Tennis - FFT 2024 - Gilles Moretton : "Soyons unis ! La FFT n’appartient à personne et pas à Gilles Moretton"

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Gilles Moretton sera-t-il réélu président de la Fédération Française de Tennis ? La réponse sera donnée le 14 décembre 2024, lors de l'assemblée générale élective. Elu en 2021, l'ancien 65e joueur mondial a traversé des périodes de turbulences mais reste favori face à son rival Germain Roesch, président de la Ligue Ile-de-France. Secoué par une affaire de détournement de biens et de corruption, classée sans suite, Gilles Moretton a également dû répondre au mauvais climat social. Un régime autoritaire avec de nombreux départs avait été dénoncé. Pour Tennis Actu, le président Moretton est revenu sur les différentes accusations et critiques à son encontre. Il a également dressé le bilan de son premier mandat et présenté son projet pour le futur. "Le travail a porté ses fruits. La plus grande satisfaction est dans l’humain. (...) On est reparti parce qu’on considère que le travail effectué n’est pas terminé". ENTRETIEN.

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Transcription
00:00Bon Gilles, on se retrouve à l'hôtel Molitor. Il y a 4 ans, vous aviez convoqué Tennis Actu pour nous annoncer votre candidature, pardon, c'est reparti pour un tour en 2024.
00:15Oui, alors c'est pas vraiment une convocation, je me permets pas, mais oui, effectivement, on est à la fin d'un mandat, d'un mandat qui fera un tout petit peu moins de 4 ans,
00:24du fait du décalage de l'élection de l'Assemblée générale en 2021. Oui, on est reparti parce qu'en fait, on considère que le travail qu'on a effectué est pas terminé,
00:36et même si le travail a apporté ses fruits, on y viendra peut-être dans le détail, mais l'idée, c'est de continuer de prolonger le travail effectué sur les tas de domaines,
00:48auprès des clubs, auprès des écoles de tennis, auprès du développement des différentes pratiques de la fédération, le paddle, le paratennis, le beach tennis, le pickleball demain.
00:59Oui, on estime qu'on n'a pas fini et qu'il y a encore du travail à faire et qu'il est important aussi d'avoir, pour notre fédération, une certaine stabilité dans les projets,
01:09et c'est la raison pour laquelle, bon, c'est toute une équipe, c'est pas simplement une personne candidate, mais c'est une équipe qui est derrière.
01:17Ça serait quoi le bilan, là, aujourd'hui ? Si Gilles Moreton devait faire son bilan de son premier mandat, ça serait lequel ?
01:24C'est avant tout, d'abord, de la fierté, la fierté d'avoir un collectif autour de moi.
01:30Si on remonte il y a 4 ans, on était une cinquantaine à avoir bâti un projet qui s'appelait Ensemble pour un autre tennis.
01:37On avait vraiment des idées, on est venus pas simplement la fleur au fusil pour être sur la photo, mais on est venus parce qu'on avait envie d'aider le tennis,
01:46on avait des idées, et on les a appliquées, on les a mises en application. On arrive dans une situation hyper délicate en 2021.
01:55La fédération perd 92 millions d'euros, on a 930 000 licenciés, on perd des licenciés depuis 15 ans, donc la situation est pas jolie.
02:05Et puis il y a le Covid, il y a une certaine morosité, et là-dessus, ben quoi ? On regarde le bilan au bout de 4 ans.
02:13Le bilan au bout de 4 ans, c'est d'abord 1 170 000 licenciés, on vient de terminer la saison 2024 fin août, des finances à la fédération qui sont restaurées,
02:26avec un résultat net de 30 millions d'euros depuis déjà 2 ans, une MBA de 60 millions d'euros, donc voilà, on est fiers de ça,
02:35et puis on est fiers aussi de la santé de nos clubs, la santé des pratiques qu'on a mises en avant, qu'on a mises en lumière, je pense,
02:43au Padel qui existait depuis 2014 mais qui était un peu étouffé, et puis le Parathénys également, où on a fait des tas de choses,
02:53enfin voilà, le bilan global, il est satisfaisant, et je dirais que la plus grande satisfaction, elle est dans l'humain,
03:00dans l'humain parce qu'on a été élus il y a 4 ans avec 62% des voix, ce qui était pas mal contre un candidat sortant,
03:07et là, quand on réunit les troupes des élus et des délégués qui ont affiché leurs couleurs unies pour notre fédération, on est 80%, c'est comme ça,
03:17et quand on connaît le mode de fonctionnement de nos élections dans les territoires, dans les comités départementaux, il y a dans 95% des cas un seul candidat,
03:26donc il n'y aura pas une surprise, il y a des matchs effectivement à droite, à gauche, où il y a deux listes, mais ça, c'est la réalité,
03:33et la réalité, elle est importante pour moi, cette fierté dans l'écosystème, parce que ces gens-là, ces 80%-là m'ont vu fonctionner pendant 4 ans,
03:41ils m'ont vu sur le terrain, ils m'ont vu proposer des choses, ils m'ont vu discuter, échanger, partager, et ceux-là sont les vrais, je dirais,
03:52sachant Ténis qui, au quotidien, bénévolement aide leur club, leur comité départemental ou leur ligue.
04:00Ça, c'est une véritable satisfaction pour moi qu'on ait pu acquérir, convaincre des gens qui étaient dans l'opposition il y a 4 ans,
04:10et qui maintenant se sont alignés derrière, unis pour notre fédération, derrière un groupe, et puis fiers aussi d'une centaine de bénévoles qui ont travaillé
04:19sur un programme que je vais, je l'espère, te présenter rapidement maintenant.
04:24Oui, justement, le cap pour la suite, s'il y avait 3 points à dégager, ça serait lesquels ?
04:29Alors, il y a deux choses. D'abord, les 3 points, c'est important, c'est consolider ce qu'on a fait depuis 4 ans, c'est fédérer, continuer à fédérer,
04:38c'est le rôle d'une fédération, ça paraît évident, mais le rôle d'un président, c'est de fédérer, de rassembler, et puis derrière, de poursuivre
04:46le développement qui a été le nôtre, parce qu'on est dans une trajectoire de progrès, et cette trajectoire, il faut la continuer.
04:554 gros piliers importants dans cette fédération, d'abord, les clubs et les licenciés, on a fait beaucoup, on a innové dans plein de domaines,
05:05les 3 euros par licence, l'aide au club, la proximité, le Tour de France qu'on a créé, les 3000 clubs que j'ai pu rencontrer,
05:15les 4000 dirigeants, enseignants et bénévoles que j'ai pu voir sur le terrain pendant ces 4 années, tout ce qui touche à la RSE,
05:24tout ce qui touche à la modernisation de nos écoles de tennis, au projet club, tout ce qu'on a mis en place dans le détail qui se voit pas beaucoup,
05:31mais qui est un travail colossal d'accompagnement de nos dirigeants et de nos enseignants sur le terrain.
05:36Ca c'est le premier pilier, et c'est le plus important, les clubs et les licenciés, c'est 99% de la préoccupation d'un président,
05:44on est une fédération de clubs et de licenciés, le haut niveau, on y viendra tout à l'heure, mais c'est 1%, à peine 1%, en revanche, c'est vrai que c'est souvent 99% de la visibilité.
05:55Le deuxième pilier, ce sont nos pratiques. Quand je suis arrivé, on était très monoproduit tennis, on reste tennis, le tennis reste notre colonne vertébrale
06:06et la priorité de la fédération française de tennis, mais on a de nouvelles pratiques émergentes, on a sorti le paddle des tiroirs, on a développé le beach tennis,
06:17on a le pickleball qui arrive, le paratennis est une pratique importante pour la fédération qui couvre d'abord le tennis fauteuil, les sourds et malentendants,
06:29où nous sommes champions du monde, et le blind tennis, le tennis pour les malvoyants ou les non-voyants, et bien ça ce sont ces pratiques-là,
06:36et puis la dernière pratique de la fédération française de tennis, c'est la courte paume, qui reste l'ancêtre avec le jeu de paume de notre fédération
06:45et auquel on doit bien évidemment s'occuper. Ça c'est le deuxième pilier, les pratiques. Le troisième, j'en parlais tout à l'heure, c'est le haut niveau,
06:52c'est important parce que c'est une vitrine, un travail colossal a été fait et je dirais que c'est aussi une satisfaction, on est arrivé sur un projet
07:02à aligner l'ensemble des présidents de ligue, malgré parfois quelques oppositions, l'ensemble des présidents de ligue à valider le programme que nous mettons en place
07:12depuis trois ans, le parcours vers le haut niveau, le rôle de nos ETR, nos équipes techniques régionales, qui pour nos CST, conseillers sportifs
07:21territoriaux, entraîneurs fédéraux, CTR, ont un programme et des fiches de mission qui sont très très précises, beaucoup plus de temps sur l'autre terrain
07:29à entraîner nos 7, 8, 9 ans, la modernisation de l'école de tennis, tout ce travail a été effectué avec la création de CFE, centre fédéraux d'entraînement,
07:40des lieux où les jeunes, au moment où ils doivent quitter leur club parce qu'ils jouent beaucoup et qu'ils ont besoin de s'entraîner beaucoup plus,
07:47peuvent basculer sur un centre fédéral d'entraînement qui est donc un lieu d'entraînement départemental ou ligue et qui est important.
07:56La création d'un véritable patron du haut niveau dans chacune des régions avec les directeurs fédéraux de la performance qui ont mission de piloter
08:06réellement les projets jusqu'au U14, on a fait attention à ce qu'on ne se disperse pas sur le territoire avec nos équipes techniques régionales,
08:15qu'on se concentre sur les moins de 14 ans, sachant qu'au-delà de 14 ans, nous avons ce qu'on appelle les parcours associés, nous finançons près de 116 jeunes
08:25qui sont au-delà de l'âge de 14 ans et qui ne sont pas dans le centre national d'entraînement de Poitiers ou à Roland-Garros maintenant,
08:33ça aussi c'est une nouveauté pour des 15-17 ans, on a aujourd'hui à côté de Roland-Garros au CNE, on a 9 garçons et 3 filles.
08:43Ça c'est tout nouveau, c'est sous la coupe maintenant d'Ivan Ljubicic qui a apporté à la fois son expérience de numéro 2 mondial,
08:50mais aussi son expérience du haut niveau avec Roger Federer et tout ça nous permet d'essayer d'accompagner les jeunes vers le parcours,
09:00vers le haut niveau avec plus de responsabilisation pour les jeunes et puis un accompagnement, la volonté qui est, et on m'entend souvent dire la même chose,
09:10le projet d'être un grand champion, ça ne peut pas être un projet fédéral, ça doit être un projet personnel, un projet individuel.
09:17Nous, fédération, on a fait notre travail quand on a formé, quand on a mis sur la rampe de lancement les jeunes,
09:24mais c'est à eux après de se prendre en main, on les accompagne encore financièrement, mais le choix de se structurer, d'avoir un préparateur physique,
09:32un préparateur mental, d'avoir un entraîneur et de se lancer à 100% dans le grand blin, ça ne peut être que le choix individuel d'un joueur ou d'une joueuse.
09:41Et actuellement, sur le haut niveau, on peut être satisfait aujourd'hui des résultats que nous avons avec des jeunes émergents,
09:49que ce soit bien évidemment Arthur Fyss, Lucas Vanage, Giovanni Impecci, mais aussi chez les filles avec Clara Burel, Diane Paris,
09:56qui ont un véritable potentiel sur lesquels on croit beaucoup, on a beaucoup d'ambition et on a la volonté de les aider, les accompagner dans leur développement,
10:07sans occulter vraiment le parcours qui peut être un parcours individuel de choix d'aller s'entraîner auprès d'académies, auprès de privés.
10:20C'est le cas d'ailleurs actuellement. On a énormément de nos projets qui sont des projets non pas entraînés par la Fédération.
10:26Je vais prendre l'exemple de Moïse Kouamé qui est arrivé, qui était chez Justine Hénin dans son académie en Belgique,
10:34qui est venu s'entraîner au CNE, qui garde son entraîneur. C'est le cas d'Afne Impecci aussi qui a son entraîneur et qui est venu au CNE avec son entraîneur de Lyon.
10:44Et puis d'autres qui ont fait un choix d'entraîneur à l'étranger. Je pense à Gabriel Debrus qui a gagné Roland-Garros Junior il n'y a pas très longtemps
10:52et qui a fait le choix d'aller chez Piatti en Italie pour s'entraîner. Je pense que c'est un bon choix.
10:58Donc voilà, on est vraiment sur la volonté d'orienter vers le projet individuel. Donc ça c'est le troisième pilier qui est ô combien important.
11:07Et puis le dernier pilier pour notre Fédération sont nos grands événements. On a la chance d'être propriétaire de nos événements.
11:14Peu de fédérations ont cette capacité-là, que ce soit Roland-Garros, que ce soit le Rolex Paris Masters, que ce soit le Green Wiz Paris Major en padelle.
11:23Nous sommes propriétaires de nos événements. Et puis grâce à l'héritage de ce stade Roland-Garros qui est absolument magnifique, somptueux,
11:32on a lancé le stade à l'année. On a un stade qui vit à l'année avec des événements. On a eu du basket, on a eu du beach volley, on a eu du breakdance,
11:41on a eu la fête de la musique, sans pour autant aller vers une salle de spectacle ou concurrencer une salle de spectacle.
11:48Quand on prend l'exemple de notre stade, entre maintenant à la fin du Green Wiz Paris Major de padelle, il n'y a rien, il n'y a aucun événement jusqu'au mois d'avril.
12:00On va garder notre stade parce que nous ne sommes pas un stade couvert totalement. On a un toit sur le Susan Langley et le Philippe Châtrier,
12:07mais le stade n'est pas couvert totalement. Donc on n'aura pas d'événement jusqu'en avril. Et puis à partir d'avril, Roland-Garros reprend ses couleurs ocres de la terre battue.
12:17Et là, nous préparons le tournoi de Roland-Garros en avril, mai, juin. C'est du tennis à Roland-Garros.
12:24On accueillera encore tous les championnats de France à Roland-Garros entre les mois de juin, juillet et peut-être août.
12:31Les championnats de France de jeunes, de para-tennis qui auront lieu à Roland-Garros, de senior plus.
12:36Je crois que c'est un rêve pour tout joueur de tennis dans son club de venir jouer une fois à Roland-Garros.
12:40Donc on maintiendra ces événements. Et peut-être qu'à l'intérieur de ce calendrier très tennis, on aura peut-être des événements
12:49qui nous semblent importants aussi pour la Fédération et pour Roland-Garros en termes d'inclusion.
12:55On permet aussi à d'autres sports de venir s'exprimer dans un cadre exceptionnel qu'est le stade Roland-Garros.
13:04Donc voilà un petit peu pour les grands événements que nous souhaitons maintenir à l'intérieur du stade.
13:10Ce sont les quatre piliers importants, les clubs et les licenciés, nos différentes pratiques, le haut niveau et les grands événements de la Fédération.
13:20Vous l'avez dit, on parle du haut niveau. C'est la vitrine de la FFT. Si on regarde bien, il n'y a plus de DTN depuis les Jeux.
13:29Il y a un DTN qui va arriver. Comment ça va s'organiser maintenant pour la suite ?
13:32Alors d'abord, il y a un ministre qui vient d'arriver. Donc on a eu une période un peu compliquée où on ne savait pas très bien avec le gouvernement.
13:40Donc c'était important d'attendre que le nouveau ministre arrive et prenne ses fonctions. On est à deux mois des élections.
13:49On a une DTN qui fonctionne aujourd'hui parfaitement bien avec identifié un parcours vers le haut niveau dans les territoires
13:58avec un responsable qui s'appelle Patrick Vergne, qui est un cadre d'État et qui connaît parfaitement nos territoires et qui fait un travail remarquable.
14:06On a un responsable du haut niveau qui est Ivan Ljubicic avec aujourd'hui la mise en place d'un programme auprès des 15, 17
14:15et puis en accompagnement de nos joueurs aujourd'hui sur le circuit. De l'autre côté, la formation fonctionne remarquablement bien avec Pierre Chéret et le Lift.
14:25Et puis ensuite le développement de la pratique, le travail que nous faisons au quotidien auprès des clubs avec Daniel Courcol qui fonctionne également très bien.
14:33Donc il n'y a pas d'urgence aujourd'hui. On va attendre forcément les élections. Il est important aussi qu'on tienne compte des élections futures
14:41et puis la mise en place d'une nouvelle équipe probablement.
14:45Vous avez réussi à convaincre Ivan Ljubicic de rester parce qu'il voulait partir après les Jeux ?
14:49Oui, je pense qu'il a le caractère qui va bien avec son parcours, un parcours qui a été compliqué.
14:57Né en Bosnie, traversé la Serbie en période de guerre, hébergé en Croatie, entraîné en Italie.
15:05Il a eu un parcours compliqué. De par ses résultats et sa capacité à entraîner le meilleur joueur du monde,
15:14il a des exigences et il a à un moment donné à assumer des responsabilités qu'il a jugées sur un événement comme les JOP.
15:28Moi, je trouve que c'est très noble de sa part. C'est un bon signal. Bien évidemment, il est maintenu dans ses fonctions.
15:34Maintenant, ce n'est pas pour ça que ses remarques ne sont pas prises en considération.
15:38On tiendra compte des remarques qui ont été effectuées pour continuer à évoluer, à faire progresser notre DTN.
15:47Pour revenir au niveau, c'est la vitrine. Si je vous dis qu'on s'inquiète un petit peu parce qu'il n'y a pas de médaille aux Jeux Olympiques,
15:56sur les grands schlèmes, c'est à chaque fois possible, il faut croiser les doigts pour qu'il y ait un français en deuxième semaine,
16:01comment vous analysez tout ça ? Parce qu'on s'inquiète un peu.
16:04Je crois que d'abord, il faut faire preuve de patience. On quitte une génération de joueurs d'exception.
16:13Je vais parler des trois très grands Nadal, Federer, Djokovic qui ont accaparé pendant des années toute la lumière,
16:21la lumière de nos très bons joueurs parce qu'on avait derrière ces joueurs-là des Gaël Monfils, des Gilles Simon, des Joe Tsonga,
16:31des Richard Gasquet qui ont fait des parcours assez intéressants. Les quatre, à un moment donné, étaient dans les dix meilleurs joueurs du monde.
16:37Donc, il ne faut pas oublier ça. Il ne faut pas oublier non plus que chez les femmes, on a eu trois grands schlèmes.
16:43On a gagné trois grands schlèmes avec Marie Peirce. C'était en 2000 avec Marion Bartoli, avec Amélie Mauresmeau.
16:49On parle souvent de Yannick Noah en 1983 et on n'a pas que Yannick Noah. On a eu nos femmes qui ont gagné des grands schlèmes.
16:59Bon, maintenant, les joueurs d'exception et les génies comme Alcaraz ou comme Ziner, j'aimerais bien qu'on en ait.
17:08On a aujourd'hui de très bons jeunes joueurs qui vont peut-être demain se révéler. La précocité chez Alcaraz et chez Ziner est assez exceptionnelle.
17:16On aimerait bien. Maintenant, il n'est pas exclu que comme on voit jouer actuellement Arthur Fyss, je le prends parce que dans le dernier tournoi à Tokyo,
17:24il a battu quatre joueurs de suite dans les 20 meilleurs joueurs du monde. Il a battu Zverev il n'y a pas très longtemps, juste avant les Jeux olympiques.
17:31Je regrette effectivement que sur les Jeux, il n'y ait pas eu d'exploit. Il n'y a pas eu de contre-performance. On n'a pas contre-performé.
17:39Peut-être hormis Caroline Garcia qui a perdu en dessous de son classement. Les autres ont perdu contre plus forts qu'eux.
17:45Donc on peut le regretter parce que c'était à Paris. Mais aujourd'hui, il n'y a pas péril en la demeure. Je crois que la fédération se porte bien.
17:53Il y a beaucoup de jeunes qui poussent. Il y a une émulation surtout chez les garçons plus que chez les filles. On aimerait que la densité soit encore plus forte chez les filles.
18:02Et d'ailleurs, c'est la raison pour laquelle, tout à l'heure, je le disais, en accord avec l'ensemble des présidents de ligue, nous avons mis l'accent sur la formation
18:10des moins de 10 ans pour justement augmenter la base de notre pyramide et avoir peut-être demain plus d'opportunités pour avoir un Alcaraz.
18:19Je reviens sur Alcaraz parce que pour moi, il présente des qualités absolument exceptionnelles. Mais peut-être qu'on en a un en France qui va arriver et qui va exploser.
18:28Vous parlez de Joe Tsonga. Il n'a pas été tendre ces derniers temps, Joe Tsonga. Comment vous prenez ça ? Les critiques sont un peu dures à votre égard ?
18:38Je ne sais pas si elles sont à mon égard. Mais d'abord, j'ai énormément de respect pour le joueur qui a été Joe Wilfried Tsonga.
18:46Moi, j'ai vraiment adoré son jeu, son style de jeu. Maintenant, il est rentré dans une vie professionnelle où le business est important. Il a des affaires.
18:55Il faut qu'il fasse tourner ses affaires. Je le comprends. La seule chose, moi, que je rectifierais, c'est que ça touchait – et j'en ai parlé tout à l'heure – la capacité que nous avons,
19:03nous, à travailler avec tout le monde aujourd'hui. Et c'est ce que nous faisons concrètement. Il a des jeunes joueurs, Mahé Malij, que vous ne connaissez pas,
19:10et dans son académie à la Olympe et financée par la fédération. Il y a d'autres joueurs aussi qui sont dans d'autres académies, chez Moratoglou.
19:18Donc c'est très bien. Ne nous lançons pas dans ce type de procès. On a besoin de tous œuvrer ensemble pour avoir un grand champion ou une grande championne demain.
19:28Et moi, je serais ravi que ce grand champion ou cette grande championne ait été formé dans une académie ou ailleurs. En revanche, le constat qui est sûr,
19:37c'est que tous les joueurs qui sont passés par le très haut niveau ont tous été formés par la fédération française de tennis, ont été formés dans nos clubs,
19:47par des comités départementaux, par des ligues. Certains sont restés, d'ailleurs, avec des joueurs. Joe, d'ailleurs, lui-même, a été entraîné par Eric Winogratski,
19:55financé par la fédération. Il a bénéficié d'un grand nombre de wall cards colossales. On estime – je ne vais pas parler de montants – mais l'aide qui a été apportée à tous les joueurs
20:05est très, très importante. Un jour, peut-être, je présenterai – et je l'aurai dit, d'ailleurs, individuellement – mais n'oubliez pas que vous avez été aidés tous
20:14par la fédération en donnant précisément le nombre de wall cards qui sont donnés. La wall card à Roland-Garros, vous savez ce que ça représente pour un jeune joueur.
20:22Quand on connaît le montant des prix distribués à Roland-Garros, quand on aide un joueur, quand on lui donne une wall card, on lui donne, un, l'opportunité de se réaliser
20:32dans un grand chelem, mais aussi on lui donne financièrement une somme d'argent importante. Alors n'oublions pas ça. Travaillons ensemble tous pour le tennis et pour le bien du tennis.
20:43– Vous parlez de l'humain. Vous avez parlé de l'humain. Là, aujourd'hui, quand on entend toutes les critiques sur la fédération française de tennis, c'est votre faute ?
20:52C'est de l'acharnement ? Comment on explique ? – C'est tout simple. Je vais répondre. D'abord, on a parlé de l'humain. L'humain est perfectible.
21:00On a fait de très très belles choses pendant ce mandat. Il y a eu quelques erreurs, probablement. En revanche, il y a une dimension que moi je n'apprends pas réellement dans le monde du sport,
21:10c'est la dimension politique. La première chose qui m'est arrivée quand je me suis lancé dans les élections, alors je parle de la Ligue Auvergne-Rhône-Apes, c'est une diffamation.
21:20Aujourd'hui, il faut savoir que j'ai été diffamé, j'ai attaqué mon adversaire et j'ai gagné. Il a été condamné par la justice française.
21:29Là, maintenant, nous avons encore deux attaques en diffamation. On ira devant le tribunal correctionnel. On ne lâchera rien.
21:36Donc si on prend les affaires dont vous parlez, et je n'ai pas du tout envie d'éluder ces sujets, le parquet national financier.
21:44J'ai déjà été attaqué avant mon élection sur des histoires de billetterie. J'ai été attaqué. J'ai même été mis en haut de l'affiche.
21:53Et derrière, le parquet national financier a rendu un jugement classé sans suite absence d'irrégularité, absence totale d'irrégularité.
22:02Le problème, c'est que quand vous lisez ça, ça prend une demi-ligne en bas d'un journal. Vous êtes un média, vous préférez les grands titres.
22:10Eh bien, c'est comme ça. Il faut vivre avec, il faut accepter ça. Je l'accepte, malheureusement.
22:15Si je prends d'autres, je pourrais citer d'autres exemples, mais malheureusement, c'est le monde dans lequel on est.
22:21Malheureusement aussi, c'est l'utilisation derrière les réseaux sociaux de tout et n'importe quoi.
22:27La dernière en date, eh bien, j'ai été obligé, je dépose plainte devant le tribunal correctionnel la semaine dernière de quelqu'un
22:35qui, derrière probablement son écran, écrit quelque chose qui n'est pas acceptable.
22:40Et je pense qu'on devrait être un petit peu plus dignes pour notre fédération.
22:45Alors que l'on m'attaque, moi, aujourd'hui, mais moi, je préférerais que dans cette campagne électorale, on ait un débat d'idées,
22:53pas un débat de personnes, un débat d'idées. Moi, aujourd'hui, je viens avec un bilan. On peut rentrer.
22:58J'aimerais bien qu'on rentre un petit peu dans ce qui a été fait dans les clubs, sur le tennis féminin, sur la RSE, sur nos bénévoles.
23:05On a fait énormément sur la billetterie de Roland-Garros, sur l'événement, l'arrivée à la tête de nos trois tournois, d'Amélie Maurespo d'un côté,
23:14de Cédric Pioline sur le Rolex Paris Masters, de Arnaud Di-Pasquale sur le Green Wiz Paris Major en padelle.
23:21La progression qu'on a eue, le nombre de licenciés, l'aide au club. L'aide au club, dans le mandat précédent, était de 20 millions d'euros.
23:29Nous, nous avons distribué 33 millions d'euros. L'aide, c'est l'aide à l'équipement, changer, rénover des terrains de tennis, construire des cours couverts,
23:38aménager des clubs à housse, faire du relamping, l'éclairage dans les cours. On a aidé considérablement les clubs.
23:46On a été force de proposition à tous les étages pour aider nos clubs, la modernisation de l'école de tennis, avec d'un côté Olivier Le Thor,
23:55avec son tennis couleur, et de l'autre côté Walter Gouy sur l'organisation de l'école de tennis. Mais aujourd'hui, il y a 1 200 écoles de tennis
24:03qui ont adopté un système que nous avons proposé. Nous ne faisons que proposer. Et les clubs peuvent disposer s'ils pensent que c'est bien pour eux.
24:131 200, c'est beaucoup. Ça veut dire qu'aujourd'hui, les propositions que nous avons pu faire pour améliorer la vie des clubs ont été entendues,
24:22ont été acceptées. Et le dialogue et le partage, l'échange de bonnes pratiques, c'est un peu ma philosophie. Je dis souvent, nous, fédération,
24:32on ne sait pas grand-chose. En revanche, dans les clubs, on est capable d'avoir des idées absolument exceptionnelles que, nous, on reprend
24:40et on les propose à l'ensemble des clubs. Donc toutes ces améliorations ont amené la fédération à avoir effectivement 1 170 000 licenciés,
24:49à avoir aujourd'hui, à la porte des clubs, des gens qui attendent. Le paddle a fini la saison avec 70 000 licenciés. On a fait 2 licences
24:59parce qu'aujourd'hui, ce que nous apportons au tennis, nous ne l'apportons pas encore au paddle puisque c'est une pratique émergente,
25:07même si on a construit beaucoup plus de pistes de paddle. On était à 900 pistes de paddle. On est à 2 200 avec un projet pour se projeter dans l'avenir
25:16à 6 000 pistes en 2028. On va augmenter l'aide au club, l'aide financière au club. Tout à l'heure, je vous parlais, mandat précédent,
25:2420 millions, 33 millions. On va distribuer 60 millions au club qu'on va orienter en fonction des besoins. On va aller au contact des clubs,
25:34comme on l'a fait pour écouter les clubs. Est-ce que vous avez besoin d'emplois jeunes ? Est-ce que vous avez plus d'aide pour les clubs formateurs ?
25:42Est-ce que vous avez besoin d'accompagnement ? On va faire preuve de solidarité aussi, de mutualisation pour les clubs, les petits clubs qui souffrent.
25:50On va faire en sorte qu'on puisse mutualiser au minimum 2 clubs sur 3 domaines. Le domaine de l'administratif, on sait que ces clubs-là souffrent un peu
26:00sous les contraintes administratives. Sous l'enseignement, il y a des groupements d'enseignants qui existent. On a besoin de partager les enseignants.
26:09Et le troisième domaine sont les compétitions, les compétitions internes. Quand on est un petit club, on n'a pas assez souvent de joueurs.
26:17On peut partager avec d'autres petits clubs. Voilà. Il y a des tas de propositions qui sont sur la table aujourd'hui, proposées au club pour le mandat prochain.
26:26On entend votre passion, votre envie. Gilles, est-ce que vous n'êtes pas au final quelqu'un de peut-être un peu trop dur ? Parlez-nous un peu de ce projet Fairplay
26:34parce que c'est important pour rassérener ce climat au sein de votre fédération. Alors très vite, le projet Fairplay, c'est quoi ? C'est qu'effectivement,
26:44notre fédération a énormément grossi dans ces 4 dernières années. On était 385 salariés. On est 500 salariés au siège. On a un chiffre d'affaires qui a augmenté
26:56considérablement. On a des événements tout au long de l'année et probablement qu'il y a eu une souffrance au travail au sein de la fédération. On l'a entendu.
27:06Je l'ai entendu. Avec le CSE, nous avons pris les mesures, convoqué une entreprise pour faire un diagnostic. Ce diagnostic a été interprété encore une fois
27:18sous l'angle négatif. Mais dans le diagnostic, et je vous invite puisqu'il est sur les réseaux sociaux, même si la diffusion tenait du pénal, c'est pas moi,
27:29c'est la société qui le disait, mais il est quand même sorti sur le pénal. Il y a 325 pages. C'est intéressant de lire que tout au début, la première remarque
27:38qui est faite, c'est que la qualité de vie au travail dans la fédération est satisfaisante et correcte. Et il y a une note qui est donnée. Cette note, elle doit varier
27:49dans toute entreprise entre 50 et 70. Elle est à 62 à la fédération française. Ça ne veut pas dire qu'à l'intérieur, il n'y avait pas de souffrance,
27:58il n'y avait pas des choses à améliorer. C'est ce que nous avons entendu, écouté. C'est ce qui a été mis en place. C'est ce qui a été proposé dans ce projet Fairplay.
28:06Je ne vais pas revenir dessus, qui a été présenté il y a une dizaine de jours en plénière à l'ensemble des salariés et que nous allons mettre en œuvre
28:15tout au long de l'année. Donc on a écouté les recommandations. C'est un petit peu comme en tennis. On gagne des matchs et puis parfois, on perd des matchs.
28:23Mais il faut apprendre de ses défaites. Peut-être que cette croissance... On est passé à la fédération d'une TPE, d'une toute petite entreprise, à une ETI,
28:32une entreprise de taille intermédiaire. Et donc il fallait aussi qu'on digère, qu'on consolide cette croissance. Et c'est ce qu'on va faire, qu'on entende
28:41et qu'on mette en place un certain nombre de mesures. L'objectif pour nous, c'est de faire appel très vite, dès maintenant, à un organisme international
28:51qui s'appelle Great Place to Work, Grande Place à Travailler, pour faire en sorte que notre fédération soit un endroit où on ait envie de travailler.
29:01Donc on a écouté et on a mis en place l'ensemble des mesures dans le plan Fair Play.
29:06Si en quatre ans, Gilles, il y a une chose que vous avez apprise quatre années de présidence de la Fédération française du tennis, ce serait laquelle ? Une chose.
29:15Ce que j'ai appris, c'est que c'est la passion qui mène aujourd'hui l'ensemble des acteurs du tennis en France. Et si c'est une autre chose que la passion,
29:27je crois qu'il faut faire autre chose. Il faut aller peut-être dans la politique ou ailleurs. Mais tous ceux que j'ai pu croiser, tous ceux-là sont des gens avec qui je parle.
29:37Je vais faire référence à un grand philosophe qui s'appelle Charles Pépin, que j'adore, qui intervient d'ailleurs dans le tennis et qui a écrit un livre
29:46qui s'appelle « La rencontre ». Sachez que j'en ai croisé des gens sur le terrain, dans les clubs de tennis. Je n'ai fait que des rencontres exceptionnelles.
29:55Et il partage le moment entre une rencontre ou quelqu'un que l'on croise. Il y a certaines personnes que j'ai croisées. Je ne sais même plus qui elles sont.
30:06Et j'ai des gens que j'ai rencontrés qui sont des passionnés comme moi de tennis, qui sont des acteurs, bénévoles dans un club, chargés de l'entretien de terre battue dans un autre club.
30:17Et ces gens-là, c'est ce qui m'anime. Et si je dois retenir ça et ce qui m'anime encore maintenant pour être présent sur un deuxième mandat, c'est cette passion.
30:26Parce que je pense qu'on a encore tous ensemble, avec ces gens-là, beaucoup de choses à faire pour améliorer notre tennis et notre fédération.
30:33Vous m'avez devancé. Ma dernière question, c'est celle-là. Vous avez une minute. Je vous donne une minute pour convaincre que vous êtes la bonne personne pour continuer à gérer la fédération française de tennis.
30:44Moi, ce que je dirais tout simplement, c'est que vous avez des gens dans les territoires qui sont vos représentants, tous les passionnés de tennis.
30:52Ils sont élus. Ils sont délégués. Ils sont au quotidien sur le terrain. Ils sont aujourd'hui en grande, grande majorité à nos côtés.
31:00Je ne vais pas dire à mes côtés, mais à nos côtés, parce qu'autour de moi, il y a une équipe. Il y a une équipe qui s'est renforcée au fil des mois, au fil des années,
31:09parce qu'ils ont vu exactement le travail qui a été fait. Donc continuons tous ensemble et soyons unis pour notre fédération.
31:19Le mot n'est pas innocent. Le mot « unis » est important. Le mot « notre fédération », parce que la fédération n'appartient à personne.
31:26Elle n'appartient pas à Gilles Moreton. Elle n'appartient pas à qui que ce soit. Elle appartient à tous les clubs.
31:31Elle appartient à tous les licenciés, au même titre que le stade Roland-Garros.
31:35Chaque fois que je reçois du monde à Roland-Garros, je leur dis « bienvenue chez vous ». Ce stade, il nous appartient à tous.
31:41C'est un héritage, un héritage que l'on doit à certains présidents de fédération, comme Philippe Châtrier, qui a œuvré énormément,
31:49aussi à ceux qui ont construit le stade en 1928. Et je pense aussi que dans ce mandat prochain, on aura fêté le centenaire de Roland-Garros en 2028.
32:01Ce seront des moments importants. J'espère les vivre aux côtés de tous les passionnés de tennis.
32:06Merci à vous.
32:07Merci.

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