L'agence de notation Moody's doit se prononcer ce vendredi 25 octobre sur la santé économique de la France. L'édito Éco de Nicolas Doze, éditorialiste BFM Business
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00:00Nicolas Deos, nouveau temps fort autour de la dette de la France, l'agence de notation Moody's, qui est l'une des plus grandes du monde, va se prononcer sur la note souveraine de notre pays.
00:07Est-ce que le risque d'être dégradé est grand ?
00:10Il est immense le risque. En théorie, on devrait l'être, objectivement.
00:14Maintenant, comme avec Fitch, il y a 15 jours, on va probablement passer entre les gouttes.
00:17Ce n'est pas évident d'émettre un avis définitif sur une nation qui est en train de discuter son budget de l'année suivante.
00:23Il faut attendre qu'il soit validé pour pouvoir avoir une opinion.
00:28Donc, ce coup-là, ça devrait passer, si vous voulez.
00:30Je rappelle que cette note souveraine qui est délivrée par les agences de notation, ça traduit la confiance que notre pays inspire.
00:36Plus la note est haute, plus le reste du monde pense qu'on va rembourser notre dette.
00:40Plus la note est basse, plus il y a un doute sur la solvabilité de la nation.
00:45Le sujet aujourd'hui, ce n'est pas la solvabilité de la France.
00:47Non, la France n'est pas en faillite.
00:49Elle rembourse ses traites à date régulière sans aucun problème.
00:52La note de dette souveraine du pays reste de bonne qualité.
00:55Aujourd'hui, chez Moody's, on est noté 1 à 2.
00:58Ça veut dire qu'on a 18 sur 20.
01:00Donc, ce n'est pas un problème technique.
01:02Ce n'est pas un problème de chiffres.
01:03C'est la trajectoire qui ne va pas.
01:05La trajectoire, c'est une trajectoire de dégradation de la nation qui est lente mais inexorable.
01:10En 2025, on va signer le 51e budget dans le rouge du pays.
01:15Et le spectacle que renvoie l'Assemblée nationale ne sera pas là pour améliorer les choses.
01:19Le problème, c'est l'image que l'on envoie au reste du monde.
01:23Il n'y a rien de dramatique sur le niveau des taux.
01:24On emprunte à 10 ans un peu plus de 3 %, pas de problème.
01:27Sauf qu'on emprunte plus cher que l'Espagne, le Portugal et parfois même la Grèce.
01:31Trois nations qui sont moins bien notées que nous pourtant.
01:35Et le problème, c'est que l'an prochain, on va engloutir 55 milliards d'euros
01:38pour rembourser exclusivement les intérêts de la dette.
01:41C'est-à-dire plus de trois fois les économies que l'on pouvait espérer de la réforme des retraites.
01:45C'est-à-dire presque le budget de l'éducation nationale.
01:4855 milliards d'euros qui n'iront pas ailleurs.
01:50Qui n'iront pas dans la santé, qui n'iront pas dans l'hôpital,
01:53qui n'iront pas dans la justice, nulle part ailleurs.
01:55Ils partiront pour rembourser les intérêts.
01:56En attendant le verdict de Moody's, il y a un coup de semence qui est venu hier de l'INSEE.
02:01Oui, c'est un peu lié.
02:02C'est l'indice de climat des affaires qui est publié par l'INSEE.
02:06Énorme décrochage au mois d'octobre.
02:08Et principalement dans l'industrie.
02:11On s'éloigne vraiment de la moyenne de long terme.
02:13Alors vous avez les explications classiques.
02:15Le carnet de commandes, le niveau d'activité, le niveau des stocks de l'entreprise.
02:20Ah, l'Allemagne est en récession, ce n'est pas une bonne nouvelle,
02:22parce que c'est un gros client.
02:23Très bien.
02:24Mais c'est aussi révélateur, si vous voulez, de la confiance dans l'avenir.
02:27Et là, le grand n'importe quoi qui anime l'Assemblée nationale.
02:30Et le grand grand n'importe quoi, évidemment, ça fait des dégâts.
02:33Ce n'est pas la peine de voter des conneries pour faire du mal.
02:35Le simple fait d'en parler, ça suffit.
02:37Tous les jours, on a une idée plus débile que la veille.
02:39Et la petite musique des inepties fiscales possibles, elle a un impact.
02:43Elle a un impact sur les gens.
02:44Elle a un impact sur ceux qui nous prêtent de l'argent.
02:46Alors, ce grand n'importe quoi à l'Assemblée, en moins d'une semaine,
02:49je pense qu'il est grand temps que ça s'arrête.
02:51Très très vite.
02:52Ou alors, il faut dégainer les 49 proies tout de suite pour qu'on en finisse.