• il y a 3 jours
Avec Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne, Fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-11-25##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03Les violences faites aux femmes. Avec nous Gada Atemganzer, qui est gynécologue obstétricienne
00:09et fondatrice de la Maison des Femmes de Saint-Denis. Bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Merci Madame d'être avec nous. Michèle Barnier sera aujourd'hui à la Maison des Femmes,
00:21adossée à l'Hôtel-Dieu à Paris. Vous êtes fondatrice de la Maison des Femmes, justement, de Saint-Denis.
00:29Avant de revenir sur ce que vous faites et votre rôle, et surtout l'action menée à la Maison des Femmes de Saint-Denis,
00:40je voudrais revenir sur ce que va annoncer Michèle Barnier.
00:44Le gouvernement souhaite que les victimes de violences sexuelles puissent porter plainte dans tous les hôpitaux de France
00:49d'ici à la fin de l'année 2025. Certains établissements de santé ont déjà mis en place ce dispositif en Ile-de-France,
00:56mais ce dispositif devrait être généralisé. C'est indispensable. Gada Atemganzer, pourquoi ?
01:04Alors, c'est indispensable parce que cela permet aux victimes d'être accueillies, non pas dans un commissariat,
01:11ce qui souvent les terrorise, mais dans un lieu de soins. En revanche, cela va poser beaucoup de questions
01:18autour des ressources humaines nécessaires à mobiliser.
01:21Oui, parce qu'il va falloir les accueillir.
01:24Mais oui, il va falloir qu'il y ait des médecins disponibles.
01:28Absolument. Il faut aussi que les policiers soient en nombre, et malheureusement, ce n'est pas toujours le cas.
01:35Donc, c'est très bien ces annonces, nous en sommes très heureux,
01:39parce qu'à la Maison des Femmes de Saint-Denis, c'est quelque chose que nous faisons depuis plusieurs années,
01:43mais il faut absolument penser à qui va faire ce travail.
01:49Bien. Michel Barnier doit aussi annoncer une augmentation des moyens à louer à l'aide universelle d'urgence.
01:55Aujourd'hui, 26 000 femmes en bénéficient. Le montant devrait passer de 13 à 20 millions d'euros dans le budget 2025.
02:03À quoi sert cette aide exactement ?
02:07Cette aide permet en général de quitter le domicile pour des femmes dont les moyens financiers ne leur permettraient pas.
02:14Donc, de louer peut-être quelque chose, ou bien quelques chambres d'hôtel.
02:20Et puis après, il y a énormément de besoins en soins, en psychothérapie, en avocats.
02:26Donc, c'est un coup de pouce qui parfois change la donne.
02:29Qui parfois change la donne. Des places d'hébergement d'urgence pour les femmes qui bénéficient de cette aide devraient également être sanctuarisées.
02:38Le gouvernement souhaite lancer un plan de formation, la prise en charge de la victime de violences sexistes et sexuelles,
02:43pour les policiers, tout au long de leur carrière, tous les trois ans environ.
02:47Ça aussi, c'est indispensable, Gada Atamganzer ?
02:51C'est indispensable. C'est déjà fait.
02:55Nous sommes très nombreux à nous être engagés dans la formation des policiers.
02:59Et notamment ceux qui viennent prendre les plaintes, parce qu'il y a des policiers qui viennent prendre des plaintes dans les maisons des femmes,
03:05même en dehors des violences sexuelles.
03:08Il faut poursuivre ce travail, c'est clair, surtout que les policiers changent très souvent.
03:14Il y a un turnover important dans ce corps, et donc il faut sans arrêt revenir sur la formation, c'est évident.
03:20Bien sûr. Gada Atamganzer, parlez-nous de la maison des femmes de Saint-Denis.
03:24D'abord, des maisons des femmes, combien il y en a-t-il en France ?
03:28Alors, il y a deux sortes de maisons des femmes. Il y a trois sortes.
03:33Il y a des maisons des femmes qui n'ont rien à voir avec la santé et qui ont toujours existé.
03:36Il y a des maisons des femmes soutenues par le ministère de la Santé.
03:40Pour le ministère de la Santé, il y en aurait une soixantaine, parce que dès que les ARS en financent une,
03:46même modeste, ils considèrent que c'en est une.
03:49Nous, nous avons un réseau de maisons des femmes qui s'appelle Restart et qui travaille comme celle de Saint-Denis,
03:56qui sont soutenues par les mécènes de la maison des femmes de Saint-Denis.
03:59Nous sommes 25 aujourd'hui et nous serons bientôt 35, parce que de nombreuses villes souhaitent intégrer notre réseau.
04:06Alors, je rappelle que les femmes sont trop souvent victimes de violences, toutes sortes de violences.
04:15Et les premières violences, les plus nombreuses, se situent dans le cercle familial, conjugal, les plus proches.
04:26Absolument, la maison est l'endroit le plus dangereux pour les femmes et pour les enfants.
04:31Et ça, c'est contre-intuitif, mais c'est vrai.
04:37– Vous le constatez tous les jours ?
04:39– Bien sûr, il y a beaucoup plus de femmes...
04:42– Je vous dis ça parce qu'on a l'impression, en écoutant parfois radio, télévision ou autre,
04:46on a l'impression que les femmes font victime de violences quand elles sont dans la rue, dans les transports en commun,
04:52oui, ça arrive évidemment qu'elles sont victimes de violences,
04:55mais l'immense majorité des violences ont lieu dans le privé.
05:02– Les plus graves, disons qu'être harcelée dans la rue, avoir une main aux fesses dans le métro, c'est très très fréquent,
05:08mais mourir sous les coups de son compagnon, c'est plutôt à la maison.
05:13– C'est plutôt à la maison.
05:14Dites-moi, le procès de Dominique Pellicot et de tous les violeurs de Gisèle Pellicot,
05:23vous suivez Gada Atemganzer ?
05:27– Oui bien sûr, ce d'autant que la Maison des Femmes a accompagné Caroline Darrian, la fille de Gisèle,
05:35lorsqu'elle a souhaité créer son association M'endors pas,
05:39et que depuis que nous avons rencontré Caroline il y a 4 ans au moins,
05:44nous avons mis tout en place pour organiser des formations à la soumission chimique
05:49pour tous les corps soignants et toutes les personnes que ça intéresse,
05:53parce que c'est quelque chose qui est méconnu, notamment des médecins,
05:57et qu'il faut vulgariser pour que chaque médecin qui reçoit une victime un peu confuse,
06:02qui ne sait pas ce qui lui est arrivé, qui n'a pas de souvenir précis,
06:05mais qui ne va pas bien et qui pense avoir des trous de mémoire,
06:09on pense à la soumission chimique, on fasse des prélèvements,
06:12parce que les drogues ne restent pas très longtemps dans le sang.
06:15– Merci beaucoup Gada Atemganzer, et merci pour ce que vous faites à la Maison des Femmes de Saint-Denis.
06:21Il est 7h19, vous êtes sur Sud Radio, le rappel des titres de l'actualité avec vous, Laurie Leclerc.

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