"Catastrophe humanitaire" pour le Liban et ses 600.000 déplacés, selon l'ONU

  • il y a 7 heures

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Transcription
00:00Simone Casabianca et Schliemann, bonsoir, vous êtes la cheffe de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge au Liban.
00:06Votre réaction tout d'abord à cette dernière frappe israélienne menée en plein cœur de Beyrouth.
00:10Est-ce que cela signifie qu'il n'y a plus aucune zone où les Libanais peuvent se sentir en sécurité ?
00:16Bonsoir. Malheureusement, c'est l'impression que nous avons ici depuis la frappe de hier soir.
00:22On ne sait pas quand va avoir lieu la prochaine et où elle va avoir lieu.
00:25Donc c'est un grand sentiment d'insécurité, effectivement.
00:29De quelle manière vous venez en aide à la population sur place ? Quelle est la priorité actuellement ?
00:35La priorité pour le Comité international de la Croix-Rouge, c'est les services de soins, les soins primaires, les soins dans les hôpitaux.
00:42Nous avons des milliers de blessés. Malheureusement, des blessés parfois très graves avec des blessures complexes.
00:48Les matériaux de soins viennent à manquer. Les équipes de soins, les médecins, les infirmiers, les secouristes sont à bout de souffle.
00:56Ça fait plus de 15 jours qu'ils travaillent jour et nuit. Et c'est là où nos équipes viennent les renforcer tout d'abord.
01:03Est-ce que vous êtes présente sur tout le territoire libanais ?
01:06Oui. Nous ne bougeons pas complètement tous les jours, tout le temps, mais nous sommes présents sur l'intégralité du territoire libanais.
01:15Parce que vous vous occupez aussi de toutes ces personnes déplacées qui ont fui la région de Beyrouth ?
01:22Il y a une grande réponse en faveur des déplacés. Et malheureusement, malgré ça, elle est insuffisante,
01:28parce qu'il y a plus d'un million deux cent mille personnes qui se sont déplacées, qui sont éparpillées entre environ 800 abris.
01:36Mais ils se retrouvent aussi avec des familles, avec des amis. Donc, pas tout le monde a pu être atteint encore le séissère.
01:43Nous travaillons dans le cadre de la réponse pour parvenir à donner les soins, pas juste les soins, mais aussi les biens essentiels à ces gens
01:53qui se retrouvent avec rien, qui ont dû partir sur un coup de feu, avec quelques minutes parfois d'alerte, avec juste les habits qu'ils portent sur leur corps.
02:03Au séissère, vous alertez également sur le fait que le personnel médical, les ambulances, les hôpitaux ne sont pas épargnés par les frappes israéliennes.
02:11Comment vous l'expliquez ?
02:14Alors, par le droit international humanitaire, les parties au conflit sont obligées de respecter déjà le droit et de protéger les premiers secours, les médecins,
02:25tous ceux qui apportent en fait soins à la population civile, y compris en fait la population civile elle-même.
02:31Malheureusement, nous avons vu que beaucoup d'entre eux, depuis le début du conflit, le 8 octobre 2023,
02:39ont fait malheureusement les frais de cette guerre, de ce conflit, et ça ne fait que s'empirer.
02:45Il y a beaucoup d'hôpitaux qui ne sont plus en état de fonctionner actuellement au Liban ?
02:50Il y a beaucoup d'hôpitaux qui ne sont plus en état de fonctionner effectivement, ou partiellement en état de fonctionner,
02:56mais il y a aussi des zones au sud du Liban qui ont été vidées de leur population.
03:00Donc même si l'hôpital venait à fonctionner, il n'y a plus personne qui pourrait en bénéficier.
03:06On a aussi appris aujourd'hui la mort de deux soldats libanais et deux casques bleus de la Finul qui auraient, eux, été blessés par des tirs israéliens.
03:14Est-ce que vous êtes en contact avec eux ? Comment vous réagissez à cette information au CICR ?
03:21Alors le CICR, nous sommes en contact avec toutes les parties au conflit, avec tous les acteurs.
03:28Ça fait partie de notre manière de fonctionner, du dialogue aussi bilatéral et confidentiel
03:35que nous avons avec les parties au conflit.
03:37Et c'est effectivement très grave d'apprendre qu'il y a des blessés parmi eux aussi.
03:43Et malheureusement, comme vous avez vu, hier soir, il y a eu énormément de morts, énormément de blessés.
03:49Et ça devient presque le quotidien au Liban aujourd'hui.
03:53De quelle manière vous vous mettez en sécurité, à l'abri ?
03:56Justement, on sait que les nuits, les soirées sont particulièrement meurtrières
04:03et que les frappes israéliennes interviennent souvent en fin de journée.
04:06Est-ce que vous avez un protocole spécial de mise à l'abri ?
04:09Alors le CICR, nous avons des mesures très restrictives pour notre personnel
04:15parce qu'il est essentiel que nous puissions travailler en sécurité tant que possible.
04:20Donc il y a un couvre-feu, par exemple.
04:23Il y a des zones dans lesquelles nous ne pouvons pas nous rendre en dehors des heures de travail
04:27si nous ne sommes pas en fonction, si nous ne sommes pas en service.
04:30Nous faisons des appels quand il y a des frappes, comme hier soir.
04:33Il y a un système pour vérifier que tous les collaborateurs soient bien en vie,
04:37ne soient pas blessés, pour effectivement nous permettre de pouvoir agir
04:42et de répondre immédiatement dès qu'on sait que tous nos collaborateurs sont en santé, sont en vie.
04:47Merci, merci beaucoup Simone Casabianca et Schliemann
04:50d'avoir consacré ces quelques minutes sur l'antenne de France 24.
04:54Merci infiniment pour l'attention. Bonne soirée.

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