Frappes israéliennes: 90.000 personnes déplacées au Liban depuis lundi d'après l'ONU
Plus de 90.000 personnes ont été déplacées au Liban depuis le début des frappes israéliennes visant le Hezbollah, a indiqué l'ONU. Celles-ci ont fait 558 morts d'après les autorités libanaises.
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00:0090 000 personnes, selon l'ONU, ont quitté leur village du sud et de l'est du Liban depuis lundi.
00:07Des familles qui fuient vers le nord et notamment vers la capitale, Beyrouth.
00:10Nous nous trouvons actuellement avec Juan Palencia à Saïda.
00:13Saïda, pardon, c'est la ville qui se situe à une demi-heure de Beyrouth au sud.
00:18C'est la porte d'entrée, si l'on peut dire, du nord du pays,
00:21qui est pour l'instant à peu près épargnée par les bombardements.
00:24Et on se trouve actuellement dans une école qui, vous le voyez,
00:27accueille, depuis le début de la semaine, beaucoup de familles,
00:29des femmes, des enfants, des hommes aussi, qui ont trouvé refuge ici.
00:33Cette école a été transformée en centre d'hébergement d'urgence.
00:35Tous les cours sont annulés dans tout le Liban,
00:37que ce soit dans les écoles, dans les universités, jusqu'à la fin de la semaine.
00:40Et donc cette école est disponible.
00:42Chaque salle de classe, on a pu en visiter plusieurs,
00:44est transformée en chambre, une chambre par famille.
00:47Il y a une trentaine de familles qui sont arrivées ici.
00:50Ce qu'on nous explique ici, c'est qu'il est difficile de s'organiser.
00:53Il manque de matelas, il manque d'eau et de nourriture.
00:56Mais ils s'organisent.
00:57Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'on comprend ici que le Liban,
01:00on le connaît ce pays.
01:01C'est un pays fragmenté avec des communautés différentes,
01:03des musulmans sunnis, des musulmans chiites, des chrétiens, des druzes.
01:07On le sait, ça a toujours été difficile pour ces communautés de vivre ensemble.
01:11Mais ce qu'on veut nous dire ici, ce que les gens veulent nous dire ici,
01:14c'est qu'à la faveur de cette tension, de cette escalade militaire,
01:18les gens arrivent à faire fi de leur différence
01:21et à vivre ensemble et à s'entraider les uns les autres.
01:23Nous étions à l'instant avec l'une des bénévoles qui nous expliquait
01:27qu'elle ne peut pas du tout supporter l'action du Hezbollah.
01:30Elle sait qu'ici, il y a parmi les familles qu'elle accueille,
01:32des gens qui se revendiquent proches de ce mouvement considéré
01:35comme terroriste par l'Union européenne.
01:36Et pourtant, elle les accueille.
01:38Elle nous explique que cette escalade militaire ramène les gens
01:41les uns avec les autres et elle espère que la guerre n'arrivera pas
01:44et que le peuple s'unira à la faveur de cette guerre.
01:47C'est ce qu'on se pose beaucoup ici comme question.
01:50Les gens qui sont ici vont-ils devoir rester longtemps ?
01:53Vont-ils devoir retourner dans le Sud ?
01:55Les vivres manquent mais tout s'organise.
01:58Et ici dans cette école, on se sent, les gens nous le disent,
02:01plus en sécurité que dans leur village qui sont encore aujourd'hui bombardés.
02:04Merci beaucoup Jérémy Normand.
02:06Merci aussi à Juan Palencia qui est à vos côtés.