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Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, était l'invité de BFMTV ce mardi soir.

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00:00Alors que le ministre du budget, Laurent Saint-Martin, est en train de s'installer, bonsoir.
00:03Bonsoir.
00:04Merci d'être avec nous ce soir dans Tout le monde veut savoir, alors que nous sommes
00:07à la veille de l'arrivée du projet de loi de finances en commission à l'Assemblée
00:10nationale, dans un moment où il est parfois difficile d'y voir clair sur la stratégie
00:14du gouvernement, entre revirements, désaccords entre ministres, on va prendre si vous le
00:18voulez bien les éléments point par point avec vous, mais d'abord une question plus
00:20générale.
00:21Plus les jours avancent, plus les critiques fusent sur votre texte, vous aviez commencé
00:25par expliquer aux Français qu'il s'agissait de deux tiers de baisse de dépense, un tiers
00:30de hausse d'impôt.
00:31Le Haut conseil pour les finances publiques, ce ne sont ni des gauchistes, ni des ultralibéraux,
00:35disent non non pas du tout, c'est 70% de hausse d'impôt, 30% de baisse de dépense.
00:40Vous avez voulu tromper les Français Laurent Saint-Martin ?
00:41Non je ne partage pas du tout cette lecture.
00:43Ce n'est pas la mienne, c'est celle du Haut conseil.
00:45Je ne la partage pas, prenez l'exemple des aides aux entreprises.
00:48On a fait beaucoup d'aides aux entreprises, notamment pendant la crise Covid et pendant
00:51le plan de relance, vous vous souvenez, parmi ces aides il y avait les allègements généraux
00:54de charges.
00:55En gros, on baissait le coût du travail.
00:58A titre d'exemple, dans ce budget-là, on va proposer notamment de moins aider les entreprises
01:04là-dessus parce qu'elles ont été beaucoup aidées pendant la crise et qu'on considère
01:07qu'aujourd'hui, la nécessité de redresser nos comptes publics doit aussi passer par
01:11un effort de ces mêmes entreprises.
01:13C'est une dépense en moins.
01:14C'est aussi une contribution en plus, pardon, mais pour les entreprises qui nous regardent,
01:19elles voient bien qu'elles vont payer davantage de cotisations.
01:21Je vous donne un exemple, c'est une aide d'État qui avait été mise, qui est en
01:24place.
01:25C'est une économie.
01:26Donc, ce débat-là, on peut l'avoir pendant des mois si vous voulez, je ne partage pas
01:28cette interprétation.
01:29Mais la question au fond, Laurent Saint-Martin, c'est est-ce qu'il y aura, à l'issue de
01:32la discussion parlementaire, moins d'impôts qu'il n'y en a aujourd'hui puisque c'est
01:35la critique principale que vous font, pas seulement les oppositions, mais aussi ceux
01:39qui participent à votre, je ne sais pas comment vous l'appelez, socle commun, comme vous
01:42l'avez dit l'année dernière.
01:43D'abord, ce texte est difficile parce que c'est un texte de redressement des finances
01:46publiques.
01:47Il faut raconter la vérité aux Français.
01:48On a besoin de redresser nos comptes publics après des années de protection massive et
01:51de dépenses publiques très importantes.
01:53Et ça a permis d'avoir une croissance plus importante, ça a permis de baisser le chômage,
01:56ça a permis justement tout ce que les Français ont connu pendant la crise Covid et pendant
02:00la relance.
02:01Pour ça, il faut en être fier.
02:02Aujourd'hui, on redresse nos comptes.
02:03Redresser nos comptes, c'est souvent des décisions compliquées où il faut que tout le monde
02:07fasse un effort.
02:08Mais vous allez quand même essayer d'augmenter un peu moins les impôts.
02:10Je réponds à votre question sur les impôts.
02:12On propose des impôts dont la très grande majorité vont être ciblés temporaires,
02:17soit pour les grandes fortunes, soit pour les très grandes entreprises.
02:19Je maintiens que la priorité du texte, c'est bien la baisse de la dépense publique.
02:23Et d'abord, sur l'État, qui va baisser à près de 20 milliards d'euros justement, les
02:29finances publiques au sein des ministères, au sein des opérateurs, on va faire des réformes
02:33à l'intérieur justement pour que ça fasse moins cher pour le contribuable, pour avoir
02:36un meilleur service.
02:37Et donc, à la fin, si vous voulez, il ne faut pas raconter non plus n'importe quoi à nos
02:41concitoyens.
02:42Oui, on a un texte qui baisse d'abord la dépense publique, mais qui met aussi à contribution
02:46nos concitoyens et notamment les plus fortunés.
02:48Quand on augmente la taxe sur l'électricité, quand on rembourse moins...
02:52La facture baissera, Benjamin Duhamel, ça ne vous a pas échappé.
02:54Elle baissera, moins qu'elle n'aurait baissé si vous n'aviez pas relevé davantage la taxe.
02:57La facture baissera et ça ne vous a pas échappé.
02:59Moins que ce qui était prévu.
03:00Et ça ne vous a pas échappé aussi que j'étais très soucieux à ce que les factures sur l'énergie
03:02baissent et c'est pour ça que j'étais contre la hausse de la fiscalité sur le gaz par
03:05exemple.
03:06Mais tout ça pour vous dire que ce texte, il faut revenir à l'esprit des institutions,
03:11c'est un projet de loi.
03:12Il va être débattu au Parlement et il ne vous a pas échappé qu'il n'y ait pas de
03:15majorité absolue dans cette Assemblée nationale et que donc le texte va être modifié.
03:19Donc si votre question c'est est-ce qu'on peut déposer des amendements et délibérer
03:24pour qu'il y ait moins d'impôts mais plus d'économies, moi je dis chiche et je dis même
03:28avec grand plaisir.
03:29Je dis juste attention, la baisse de la dépense publique, il faudra trouver les économies
03:34équivalentes et de façon sonnante et débuchante.
03:35Je saisis la balle au bond puisque vous évoquiez la question de la fiscalité sur le gaz.
03:38Là précisément, je prends à témoin ceux qui nous regardent.
03:41Difficile de comprendre quelle est la ligne du gouvernement.
03:43Samedi, vous dites il n'y en aura pas.
03:45Dimanche midi, sur cette chaîne, la porte-parole du gouvernement dit il n'y aura pas de hausse
03:48de la fiscalité sur le gaz.
03:49À votre place, Dimanche soir, Antoine Armand, ministre de l'économie et des finances dit
03:53en l'état il n'y en a pas mais la discussion parlementaire permettra peut-être de voir
03:57ce qui peut être fait.
03:58Ce matin, dans les colonnes de Libération, votre collègue à l'écologie, ouvrez les
04:01guillemets, la discussion parlementaire sera l'occasion d'aller plus loin pour verdir notre
04:05fiscalité.
04:06D'où cette question.
04:07Pas forcément sur le gaz.
04:08Oui, sauf que c'est une question sur le gaz qui lui est posée quand elle répond cela.
04:10Donc, question extrêmement simple, Laurent Saint-Martin, les Français vont-ils payer
04:15plus cher leur gaz parce que la taxe sur le gaz aura augmenté ?
04:18Oui ou non ? Je ne vous demande pas ce que vous souhaitez mais ce qui, à la fin, sera
04:24soumis à la représentation nationale et, si j'ose dire, ce qui apparaîtra sur les
04:28factures des Français.
04:29Écoutez, je suis ministre du budget, permettez-moi de vous répondre en ministre du budget qui
04:33est à la fois ma conviction et à la fois, comme on dit, pardon, l'arbitrage qui a été
04:38donné sur le texte du projet de loi de finances de 2025.
04:42Non à la hausse de la fiscalité sur le gaz.
04:44Je peux vous le répéter plein de fois.
04:45Non à la hausse de la fiscalité sur le gaz.
04:46Mais pourquoi Agnès Pannier-Lachais dit non mais on va voir, peut-être les parlementaires
04:50pourraient…
04:51Mais parce qu'il y aura du débat au Parlement, il y aura du débat au Parlement.
04:53Elle se trompe votre collègue Agnès Pannier-Lachais.
04:55La position du gouvernement, c'est qu'il n'y a pas, ni dans le texte initial, ni
05:01de volonté de donner un avis favorable aux amendements de hausse de fiscalité du gaz.
05:04Point.
05:05Mais vous comprenez Laurent Saint-Martin.
05:06Non mais juste parce que c'est facile d'expliquer au fond que c'est nous qui…
05:09Je ne peux pas vous répondre plus simplement que la façon dont je l'ai fait.
05:12Au fond, il y a cette idée que ce serait les journalistes qui chercheraient des noix,
05:15des divisions.
05:16Là, vous avez une ministre de l'écologie qui dit, et qui ouvre la porte une nouvelle
05:21fois, alors même que vous avez fermé la porte vous-même, qu'il pourrait y avoir
05:24cette augmentation.
05:25Comprenez qu'on a le sentiment que vous n'êtes pas aligné.
05:27Mais elle peut souhaiter quelque chose de différent à la base et le débat parlementaire
05:33vivra.
05:34Et je vous répète que l'arbitrage du gouvernement est de ne pas augmenter la fiscalité du gaz.
05:38Donc même si c'est proposé par des parlementaires, vous vous y opposerez ?
05:40Oui.
05:41Oui.
05:42Je vous redis, oui.
05:43Et il y a quelque chose quand même d'assez savoureux, je trouve, dans vos propos.
05:46C'est que c'est comme si deux ministres ne pouvaient pas avoir des opinions différentes.
05:50Vous savez, il y a quelque chose d'assez formidable qui se passe, je trouve, dans
05:53le débat politique.
05:54C'est que…
05:55C'est pas mineur, Laurent Saint-Martin, quand deux ministres importants sur un sujet
05:57comme celui-là…
05:58C'est pas mineur du…
05:59… disent des choses diamétralement opposées.
06:01On se connaît bien, on a d'excellentes relations et on peut avoir des avis divergents.
06:04Il y a ce qui s'appelle les arbitrages au sein d'un gouvernement.
06:06Et les arbitrages, effectivement…
06:07Mais Laurent Saint-Martin, ce n'est pas une opinion.
06:08… font foi.
06:09Agnès Pannier-Lachet pourrait dire, écoutez, je pensais ça, j'ai été, si j'ose dire,
06:13désavouée ou contre-arbitrée et donc il n'y aura pas d'augmentation, ce n'est
06:16pas ce qu'elle dit.
06:17Mais je respecte ses propos.
06:18De la même manière que j'entends un peu trop souvent que des députés du groupe,
06:22par exemple, Ensemble pour la République, Modem ou Horizon, pourraient parfois être
06:25en désaccord avec le texte du gouvernement, mais encore heureux en démocratie.
06:28On a peut-être un peu trop oublié, pardon, vous savez, moi j'ai été élu député
06:31en 2017.
06:32On me traitait de godillot à l'époque, parce qu'on disait toujours qu'on était
06:35100% d'accord.
06:36Donc là, les frondeurs, c'est formidable.
06:37Mais ce ne sont pas des frondeurs, en fait, ce sont des députés qui ont des opinions
06:39et vous devriez en être heureux et que deux ministres ne partagent pas systématiquement
06:43la même opinion sur un article d'un texte qui en compose plusieurs dizaines, je pense
06:48aussi que c'est bon pour la démocratie.
06:49Je ne suis pas sûr que ce soit très clair pour les Français.
06:51Prenons dans le détail, si vous le voulez bien, les annonces du budget sur la question
06:54des dépenses.
06:55On a appris ce matin que l'Élysée, l'Assemblée nationale et le Sénat renonçaient finalement
06:57à leur augmentation de budget.
06:58Vous vous en félicitez ? Ils vont être au pain sec et à l'eau pendant un an ?
07:02Ils ne vont pas être au pain sec et à l'eau, puisqu'ils auront le même niveau de budget
07:05que l'année précédente.
07:06Et je pense qu'effectivement, revenir sur ces hausses de budget sur ces trois institutions
07:11est effectivement une bonne décision par rapport à l'effort que l'on demande à
07:15l'ensemble de nos concitoyens.
07:16Donc c'était une erreur de proposer ces augmentations ?
07:18Écoutez, c'est quelque chose, chaque année, qui est proposé d'abord par ces mêmes institutions
07:22et qui va directement dans le projet de loi.
07:24Et après, c'est au Parlement souverain d'en décider.
07:26Là, ils ont décidé plus rapidement de revenir sur cette hausse.
07:29Je pense que c'est une bonne décision.
07:30Toujours sur les dépenses, Laurent Saint-Martin, vos collègues ministres se battent pour défendre
07:33leur budget, notamment le garde des Sceaux, ministre de la Justice Didier Migaud, qui
07:36menace carrément de quitter le gouvernement si vous ne lui rajoutez pas les prêts de
07:39500 millions, les 487 millions d'euros qui manquent à sa trajectoire budgétaire.
07:43Est-ce que vous pouvez le rassurer ce soir ?
07:44Peut-être qu'il nous regarde, Didier Migaud, en lui disant, ne t'inquiète pas, ne vous
07:47inquiétez pas, je ne sais pas si vous vous tutoyez, vous aurez cette rallonge-là et
07:50donc vous pourrez rester place Vendôme.
07:51Je l'ai déjà fait avant même qu'il y ait ces propos-là, puisque lors de la présentation
07:57du texte, j'ai précisé, il faut juste remettre en perspective, ce texte de loi, nous l'avons
08:02construit en trois semaines sur la base des lettres plafonds, c'est-à-dire des niveaux
08:05de crédit budgétaire par ministère qui avaient été mis en place par l'ancien gouvernement.
08:09Parmi ces crédits, il y a ce qu'on appelle des lois de programmation, donc des engagements
08:13pluriannuels sur des ministères, notamment.
08:15Pour expliquer pour ceux qui nous regardent, c'est la tendance d'augmentation sur plusieurs
08:18années.
08:19Une trajectoire.
08:20Parmi celles-là, il y a la justice.
08:21Voilà.
08:22Et Didier Migaud a raison, je l'ai déjà dit, je le redis sur votre plateau, il a raison
08:25effectivement de dire qu'il faut nous rapprocher davantage de cette loi de programmation.
08:29Mais est-ce qu'il aura ou non ces 487 millions qui, selon lui, manquent aujourd'hui ?
08:32J'ai déjà dit que le budget de la justice serait à la hausse par rapport à ce qui avait
08:35été proposé dans les précédentes lettres plafonds.
08:37Vous verrez les arbitrages qui seront rendus lors de l'amendement, ce n'est pas encore
08:41tout à fait terminé et décidé, mais il y aura une hausse du budget de la justice.
08:45Vous présentez qu'il sera satisfait ?
08:46Oui.
08:47Bon.
08:48Encore un mot sur les arbitrages à venir.
08:49Selon les informations de RMC, le gouvernement va déposer un amendement pour que les dépenses
08:53de l'aide médicale d'État ne progressent plus en 2025, alors qu'en l'état, elles
08:56devaient progresser de 8%.
08:58Est-ce que vous nous le confirmez ?
08:59Oui, je vous le confirme, parce qu'on a besoin, comme toutes les dépenses, de savoir mieux
09:03les maîtriser.
09:04Et je sais que l'AME est un sujet politiquement sensible.
09:07On le rappelle, aide médicale d'État, la couverture santé pour les étrangers en situation
09:11irrégulière.
09:12J'ai répondu à l'Assemblée nationale cet après-midi, d'abord l'AME, on la préserve,
09:15extrêmement important, c'est un enjeu de santé publique, c'est un enjeu d'humanité,
09:19on maintient cet outil-là, juste pour dissiper tout malentendu là-dessus, mais par contre
09:22on fait en sorte que, oui, la dépense soit mieux maîtrisée.
09:25Il y a un rapport, notamment, Évin, Stéphanie, là-dessus, il y a des pistes d'amélioration.
09:30Mais donc, très concrètement, si vous n'avalisez pas cette hausse de 8%, ça veut donc dire
09:35que vous allez rembourser certains soins moins ?
09:37Non, parce qu'on va regarder différemment comment on peut faire fonctionner cet outil,
09:40comme plein d'autres outils.
09:41Vous savez, les finances sociales dérapent dans notre pays, vous l'avez remarqué.
09:47Il y a un projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui a aussi pour objectif
09:50de réduire le déficit social.
09:52On ne peut pas être en déficit partout, hein Benjamin, on ne peut pas avoir un budget
09:55de l'État en déficit, un budget de la Sécu en déficit, et des collectivités locales
09:59aussi qui ont besoin de redresser les comptes publics et d'en faire faire, donc on le fait
10:02sur tout.
10:03Ce qui m'interpelle dans cette information que vous nous confirmez donc ce soir, c'est
10:06qu'au fond, même sur ces plateaux hier soir d'ailleurs, je crois que c'était Laurent
10:08Belly qui disait, c'est un scandale de voir que le budget de l'AME progresse de 8% alors
10:13que dans le même temps, on demande des efforts aux Français sur les arrêts maladie, sur
10:18la consultation chez le médecin.
10:19Vous avez au fond cédé à cette injonction de l'Assemblée nationale ?
10:22Non, parce que c'est comme toutes les autres lignes de dépense, nous freinons toutes les
10:25lignes de dépense Benjamin Duhamel.
10:26Vous auriez pu le prévoir dès le début, si c'était si choquant que ça, que ça augmente
10:30de 8%.
10:31Je viens de vous expliquer que nous héritons d'un texte, que nous corrigeons et que nous
10:35essayons de prendre en compte ligne à ligne.
10:37Donc vous pouvez prendre chaque ligne à chaque fois et regarder si politiquement elle est
10:40plus ou moins sensible.
10:41La vérité, c'est qu'on veut freiner la dépense publique dans ce pays en général.
10:45Si on ne le fait pas, parce qu'il faut remettre en perspective, si on ne le fait pas, on va
10:48creuser notre déficit.
10:50Si on creuse notre déficit, on ne refinancera pas notre endettement.
10:53Si on ne refinance pas cet endettement, on ne peut plus protéger notre pays quand il
10:56y a de prochaines crises.
10:57Pardon, c'est l'esprit de responsabilité.
10:58Donc on répond à aucune injonction, mais à aucune injonction.
11:01La question, c'est de savoir est-ce qu'on est responsable sur l'ensemble de la dépense
11:04publique, y compris la dépense sociale, y compris l'AME, que l'on protège, que l'on
11:08maintient, mais qu'on veut financer à sa juste mesure ?
11:10Si vous devez prendre toutes ces mesures, c'est à cause de la situation financière
11:12catastrophique.
11:13La conférence des présidents de l'Assemblée s'est accordée ce matin sur le principe
11:16de la transformation de la Commission des finances en une commission d'enquête sur
11:19le dérapage des finances publiques.
11:21Une commission d'enquête donc à une condition désormais que le gouvernement ne s'y oppose
11:25pas.
11:26Est-ce que vous vous y opposerez ou est-ce qu'au contraire vous direz très bien allons-y,
11:31une commission d'enquête pour faire la lumière sur ce qui s'est passé ?
11:33D'abord, moi je suis très attaché au prérogatif du Parlement.
11:35Donc si le Parlement veut transformer la Commission des finances en commission d'enquête, donc
11:39on t'acte.
11:40Donc il n'y aura pas de veto du gouvernement de ce point de vue-là ?
11:42Je ne vois pas pourquoi, mais parce qu'il n'y a rien à cacher surtout.
11:44Je veux dire, il faut arrêter les fantasmes.
11:46Pardon.
11:47Tout a été merveilleusement géré depuis 7 ans.
11:50Le freinage de la dépense publique, Benjamin Duhamel, soyons un peu honnêtes, il n'a pas
11:53commencé là.
11:54Gabriel Attal, quand il signe les décrets d'annulation en février dernier avec Bruno
11:58Le Maire, qui prépare justement ses lettres plafond avec 15 milliards d'économies, ils
12:02font quoi s'ils n'ont anticipé le nécessaire freinage de la dépense publique ?
12:05Vous considérez que les précédents ministres et premiers ministres ont bien géré les
12:10comptes publics ?
12:11Ils ont anticipé le freinage de la dépense publique.
12:13Quand on arrive à plus de 6% de déficit, pardon, mais là je pense peut-être à ceux
12:15qui nous regardent, ce n'est pas totalement difficile.
12:17Ce dont je vous parle, c'est concret.
12:19Il y a eu 10 milliards d'annulés en ce début d'année, il y a encore des crédits qui ont
12:23été annulés sur cette fin d'année, et il y a une préparation du budget de 2025 sur
12:28laquelle effectivement nous travaillons, c'est notre base de travail qui est prévoyée.
12:3215 milliards d'euros d'économies, la commission d'enquête le fera très bien.
12:36Il n'y a pas de difficulté à dire que le gouvernement précédent a anticipé le nécessaire
12:41freinage et c'est ce gouvernement qui acte la nécessité de faire voter ce projet de
12:46loi de finances.
12:47Sur le précédent gouvernement, je voudrais vous faire écouter Bruno Le Maire.
12:49BFMTV a réussi à glaner une réaction, c'était à la mi-journée près de l'Assemblée.
12:53S'il y a des questions à me poser, j'y répondrai avec beaucoup de sérénité et beaucoup de
12:59clarté, et je pense que la vérité doit se faire devant les représentants du peuple
13:05français et pas forcément devant la presse.
13:07Il réservera sa vérité, quand on dit cela, il l'a dit aussi à nos confrères de France
13:122, la vérité finira par apparaître, c'est que quelque chose a été dissimulé, qu'il
13:17y a eu des désaccords avec le président, que peut-être Bruno Le Maire souhaitait faire
13:20des choses et qu'il n'a pas été suivi.
13:21Je ne vais pas parler à la place de Bruno Le Maire, il s'exprimera devant les parlementaires.
13:24Ce que je sais c'est que Bruno Le Maire, pour le connaître bien et pour avoir travaillé
13:28avec lui, notamment sur la mandature précédente, a toujours alerté sur la nécessité de redresser
13:36nos comptes publics.
13:37Je pense que la vérité dont il parle, c'est d'abord ça.
13:39Mais pardon Laurent Saint-Martin, au fond, puisque je recevais dimanche soir Antoine
13:43Armand et je vous faisais la même réflexion, vous vous faites face à une situation financière
13:47qui est très difficile et il y a une forme de schizophrénie puisque vous êtes, comme
13:50Antoine Armand, macroniste, donc vous êtes comptable d'un bilan qui fait qu'aujourd'hui
13:54vous êtes obligé de prendre toutes ces mesures, ça c'est quand même difficile à gérer
13:56et pourquoi ne pas reconnaître que oui, cette situation, il y a bien sûr la situation
14:00internationale, il y a eu des crises à gérer, enfin globalement d'autres pays européens
14:04s'en sortent mieux que nous, de dire ben oui il y a des choses qui ont été mal faites
14:07et c'est aussi pour cela qu'aujourd'hui on doit prendre ce type de décision.
14:10Mais je viens de vous le dire Benjamin Duhamel, c'est parce que...
14:12Non, vous expliquez il y a encore un instant que les précédents ministres ont provisionné
14:15des économies, ont gelé des crédits et que tout a été parfaitement fait.
14:18Non, vous voulez entendre une dénonciation du bilan passé, tout n'a pas été parfait,
14:22il n'y a aucun problème là-dessus.
14:23Par contre que l'État ait été protecteur pendant la crise Covid, pendant la crise inflationniste
14:28avec des boucliers...
14:29Et les autres pays européens aussi.
14:30Laissez-moi terminer s'il vous plaît, pas du tout de cette façon-là, pas du tout de
14:33cette façon-là.
14:34Et donc ça justifie de tels écarts avec d'autres pays européens ?
14:37Mais bien sûr, regardez les factures d'énergie en France en comparaison avec les autres
14:42pays européens, pas du tout les mêmes, pas du tout les mêmes.
14:44La France a bien davantage protégé sa population, ses entreprises, ses collectivités territoriales.
14:48On peut considérer politiquement qu'il ne fallait pas le faire, sauf que moi je me
14:51souviens très bien quand j'étais rapporteur général du budget que tous les groupes
14:54politiques, tous les groupes politiques voulaient dépenser plus.
14:56Vous diriez Laurent Saint-Martin qu'Emmanuel Macron est un bon gestionnaire des comptes
15:02publics ?
15:03Si vous me laissez terminer là-dessus, je dis juste qu'il faut stopper l'hypocrisie
15:04entre ceux qui voulaient dépenser plus pendant les crises et qui aujourd'hui crient au scandale
15:08sur le dérèglement des finances publiques.
15:09Est-ce que vous diriez qu'Emmanuel Macron est un bon gestionnaire des comptes publics
15:12?
15:13Emmanuel Macron est celui, comme président de la République avec ses gouvernements successifs,
15:17qui a permis de protéger ce pays, qui a amené une situation des finances publiques dégradée.
15:21Les finances publiques ne fonctionnent pas comme ça, M. Duhamel.
15:24Je ne sens pas un enthousiasme débridé à l'idée de dire que c'est un bon gestionnaire.
15:27Si vous voulez entendre ma réponse, les finances publiques fonctionnent de telle façon que
15:31quand il y a une forte dépense nécessaire pour protéger le pays que tout le monde voulait,
15:35donc stop à l'hypocrisie là-dessus, tout le monde la voulait.
15:37Aujourd'hui, Emmanuel Macron est toujours président, c'est le premier à dire qu'il
15:40faut redresser les finances publiques, ça s'appelle des cycles et c'est ce gouvernement
15:43qui prend la responsabilité là-dessus.
15:44Je crois que tout le monde devrait être d'accord sur la nécessité de le faire aujourd'hui.
15:47Une dernière question Laurent Saint-Martin sur le Doliprane et Sanofi, le gouvernement
15:50a donc annoncé la possibilité que l'État prenne une participation dans Opela qui produit
15:55donc le Doliprane, qui va donc être cédé à un fonds d'investissement américain.
15:59Pour ça, vous avez les moyens de prendre une participation dans cette entreprise ?
16:02Ce qui est vrai, c'est que notamment depuis la crise Covid, on en parlait, et notamment
16:05par l'action du président de la République et des gouvernements précédents, il y a de
16:08nouveaux instruments qui existent sur les investissements étrangers en France qui permettent
16:12de davantage contrôler les prises de participation au capital et effectivement de regarder comment
16:16l'État français peut être aux côtés d'investisseurs étrangers pour rassurer et surtout pour protéger
16:21la production.
16:22Ce qui s'est passé ces dernières années, vous voulez beaucoup de mauvaises nouvelles
16:25mais il y en a aussi d'excellentes dans notre pays, on produit davantage, le chômage a
16:28baissé, il y a des industries qui poussent, et bien justement il faut les protéger, c'est
16:31vrai aussi dans les biomédicaments, dans les molécules, dans la pharma et donc c'est
16:34vrai aussi pour le Doliprane.
16:35Merci beaucoup Laurent Saint-Martin, ministre du budget, d'avoir été l'invité de Tout
16:38le Monde Savard.

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