Panama - Terre de Diversité - un Monde à Explorer - Documentaire voyage - AMP
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00:00Le Panama, légèrement plus grand que la Suisse, mérite mieux que la simple évocation d'un canal aussi impressionnant soit-il.
00:11Dans un monde où la nature sauvage se fait rare, où les peuples premiers disparaissent, voilà un pays encore préservé, qui nous invite à une visite étonnante.
00:22Une nature exubérante, des tribus qui ont façonné l'âme d'un pays d'une grande diversité culturelle, des lieux chargés d'histoire,
00:31c'est une découverte au gré des Alizés qu'il souffle des Caraïbes ou du Pacifique.
00:36Sans oublier l'atmosphère particulière autour du volcan qui finira de nous surprendre.
00:51Panama City est la capitale du Panama, une des villes les plus cosmopolites d'Amérique centrale,
00:57avec un brassage de populations venues aussi bien des Caraïbes que des Amériques,
01:02dont ces gratte-ciels sont le témoignage de la vivacité de son économie toujours en mouvement.
01:10La métropole abrite 880 000 habitants, pour un pays qui en compte à peine plus de 3,8 millions.
01:22La ville s'étire au sud du pays sur l'océan Pacifique. La partie moderne est à l'est, tandis que la vieille ville est à l'ouest.
01:37Une route contourne par la mer le Casco Viejo.
01:41C'est ici, au pied de la colline d'Ancon, que les Espagnols ont transféré la capitale après la destruction de la ville originelle en 1671.
01:51Sur cet emplacement, la ville était plus facile à défendre.
01:55Les bateaux ne pouvant approcher en raison d'une barrière de corail, elle était aussi entourée de remparts conséquents.
02:01Lorsqu'en 1904 débute la construction du canal, l'afflux de population va repousser les frontières de la ville vers l'est.
02:09Le Casco Viejo est peu à peu abandonné par les familles bourgeoises pour devenir un bidonville.
02:22La restauration de tout le quartier a pris du temps. En 2003, l'Unesco l'inscrit au patrimoine mondial.
02:29Les travaux ne sont cependant pas encore achevés.
02:32Dans ces vieilles demeures, on vit beaucoup sur les balcons ou sur les trottoirs pour profiter de petites brises rafraîchissantes.
02:39Le casco viejo n'est plus qu'un lieu d'expérience.
02:43Le style architectural du casco viejo est à l'image de son passé.
02:47Le style colonial côtoie l'art déco, le brassage est permanent.
02:54Le casco viejo est un endroit où l'art déco a sa place.
02:58Le casco viejo est un endroit où l'art déco a sa place.
03:02Le casco viejo est un endroit où l'art déco a sa place.
03:06Le casco viejo est un endroit où l'art déco a sa place.
03:09Le casco viejo est un endroit où l'art déco a sa place.
03:29À l'extrémité de l'ancienne city, la Place de France rend hommage à la fois à l'initiative de la construction du canal et aux 25.000 ouvriers qui trouveront la mort durant ces travaux.
03:36La plupart d'entre eux auront été victimes soit de la fièvre jaune, soit de la malaria.
03:46C'est à cette époque que le cubain Carlos Finley découvrira comment les moustiques étaient des vecteurs de transmission de la fièvre jaune,
03:54et ont pu ainsi commencer à l'éradiquer.
04:06Plus à l'ouest, la baie d'Amador est un secteur important pour la ville.
04:17On vient d'y construire un bâtiment audacieux signé par Frank Gerry, qui abrite le musée de la biodiversité.
04:26Mais il marque surtout l'entrée du canal de Panama côté Pacifique, matérialisé par le pont des Amériques.
04:37Panama la Vieira, qui est aujourd'hui la vieille ville, a été fondée en 1519 par le conquistador Pedro Aires da Vila, avec une centaine d'habitants.
04:52Ce sera la première colonie européenne sur la côte Pacifique.
04:56Le village de pêcheurs devient rapidement une tête de pont pour l'exploration et la conquête du Pérou, et un point de transit pour l'or à destination de l'Espagne.
05:05Deux ans plus tard, la ville acquiert le titre de cité royale, et sa prospérité devient l'objet de convoitises, en particulier des pirates.
05:13En 1671, le pirate gallois Henri Morgan, avec ses 1200 hommes, saccage complètement la ville.
05:20Les Espagnols, après cette destruction, établiront le Casco Vieiro, à 8 kilomètres plus à l'ouest.
05:26L'avenue centrale fait un peu la liaison entre le Casco Vieiro et les quartiers plus modernes.
05:31C'est tout autour de cette artère que bat le cœur de la ville, où l'on vient faire quelques courses ou tout simplement flâner.
05:38La banane plantain est un des légumes les plus populaires du pays.
05:43Elle ressemble en tout point à la banane dessert, dont elle est issue, mais plus épaisse, elle est surtout cuisinée en friture.
06:02Lorsque le Panama a obtenu son indépendance de la Colombie en 1903, ajoutée à une situation géographique particulière, le dynamisme de la capitale n'a fait qu'augmenter.
06:13Ce foisonnement et ce brassage ethnique contribuent aussi à l'énergie que dégage la ville.
06:18Le carnaval est une des résultantes de ce métissage. Il a lieu en février. C'est un des événements majeurs du pays que l'on répète tout au long de l'année.
06:49À la sortie du casco Vieiro, édonnant sur l'avenue Balboa, le marché aux poissons est incontournable.
06:55C'est un des endroits emblématiques de la capitale. Tous les matins, c'est la cohue le long des quais pour décharger la pêche du jour.
07:07Le marché aux poissons est un des endroits les plus importants de la capitale.
07:12Avec un pays qui possède des côtes sur deux océans différents, le poisson ne peut être qu'ancré dans le mode de vie du pays.
07:20Le marché date de 1995. Il a été construit avec la coopération technique du Japon pour accueillir tous les produits issus de la mer. Il fournit toute la ville.
07:29Il y a une grande variété de poissons. À proximité des côtes, on pêche des carpes rouges, qui font entre 15 et 50 kg.
07:37Des méroues qui dépassent souvent les 40 kg. Plus au large, on pêche des poissons.
07:43Le marché aux poissons est un des endroits les plus importants de la capitale.
07:48Le marché aux poissons est un des endroits les plus importants de la capitale.
07:54Des méroues qui dépassent souvent les 40 kg.
07:58Plus au large, on pêche le tarpon, le wahou ou encore la dorade corifène, alors que le marlin se capture en pêche sportive.
08:09Devant la réduction de la ressource, le pays a développé avec succès l'élevage, en particulier pour les crevettes.
08:16Les crustacés sont aussi en vedette. Ils entrent dans la composition du cebiche, le plat traditionnel de toute l'Amérique latine, à base de poissons crus.
08:27Entre les stands, on débite des oignons, du piment, de la coriandre, sans oublier le jus de citron qui entre dans la composition de ce que l'on déguste ici à toute heure de la journée.
08:38Entouré de restaurants, le marché aux poissons est un prétexte pour venir se promener sur le front de mer qui fait le lien avec la ville moderne.
08:46Très fréquentée en fin de journée, la proximité de l'eau vient apporter un peu de fraîcheur.
08:52Bien avant que l'on parle de canal, l'isme de Panama a toujours été un point de passage stratégique entre les deux côtes de l'Amérique.
09:00Deux ans après le début de la ruée de la Côte d'Azur, l'île de Panama est tombée en mer.
09:07La ruée de Panama est un des plus grands canaux de route de l'Amérique latine.
09:11Bien avant que l'on parle de canal, l'isme de Panama a toujours été un point de passage stratégique entre les deux côtes de l'Amérique.
09:19Deux ans après le début de la ruée vers l'or en Californie en 1848, le pays se dote d'une compagnie de chemin de fer.
09:27Avec dès 1869, une ligne transcontinentale qui ne cessera de croître.
09:33Évoquée par Charles Quint au XVIe siècle, l'idée d'une route maritime entre les océans était toujours vue comme la solution idéale.
09:41Après avoir envisagé un canal au Nicaragua, c'est finalement Ferdinand de Lesseps, qui grâce au succès du canal de Suez qu'il vient de réaliser, se lance dans une aventure épique en 1882.
09:57Neuf mois seulement après le début des travaux, un tremblement de terre va faire chuter les cours de l'action de la compagnie créée pour réaliser le canal.
10:05La fièvre jaune va faire des ravages parmi les ouvriers, sans oublier les crues dévastatrices du Rio Chagres pendant la saison des pluies.
10:16Gustave Eiffel imaginera un réseau d'écluse pour maîtriser le fleuve.
10:20Mais en 1889, les difficultés sont trop nombreuses, sans oublier un affairisme douteux qui déboucheront sur la faillite de la compagnie.
10:29Ce sont les Américains qui prendront le relais en 1903, apportant les fonds nécessaires pour dix ans de travaux supplémentaires.
10:37La zone du canal est restée d'ailleurs sous administration américaine jusqu'en 1999.
10:45Aujourd'hui, le canal fait 77 kilomètres de long, relié en Panama City, à Colon, dans la mer des Caraïbes.
10:5114 000 navires l'empruntent chaque année, et 40 en moyenne par jour.
10:56Du simple voilier de croisière au porte-conteneur taillé pour passer au plus juste à travers les écluses.
11:03Ici, à Miraflores, ce sont des trains électriques qui, de part et d'autre du navire, maintiennent l'axe du bateau.
11:11Ils évitent ainsi tout contact avec les parois en béton.
11:15C'est le navire qui assure sa propriété.
11:17Avec le tourisme, le canal est une des principales ressources financières du pays.
11:21Avec le tourisme, le canal est une des principales ressources financières du pays. 5% du trafic
11:48mondial emprunte le canal. Le chiffre d'affaires dépasse les 1,6 milliards d'euros. Certains
11:55cargos payent jusqu'à 200 000 euros le droit de passage. Depuis 2007, des travaux
12:01gigantesques ont repris pour agrandir les écluses et faire passer des bateaux encore
12:05plus grands. En moyenne, il faut 9 heures à un navire pour franchir les écluses et
12:15les 77 kilomètres du canal. Des bateaux pilotent, des remorqueurs se relaient pour assurer
12:25les trajectoires et éviter tout incident.
12:55Dès lors que l'on sort du périmètre du canal, la vie sauvage reprend le dessus.
13:05Plusieurs lacs d'eau douce servent à alimenter les écluses. Une aubaine pour toute la faune
13:11qui les ont rapidement colonisés. Le Panama a la chance d'avoir encore 40% de son territoire
13:20recouvert par la forêt tropicale, dont une bonne partie est encore une forêt primaire.
13:25Le parc national de Soberania est une zone protégée de 220 kilomètres carrés, bénéficiant
13:32d'un climat tropical, et située à seulement 25 kilomètres du centre de la capitale.
13:37Le parc abrite plus de 200 types de mammifères et environ 400 espèces d'oiseaux.
13:45Plus inattendu, le tatou. La carapace sur le dos est formée de plaques osseuses articulées
14:03recouvertes de cornes. Elles habillent la totalité du dos de l'animal, du front jusqu'à
14:08la queue. C'est un solitaire inoffensif qui se nourrit d'insectes. Beaucoup plus bruyants,
14:16les singes hurleurs, que l'on distingue rarement et dont le cri est inversement proportionnel à la taille.
14:39Ce n'est qu'en prenant un peu de hauteur que l'on arrive à se rendre compte de l'étendue
14:44et de la densité de la canopée.
14:46En poursuivant sa route vers le nord-est, on atteint assez vite la province de Cologne et la
15:11côte caribéenne. A l'époque coloniale, c'était une province riche. On y faisait
15:17le commerce de l'or et de l'argent. Les pirates rôdaient en permanence.
15:21Aujourd'hui, la nature a repris ses droits sur les restes de l'Empire espagnol.
15:41Portobelo était à cette époque le port le plus important du pays. Difficile d'imaginer que ce
15:46paisible village de pêcheurs était le passage obligé de toutes les cargaisons d'or qui arrivaient
15:51du Pérou et que des mules acheminaient ensuite vers la capitale. L'église San Felipe n'a rien
15:57d'extraordinaire en apparence, mais elle renferme une statue d'un Christ noir à l'origine légendaire.
16:02En 1671 serait arrivé au large de Portobelo un gallion espagnol en provenance de Cartagène,
16:09pris dans une grosse tempête, il doit se réfugier dans la baie. Il jette à l'eau de lourdes caisses.
16:14Les habitants récupèrent le cristaud Nazareno. Ils ont conclu que ce cristaud voulait rester
16:19à Portobelo et ils placent le bienvenu sur le retable de leur église. Plusieurs places
16:25fortes ont été construites par les Espagnols pour défendre la baie. La plus imposante et la
16:30mieux placée reste le fort San Geronimo, qui permettait avec ses 18 canons d'avoir
16:35toute la baie en ligne de mire. Le bâtiment de la douane qui date de 1630 a été conservé tel
16:42qu'il était à l'origine. C'est ici que les gallions devaient enregistrer leur cargaison
16:47d'or avant de repartir vers l'Europe. En 1820 le traité interdisant l'esclavage est promulgué.
16:54A cette époque 90% de la population est noire venant de Saint-Domingue mais surtout d'Afrique
17:00et en ce qui concerne Portobelo venant du Congo. Chaque année après le carnaval un festival réunit
17:08toutes les formes d'expressions artistiques qui rappellent l'époque où des esclaves s'étaient
17:12échappés dans la jungle et vivaient en petite communauté. Sandra Eleta, une photographe,
17:18a créé un atelier, le Taylor Portobelo, où les habitants du village viennent s'exprimer
17:23autour de ce que l'on appelle l'art congo. Le succès a dépassé ses espérances. Tout y est
17:29très coloré, très expressif. Une galerie vend une partie des oeuvres produites.
17:34Parmi les artistes les plus réputés de Portobelo, perpétuant la mémoire des
17:43congos, Alberto est une personnalité attachante. Il joue des instruments
17:49qu'il fabrique lui-même en creusant patiemment à la machette des troncs de cocotier.
17:53Nous avons jusqu'à maintenant perpétué la mémoire des congos, mais le problème aujourd'hui
18:16ce sont les jeunes qui ne sont pas intéressés par les traditions, en particulier celles des
18:21congos, et donc ça se perd petit à petit. Un peu plus bas dans la même rue, chez la famille
18:47Villanueva, Yanitsa va préparer un plat traditionnel que l'on sert en famille en fin
18:52de semaine. Arroz con coco y pescado, du poisson au riz et à la noix de coco.
18:58C'est du bouillon de fruits de mer. Un peu de piment.
19:18Du sel. On mélange bien.
19:22Je presse bien pour récupérer le jus de la noix de coco.
19:38Dans la casserole, des haricots secs mijotent déjà avec du riz.
20:08Le poisson va être frit pendant une bonne dizaine de minutes.
20:18Ici, les avocats sont d'une taille très généreuse et accompagnent de nombreux plats.
20:25Le dimanche, Yanitsa revêt volontiers la polera qu'elle a elle-même confectionnée
20:35pendant de longues heures à l'occasion du carnaval.
20:37L'occupation américaine a laissé quelques empruntes.
21:05Ici, les chauffeurs de bus sont souvent copropriétaires de leur véhicule.
21:09Ils le transforment et le décorent de manière parfois spectaculaire.
21:12Ceux de Portobelo sont connus dans le pays pour être parmi les plus créatifs.
21:36En remontant la côte vers le nord-est, la forêt reprend vite le dessus.
21:39Il y a encore quelques années, pour aller en territoire Kuna,
21:44il fallait des heures de marche pour atteindre Karti.
21:46Les Kunas sont un groupe ethnique amérindien du Panama et de la Colombie.
21:57La majeure partie des tribus auraient émigré de Colombie au XVIe siècle
22:03pour venir s'installer tout au long de l'archipel des San Blas.
22:07Lorsque le Panama a accédé à son indépendance en 1903,
22:10les Kunas ont créé un territoire autonome avec leurs propres règles.
22:17On estime la population Kuna à 70 000 personnes,
22:20dont 32 000 vivent sur les îles de l'archipel et 8 000 sur le continent,
22:25alors que le reste des tribus vit autour de la capitale.
22:30Ici, de Karti, on emmène tout sur les îles,
22:32où en dehors des noix de coco, ils ne poussent pas grand chose.
22:38L'archipel compte 400 îles, les Kunas en occupent une quarantaine.
23:03Les mouvements sont incessants.
23:05La pirogue à moteur est un outil indispensable pour pouvoir circuler.
23:14Les Kunas ont bien réussi à s'adapter à la fois à leurs nouveaux statuts
23:18et surtout à vivre sur des îles alors qu'à l'origine, ils n'étaient pas un peuple marin.
23:24En 1954, après une longue lutte,
23:27le gouvernement panaméen a donné aux îles San Blas le statut de comarca,
23:32c'est-à-dire celui de réserve.
23:43Les plus petites îles ne sont occupées que temporairement par des familles
23:47le temps de la récolte des noix de coco.
23:50À une époque encore récente, la noix de coco était un principal ressource
23:54et surtout à la base de toute l'économie.
23:57Elle servait même de monnaie d'échange.
24:02La pêche reste une ressource importante pour tout l'archipel.
24:06Dans un territoire contrôlé par un poste frontière,
24:09les Kunas s'ouvrent prudemment au tourisme.
24:12Les îles possèdent des atouts indéniables,
24:15mais la religion des Kunas est intimement liée à la nature.
24:19Des prières, des chants, rendent hommage au vent,
24:22à la beauté de ce qui les entoure.
24:25Les Kunas sont un peu comme la nature.
24:28Des chants rendent hommage au vent, à la beauté de ce qui les entoure.
24:32Ils considèrent que les Kunas et la nature font partie de la même entité.
24:38Un nombre limité d'îles sont aménagées pour accueillir des visiteurs étrangers
24:42qui sont tenus de respecter un certain nombre de règles.
24:47Quoi qu'il arrive, il est interdit pour un étranger d'acquérir la moindre parcelle de terre.
24:53Les Kunas ont une philosophie basée sur la déesse mère Pachamama.
24:57Ils sont matriarcaux.
24:59La terre et la propriété des femmes est transmise de mère en fille.
25:03Les hommes sont des guerriers, les défenseurs de la terre,
25:06et sont honorés comme tels.
25:09Ils gèrent aussi les équipes de travail.
25:14Les femmes portent des vêtements très colorés
25:16et se partent de brasses des multicolores appelées winis
25:19sur toute la longueur de leurs bras et de leurs jambes.
25:22Selon leurs croyances, ces interminables bracelets
25:25qui font apparaître des motifs géométriques les protègent des mauvais esprits.
25:31Ilberto vit désormais à Panama City, mais revient régulièrement sur son territoire.
25:38Notre principale nourriture est à 90% à base de poissons
25:43parce que nous vivons au milieu de l'océan.
25:46Je dirais les 10% restants, c'est en général du poulet
25:51car nous n'avons pas de viande, nous n'avons pas de vaches,
25:54même sur les terres sur le continent.
26:00Symbole de la vie quotidienne des kunas, la pirogue est omniprésente,
26:04taillée pendant plus d'un mois dans le tronc d'un cocotier.
26:08Malgré tous les efforts d'étanchéité, elle prend souvent l'eau.
26:11On écope en permanence.
26:13Dès le plus jeune âge, les enfants sont initiés à la navigation
26:16avec de petits modèles.
26:25Les kunas vivent en communautés regroupées par familles.
26:28L'espace y est précieux, comme ici sur l'île Corbisky, l'île aux Pélicans.
26:33La demeure est plus ou moins grande, suivant l'importance de la famille,
26:37mais elle comporte presque la moitié de l'île.
26:40Si l'habitation est en bord de mer, l'ensemble est complété
26:43par un petit ponton de bois.
26:45La plus grande case sert dans la journée de salle de séjour,
26:48et pour la nuit, on y déroule les hamacs pour toute la famille.
27:11Ce qui a permis aux kunas de résister aux propositions des étrangers
27:14et des sirènes de l'argent, ce sont leurs règles, très conservatrices,
27:18où tout le monde œuvre pour le bien de la communauté, comme pour l'eau.
27:22Son approvisionnement est très organisé sur chaque île.
27:26Les femmes passent des heures à coudre des molas.
27:29Réalisés entièrement à la main, le mola désigne les rectangles de tissu
27:33qui ornent à l'origine les blouses de l'habit traditionnel féminin.
27:37Le mola, en tant que pièce de tissu indépendante,
27:40est collectionné par quelques acteurs,
27:42dont l'un d'entre eux est le chef de la famille,
27:45qui s'occupe de l'orchestre.
27:47Il s'occupe de l'orchestre.
27:49Il s'occupe de l'orchestre.
27:51Il s'occupe de l'orchestre.
27:53Le mola, en tant que pièce de tissu indépendante,
27:56est collectionné par quelques artistes.
27:58Il commence à être exposé par plusieurs grands musées.
28:02Un mola comporte plusieurs épaisseurs de coton coloré.
28:05Chaque couche apparaît au travers de petites fenêtres
28:08ménagées finement au ciseau dans la ou les couches supérieures.
28:14Tout est très finement découpé.
28:16Un dessin figuratif entouré de lignes géométriques apparaît parfois.
28:23...
28:33Les Kunas, en général, aiment vivre en groupe et être ensemble.
28:39On se regroupe par famille, même sur de petites îles.
28:42On peut être très nombreux, mais tout est bien organisé.
28:47...
28:54Si le téléphone portable et la télévision ont rapidement fait irruption dans les foyers,
28:59la vie quotidienne reste très tournée vers la mer et les activités de plein air.
29:07Même sur une île aussi petite que Corbiski,
29:09il y a une école qui dispose de trois classes.
29:12Elles permettent d'assurer l'enseignement des classes primaires.
29:16Les plus âgés doivent se rendre sur l'île principale
29:19où ils restent pensionnaires pendant la semaine.
29:26L'avenir de la communauté dans ces îles
29:28est malheureusement menacé par l'inéluctable montée des eaux.
29:32La barrière de corail qui protégeait une partie de l'archipel
29:35a été en outre sérieusement entamée par les habitants
29:38pour surélever et protéger certaines habitations.
29:42Une récente réunion du conseil des Kunas
29:44a d'ores et déjà encouragé les familles à envisager un transfert vers la terre ferme.
29:54Oui, c'est un fait.
29:55Avec le réchauffement climatique, l'eau est en train de monter.
30:00Alors les Kunas disent, on ne sait pas ce qui va se passer,
30:04ni quand, ni comment,
30:06mais il y a déjà plusieurs communautés
30:08qui ont commencé à construire des maisons sur la terre ferme,
30:11prêtes à quitter les îles.
30:14Il y a quelques heures, il y a longtemps.
30:25L'île de Kartisukdoub est une île importante dans cette partie de l'archipel.
30:29On y trouve des commerces et plusieurs écoles.
30:33La vie communautaire tient une grande place dans le quotidien des Kunas.
30:38Elle est régie par le Congresso.
30:40Celui-ci est dirigé par des saïlas,
30:42que l'on peut considérer comme des chefs coutumiers.
30:48Grâce à leur sagesse reconnue,
30:50ils vont aider les villageois à régler les problèmes quotidiens.
30:53Leur fonction première, cependant, est de faire vivre la tradition.
30:58Celle-ci se transmet oralement de génération en génération depuis des siècles.
31:03C'est dans la maison du Congresso où tout se décide et se règle.
31:07Les habitants s'y retrouvent vers 17h
31:09pour discuter des questions ou des problèmes éventuels à résoudre,
31:12que le saïla, le chef du village et ses adjoints tenteront de solutionner dans le calme.
31:18Le chef, Louis Morphy, est très apprécié.
31:21C'est un sage.
31:23Il est réélu chaque année depuis 9 ans maintenant.
31:39À l'est du pays, la province du Darien est celle qui renferme la plus grande forêt primaire du pays.
31:45Il y a 50 ans, 70% du Panama était encore couvert par la forêt.
31:50Moins de 40% aujourd'hui.
31:53La déforestation reste une question préoccupante,
31:56menaçant à la fois la faune et l'habitat traditionnel des Amberas.
32:02Les Amberas sont à l'origine un des peuples principaux du pays.
32:06Les Amberas sont à l'origine un des peuples premiers de la Colombie.
32:10Ils vivent aussi dans l'est du Panama.
32:14Pour atteindre les premiers villages des indiens Amberas, il faut remonter la rivière Chagres.
32:27À la saison sèche, la remontée de la rivière demande un peu d'exercice,
32:31à la fois pour éviter les hauts fonds et contourner les obstacles.
32:36Le village de Amberas droit compte une petite cinquantaine d'habitants.
32:42En cette fin de matinée, Euclidès Ruiz, le chef du village,
32:45et plusieurs femmes sont occupées à pêcher et à préparer le poisson.
32:54Le village de Amberas droit compte une petite cinquantaine d'habitants.
32:59En cette fin de matinée, Euclidès Ruiz, le chef du village,
33:02et plusieurs femmes sont occupées à pêcher et à préparer le poisson.
33:32Le village est situé en hauteur de la rivière.
33:35Lors de la saison des pluies, le niveau peut brusquement monter.
33:38Dans les dernières années, le niveau de la rivière a augmenté.
33:42Les familles sont en train de s'en occuper.
33:45Les familles sont en train de s'en occuper.
33:57Le village est situé en hauteur de la rivière.
34:00Lors de la saison des pluies, le niveau peut brusquement monter.
34:08Dans le dernier quart du XXe siècle, les Amberas ont renoncé à leur tenue traditionnelle
34:12et ont adopté les vêtements occidentaux.
34:16L'apparition du tourisme indigène dans le pays a pourtant suscité un récent retour en grâce
34:20de la tenue traditionnelle et favorisé sa visibilité dans le pays et à l'étranger.
34:38Les plantains, en France, sont coupés en tranches avant d'être écrasés,
34:41puis feuilletés.
34:43Les bananes plantains sont coupées en tranches avant d'être écrasées puis fries.
35:09Le village vit en relative autonomie alimentaire mais sa situation géographique à l'intérieur
35:27d'un parc national l'empêche de pratiquer une agriculture traditionnelle à base de brûlis.
35:32Cette communauté s'est tournée vers le tourisme pour compenser cette diminution de ressources en
35:41mettant notamment en avant sa production de produits de vannerie. On nous a raconté beaucoup
35:49de choses à propos du tourisme et je pense qu'il fallait essayer. Je pense aussi que
35:56l'expérience est bonne mais la question c'est est-ce que la prochaine génération va pouvoir
36:08à la fois maintenir nos traditions et continuer à développer le tourisme.
36:20Tout n'a pas été aussi paisible entre des migrations répétées et des pratiques chamaniques rendues
36:26compliquées avec la proximité d'un monde moderne, les tensions ont été parfois vives.
36:30Le tatouage est l'une des traditions séculaires des Amberas. Pour réaliser
37:00ces dessins géométriques les Amberas utilisent les propriétés du jus tiré du fruit de l'arbre
37:05appelé jagua. Ils peuvent avoir une signification traditionnelle, quelquefois indiquer l'appartenance
37:12à un groupe ou bien n'avoir qu'un but purement esthétique. En ce qui me concerne le tourisme est
37:29rentable, nous faisons venir de petits groupes pour la journée, nous arrivons aussi à gagner
37:39de l'argent avec de l'artisanat et en particulier tous nos travaux de vannerie et cet argent on en
37:50reverse une partie à la communauté qui va nous permettre de financer des petits équipements
37:56pour le village.
38:26Nous partons pour l'ouest du pays vers la province de Chiriqui à la frontière du Costa Rica avec des
38:37paysages étonnants qui n'ont rien à voir avec le reste du pays. C'est une terre volcanique et
38:44riche avec des mangroves en bord de mer et des terres fertiles plus en hauteur adossées aux volcans.
38:56Lorsque les espagnols ont débarqué au début du 15e siècle, ils ont été étonnés de trouver de
39:03très nombreuses tribus qui peuplaient la région, espacées parfois de quelques kilomètres seulement
39:08sans aucun contact entre elles. Toutes ces populations furent particulièrement malmenées
39:14jusqu'au 17e siècle et pour certaines décimées. David est la deuxième ville du pays et Boca Chica,
39:25le point de départ pour circuler en bateau dans les mangroves pour aller pêcher ou pour
39:30se rendre dans les îles dans le golfe de Chiriqui. D'ici on part vers le large pêcher le marlin,
39:38la dorade ou encore le thon dont les populations sont encore relativement préservées.
39:55Les îles du parc national marin du golfe de Chiriqui sont marquées par la présence du
40:07volcan sur les terres hautes. Parmi ces 25 îles, une majorité est entourée par un récif de corail.
40:26Ces îles préservées sont aussi le refuge de plusieurs colonies d'oiseaux,
40:31de tortues qui viennent pondre une fois par an et parfois de singes.
40:35Contrairement à la côte caribéenne, le tourisme est encore récent sur cette côte du Pacifique.
40:59Sur l'île de Boca Brava, cet hôtel est une des exceptions. Ce sont des marins au long cours
41:07venus s'ancrer dans la baie qui en ont été les propriétaires successifs. Le dernier en date,
41:12David Fraser, un Néo-Zélandais, y a trouvé des similitudes troublantes avec sa terre natale.
41:17Ici, on travaille étroitement avec les tribus locales qui ont pu retrouver leurs terres après
41:31la tumultueuse période de la colonisation. Certains sont issus d'une gabée bouglée que
41:37l'on retrouve surtout plus haut vers le volcan. En se dirigeant vers Boqueté, sur les hauteurs,
41:47ces plaines arides sont des terres de transition vers le volcan.
41:50Ces hautes plaines ont séduit au XIXe siècle des étrangers bien plus paisibles que les colons
42:01quelques centaines d'années auparavant. Ils ont été attirés par ces terres très fertiles,
42:06bien arrosées et proposant une incroyable variété de plantes. Ce sont surtout des
42:12paysans venus d'Europe et des États-Unis qui se sont installés là, en compagnie des
42:16peuples premiers de ces lieux, les tribunes gabées et bouglées.
42:19Au pied du volcan Barou, qui lui culmine à 3475 mètres, les environs de Boqueté et ses champs
42:31sont à 1700 mètres d'altitude. Ils bénéficient des températures les plus fraîches de tout le
42:36pays, ce qui n'a pas manqué d'attirer de nombreux touristes lorsque les chaleurs humides envahissent
42:41le reste du Panama. La majeure partie des fruits et légumes vendus au Panama sont cultivés dans
42:48ces vallées dont les dénivelés ne sont pas toujours d'un abord facile. Au-delà des légumes
42:58traditionnels, la région produit des tubercules et des racines que l'on ne trouve pas ailleurs,
43:02comme les racines d'Otoé, qui s'apparentent à un gros radis, le yucca, un type de manioc,
43:07ou encore le yam, sorte de patates douces mais faiblement amidonnées.
43:17La présence du volcan garantit des précipitations régulières et depuis les années 1990, la culture
43:24s'est orientée vers des volumes plus raisonnables, mais de meilleure qualité. Nous sommes au
43:30restaurant Cerro Bruro Gourmet, dirigé par le chef Patricia Miranda Allen, un des plus grands
43:35chefs panaméens, qui a fait le choix il y a une dizaine d'années de quitter la capitale pour
43:40retourner dans sa région natale et pouvoir profiter ainsi de la richesse de tous ses produits. Le
43:46succès est au rendez-vous avec une cuisine qui utilise des ingrédients de grande qualité,
43:50comme le sapote, un fruit plus connu localement sous le nom de mamey, à la texture et à la
43:57saveur exceptionnelle. Est-ce que ça pousse ici ? Non, ça pousse plus bas, là où il fait plus chaud
44:04vers Concepción, c'est là-bas que ça pousse. Ça fait quinze ans que j'ai ouvert ce restaurant,
44:15j'ai mes producteurs bio et d'autres produits que je fais pousser moi-même, des herbes et des aromates.
44:26Il pousse ici des plantes que l'on ne trouve pas ailleurs sur aucune autre terre du Panama.
44:38Il y a beaucoup de végétaux endémiques ici, il y en a vraiment beaucoup et une grande variété,
44:46et c'est aussi ce qui me permet de faire la différence dans ma cuisine.
44:56C'est une réduction du lait de coco, c'est un coco qui pose sur la côte atlantique et qui a un très
45:13léger goût de sel. C'est le sel qui permet d'obtenir avec cette réduction cette saveur,
45:18je m'en sers pour assaisonner mes salades.
45:26Difficile de faire passer à l'image l'explosion de saveur et de fraîcheur d'une telle salade.
45:40Les clients qui font l'effort de s'aventurer sur les pentes du volcan en sortent rarement déçus.
45:56Au début des années 90, le café du Panama n'avait qu'une réputation toute relative,
46:06jusqu'au jour où des exploitations ont commencé à faire pousser du guécha,
46:11une variété originaire d'Ethiopie qui va s'acclimater de façon exceptionnelle.
46:15Le guécha est devenu un des plus grands crus du marché mondial avec des prix qui
46:21dépassent les 350 euros le kilo. Hector Vargas, dans son exploitation la Milagrosa,
46:27fait pousser plusieurs variétés de café dont le fameux guécha.
46:30Le café pousse très bien sur une terre volcanique et cela donne une saveur particulière,
46:37le goût est différent.
46:39Tito, comme on l'appelle là bas, est non seulement un passionné mais aussi un artisan très futé.
46:47Il a fabriqué toutes les machines qu'il utilise pour préparer les grains de café,
46:52du broyage de la cerise jusqu'à la torréfaction.
47:05Tito a mis au point un astucieux système de séchage des grains pour
47:10profiter au mieux des éclaircies qu'accorde le volcan.
47:12Pour obtenir cette qualité, la terre est importante mais c'est le process qui est
47:26aussi important et aussi le séchage naturel et c'est uniquement ainsi que l'on peut obtenir
47:32une saveur d'exception et ce café c'est comme un bon champagne.
48:13Dans cette pièce, Tito goûte sa production et effectue des tests de torréfaction dans
48:31un petit four rotatif de son invention avec lequel il va plus ou moins griller
48:35ses grains selon le goût du consommateur à qui il est destiné.
48:42Les américains aiment une torréfaction très rapide pour un goût qui ne soit pas prononcé.
49:09Les français ont une cuisson médium alors que les italiens grillent
49:13leurs grains de manière avancée de manière à obtenir une saveur corsée.
49:17C'est une vocation c'est sûr mais c'est aussi ce travail artisanal avec un process
49:41traditionnel qui me permet d'obtenir un café de cette qualité.
49:44A la fin de la journée à Boquete,
50:13tout le monde rentre des champs et des fermes.
50:15On se retrouve pour écouter un peu de musique ou se détendre entre amis en partageant un verre.
50:20C'est aussi à ce moment là que le volcan peut décider de dévoiler une partie de son sommet.
50:46Pour conclure un voyage riche en découvertes et en rencontres
50:50qui permettra sans aucun doute d'avoir une autre perception de ce pays attachant.