Le cours des bovins finis incite les éleveurs à maintenir leurs ateliers d'engraissement

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Depuis 2019, les abattages de jeunes bovins restent stables, alors que le cheptel de mères allaitantes a chuté de 400 000 tête.
Ilona Blanquet, agroéconomiste à l'Institut de l'élevage décrypte la conjoncture pour les éleveurs engraisseurs.

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Transcription
00:00Donc voilà, si on veut un petit peu récapituler ce qui s'est passé ces derniers temps,
00:04entre 2019 et 2023, on a engraissé le même nombre de gibets en France,
00:09alors que les naissances diminuaient de 7%.
00:14Et ce qui se passe depuis le premier semestre 2024,
00:17c'est qu'on a même un nombre de broutards conservés en France pour l'engraissement qui augmente.
00:23Donc on a eu plus de 7% au niveau des mâles de type viande
00:27qui ont été conservés en France pour l'engraissement.
00:30Donc on est même sur une pente légèrement favorable actuellement.
00:34Les mâles allaitants qui naissent en France, ils ont deux destinations.
00:37Soit c'est l'engraissement, soit c'est l'export.
00:39Et comme l'engraissement se maintient, effectivement ces dernières années,
00:43finalement les volumes de mâles allaitants exportés ont quand même nettement diminué.
00:48Donc en fait, entre 2019 et 2023, les exports ont diminué de 14%.
00:53Et donc voilà, c'est quand même significatif.
00:57On a voulu absolument conserver des mâles en France et donc on a un peu moins exporté.
01:02Oui, en fait, les abattoirs ont besoin de fonctionner.
01:06Ils ont besoin de fournir en viande le marché français, ce qui est très important.
01:11Et donc c'est vrai qu'il est parfois difficile d'agir sur le côté multifactoriel,
01:18de la baisse du cheptel allaitant en France.
01:20Mais de conserver sur le territoire français les broutards qui sont nés,
01:24il y a eu des efforts faits par les abatteurs pour encourager les éleveurs à les conserver.
01:30Et donc ces gibets viennent partiellement compenser la baisse des abattages de vaches de réforme en France.
01:36Donc en fait, c'est vrai que traditionnellement en France, on aime manger de la viande rouge.
01:40Donc c'est souvent de la viande de vache.
01:43Mais il y a aussi une consommation traditionnelle de viande de gibets,
01:47donc des animaux qui sont un peu plus jeunes, à la fois dans l'Est de la France, dans le Nord.
01:52Et puis, de façon générale, du fait que la production nationale française,
01:58malheureusement, s'est érodée ces dernières années,
02:02il y a de plus en plus de viande de gibet qu'on va retrouver sur le marché français.
02:06Donc notamment, il y a des découpes qui se font et des pièces qu'on va retrouver en GMS.
02:14Donc notamment, par exemple, les côtes de bœuf pendant la période estivale, dans les promotions,
02:18ça peut être de la côte de gibet.
02:20Et puis, le développement de la viande hachée dans la consommation française
02:24fait aussi que de plus en plus de morceaux des gibets peuvent être découpés
02:28pour être intégrés à la consommation française.
02:31Si on a moins de vaches de réforme,
02:33il faut malgré tout qu'on produise tout ce dont on a besoin pour le marché français.
02:37Et donc, c'est pour ça que le gibet, on le trouve aussi dans la consommation française.
02:41Alors, ce n'est pas une goutte d'eau, mais c'est vrai qu'en 2023,
02:44par exemple, les abattages de gibets et viande, ils ont augmenté de 2%,
02:48alors que les abattages totaux de gros bovins, eux, ils ont diminué de 5%.
02:53Donc, en fait, le maintien de l'engraissement de gibets vraiment fait partie de la stratégie
03:00pour pouvoir essayer de maintenir le mieux possible la production française.

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