BUDGET 2025-Franck Allisio, Député (RN) des Bouches-du-Rhône est l'invité de RTL Soir

  • il y a 3 heures
Le Rassemblement national a présenté une série de « contre-propositions » au projet de loi de finances 2025. Il insiste sur la nécessité de voir la dépense publique baisser et affirme pouvoir économiser 15 milliards d'euros. L'extrême-droite espère obtenir quelques victoires à l'Assemblée et brandit l'arme de la censure pour mieux peser sur les débats. Franck Allisio, Député (RN) des Bouches-du-Rhône. est l'invité de RTL Soir.
Regardez L'invité de Yves Calvi avec Yves Calvi du 16 octobre 2024.

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Transcription
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:04Il est 18h18, bonsoir Franck Aliziot.
00:06Merci de nous rejoindre sur RTL.
00:08Vous êtes député Rassemblement National des Bouches du Rhône,
00:11membre de la Commission des Finances, le projet de loi de finances 2025
00:14débute donc son examen à l'Assemblée
00:16et ce ne sera visiblement pas facile facile pour Michel Barnier.
00:19Vous n'allez pas le voter ce budget, pourquoi ?
00:21En l'état actuel, nous ne le voterons pas
00:24parce qu'il y a des lignes rouges qui doivent être respectées
00:27parce qu'on a fait un contre-budget.
00:29Ce matin, on a annoncé un contre-budget pour avoir quelques propositions.
00:32Je veux bien d'abord les raisons de votre refus initial.
00:35Écoutez, on est face à un budget transitoire déjà.
00:39C'est un gouvernement transitoire.
00:41On est sur un budget d'un gouvernement qui est très discret.
00:45C'est la raison pour laquelle d'ailleurs il y a une commission d'enquête
00:47sur le dérapage budgétaire.
00:49Fruit de l'absence d'un budget rectificatif.
00:53Et puis on a un budget qui ne tient pas les promesses d'un gouvernement
00:57qui avait dit qu'il n'y aura pas d'atteinte au pouvoir d'achat,
01:00qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôt.
01:02On voit bien que ce budget est construit sur deux tiers d'augmentation d'impôt,
01:05un tiers de baisse des dépenses.
01:07Ce n'est pas ce qui avait été promis.
01:09On avait dit qu'il fallait épargner le pouvoir d'achat des classes moyennes,
01:12des retraités. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
01:14Vous auriez voulu un budget rectificatif ?
01:16Au mois avant les européennes, évidemment.
01:18Et il n'a pas eu lieu parce que le président ne voulait pas
01:21de budget rectificatif.
01:23C'est vieux comme la distribution de 97.
01:25On essaie de cacher les choses.
01:28Pendant les campagnes électorales,
01:30et puis après on provoque une discussion parce qu'on sait que de toute manière,
01:33on n'arrivera pas à tenir budgétairement.
01:35Cette affaire est très politique.
01:39Si on soutient une commission d'enquête,
01:41c'est que oui, clairement, un dérapage...
01:43Moi j'ai été aversif en cas ministériel sous Nicolas Sarkozy.
01:46L'épaisseur du trait, c'est 100 millions.
01:48Ce n'est pas 10 milliards.
01:50Là, en quelques jours, on nous a expliqué
01:52qu'on passait de 5,5% de déficit budgétaire à 6,1%.
01:56C'est plus de 10 milliards de dérapages.
01:58Ce n'est jamais vu dans l'histoire budgétaire du pays.
02:01On va remonter tout ça fil par fil.
02:03Jordan Bardella accuse le Premier ministre de faire les poches
02:05de la France du travail.
02:07Ça vous paraît sérieux quand même ?
02:09C'est peut-être un peu beaucoup là, non ?
02:11Même quand on est dans l'opposition.
02:13Faire les poches de la France du travail.
02:15Quand on commence à rehausser le coût du travail en France,
02:19on s'attaque au travail.
02:21Quand on veut que quelque chose se développe,
02:23quand on veut protéger quelque chose,
02:25on ne le surtaxe pas.
02:27À nouveau, on taxe le coût du travail.
02:30Ce n'est pas possible.
02:32À nouveau, on s'attaque aux retraités.
02:34Ce n'est pas possible.
02:36À un moment donné, on veut des garanties.
02:39Je vous laisse terminer.
02:41Après, vous me direz, auprès de qui
02:43on peut trouver de l'argent aujourd'hui dans le pays ?
02:45Vous l'avez dit, on a présenté un contre-budget.
02:49Par exemple, sur tout ce qui est spéculation.
02:51Lorsqu'on dit qu'on va taxer de manière franche,
02:54à 33%, les rachats d'actions
02:56qui sont en réalité une façon d'augmenter
02:59la valeur des actions.
03:01Vous connaissez le mécanisme
03:03qui est en réalité une destruction de valeur.
03:05Nous, on est pour le capitalisme populaire.
03:07Au RN, on est pour l'achat d'actions.
03:09Pas pour le rachat d'actions.
03:11Il n'y a pas d'un côté le capitalisme populaire
03:14et de l'autre côté le capitalisme.
03:17D'un côté, il y a le capitalisme populaire
03:19qui est de miser sur le petit actionnaire
03:21sur un fonctionnement simple.
03:23Le rachat d'actions,
03:25ce sont des techniques financières
03:29qui visent à faire augmenter
03:31de manière fictive
03:33la valeur des actions.
03:35Tout ça, si on le taxait,
03:37ce serait 4 milliards
03:39dans les caisses de l'État.
03:41Vous voulez proposer un contre-budget
03:43qui ferait 25 milliards d'économies.
03:45Où ? Pourquoi ?
03:47Sur le train de vie de l'État,
03:49en général.
03:51Notamment,
03:53les opérateurs,
03:55les agences publiques.
03:57Là-dessus, on a à peu près
03:59une vingtaine de milliards.
04:01Vous supprimez quoi ?
04:03Dites-nous ce qui, d'après vous,
04:05est totalement inutile dans le fonctionnement
04:07du pays aujourd'hui.
04:09C'est un grand coup de rabot
04:11là où le coup de rabot est légitime.
04:13Il y a des agences qui ont un budget
04:15de plusieurs dizaines,
04:17entre 60 et 80 milliards d'euros.
04:19Un coup de rabot là-dessus,
04:21ce serait facile d'arriver
04:23à trouver 5 à 6 milliards
04:25sur ces agences.
04:27Est-ce que vous en supprimez certaines
04:29ou simplement vous baissez leurs revenus ?
04:31On baisse leur train de vie,
04:33on n'en supprime pas.
04:35Il y a un grand symbole,
04:37le fameux Conseil économique,
04:39social et environnemental.
04:4147 millions chaque année.
04:43Là, typiquement, la semaine prochaine,
04:45je proposerai une proposition
04:47de loi constitutionnelle pour supprimer
04:49le Conseil économique, social et environnemental.
04:51Ils ne servent à rien ?
04:53Concrètement, oui.
04:55Un article de vos confrères du Point,
04:57la semaine dernière, je crois que c'était
04:5917 rapports à l'année
05:01sur des sujets
05:03qui, ma foi, on pourrait
05:05clairement s'en passer.
05:07Ce n'est pas indispensable.
05:09Le Conseil économique et social
05:11et environnemental pourrait être supprimé.
05:13Surtout en ces temps de...
05:15On a toujours dit qu'on y trouvait des gens de valeur,
05:17mais aussi qu'on y planquait des copains.
05:19Ou en fin de carrière.
05:21Je confirme cette analyse.
05:23Je cite le monsieur finance de votre groupe,
05:25Jean-Philippe Tanguy, il veut rendre
05:2715 milliards de pouvoir d'achat aux Français.
05:29C'est une somme coquette.
05:31Tout à fait.
05:33Et pour l'appliquer à quoi, en fait ?
05:35Les 15 milliards ? Oui.
05:37Ce sera la promesse de TVA
05:39de Marine Le Pen. Vous nous dites non.
05:41Donc ce sera baisse de la TVA
05:43sur les produits de première nécessité
05:45et sur l'énergie.
05:47On refuse évidemment la désindexation
05:49des retraites.
05:51Et on souhaite, ça c'est pour les familles,
05:53la part fiscale
05:55entière dès le deuxième enfant.
05:57Vous voyez, on cible les familles,
05:59la consommation, les classes populaires et moyennes,
06:01les familles et les retraités.
06:03Et ça, c'est les fameux
06:0515 milliards dont vous parlez.
06:07On range quoi dans ce que vous appelez les produits de première nécessité ?
06:09Parce qu'on pourrait longtemps débattre de ça,
06:11vous comprenez ma question ?
06:13Ce qui constitue
06:15l'essentiel de l'alimentaire,
06:17les produits alimentaires et les produits
06:19d'hygiène, tout simplement.
06:2115 milliards en moins qui ne finisseront
06:23pas des projets quels qu'ils soient, nous sommes d'accord.
06:25Vous savez qu'on peut dire,
06:27vous n'utilisez pas de l'argent
06:29que vous allez mettre ailleurs,
06:31une fois que vous le supprimez. Parce qu'à un moment,
06:33vous payez, si vous maintenez ou si
06:35vous créez d'autres choses. Je connais cette théorie
06:37sur laquelle une baisse d'impôt, c'est une dépense
06:39fiscale. Pour moi, une baisse d'impôt,
06:41c'est rendre l'argent aux Français.
06:43Pour moi, on est le pays,
06:45on est le champion du monde des impôts.
06:47On a une
06:49obligation, on a le devoir,
06:51de rendre l'argent aux Français.
06:53Moi, je ne connais pas d'autres
06:55manières de relancer la croissance,
06:57d'entretenir la croissance. C'est une question de justice
06:59fiscale, c'est une question de justice sociale,
07:01c'est une question aussi d'efficacité économique.
07:03Le RN n'a jamais été au pouvoir,
07:05n'a jamais dirigé le pays.
07:07Est-ce que vous vous imposeriez vous-même des
07:09contraintes d'économie majeure, par exemple,
07:11sur le train de vie de nos élus et de nos ministres ?
07:13Oui, clairement.
07:15Parce que c'est bien de donner des leçons de morale
07:17à tout le monde, mais c'est pas mal de se les appliquer
07:19à soi-même. D'ailleurs, on s'est félicité
07:21de la non-augmentation du budget
07:23de l'Elysée, c'est pas nous, mais du Sénat et de l'Assemblée
07:25où nous sommes nous-mêmes présents.
07:27Après, vous savez,
07:29il y a des
07:31postes où
07:33les économies sont beaucoup plus claires.
07:35Par exemple, la contribution nette à l'Union Européenne,
07:37tout le monde a un rabais en Europe. Nous, nous payons
07:3910 milliards de contributions nettes, nous pourrions
07:41en payer que 5 si nous avions un rabais
07:43comme tous les autres pays, y compris un pays riche
07:45comme l'Allemagne. Une toute dernière question, est-ce qu'on peut
07:47se passer de l'aide médicale d'État qui permet à des étrangers,
07:49notamment en situation irrégulière,
07:51de bénéficier de soins ? En le remplaçant
07:53par une aide médicale d'urgence, oui,
07:55c'est dans notre projet.
07:57On change juste le nom ?
07:59Non, une aide médicale d'urgence, c'est que
08:01cette aide médicale est restreinte
08:03aux soins d'urgence, aux maladies
08:05contagieuses.
08:07Lorsque vous êtes sur notre territoire,
08:09lorsqu'il y a une obligation, on ne va pas laisser mourir quelqu'un.
08:11Mais aujourd'hui,
08:13c'est un panier très large.
08:15Elle est trop large selon vous ?
08:17Evidemment, y compris dans les soins de confort, ça ce n'est plus possible.
08:19Dans beaucoup de pays,
08:21d'ailleurs, ce n'est pas le cas. C'est réduit
08:23à un panier très restreint. Il faut revenir
08:25à un panier très restreint.
08:27Les soins les plus urgents, les maladies
08:29contagieuses, les soins
08:31d'urgence, si vous êtes
08:33blessé, on ne va pas vous laisser.
08:35Tout simplement.
08:37Estimez-vous qu'il y a un problème, et ce sera ma
08:39dernière question, avec les étudiants étrangers dans notre
08:41pays. Ils sont la première source d'immigration
08:43en France aujourd'hui. Sur 300 000
08:45titres de séjour délivrés, au moins 100 000 le sont
08:47pour des motifs étudiants.
08:49C'est un abus ?
08:51Comme dans
08:53toute manière
08:55d'immigrer,
08:57que ce soit le regroupement familial, que ce soit
08:59la demande d'asile, il y a un dévoiement. Chez les
09:01étudiants également, il y a un
09:03dévoiement.
09:05Typiquement,
09:07les aides qui sont accordées aux
09:09étudiants étrangers, pour nous, ça doit être
09:11réservé à ceux qui sont en doctorat.
09:13On ne peut pas, dès la première année,
09:15avoir des aides. Sinon, il y a un
09:17principe d'appel d'air. C'est bien d'avoir des étudiants étrangers
09:19qui viennent étudier en France. On sait très bien pour le
09:21règlement du pays. Mais il faut réserver ça à partir
09:23du doctorat. Vous ne les soutiendrez qu'à partir du
09:25doctorat si vous étiez au pouvoir. Encore une fois, c'est une
09:27façon de rationaliser et de mettre du bon sens
09:29dans tout ça. Merci Franck Alizeau, député Rassemblement
09:31National des Bouches-du-Rhône, membre de la
09:33Commission des Finances. Merci à vous.
09:35Dans un instant, le journal de
09:3718h30 et puis nous serons au Mondial de l'Auto.
09:39Toute la semaine, notre monsieur automobile,
09:41Christophe Bourroux, nous fait découvrir les nouveautés,
09:43les curiosités du salon. Et puis, à
09:4518h45, comment gérer une situation
09:47de crise quand on est avocat de sportifs ?
09:49Le spécialiste Didier Poulmer, qui a géré
09:51l'image de nombreux stars de haut niveau,
09:53sera avec nous pour parler du KMBAP. Et à tout de suite.

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