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À quoi peut-on s'attendre? Concrètement, comment les agences de notation évaluent-elles un pays et quels sont les paramètres pris en compte? Les explications avec le journaliste BFM Business, Guillaume Paul.

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Transcription
00:00Bon, c'est un hasard du calendrier, Guillaume, mais Fitch va donner son verdict ce soir.
00:05Alors, on va expliquer ça de manière pas trop technique.
00:07Vous avez trois grandes agences de notation dans le monde.
00:10Fitch qui va parler ce soir, puis dans quelques semaines, il y aura Moody's et Standard & Poor's.
00:14Alors, en fait, deux fois par an, ces agences, elles se prononcent sur la note qu'elles accordent à chaque pays, dont la France.
00:21Alors, elles peuvent très bien dire qu'elles ne touchent pas cette note, mais elles peuvent aussi dire qu'elles la baissent.
00:25C'est ce qu'on craint malheureusement pour la France.
00:27Alors, en gros, c'est quoi le rôle de ces agences de notation ?
00:30Elles notent, en fait, l'état de santé de l'économie d'un pays, l'état de ses finances, sa capacité à réduire ses dettes, ses déficits,
00:39sa capacité surtout à rembourser ce qu'elle a emprunté les années précédentes.
00:43Alors, vous allez me dire, on l'a vu, le discours catastrophique qu'on entend dans la bouche de Michel Barnier, tout le monde,
00:47il ne doit pas avoir une très bonne note chez Fitch.
00:49Alors, on est noté double à moins chez Fitch, ce qui correspond grosso modo à un 16 sur 20.
00:55Donc, vous voyez que ce n'est pas mal.
00:57Effectivement, mais c'est en total décalage avec le discours du moment.
01:00Oui, parce que pour l'instant, on arrive encore à rembourser ce qu'on a emprunté.
01:05Donc, les agences de notation, si vous voulez, ne nous font pas trop la misère.
01:08Mais quand même, depuis un an ou deux, elles ont commencé à nous dégrader,
01:12parce qu'on voit bien et elles voient bien que rembourser tout ce qu'on a emprunté les années précédentes, ça devient de plus en plus dur.
01:18Là, cette année, on va avoir une facture de tout ce qu'on a emprunté ces dernières années à rembourser 50 milliards d'euros.
01:24C'est beaucoup. Et on a des projections qui nous disent qu'au rythme où ça va, en 2027, ça ne sera plus 50, ça sera 72 milliards d'euros à rembourser.
01:33Parce que plus les années passent, plus on est obligé d'emprunter de plus en plus d'argent sur les marchés internationaux tous les ans
01:39pour tout simplement financer nos besoins courants du quotidien.
01:42Vous savez, c'est nos dépenses de retraite, nos dépenses de chantier, nos dépenses d'assurance chômage, etc.
01:47C'est ça qui inquiète les agences, en fait. Elles se demandent jusqu'à quand on va pouvoir rembourser.
01:52Oui, parce que je vous disais, plus les années passent, plus on emprunte d'argent.
01:54Cette année, on a emprunté sur les marchés français internationaux l'équivalent de 285 milliards d'euros.
01:59L'an prochain, on empruntera 300 milliards d'euros.
02:02Pour vous donner un ordre de grandeur, en 2019, on n'avait emprunté, si je puis dire, que 200 milliards d'euros.
02:08Et c'est ça qui inquiète les agences de notation qui disent à nous, Français,
02:12ben voilà, votre trajectoire nous inquiète, vous empruntez de plus en plus cher.
02:16Alors, on va continuer à vous prêter de l'argent, mais on va le prêter à des taux d'intérêt un petit peu plus élevés.
02:24Comprenez-nous, on prépare nos arrières.
02:26Et c'est là que le cycle infernal s'enclenche.
02:29C'est-à-dire que si on nous prête plus cher, nous, ça nous fait beaucoup plus à rembourser.
02:32Donc, on va emprunter encore plus cher.
02:34Donc, on va s'endetter.
02:35Vous voyez l'espèce de cycle infernal complètement débile qui s'enclenche et dont vous ne sortez plus.
02:39C'est pour ça que le discours de Michel Barnier, en ce moment, c'est de dire, ben voilà,
02:42si on ne veut pas subir le diktat, si on ne veut pas être dépendant à ce point des marchés financiers et des agences de notation,
02:48il faut qu'on soit capable de créer un petit peu plus de richesses pour subvenir nous-mêmes à nos propres besoins.
02:52Ça passe par un peu plus de travail.
02:54C'est tout le débat du moment.
02:55Verdict à quelle heure, 18h ?
02:56Oh non, beaucoup plus tard.
02:57Beaucoup plus tard.
02:58Ça va être dans la soirée.
02:59Ce sera la surprise.
03:00Dans la soirée.
03:01Merci, Guillaume.

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