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Dans un entretien au Figaro, le Premier ministre annonce que le projet de loi de finances 2025 n'intégrera pas de hausse des taxes sur l'électricité, ce qui "permettra une baisse des prix de l'électricité de 14%".

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Transcription
00:00Non, il y a des conséquences graves à la non-adoption d'un budget.
00:04Les premières, elles sont aléatoires, vous l'avez dit tout à l'heure,
00:06c'est potentiellement une spéculation économique sur à la fois notre déficit,
00:10notre dette et donc des conséquences économiques et financières qui sont potentiellement graves.
00:14Je ne sais pas mesurer ce risque-là aujourd'hui.
00:16En réalité, vous l'avez dit vous-même tout à l'heure,
00:18peu de monde peut prédire ce qui va se passer.
00:20Sur la question de la paie des fonctionnaires,
00:22on est bien évidemment en train de préparer tous les scénarios.
00:24Ils ne sont pas réjouissants et ils sont graves.
00:27Le fait de ne pas avoir de PLF fait que le Parlement doit voter…
00:30Projet de finance, le budget de l'État.
00:31Le budget de l'État, le fait de ne pas avoir de budget, ce qui est assez inédit,
00:34obligerait au vote d'une loi spéciale sur laquelle vous voyez bien tout à l'heure
00:38avec M. Tanguy qu'il a déjà une analyse divergente de M. Coquerel
00:41sur ce qu'on pourrait mettre sur cette loi spéciale.
00:42Donc, il n'est pas donné et garanti qu'il vote à la fin cette loi spéciale.
00:46À partir du 1er janvier, si nous avons une loi spéciale,
00:49à ce moment-là, les fonctionnaires continuent à être payés mais sur une base de 2024.
00:54Donc, il n'y a plus aucune possibilité de faire des revalorisations catégorielles
00:59à partir du 1er janvier 2025 pour améliorer la condition des policiers,
01:03des magistrats, de la pénitentiaire.
01:05Au-delà de ça, au-delà du paiement et des mesures catégorielles,
01:08la question des recrutements se pose puisque vous avez 5,7 millions d'agents
01:11de la fonction publique et il y a un certain nombre de recrutements
01:13qui sont nécessaires pour remplacer des retraites,
01:15des départs en retraite qui sont nombreux, plus de 150 000 dans la fonction publique.
01:19Et si ces recrutements-là ne sont pas faits,
01:21or si nous n'avons pas de budget, si nous n'avons pas de crédit,
01:23ces mêmes recrutements ne sont pas assurés dans tous les ministères.
01:27Autre élément factuel, si aucun budget n'est voté à partir du 1er semestre
01:31de l'année prochaine, les enveloppes se vident
01:33puisque nous sommes sur la base budgétaire de 2024.
01:35C'est pour ça que ce que disent ceux qui sont favorables
01:38au fait de faire chuter le gouvernement, c'est qu'il y aurait un nouveau budget
01:40qui serait voté début 2020.
01:42Oui, mais je n'ai aucune garantie, monsieur Duhamel, et vous non plus,
01:44qu'il y ait une majorité pour le voter.
01:46Et donc, je ne peux le certifier.
01:48Et donc, tant que nous n'avons pas de nouveau budget,
01:50les caisses se vident progressivement.
01:52Et donc, vous remplissez un chariot et un caddie
01:54avec éventuellement un billet pour pouvoir payer vos courses,
01:56mais potentiellement, à la fin, vous arrivez à la caisse
01:58où vous ne pouvez pas payer votre caddie.
01:59Et donc, le risque de tout ça, c'est que l'accumulation du paiement
02:02des fonctionnaires et des éventuels recrutements
02:05qu'on en arriverait à faire dans un contexte
02:07où le budget n'a pas bougé d'un iota par rapport à 2024,
02:10nous crée une situation très compliquée
02:13d'un point de vue des comptes publics,
02:14c'est-à-dire même de paiement à la fin de l'année 2025.
02:17Donc, vous voyez que ce n'est pas sans conséquences,
02:19ce n'est pas anodin.
02:20On n'est pas en train de festoyer joyeusement au 1er janvier
02:23s'il n'y a pas de budget.
02:24Et donc, notre responsabilité, c'est de tout faire pour avoir un budget,
02:27de faire en sorte d'être dans le dialogue et dans les gouttes
02:30et de compter sur la responsabilité parlementaire.
02:32Moi, j'ai été parlementaire pendant 7 ans,
02:33j'ai été député pendant 7 ans.
02:35Je ne me résous pas à l'idée qu'il y ait des alliances contre nature
02:38qui fassent chuter le budget
02:39et qui mettent potentiellement un pays entier dans la difficulté
02:42et prennent même ce risque à partir du 1er janvier.
02:45Je ne m'y résous pas.
02:46Donc, on va continuer le dialogue, comme l'a fait Michel Barnier,
02:48jusqu'au bout.
02:49Mais à un moment, il faut savoir négocier,
02:51il faut savoir arrêter et trouver un deal
02:54et essayer de passer les fêtes tranquilles
02:56et laisser les Français tranquilles à partir du 1er janvier.

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