ÉDITO - Budget 2025: "Pour redresser le pays, il faut s'appauvrir"

  • il y a 1 heure
Moins de fonctionnaires, plus d'impôts pour les grandes entreprises et les plus riches: le gouvernement français a drastiquement freiné les dépenses tout en renouant avec les hausses d'impôts dans son projet de budget pour 2025 qui vise à assainir les finances publiques, dans un climat politique très instable.

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Transcription
00:00Nicolas Deuz, on va continuer à égrener avec toi toutes ces mesures, dont on connaît d'ailleurs l'essentiel. Mais quoi de neuf ?
00:07Ce qui est neuf, c'est le poster. Tous les ans, on a le dossier de presse. Là, il y a un poster tellement il y a de petites lignes de prélèvement, soit des impôts,
00:18soit des baisses de dépenses fiscales. Mais vous avez effectivement le total de l'effort par rapport au tendanciel. Si on ne faisait rien, c'est 60,6 milliards d'euros.
00:29Donc je retiens le poster parce que c'est quand même nouveau. Et là, effectivement, vous avez à peu près l'essentiel de ce qu'on se raconte depuis 15 jours.
00:35Je retiens aussi un chiffre, c'est le déficit. Mais vous savez, on fait des points de PIB. Non, non, ce ne sont pas les points de PIB qu'il faut regarder.
00:40Il faut voir que l'État va dépenser 29 % de plus que ce qu'il va gagner en 2025. C'est ça, la réalité, la réalité de la dérive budgétaire.
00:49Je retiens les intérêts de la dette. Ce n'est pas 50, c'est 55 milliards d'euros l'an prochain qu'on va comme ça envoyer au reste du monde pour rembourser notre dette.
00:56On est à 5 milliards du premier budget de la France, qui est l'éducation nationale. Et puis je retiens vraiment, là, c'est un moment de vérité, si vous voulez.
01:02Je vous dis toujours, il n'y a pas de free lunch, pas de repas gratuit. Tout a un prix. Eh bien là, vous avez la facture de ce que j'appelle le en même temps économique.
01:09Pour moi, le en même temps économique, vous avez côté pile, côté face. Le Macron pile, c'est celui de l'offre des entreprises, des baisses d'impôts, des taux d'imposition
01:17qui enfin retrouvent des niveaux à peu près normaux. C'est le Macron de l'attractivité, le Macron de la compétitivité, le Macron du redressement économique de notre pays,
01:25des créations d'emplois. – C'est quoi qu'il en coûte, c'est ça ? – Non, non, non. Le Macron des créations d'emplois, le Macron d'une France qui relève la tête économiquement.
01:32Mais il y a un côté face. – Donc c'est un Macron que la France a plutôt aimé. – Ah mais c'est un Macron qui, à mon avis, a été excellent au début.
01:38Je puis critiquer des quantités de choses. Il faut aussi... Si on dit du mal des trucs, il faut aussi dire du bien de ce qui était bien. Ce Macron côté pile, c'est un bon Macron.
01:46Sauf que vous avez un Macron côté face. C'est le Macron du désastre budgétaire. Il ne faut pas en vouloir à M. Barnier. Qu'est-ce que vous voulez qu'il fasse, M. Barnier ?
01:54Il est devant une France qui ne doit pas devenir l'Argentine. Donc il faut prendre des mesures d'urgence. C'est de l'urgence, ça. C'est que de l'urgence.
02:01Il est devant un désert intellectuel chez les parlementaires, où la prime est forcément à la pire des âneries. Et c'est pour ça qu'il y a tous ces trucs qui sont le contraire
02:11de ce qu'il faudrait faire. Je vous en parle depuis des jours en vous disant qu'il y a un côté définition de la folie d'Einstein. Donc c'est pas à M. Barnier qu'il faut en vouloir, à mon avis.
02:20Mais est-ce que ces mesures vont permettre de sortir la tête de l'eau ?
02:23Non. On ne sort pas la tête de l'eau quand on est dans une telle difficulté avec un tel choc. Choc fiscal, mais aussi choc budgétaire. Tu ne peux pas faire 60 milliards d'ajustements sur une année
02:33sans avoir un effet récessif, sans que ça pèse sur la consommation, sans que ça pèse sur l'investissement, sans que ça pèse sur l'activité. La réalité, c'est que nous devons redresser le pays.
02:42Et pour redresser le pays, il faut s'appauvrir. On va baisser le pouvoir d'achat. Ça, c'est de la baisse du pouvoir d'achat pour tous, pas que pour 65 000 foyers et 300 grandes entreprises.
02:53Donc c'est le prix à payer, le prix d'une politique qui n'a jamais été financée. Je peux vous égrainez tout ce qui a été décidé comme choix politique qui n'a jamais été financé par le président de la République.
03:03Donc aujourd'hui, si vous voulez, rigueur ou austérité, ce n'est pas le sujet. Quand on emprunte plus cher que l'Espagne, plus cher que la Croatie, plus cher que la Grèce, on arrête de jouer. Et là, on arrête de jouer.
03:14— Et tout le monde doit faire un effort, y compris les collectivités territoriales. — Alors les collectivités territoriales, on va voir exactement comment ça va se passer.
03:21— 6,5 milliards. — On était sur 5 milliards d'efforts. L'histoire, c'est que le débat commence. Ça va être la guéguerre parce que les collectivités vous disent « Ah, c'est pas nous, c'est lui ».
03:30Et le gouvernement dit « Bien non, non, c'est bien eux ».

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