK
07:07et aux personnages d'Andréa
07:09que le fait qu'Élise Formain,
07:11finalement, à la fin de cette saison,
07:14qui était la dernière en plus,
07:16met le chaos total,
07:18je recevais pour de vrai des vraies menaces.
07:22Mais ça, c'est bien.
07:23C'est parce que c'est bon signe.
07:25Les gens sont fous.
07:27Les gens sont fous.
07:28Quand ils sont addicts d'une série, effectivement...
07:30Ils y croient vraiment.
07:32Il paraît que vous allez faire une nouvelle série avec Dominique Besner.
07:34Et avec Marc Fitoussi,
07:36qui était l'un des réalisateurs de 10%.
07:39Oui, c'est une série qui s'appelle ça, c'est Paris,
07:41qui est en boîte, ça y est, avec Alex Lutz,
07:44Nicolas Mori,
07:46Charlotte de Turquay, Monica Bellucci,
07:48enfin, il y a plein de gens.
07:49Vous ne faites que des gros succès,
07:50il y a eu Sous la Seine aussi,
07:51vous êtes la mère de Paris.
07:53Et ça, c'est sur le monde des cabarets, c'est ça ?
07:56Effectivement, c'est un homme,
08:00interprété par Alex Lutz,
08:02qui a hérité, parce que ses parents,
08:04sa mère était une grande meneuse de revues,
08:07et son père était directeur d'un très grand cabaret
08:09qui cartonnait à l'époque.
08:10Et il se retrouve avec ce cabaret
08:12qui est devenu très désuet,
08:14où il n'y a pas eu de nouvelles revues depuis longtemps.
08:18Et donc, il va tenter de sauver les meubles.
08:21Et donc, ça, ce sera pour 2025 sur France 2,
08:23si j'ai bien compris.
08:24Ça, c'est Paris.
08:25Dans un instant, madame la présidente du jury,
08:27on s'intéresse au festival auquel vous participez.
08:29Alors, c'est non pas dans le Chnor,
08:31mais du côté de Lyon.
08:32A tout de suite.