À Marseille, un ex-agent de la DGSI jugé lundi pour avoir vendu des fichiers de police sur le Darknet

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Lundi, "Haurus" de son pseudo, comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille. Christophe Boutry, ex-agent de la DGSI, monnayait des informations issues des fichiers de police. Certaines auraient servi à des membre du narcobanditisme pour des assassinats.
Un policier de la prestigieuse Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), affecté à une unité antiterroriste, vendait le soir venu des dossiers confidentiels sur le Darknet. Ces fichiers protégés appelés des "doxx" ont probablement aidé des narcotrafiquants marseillais à assassiner des rivaux à l’arme de guerre. L’affaire baptisée "Haurus", le pseudo utilisé par Christophe Boutry sur le Web, pourrait se résumer par ces deux phrases, qu’il faut lire et relire pour y croire.

Tout est pourtant bien réel : déjà condamné à 5 ans de prison en novembre 2021 à Versailles pour avoir tiré entre 40 000 et 50 000 euros de ces fuites massives d’informations, ce "ripou" de 38 ans comparaît de nouveau lundi matin 13 octobre, au côté de cinq autres mis en cause, devant le tribunal correctionnel de Marseille pour des faits annexes de "corruption passive par personne dépositaire de l’autorité publique".

Un deuxième procès qui en appelle un autre, une fois l’instruction achevée, sur le volet le plus sulfureux : une association de malfaiteurs en vue de la préparation de neuf homicides commis en bande organisée. Les données de première main sorties par l’ex-agent de la DGSI (relevés téléphoniques, adresses, plaques d’immatriculations…) auraient, en effet, atterri dans celles de figures de la criminalité marseillaise, leur permettant de localiser puis d’éliminer plusieurs cibles.

"J’étais une pourriture le soir et un bon flic le matin."
Dans cette affaire ultrasensible, les enquêteurs estiment que cinq personnes, dont un passant, ont été tuées dans des fusillades en lien avec ces achats de "doxx", parfois quelques jours après la réception des dossiers par les commanditaires.

Entre décembre 2017 et fin septembre 2018, date de son arrestation, Christophe Boutry aura effectué près de 385 requêtes illégitimes, seulement poussé par l’appât du gain. "Pour mettre du beurre dans les épinards", a-t-il admis, évoquant ses dettes. "J’étais uniquement motivé par le fait de faire le plus de commandes possibles, peu importe la nature de la demande", a encore convenu l’ancien fonctionnaire de la sécurité intérieure devant un juge marseillais.

Dans un entretien à l’Obs, Christophe Boutry, désinvolte, s’était décrit par une formule : "J’étais une pourriture le soir et un bon flic le matin."

Parmi ses clients récurrents, jusqu’à deux commandes par semaine, on trouve un certain Christophe Nadotti, un repris de justice récupérant les données sous pseudos sur le Darknet, puis jouant les intermédiaires avec des membres du narcobanditisme engagés dans des cycles des vendettas.

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