• il y a 7 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mercredi, c’est Artus et Alice Belaïdi, pour le film "Un p’tit truc en plus" qui sort ce 1er mai au cinéma.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 J'ai la chance de recevoir ce matin deux comédiens, Alice Belahidi et Artus.
00:05 Bonjour à tous les deux.
00:06 Bonjour.
00:07 Bienvenue, vous venez nous présenter le premier film d'Artus.
00:09 Un petit truc en plus.
00:11 Mais avant de parler de ce film, on va adresser votre portrait sonore, des petits sons pour
00:15 mieux vous connaître.
00:16 Mettez peut-être votre casque parce que le premier, la qualité du son n'est pas terrible.
00:21 Écoutez.
00:22 Nicolas, viens voir maman.
00:23 Maman va s'en aller.
00:24 Maman va prendre la voiture.
00:25 Pour aller à son travail.
00:30 Mais maman va peut-être avoir un accident dans la voiture.
00:38 C'est un peu fou, là.
00:41 Ça vous rappelle des souvenirs ?
00:42 Ça rit bien, hein ?
00:43 Je joue sur une place de village à la fête du rat qui était dans mon village, près
00:49 de Montpellier.
00:50 Je joue place de la Vierge, devant la Vierge et devant principalement des enfants.
00:54 Qui rient beaucoup.
00:55 Qui rient devant face ici.
00:56 Je me dis que c'est cool, ça prend.
00:59 Alors que vraiment, c'était pas bien.
01:00 Avant d'être humoriste, vous êtes cuisinier de métier à Artus.
01:04 Mais un jour, vos parents qui voient que ça ne vous rend pas franchement heureux, louent
01:08 un théâtre de 38 personnes à Avignon et vous mettent au défi d'écrire un spectacle
01:12 en un mois.
01:13 Ce que vous avez réussi à faire.
01:14 Oui, ce que j'ai réussi à faire.
01:15 C'est pas que ça ne me rendait pas heureux parce que j'étais heureux.
01:17 Moi, en cuisine, c'est juste que ça me paraissait un rêve inaccessible.
01:20 Réussir dans ces métiers artistiques, il y a peu d'élus, beaucoup d'appelés, peu
01:26 d'élus.
01:27 Donc je me suis dit, non mais la cuisine, c'est bien, c'est un vrai métier.
01:28 En fait, c'est moi qui avais ce côté un peu terre à terre de dire ça, c'est un
01:31 vrai métier.
01:32 Fais un vrai métier.
01:33 C'est rare que les parents poussent comme ça à faire des métiers plus risqués.
01:35 En fait, ils m'ont dit, justement, maintenant, tu as ton diplôme de cuisinier, donc tente.
01:38 Au pire, tu n'as rien à perdre, tu repars en cuisine.
01:42 Et voilà, comme j'avais cette sécurité, ils m'ont dit, franchement, prends le risque.
01:46 On est prêt à te suivre.
01:47 Parce qu'un festival d'Avignon, mine de rien, c'est un billet.
01:50 Quand on se l'organise, ça ne coûte pas loin de 10 000 euros.
01:53 Donc ils ont loué leurs économies.
01:54 Ils ont loué la salle, ils ont fait un appui.
01:55 Et je leur en dois d'ailleurs, il faut que je leur rembourse.
01:59 Je ne leur ai pas filé les 10 000 balles de ta merde.
02:03 D'ailleurs, à peu près à la même époque, vous aussi, Alice Belaydi, vous étiez en
02:07 spectacle du côté d'Avignon.
02:09 En fait, ce que je veux te dire, c'est, est-ce qu'on peut échapper à son rythme ? Est-ce
02:17 qu'une fille comme moi aurait un destin d'ailleurs ? Est-ce que tu peux vraiment m'engouloir d'avoir
02:22 préféré un toit à la rue, un peu de chaleur au froid et un lit entre toi ? J'ai fait
02:28 des choix tout à fait logiques et naturels.
02:30 Vous jouez dans Confidence à Allah, c'est un seul en scène adapté du premier roman
02:36 de Safia Asnidou.
02:37 Et c'est toujours dur de se réécouter.
02:38 Ça m'arrive tous les jours.
02:39 C'est l'histoire d'une jeune bergère qui est forcée à se prostituer après avoir
02:44 été mise à la porte par son père parce qu'elle est enceinte.
02:47 C'est un récit qui est cru, qui est dur sur la misère affective, intellectuelle,
02:51 mais c'est aussi un personnage plein d'auto-dérision, d'humour.
02:53 Et ça vous a valu le Molière de la révélation théâtrale en 2010 ? J'imagine que ça a
02:58 dû changer votre vie, ce Molière.
03:00 Ouais, quand même.
03:01 Après, très vite, c'est vrai que le monde des théâtres parisiens, tout ça, c'était
03:06 tellement décalé avec ce que j'étais à l'époque.
03:09 Très vite, je suis allée tourner dans Working Girl avec les gros landais, tout ça.
03:13 Ça avait quand même un peu équilibré mes envies.
03:16 Mais comment vous arrivez dans ce seul en scène à Avignon ?
03:18 Parce que je suis avignonnaise à la base, que moi je tracte dès que je suis ado, comme
03:22 tous les ados avignonnais, pour me faire un peu de thune l'été.
03:25 Et je découvre le théâtre du Chêne-Noir, je travaille pour eux.
03:28 Et puis, je pense que j'ai de la goye, j'ai 14 ans, 15 ans, et le directeur du Chêne-Noir,
03:33 Gérard Gélas, me dit "Tiens, il y a un monsieur qui vient, qui s'appelle M.
03:36 Philippe Avron, qui vient faire un spectacle au Festival d'Avignon, il a besoin d'une
03:40 petite messagère dans son spectacle, est-ce que tu veux lui filer des accessoires et tout
03:44 ?".
03:45 J'avais 15 ans, j'étais virée pour la énième fois de mon lycée, et j'avais mon premier
03:49 contrat professionnel de théâtre en main, je me suis dit "Ah mais c'est génial en fait,
03:52 de rien faire".
03:53 Il paraît qu'elle a quand même voulu partir aux Antilles, ouvrir un baraju.
03:55 Ouais, j'ai toujours un plan de partir aux Antilles, ouvrir un baraju, ça ne m'a pas
03:59 vraiment lâchée, mais il se peut que j'ouvre un baraju aux Antilles, ouais.
04:03 Très bien.
04:04 Allez, extrait suivant.
04:05 Evidemment, vous ne pouvez pas y couper.
04:09 C'est le mal imitateur !
04:16 Alors c'était Laurent Bruytier, pour ceux qui n'en ont pas reconnu, très bien fait
04:24 quand même.
04:25 Artus imitateur, on ne demande qu'à en rire, c'est l'émission qui vous a révélé au
04:28 public en 2011, ça a été un super accélérateur de carrière, ça aussi.
04:32 Est-ce qu'il y avait, la question que je me suis toujours posée, une vraie bonne ambiance
04:36 entre humoristes sur ce programme, ou est-ce que c'était quand même très compétitif
04:40 parce que vous aviez des notes tous les soirs ?
04:42 Ouais, non, en fait, il y avait un truc un peu...
04:44 Comme il y avait beaucoup d'humoristes qui venaient et qui repartaient parce qu'on leur
04:48 demandait de partir, en fait, il a fallu du temps avant qu'on s'attache à nous.
04:51 Et puis moi, je suis arrivé en saison 2, donc en fait, il y avait déjà tous ceux
04:54 de la saison 1 qui avaient déjà un noyau, les Arnaud Samer, les Jérémy Ferrari, les
04:58 Florent Peyre, eux, ils étaient là depuis le début de l'aventure, donc moi, je suis
05:01 arrivé un peu en petit nouveau.
05:03 C'est dur de se faire accepter ?
05:04 Ouais, il a fallu un peu de temps, ouais, mais en fait, on s'est surtout tous rapprochés
05:10 à la fin de l'émission.
05:11 Moi, maintenant, Florent est un ami, Jérémy est un ami, alors qu'à l'époque de l'émission,
05:15 on n'était pas forcément...
05:16 Après, Jérémy était vraiment un con à cette époque-là.
05:19 Non, non, on était tous stressés, je pense qu'on était tous en train de jouer un peu
05:26 notre futur, donc il y avait une petite pression.
05:30 Au final, vous y êtes resté trois ans et puis c'est vrai que ça vous a fait gagner
05:32 beaucoup de temps dans votre carrière, j'imagine.
05:34 Ah bah, quand on écrit, j'ai fait 93 sketches sur des thèmes imposés, donc c'est quand
05:40 même un travail d'écriture qui est fou.
05:42 Et c'est marrant, c'est là qu'au début, ça fait peur, le thème imposé, en fait,
05:46 on se rend compte que non, avoir une contrainte, c'est cool pour écrire.
05:49 Je me souviendrai toujours d'un sketch qui s'appelait "L'envie de lire, bête chez les
05:52 jeunes de moins de 15 ans", où tu dis "Ah cool, je dois faire un sketch avec ce thème-là,
05:56 il est bien".
05:57 Et en fait, c'est un des meilleurs sketches que j'ai faits parce que du coup, tu te creuses,
06:00 tu vas chercher des...
06:01 Donc c'est bien, ça a été un accélérateur en écriture, c'est fou le temps que ça m'a
06:04 fait gagner.
06:05 Allez, un dernier petit souvenir.
06:06 Ah bah c'est un souvenir commun.
06:09 Vous avez reconnu ce générique les amis ?
06:13 Le Bureau des Légendes.
06:14 Le Bureau des Légendes, parce que vous avez tous les deux joué dans le Bureau des Légendes,
06:17 mais alors pas en même temps.
06:18 Alice Bellady, vous jouez dans la saison 2 et Artus en 3, 4, 5, c'est ça ?
06:23 Ça vous a ouvert des portes du cinéma, cette série derrière ? Ça aussi, ça a été
06:29 un accélérateur ou pas spécial ?
06:31 Non, mais je crois qu'on a un truc commun avec Artus, c'est qu'on sait faire aussi des
06:34 grands écarts entre de la comédie, on est sur scène et on peut aussi faire des programmes
06:40 un peu plus sombres, un peu plus noirs.
06:42 Et je crois que c'est important pour nous, je parle pour toi, tu me permets.
06:45 Oui, bien sûr.
06:46 Non, en tout cas, je sais que pour moi, c'est très important de pouvoir naviguer parce
06:52 que sinon, c'est un peu ennuyeux et on n'a pas tous la chance d'avoir cette carrière-là
06:57 et on en profite à fond en fait.
06:59 Et c'est vrai que pour vous, Artus, c'était vraiment un contre-emploi pour le coup, le
07:01 rôle.
07:02 Oui, ça a permis justement d'ouvrir cette porte-là et de montrer, parce que je trouve
07:07 que malheureusement, on aime bien les cases en France, on aime bien se dire "ok, non
07:10 mais lui il fait ça, il fait ça, elle a fait ça, donc il ne faut pas les sortir".
07:13 Et je trouve ça génial de dire, là cette année par exemple, on est dans mon film,
07:18 une comédie populaire qui sort là et tous les deux, on monte les marches de Cannes,
07:22 chacun dans un film, moi la semaine de la critique, donc je trouve ça génial.
07:27 J'ai l'impression que les choses bougent un peu et c'est cool, ça serait bien en fait
07:31 qu'on se rende compte que voilà.
07:32 Et justement, ce film a un petit truc en plus qui lui aussi fait bouger les choses, on va
07:37 en parler dans deux minutes sur...
07:38 Enfin, on revient tout de suite.