Quels sont les dégâts au Liban après les frappes israéliennes? BFMTV répond à vos questions

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Si le Hezbollah est sensiblement affaibli par les frappes israéliennes dans le sud Liban, une réunion d'urgence s'ouvre au Conseil de sécurité des Nations-unies ce mercredi 25 septembre: la situation des civils dans la région préoccupe l'ONU. 

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Transcription
00:00Le Liban au bord du gouffre, c'est l'ONU qui le dit.
00:02Oui, d'ailleurs le conseil de sécurité doit se réunir en urgence cet après-midi
00:06alors qu'Israël et le Hezbollah poursuivent leur échange de tirs.
00:09L'armée israélienne qui annonce d'ailleurs pour aujourd'hui une nouvelle vague de frappes
00:12massives sur des cibles du mouvement islamiste
00:15et forcément il y a des dommages collatéraux.
00:17Jérémie Normand, l'un des envoyés spéciaux de BFM TV,
00:20est à 20 minutes, vous allez voir, au sud de la capitale Beyrouth
00:23où une frappe cette nuit a entièrement détruit un immeuble.
00:27Nous sommes au sud de Beyrouth, à 20 minutes de route de la capitale libanaise.
00:30Derrière moi se trouve l'autoroute qui relie justement Beyrouth au sud du Liban
00:34où se trouve le bastion du Hezbollah.
00:36Et regardez autour de nous, cette nuit, une frappe aérienne a frappé un entrepôt
00:43situé juste sur le bord de l'autoroute,
00:46un entrepôt qui a été totalement détruit par l'explosion.
00:50On va s'approcher avec Juan Palacia pour vous montrer l'ampleur des dégâts.
00:55Ici, on a pu échanger avec le propriétaire de cet entrepôt.
00:57Il s'agissait d'un entrepôt de voitures qui était entreposé juste ici.
01:02Regardez les dégâts impressionnants.
01:04Un cratère de plusieurs mètres de profondeur et de plusieurs mètres de circonférence.
01:10Il nous assure que cet entrepôt ne contenait absolument pas d'armes
01:14et pourtant l'armée israélienne affirme avoir frappé cet entrepôt
01:18en raison de la présence d'armes du Hezbollah.
01:21On est effectivement ici tout près de la banlieue sud de Beyrouth d'Arié
01:24qui est un autre bastion du Hezbollah,
01:27région qui est également frappée, touchée par des frappes israéliennes depuis plusieurs jours.
01:32On a pu échanger avec des habitants qui sont venus ici constater les dégâts.
01:36Plus surprenant est venu ici un imam d'une mosquée voisine, l'imam Ali Hussein
01:43qui est venu faire de cet événement une raison de continuer le combat.
01:48On va lui poser une question.
01:50Cher, beaucoup de Libanais avec qui l'on discute nous disent qu'ils ne veulent pas de cette guerre,
01:55qu'ils ne veulent pas l'escalade et qu'ils ne veulent pas que le Hezbollah
01:58entraîne tout le peuple libanais dans cette guerre. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
02:04Le Liban doit avoir une force dissuasive pour faire peur à Israël.
02:12On pense que la résistance du Hezbollah est celle qui est la plus à même de repousser Israël.
02:21Sans le Hezbollah, les israéliens auraient déjà conquis Beyrouth depuis longtemps.
02:27Voilà des propos qui sont partagés ici, il faut bien le reconnaître,
02:30par les habitants qui sont venus constater les dégâts,
02:32des habitants qui disent se sentir défendus par le Hezbollah,
02:36qui je le rappelle pour sa branche armée est considérée comme une organisation terroriste par l'Union Européenne.
02:40Mais beaucoup d'autres habitants avec qui on a pu échanger depuis ces derniers jours
02:43rejettent cette emprise de l'organisation chiite sur la société libanaise
02:47et refusent cette escalade militaire qui risquerait peut-être de faire basculer le Liban
02:51dans une guerre ouverte avec Israël.
02:53Jérémy Normand avec Juan Palencia envoyé spécial de BFM TV.
02:56Avec nous également Patrick Soss en plateau.
02:58Deux questions. Israël qui dit vouloir décapiter le Hezbollah,
03:02est-ce qu'après les attaques au Bipper et au Toki, ces bombardements aussi quotidiens,
03:06est-ce qu'aujourd'hui le mouvement est affaibli ?
03:09Il y a l'armée israélienne qui a posté sur les réseaux sociaux
03:12une sorte d'organigramme de l'état-major du Hezbollah
03:16et qui coche en fait tous ceux qui ont été tués.
03:20Et on les voit, ils commencent à être assez nombreux.
03:23C'est toute une génération en fait.
03:24Toute une génération parce que c'est vrai que le grand public
03:27qui a appris notamment la neutralisation de deux commandants
03:30qui avaient participé à l'attentat du Drakkar en 1982
03:34peuvent être un peu étonnés. 42 ans. Ils sont toujours là.
03:37Ce sont des gens qui ont commencé certes très jeunes
03:39mais qui sont les mêmes depuis longtemps.
03:43Il ne faut jamais oublier qu'une organisation terroriste
03:46est une espèce d'hydre de l'herbe.
03:48Et tout est fait pour que lorsque vous avez une tête qui est coupée,
03:52il y en a une autre qui repousse.
03:54Là, on a tout de même envie de croire qu'il y a un effet de sidération
03:58tout de même à la fois dans la neutralisation des hommes
04:01mais aussi dans la neutralisation des communications.
04:04C'est désorganisé aujourd'hui.
04:06C'est désorganisé pour l'instant même si on voit des ripostes
04:10de temps en temps avec notamment ce missile qui a été tiré ce matin.
04:14Mais tout de suite, on l'a su, il y a eu interception
04:17mais aussi bombardement du site de lancement.
04:20Pour l'instant, on ne voit pas vraiment qui pourrait ressortir
04:23puisqu'à chaque fois que vous avez un nouveau commandement,
04:26celui-ci est décapité comme vous disiez
04:28avec à chaque fois des immeubles qui sont totalement rasés
04:31et des morts civiles autour.
04:33L'autre question qui revient beaucoup chez les téléspectateurs
04:35c'est jusqu'où ça va aller comme ça.
04:36Comment est-ce qu'on peut arrêter les choses ?
04:39À la demande de la France tout à l'heure au Conseil de sécurité des Nations Unies.
04:42La France, elle peut jouer un rôle ?
04:44Qu'est-ce qu'elle peut faire ?
04:45Elle tente de jouer un rôle.
04:46On n'est pas dans la situation de la bande de Gaza
04:48où là, pour le coup, on n'a pas notre mot à dire.
04:51La France parle au Liban, on le sait.
04:54L'envoyé spécial particulier d'Emmanuel Macron,
04:57Jean-Yves Le Drian, a fait un nouvel aller-retour.
04:59Il y va très régulièrement.
05:01Et évidemment, il n'y a pas de discours,
05:04de dialogue direct avec le Hezbollah
05:06mais les Français, c'est le cas aussi avec l'ambassade,
05:09fait passer des messages au Hezbollah.
05:12Ou plutôt faisait passer des messages
05:13parce que là, on est passé en mode véritablement de guerre
05:16et donc ça reste difficile de pousser le Hezbollah
05:20à peut-être une voie du dialogue.
05:23Reste l'État libanais,
05:25vous avez parlé de l'organigramme du Hezbollah
05:28mais celui du pouvoir libanais, il est le même
05:31avec des gens qui ont 70, 80 ans
05:34qui sont là certains par intérim depuis plus de 30 ans
05:37et donc il faut quand même qu'il y ait une volonté politique au Liban.
05:40Pour l'instant, la seule voix qu'on entend,
05:42c'est celle du ministère de la Santé qui donne des bilans
05:44et puis c'est tout.

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