• il y a 2 mois
Jordan Bardella, président du Rassemblement national et eurodéputé, était l’invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC ce lundi 14 octobre. Il s'est exprimé sur l'immigration, le projet de budget 2025 ou encore le procès de Marine Le Pen.

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Transcription
00:00Il est 8h30 sur RMC et BFM TV. Bonjour Jordan Bardella.
00:04Bonjour, merci de votre invitation.
00:05Merci à vous d'y avoir répondu.
00:07Vous êtes le président du Rassemblement national, député européen.
00:10Vous n'avez pas pris la parole depuis le discours de politique générale de Michel Barnier,
00:15depuis l'annonce du budget, beaucoup de questions donc à vous poser.
00:19Mais on l'apprend hier, le gouvernement va faire une nouvelle loi immigration.
00:24Et finalement, je me dis, si vous aviez été au gouvernement, auriez-vous fait différemment ?
00:30Ce n'est pas la première fois qu'on nous annonce une loi immigration.
00:34Je vois que le RN a rassemblé 11 millions de voix
00:38et qu'aujourd'hui plus rien ne peut se faire sans nous au sein du Parlement,
00:42dans la vie politique française.
00:44Et probablement que la présence de députés en nombre du RN,
00:48de ce premier groupe à l'Assemblée,
00:50pousse sans doute les gens qui sont au pouvoir
00:52et qui n'ont pas gagné les élections à entendre le message des urnes.
00:55Maintenant on va regarder concrètement ce qu'il y a dans cette loi immigration
00:58et je crains que, pour l'instant, les signaux qui nous sont donnés,
01:02parce qu'il y a les déclarations et puis il y a les faits, les décisions derrière.
01:06Or, les discours, ils n'engagent que ceux qui les tiennent.
01:08Moi je vois que dans le budget, le gouvernement de Michel Barnier
01:11s'apprête à augmenter de 100 millions d'euros l'aide médicale d'État,
01:15c'est-à-dire la gratuité des soins,
01:17l'enveloppe qui est consacrée à la gratuité des soins
01:19pour les étrangers en situation irrégulière
01:21qui peuvent venir en France et même se faire recoller les oreilles
01:24aux frais de la princesse.
01:25Ce budget-là, il est en augmentation.
01:27Encore une fois, il y a des discours, il y a des actes.
01:30Nous attendrons évidemment cette loi immigration avec impatience.
01:33C'est une demande du Rassemblement national parce que...
01:36Attendez, vous dites plein de trucs là.
01:38On va revenir sur la question du budget point par point
01:40parce que d'ailleurs vous allez proposer votre propre contre-budget mercredi
01:44mais Jordan Bardella sur cette loi immigration,
01:46on a déjà quelques points puisque c'est sur BFM TV hier
01:49que la porte-parole du gouvernement a annoncé cette nouvelle loi pour janvier prochain.
01:54Elle dit notamment qu'il y aura dedans
01:56la question de l'allongement de la durée de détention
01:58en centre de rétention administrative de 90 jours à 210 jours.
02:03Ça vous plaît des pours ?
02:04Non seulement je plaide pours,
02:05mais je l'avais proposé lors des élections européennes
02:07et lors de la campagne des élections législatives.
02:09Par conséquent, si cette mesure du Rassemblement national
02:12est mise au voie, évidemment que les députés du RN la voteront, bien sûr.
02:15Ça vous la voterez ?
02:17Bien sûr.
02:18Vous pourriez même voter toute cette loi.
02:21Si il y a dedans l'AMU qui devient l'AMU,
02:25c'est-à-dire une aide médicale d'urgence,
02:28ça aussi vous la voterez ?
02:29Mais c'est contredit par l'augmentation même du budget de l'aide médicale d'État.
02:33Moi je me méfie des annonces qui consistent à vouloir endormir
02:37un peu l'opposition et à vouloir endormir les électeurs du RN.
02:41C'est vous qui essayez d'endormir.
02:43J'imagine que ce n'est pas vis-à-vis du PS qui lance cette idée-là.
02:47Madame Bréjon, que j'ai écoutée hier sur votre antenne,
02:49elle est macroniste.
02:50Il se trouve que les macronistes depuis 2017
02:53ont franchi un à un tous les records de la politique d'immigration
02:56conduit à sa tête par Gérald Darmanin.
02:58Record d'immigration légale,
03:00record d'entrée illégale sur le sol français,
03:04record du nombre de demandes d'asile
03:06et évidemment un record européen de la faiblesse
03:09à l'égard de l'exécution des obligations de quitter le territoire français.
03:12On a un nombre qui est très bas par rapport à la moyenne européenne,
03:15ce qui me fait dire qu'il y a beaucoup de gens qui rentrent dans notre pays
03:17et peu de personnes qui sortent alors qu'ils devraient être reconduits
03:20dans leur pays d'origine.
03:21Encore une fois, j'attends de voir.
03:23Le Parlement discutera de cette loi
03:25mais on est dans une position aujourd'hui
03:28où plus rien ne peut se faire sans les voix du RN.
03:31La position qui va être la nôtre d'ici à de prochaines élections législatives,
03:34ça va être de pousser un maximum de nos mesures
03:37dans l'intérêt du pays et dans l'intérêt des Français.
03:40C'est toujours très contradictoire parce que je m'amuse beaucoup
03:42de voir tous ces gens nous faire barrage aux élections
03:44et venir reprendre des mesures ou des propositions
03:47que nous avons pu formuler pendant les campagnes électorales.
03:49Et vous le dites, je le dis pour ceux qui nous écoutent sur AMC,
03:52avec un certain sourire ironique.
03:54Je suis passé la campagne électorale
03:57à dire qu'il fallait restreindre la politique migratoire,
04:00qu'il fallait transformer l'aide médicale d'État en aide médicale d'urgence.
04:03Le Rassemblement national arrive en tête
04:06mais n'a pas la majorité pour composer un gouvernement à l'Assemblée nationale.
04:10Et il se trouve que les gens qui sont dans une position très fébrile au pouvoir
04:13reprennent les analyses, certaines analyses et certaines idées du RSA.
04:16Donc moi, je les appelle à aller au bout et en tout cas,
04:18nous nous serons là pour faire adopter les lois
04:20qui vont dans le bon sens et qui vont dans l'intérêt du pays.
04:22Vous parlez avec Bruno Retailleau ?
04:24Non, on ne se parle pas.
04:25Non.
04:26Je n'ai pas eu de contact.
04:27Maintenant, si M. Retailleau ou si d'ailleurs d'autres personnes
04:30au sein du gouvernement souhaitent s'entretenir avec nous
04:34pour entendre ce qu'on a à proposer, moi j'ai toujours joué le jeu.
04:36Vous savez que lorsque le président de la République
04:38a consulté les chefs de parti il y a quelques mois après les émeutes,
04:42moi j'avais accepté cette rencontre et je lui avais proposé
04:45d'organiser un référendum sur l'immigration.
04:47Mais est-ce que vous avez passé en quelque sorte une sorte de deal ?
04:50On a presque l'impression, dans la manière hier
04:52dont la porte-parole du gouvernement a annoncé cette loi,
04:55en effet clairement à votre endroit,
04:58qu'il y a presque eu un deal, c'est-à-dire budget contre loi immigration.
05:02Non, il n'y a absolument aucun deal.
05:04Mais encore une fois, on a le premier groupe à l'Assemblée nationale.
05:07Donc ce gouvernement est sous la surveillance démocratique du Parlement
05:11et moi je suis extrêmement clair,
05:13si ce gouvernement poursuit la politique d'Emmanuel Macron,
05:15nous le censurons à l'Assemblée nationale.
05:17Si en revanche il est ouvert à ce que des propositions
05:20que nous avons formulées dans l'intérêt du pays
05:22et dans l'intérêt de la protection des Français soient adoptées,
05:24eh bien nous pousserons ces mesures.
05:26Maintenant moi je suis très clair sur l'immigration,
05:28il faut un référendum.
05:30Parce qu'une grande partie des mesures
05:32qui pourraient permettre demain de protéger les Français
05:35notamment à l'égard de jurisprudence européenne ou internationale,
05:38ne peuvent être traitées que par référendum.
05:41Pourquoi ? Parce qu'il y a aujourd'hui
05:43des formulaires administratives,
05:46des ordonnances administratives
05:48qui visent à éloigner des individus dangereux
05:50du territoire de la République française
05:51qui sont systématiquement cassés
05:53par des décisions de la Cour européenne des droits de l'homme
05:55ou par des jurisprudences européennes ou internationales.
05:57Or le seul moyen de se protéger
05:59de cette injonction,
06:01de cette ingérence, pardonnez-moi,
06:03de décisions qui sont contraires à nos intérêts,
06:05c'est évidemment de faire entrer le droit des étrangers dans la Constitution
06:07et c'est donc un référendum.
06:09Donc si demain nous arrivons à la tête de l'État,
06:11la première mesure que nous mettrons en œuvre,
06:12c'est un référendum sur l'immigration.
06:13Vous disiez d'ailleurs à l'instant, Jordan Bardella,
06:15que lorsque l'on vous proposait de dialoguer,
06:17lorsqu'Emmanuel Macron a voulu consulter,
06:20vous avez toujours répondu présent.
06:22Hier soir, chez Benjamin Duhamel,
06:24il y avait Antoine Armand, le ministre de l'Économie,
06:26qui a redit que son refus initial
06:28de dialoguer avec vous, l'ERN,
06:30parce que vous ne faisiez pas partie,
06:32disait-il, de l'arc républicain,
06:34reflétait effectivement ses convictions.
06:36Alors, cela dit, la rencontre va quand même avoir lieu.
06:38Elle va avoir lieu, en l'occurrence, aujourd'hui, à Bercy,
06:40puisque finalement, sur injonction du Premier ministre,
06:42il va bien recevoir le groupe ERN.
06:45Dans quel état d'esprit est le groupe ERN ?
06:47Qui est M. Armand pour expliquer
06:50que tel ou tel électeur
06:52ou que tel ou tel parti politique
06:54appartient à l'arc républicain ?
06:55Ministre de l'Économie.
06:56Très bien, ministre de l'Économie,
06:58que les Français découvrent.
06:59Mais ce n'est pas à lui de dire
07:00si les citoyens français,
07:02en fonction du parti politique pour lequel il vote,
07:04sont des citoyens respectables
07:06ou des citoyens de seconde zone.
07:08Parce que lorsque les Français paient les impôts
07:10à M. Armand, au ministre de l'Économie,
07:13ils ne regardent pas si ces Français concernés
07:15ont voté pour le Rassemblement National
07:16ou ils ont voté pour Emmanuel Macron.
07:17Donc, nous, nous avons fixé une ligne rouge.
07:20Lorsque le Président de la République
07:21a nommé un Premier ministre,
07:23c'est le respect à l'égard des millions d'électeurs
07:26qui ont voté pour le Rassemblement National
07:28et qui méritent parfaitement d'être entendus,
07:30d'être écoutés et d'être respectés.
07:32Donc, moi, je me réjouis que le Premier ministre
07:34ait rappelé en quelque sorte la ligne de conduite
07:37et ait rappelé à l'ordre son ministre de l'Économie.
07:39À chaque fois que nous serons convoqués,
07:41invités à dialoguer pour faire connaître nos mesures,
07:44nous le ferons.
07:45Et nous utiliserons ces réunions, ces échanges
07:48pour pousser un certain nombre de nos mesures.
07:51La situation budgétaire,
07:53j'imagine qu'on va en discuter ce matin,
07:55mais la situation budgétaire du pays
07:57est extrêmement préoccupante.
07:58Et je dis qu'il y a eu de la part de la Macronie
08:01à minima de l'amateurisme
08:03et au pire, de la dissimulation et des mensonges
08:05dans la gestion des comptes.
08:06Vous vous souvenez qu'il y a quelques mois,
08:08sur votre antenne,
08:09j'avais réclamé un audit des comptes de l'État
08:11lorsque je me suis présenté
08:13comme Premier ministre potentiel
08:15lors des élections législatives.
08:17Au début d'année, on nous a annoncé,
08:19les macronistes nous ont annoncé un déficit
08:21de 128 milliards d'euros.
08:24Quelques mois plus tard, six mois plus tard,
08:26on nous parle d'un déficit constaté réel
08:28de 180 milliards.
08:30C'est-à-dire qu'il y a donc un trou de 50 milliards
08:32entre les prévisions qui ont été faites par la Macronie
08:34et la réalité du déficit budgétaire
08:36que nous n'avons jamais connu
08:38dans cette proportion et dans cette dimension
08:40hors crise depuis la Seconde Guerre mondiale.
08:42Est-ce que vous dites ce matin, Jordan Bardella,
08:44que vous soupçonnez Bruno Le Maire,
08:47le gouvernement de Gabriel Attal,
08:49voire Emmanuel Macron,
08:50d'avoir sciemment menti aux Français ?
08:53Je crois qu'ils ont dissimulé la réalité
08:57de la dérive budgétaire qui a été la leur.
09:01Lorsque M. Le Maire s'exprime auprès de vos confrères,
09:04vous m'excuserez, je n'ai plus le journal
09:06auquel il a donné cet entretien et qu'il dit
09:08« la vérité éclatera plus tard ».
09:10En fait, il l'a dit par échange de SMS
09:12et les seules réponses qu'il a données,
09:13je précise bien les choses, effectivement,
09:15lorsqu'il est interrogé depuis 24 heures
09:17par les différents journalistes,
09:18il ne répond que laconiquement par SMS
09:21en disant « la vérité finira par être connue plus tard ».
09:23Eh bien, ces gens devront rendre des comptes
09:25parce qu'ils ont mis le pays
09:27dans une situation budgétaire qui est cataclysmique,
09:30qui fait aujourd'hui de nous l'un des pays
09:32les plus endettés en valeur de la zone euro.
09:34On frôle quasiment les niveaux
09:36de pays d'Europe du Sud,
09:37comme l'Espagne, le Portugal ou la Grèce,
09:39et ce qui nous place aujourd'hui
09:40dans des situations de dépendance budgétaire
09:41et de fragilité budgétaire qui sont sans précédent.
09:44Donc, ils ont géré dramatiquement l'argent public
09:48et aujourd'hui, les responsables politiques
09:50vont devoir, ce qui est en tout cas de la situation,
09:53faire des choix.
09:54Et dans le budget qui a été présenté,
09:56eh bien, je crois que le compte n'y est pas.
09:57Alors, on va voir sur le budget,
09:58mais juste encore un mot.
09:59Vous demandiez un audit initialement,
10:01vous soutenez donc la démarche,
10:03notamment de la Commission des finances
10:05de l'Assemblée nationale,
10:07qui demande à ce qu'il y ait
10:08une commission d'enquête parlementaire
10:10pour savoir effectivement où sont passés,
10:12comment s'est construit, creusé ce déficit.
10:16Mais toute la lumière doit être faite sur ces déficits.
10:18Vous vous souvenez que quand j'ai demandé cet audit,
10:20c'est parce que je sentais
10:22et que nous sentions en regardant de près
10:24l'analyse des politiques publiques depuis plusieurs mois
10:26qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
10:28À l'époque, tout le monde, mais tout le monde m'a dit,
10:30les journalistes en tête,
10:31vous voulez gagner du temps,
10:33toutes les données sont sur la table.
10:34Et j'entends, y compris Monsieur Do sur votre antenne,
10:37dire que c'est du jamais vu.
10:38Ce qui se passe aujourd'hui avec les finances de l'État,
10:41c'est du jamais vu.
10:42Et il y a beaucoup de nos compatriotes
10:43qui se demandent où passe l'argent.
10:45On a l'un des pays dont le taux de prélèvement obligatoire
10:48est l'un des plus élevés des économies développées, de l'OCDE.
10:50On est à 46% de prélèvement obligatoire.
10:52Et de l'autre, les services publics se dégradent jour après jour,
10:55l'hôpital est de moins en moins fonctionnel,
10:57la sécurité est de moins en moins assurée,
10:59la justice est toujours plus lente,
11:01et les Français se demandent où passe notre argent.
11:03Mais si vous étiez vous-même à Matignon,
11:05comment trouveriez-vous des sous ?
11:07Vous jugez le budget présenté par Michel Barnier
11:11trop sévère.
11:12Vous allez d'ailleurs vous-même présenter un contre-budget.
11:15Vous allez les trouver où, vous, les sous ?
11:17D'abord, je ne dis pas que c'est un budget qui est sévère.
11:19Je dis que c'est un budget qui fait les poches
11:23des Français qui travaillent.
11:25Parce que quand on nous parle dans le contexte actuel
11:27d'augmenter le coût du travail,
11:29qui est déjà très élevé dans notre pays,
11:31quand on nous parle d'une augmentation des tarifs
11:33de l'électricité, on va doubler les taxes sur l'énergie,
11:35qui sont aujourd'hui à 20€ le MWh,
11:37elles vont passer à 50€ le MWh.
11:39J'ai entendu Mme Pannier-Runacher
11:41évoquer une augmentation des prix du gaz.
11:43Dans un pays où, en 2023,
11:45d'après toutes les études qui ont été faites sur la précarité énergétique
11:47de nos compatriotes,
11:4969% des Français ont eu des difficultés
11:51à allumer le chauffage l'an dernier.
11:53C'est aberrant de faire des choses comme ça.
11:55Il faut être tout à fait honnête.
11:57Vous prenez des chiffres de 2023,
11:59où les prix étaient monstrueux.
12:01Ils vont tout de même baisser.
12:03Moins qu'on aurait pu l'espérer.
12:05Parce que moins que les prix du marché
12:07pourraient le promettre, puisque ça va être compensé par ces taxes.
12:09Mais ils vont quand même baisser.
12:11Les taxes vont augmenter.
12:13On peut expliquer aux Français que,
12:15l'électricité aurait dû être plus chère
12:17et qu'on va atténuer en réalité
12:19la réalité de la baisse.
12:21Mais la réalité budgétaire,
12:23c'est que les taxes sur l'électricité vont augmenter.
12:25Et à côté de ça,
12:27je vois dans ce budget,
12:29des aberrations.
12:31Comment on peut expliquer aux Français,
12:33dans le contexte actuel,
12:35qu'on va augmenter le budget de l'Elysée,
12:37qu'on va augmenter le budget du Parlement,
12:39et qu'on va dérembourser des soins
12:41avec l'augmentation du ticket modérateur ?
12:43C'est-à-dire qu'on va dérembourser des soins
12:45par la Sécurité sociale,
12:47qui vont donc être pris en charge par les mutuelles,
12:49qui vont donc, on le sait,
12:51augmenter le prix des contrats de santé
12:53et augmenter leurs tarifs,
12:55quand dans le même temps, on augmente le budget
12:57de l'aide médicale d'État.
12:59C'est-à-dire quand on augmente l'enveloppe,
13:01qui est consacrée à la gratuité des soins
13:03pour les étrangers en situation régulière.
13:05Mais comment on peut prendre ce type de décision
13:07quand on fait de la politique
13:09et quand on prétend avoir conscience
13:11de l'objectif aujourd'hui de nos compatriotes
13:13et des difficultés qu'ont des millions de Français
13:15à boucler les fins de mois ?
13:17Le ministre de l'Économie sur ce point,
13:19notamment de l'augmentation du budget
13:21de l'Assemblée et de l'Élysée,
13:23a répondu hier à Benjamin Duhamel.
13:25C'était sur BFMTV.
13:27Je ne pense pas que cette augmentation
13:29soit compréhensible pour nos concitoyens.
13:31Le budget du ministère
13:33que j'ai la chance d'occuper baisse.
13:35Je pense que dans le moment,
13:37et les déparlementaires vont pouvoir en débattre,
13:39et à titre personnel, je pense qu'il est important,
13:41même si c'est symbolique,
13:43puisque c'est des millions d'euros
13:45et que depuis tout à l'heure, on parle en milliards
13:47ou en dizaines de milliards,
13:49symboliquement, il me semble qu'ici, chacun doit faire un effort.
13:51Donc il faudra revenir sur l'augmentation.
13:53Ce seront les parlementaires qui voteront.
13:55Mais je crois que dans le contexte,
13:57l'exemplarité doit s'appliquer à tous.
13:59De qui on se moque là ?
14:01On a un gouvernement qui vient nous dire
14:03qu'on va augmenter le budget du Parlement
14:05et de l'Élysée,
14:07on vient dire que cette hausse est scandaleuse
14:09et qu'on ne va pas la faire.
14:11Mais est-ce que vous vous rendez compte
14:13du niveau de déconnexion ?
14:15Est-ce que vous vous rendez compte du fossé
14:17qui est en train de se créer aujourd'hui
14:19entre les gens qui nous écoutent ce matin
14:21à qui on vient dire qu'on va dérembourser,
14:23on va augmenter les taxes sur l'électricité,
14:25de l'autre, ils entendent et ils lisent par l'intermédiaire
14:27de vos confrères qu'on va augmenter le budget de l'Élysée,
14:29augmenter le budget du Parlement,
14:31et on a le ministre de l'Économie qui nous dit que ce n'est pas sa faute.
14:33C'est extrêmement inquiétant pour l'État des finances publiques,
14:35et on comprend pourquoi est-ce qu'ils nous ont laissé
14:37un trou de 1000 milliards de dettes supplémentaires en 5 ans.
14:39Jordan Bardella, sur le budget,
14:41il arrive effectivement à l'Assemblée,
14:43il va donc être modifié.
14:45Bon, à la fin, vous pourrez dire
14:47« Nous, on ne l'aurait pas voté ».
14:49C'est un peu un jeu de dupe, puisque tout le monde a bien compris
14:51qu'il n'y aurait pas de vote. Il y aura un 49-3,
14:53selon toute vraisemblance.
14:55D'ici là, tout le monde va s'agiter.
14:57En tout cas, je ne voterai pas, on ne votera pas,
14:59et nos députés ne voteront pas le budget.
15:01On ne votera pas le budget.
15:03Dans une vie parlementaire et dans une vie démocratique,
15:05la majorité de l'opposition, c'est le vote du budget.
15:07Il n'y a rien de plus politique qu'un budget.
15:09Donc, je le dis, je le redis ce matin, vote ou pas vote,
15:11nous ne voterons pas et nous ne soutiendrons pas ce budget.
15:13Moi, je pense qu'il y a
15:15deux leviers pour affronter le mur de la dette.
15:17Le premier levier, c'est évidemment
15:19la réduction de la dépense publique,
15:21mais de la mauvaise dépense publique,
15:23et de ce que j'appelle les gaspillages.
15:25Le sujet de la fraude a été évoqué.
15:27Il y a beaucoup de fausses cartes vitales qui sont en circulation.
15:29Nous, nous militons pour la mise en place d'une carte vitale
15:31biométrique pour limiter la fraude sociale.
15:33Deuxièmement, il faut
15:35casser le tabou de l'immigration de guichet
15:37social, parce que notre
15:39modèle social ne survivra pas si
15:41notre modèle social est ouvert à la générosité
15:43de la Terre entière. J'étais il y a quelques jours...
15:45Mais ça, vous l'avez bien vu. Moi, j'avais reçu
15:47M. Stefanini ici même, qui est franchement pas
15:49un homme de gauche, qui a étudié l'AME,
15:51par exemple, et qui dit qu'en aucun cas
15:53l'AME ne fait venir
15:55les gens. Une fois qu'ils sont là, en effet,
15:57ils restent davantage parce qu'on les soigne,
15:59mais il dit que c'est un fantasme
16:01absolu que de dire que les gens viennent
16:03spécialement pour l'AME. Ils ne vont pas traverser
16:05la Méditerranée au risque de leur vie
16:07pour pouvoir se faire recoller les oreilles, comme vous dites.
16:09Pardon, mais il n'y a pas que l'aide médicale
16:11d'État. L'aide médicale d'État, c'est 1,3 milliard.
16:13Le coût des
16:15aides sociales qui sont versées
16:17aux citoyens étrangers sur le sol français,
16:19c'est entre 10 à 15 milliards.
16:21Au bas mot, 10 milliards, ce sont les estimations de l'Institut
16:23Montaigne. On est au bas mot entre 10 à 15
16:25milliards. Par conséquent, moi, je
16:27propose que la générosité
16:29de l'État français
16:31se resterenne aux citoyens
16:33français. Je suis désolé, mais on en est
16:35dans très difficile, et
16:37moi, je souhaite que les aides sociales
16:39soient réservées aux familles françaises.
16:41Les allocations familiales, par exemple,
16:43doivent être réservées aux familles
16:45dont l'un des deux parents est de nationalité
16:47française. Vous défendrez
16:49des amendements là-dessus ? Nous défendrons notamment
16:51des amendements, mais notre position, elle n'a pas varié
16:53et elle ne variera pas. Et je pense que
16:55notre modèle social ne peut pas être
16:57un modèle social qui soit précisément
16:59conçu pour absorber l'intégralité
17:01de la précarité mondiale. J'étais il y a
17:03quelques jours au Danemark. Le Danemark
17:05est un gouvernement socialiste, un gouvernement
17:07de gauche. J'ai rencontré le ministre de l'Immigration.
17:09Là-bas, ils ont précisément considéré
17:11que leur modèle social ne pouvait pas être universel.
17:13Ils ont fait des économies considérables
17:15en restreignant les aides sociales versées
17:17aux étrangers, et ils ont un message très simple.
17:19L'État doit être là d'abord pour les
17:21nationaux, d'abord pour les citoyens du pays
17:23en question. Quant aux étrangers qui viennent
17:25en France, ils doivent pouvoir survenir à leurs
17:27besoins. Et j'assume de dire, madame, que
17:29notre modèle social et l'attractivité
17:31de notre modèle social est évidemment
17:33une pompe aspirante pour
17:35l'immigration. Vous avez pris l'exemple
17:37des oreilles recollées, mais le simple fait...
17:39C'est vous qui l'avez pris. Non, je n'ai fait que reprendre votre exemple.
17:41Vous avez raison, vous l'avez repris.
17:43Qui est quand même assez cocasse, honnêtement. Mais c'est une aberration, madame.
17:45C'est même une insulte. Vous imaginez que les mères
17:47qui traversent la Méditerranée
17:49au péril de leur vie avec leurs enfants, ils viennent pour les oreilles.
17:51Vous-même, vous prenez des exemples
17:53qui sont quand même... C'est une insulte humaine.
17:55Ça ne vous choque pas qu'on dérembourse
17:57des soins et que de l'autre, on augmente le budget
17:59de la Méditerranée ? Mais ce n'est pas la question, c'est réduire
18:01la venue de migrants
18:03au fait de recoller les oreilles.
18:05Vous-même, soyez honnête.
18:07Mais madame, il n'y a pas que recoller les oreilles.
18:09Il y a toute la palette de soins gratuites
18:11qui est offerte aux étrangers en situation
18:13même pas régulière, irrégulière.
18:15Alors même qu'on a des milliers
18:17et des millions de nos compatriotes, il y a un
18:19retraité sur trois qui, l'an dernier, a renoncé
18:21à se soigner parce que le reste s'acharne.
18:23Alors justement, les retraités...
18:25Moi, je voudrais qu'on parle de votre niche
18:27parlementaire. Allez-y.
18:29Vous m'avez demandé quelles mesures je préconisais
18:31pour faire face à la dette. Donc d'abord, je pense qu'il faut
18:33lutter contre la mauvaise dépense publique.
18:35Et l'autre levier qui m'apparaît essentiel, dont personne
18:37ne parle, c'est la croissance. Parce que
18:39on remboursera notre dette
18:41et on fera face à l'endettement
18:43de la France si on arrive à recréer
18:45de la richesse. Et pour recréer de la richesse,
18:47il faut déverrouiller les contraintes
18:49qui pèsent sur la croissance, il faut simplifier notre économie.
18:51Le millefeuille administratif
18:53et la capacité exorbitante du
18:55Parlement européen et du Parlement français
18:57à créer de la norme, à créer des contraintes
18:59toujours plus dures pour nos entreprises,
19:01c'est un coût de 60 milliards d'euros par an.
19:03Il faut des prix de l'électricité qui soient
19:05adaptés à la croissance. Je veux dire,
19:07depuis le général de Gaulle, on a eu
19:09un atout qui s'appelait le nucléaire.
19:11La multiplication des règles européennes,
19:13comme les contraintes qui se posent aujourd'hui
19:15sur l'EDF, de céder 25%
19:17de sa production à des prestataires privés
19:19qui se chargent de prendre la production d'EDF
19:21et de la revendre beaucoup plus cher
19:23à nos compatriotes ou à certaines entreprises,
19:25c'est un frein à la croissance.
19:27Et puis il faut faire le patriotisme économique,
19:29et je défendrai notamment dans mon mandat parlementaire européen
19:31l'instauration d'une préférence européenne
19:33pour faire en sorte que les entreprises qui produisent
19:35sur le sol français et qui produisent sur le sol européen
19:37aient un avantage dans la commande publique.
19:39Pour affronter le mur de la dette, il y a évidemment
19:41un sujet de réduction de la mauvaise dépense publique
19:43et évidemment un autre sujet qui est un sujet
19:45de croissance. Il faut soutenir la croissance,
19:47il faut défendre nos entreprises, parce que
19:49qui paye ses dettes s'enrichit.
19:51Vous êtes président du RN, vous êtes aussi
19:53député européen, votre assistant parlementaire
19:55est-ce qu'il bosse à 100% pour vous ?
19:57Oui, pourquoi ?
19:59Parce que la question s'est longuement posée
20:01sur mon assistant parlementaire ?
20:03Non, sur les assistants parlementaires.
20:05Donc j'imagine que vous avez dû changer
20:07un peu l'organisation, parce qu'effectivement
20:09à en croire le parquet, Marine Le Pen
20:11et 20 autres prévenus, vous n'êtes pas
20:13dans les prévenus, je le précise,
20:15est accusée d'avoir détourné des fonds européens
20:17au profit du parti entre la fin des années 2000
20:19et les années 2010. Marine Le Pen
20:21sera à la barre aujourd'hui
20:23pour se défendre. Ce qui est
20:25évident, et là pour le coup vous-même
20:27vous ne le contredisez pas,
20:29c'est qu'il y a eu 6,8 millions d'euros
20:31qui au minimum ont servi aussi
20:33au parti. Vous dites d'ailleurs que c'est une
20:35question politique, plus que juridique.
20:37C'est ça, ce sont les
20:39chiffres qui sont donnés par le Parlement européen
20:41et il faut bien comprendre dans cette affaire, pour que
20:43les auditeurs qui nous écoutent comprennent la situation,
20:45que d'abord,
20:47ces reproches qui sont faits par le Parlement européen,
20:49ils sont faits à tous les blocs politiques
20:51français. Ils sont faits à la gauche,
20:53France Insoumise, ils sont faits à l'ex-majorité
20:55présidentielle par l'intermédiaire du Modem
20:57et ils sont aussi faits au Rassemblement national. En fait, ce qu'on constate
20:59c'est qu'il y a une différence d'appréciation
21:01sur le rôle, la mission des assistants
21:03parlementaires entre les partis politiques français
21:05et le Parlement européen.
21:07La petite différence, c'est les montants.
21:09Pour vous, c'est considérable.
21:11C'est 6,8 millions d'euros.
21:13Vous mentionnez 6 millions d'euros.
21:15Marine Le Pen va évidemment développer ses arguments
21:17et nous allons prouver notre bonne foi devant la justice.
21:19Il n'y a pas d'enrichissement personnel.
21:21Il n'y a pas d'emplois fictifs.
21:23On parle de gens qui ont travaillé pour des emplois qui sont des emplois
21:25politiques. Maintenant, le Parlement
21:27européen estime que
21:29nos assistants parlementaires
21:31n'ont pas affaire de la politique.
21:33Nous, nous considérons que...
21:35J'entends parfaitement
21:37ce que vous dites et d'ailleurs
21:39j'avais reçu François Bayrou au moment
21:41du procès. C'était
21:43les mêmes choses, les mêmes faits qui lui étaient
21:45reprochés. La question
21:47là, c'est que vous saviez
21:49les règles du jeu. Vous connaissez les règles du jeu.
21:51Vous savez que l'Union européenne... Moi, je veux bien.
21:53Politiquement, vous dites oui, mais alors attendez, ils bossent
21:55pour des élus, donc en gros, qu'ils bossent
21:57pour le boulot qu'on fait au parti ou le boulot qu'on fait au sein
21:59du Parlement. C'est à peu près la même chose
22:01vu du côté français.
22:03Pardon, juridiquement, ça ne tient pas.
22:05Madame, pardon,
22:07je ne vais pas d'abord faire le procès en 4 minutes
22:09sur BFMTV et défendre
22:11les arguments qui seront exposés pendant 3 mois devant la justice,
22:13mais d'abord, on parle d'une procédure
22:15qui a 10 ans et pardon de vous dire,
22:17mais c'est un peu plus compliqué que cela.
22:19Lorsque vous cherchez à joindre
22:21le cabinet de Marine Le Pen, que vous tombez sur
22:23l'assistante de Marine Le Pen,
22:25est-ce que vous voulez
22:27parler à Marine Le Pen la présidente du parti,
22:29la présidente du Front national à l'époque
22:31ou Marine Le Pen la députée européenne ?
22:33Et vous,
22:35Jordan Bardella, avez-vous, puisque vous avez été
22:37assistant parlementaire, avez-vous modifié
22:39à posteriori les comptes rendus
22:41de ce que vous faisiez comme travail ?
22:43Non, je n'ai jamais
22:45modifié. C'est le journal Libération qui croit
22:47savoir que notamment
22:49le travail que vous auriez fourni
22:51à l'époque n'étant pas considéré
22:53comme suffisant pour justifier de votre
22:55salaire au Parlement européen,
22:57vous auriez rajouté en quelque sorte
22:59des liasses dans des revues de presse
23:01par exemple, pour justifier
23:03de votre salaire. Je vais rassurer le confrère de Libération,
23:05je n'ai rien rajouté.
23:07Vous n'avez jamais modifié à posteriori ?
23:09Non, je n'ai jamais modifié à priori,
23:11et je vais même vous dire,
23:13je ne suis pas concerné par l'affaire
23:15des assistants parlementaires. Donc moi, je veux bien
23:17qu'on essaie de m'enrôler, si vous voulez, quasiment de force
23:19devant le tribunal médiatique, mais
23:21je ne suis pas concerné par l'affaire des assistants
23:23parlementaires. Voilà, c'est dit,
23:25la justice a posé des questions naturellement
23:27à mon député, à mon employeur à l'époque,
23:29qui a répondu sur l'exercice de ma mission,
23:31et la justice n'a rien trouvé à redire
23:33sur la réalité de mon contrat.
23:35Quant à Libération, si vous voulez, les inspecteurs gadget
23:37du procès des assistants parlementaires,
23:39ils ont comparé, je ne sais pas si vous avez
23:41vu l'article dont vous mentionnez, ils ont comparé
23:43ce qu'ils considèrent être
23:45mon écriture avec ce qui est
23:47soi-disant mon écriture, sauf qu'ils se sont
23:49appuyés pour comparer mon écriture
23:51sur des dédicaces qui ont été
23:53faites lors de l'envoi de cartes d'adhérents
23:55à des sympathisants, à des militants
23:57du Rassemblement National, sauf que ces documents
23:59sont faits avec une machine, donc ça n'est même pas
24:01mon écriture sur les documents auxquels ils ont
24:03soi-disant comparé ma véritable écriture.
24:05Donc ça ne tient pas la route, et je tiens à vous dire
24:07que Libération est poursuivie en diffamation.
24:09Encore une fois, tous ceux qui affirment
24:11que je n'ai pas travaillé ou que mon emploi
24:13était un emploi fictif seront poursuivis en diffamation
24:15parce que je ne me laisse pas calomnier.
24:17J'ai été très fier d'ailleurs d'assurer
24:19cette mission pendant que j'étais
24:21étudiant, ça a été ma première mission
24:23professionnelle à mi-temps, pendant trois mois et demi
24:25pour 1200 euros par mois, et j'en suis
24:27très fier. Jordan Bard est la président
24:29du Rassemblement National et député européen
24:31donc merci d'avoir répondu à mes questions.
24:338h54 sur AMC BFM TV.

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