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00:00Bonjour, bienvenue sur L'Estar TV, notre émission bourse où les gérants viennent nous partager leurs convictions, éclairer sur les valeurs qu'ils apprécient, qu'ils voient passer, qu'ils analysent toute la journée.
00:24Aujourd'hui, c'est Stéphane Dubosc de chez Kirao Asset Management que nous recevons. Stéphane, bonjour.
00:31Bonjour.
00:32Alors commençons par la présentation de votre maison, Kirao Asset Management.
00:37Quelques mots sur Kirao. Donc on est une société de gestion indépendante qui a été créée en 2014, donc on fête nos 10 ans cette année.
00:44Donc on gère environ 500 millions d'euros d'encours à travers essentiellement deux fonds.
00:49Le fonds Small Cap qui investit sur des sociétés petites et moyennes valeurs en zone euro et un fonds Multi Cap qui a un billet un peu plus large cap.
00:57Donc voilà, on accorde une grande importance à l'analyse fondamentale. Donc on réalise nos propres modèles de valorisation.
01:05On est une équipe de 6 personnes au sein de la gestion collective. La plupart d'entre nous ont passé d'analystes financiers avec des expertises sectorielles assez fortes,
01:14différents secteurs. Donc moi, en l'occurrence, c'est le secteur de la santé, mais on investit beaucoup dans le secteur des IT, des biens de consommation, des biens d'équipement.
01:24Donc on recherche évidemment des sociétés dont la valorisation ne reflète pas les fondamentaux et on a une approche assez spécifique.
01:32On va regarder vraiment les ruptures potentielles dans la vie d'une entreprise, donc ruptures potentielles.
01:38On entend cela par une innovation majeure, une accélération de la croissance, des gains de part de marché, potentiellement du M&A.
01:46Cette rupture va se traduire normalement par une croissance bénéficiaire des résultats de la société dans les années qui viennent.
01:54Donc on regarde ça de près. Également, la solidité des sociétés dans lesquelles on investit. Donc on accorde une grande importance à la génération de cash.
02:03Et puis, ce que je disais un petit peu en amont, on a nos propres modèles de valorisation, donc on regarde de très près les multiples de valorisation.
02:12On a notamment des repères assez historiques, ce qui nous permet de naviguer à travers notre univers d'investissement.
02:18Donc voilà, on aime bien résumer un petit peu notre philosophie d'investissement par le triptyque rupture, solidité, valorisation.
02:25On ajoute un quatrième pilier, qui est celui de l'ESG, puisqu'on intègre vraiment en interne, de manière fine, avec l'analyse financière, l'ESG.
02:35Donc on a mis en place une matrice de notation de nos propres sociétés en portefeuille. Et donc ça vient vraiment compléter ce travail d'analyse financière.
02:43D'ailleurs, les fonds sont également labellisés ISR.
02:46Très bien. Alors vous avez illustré tout ça avec trois valeurs, donc dans la santé, bien entendu. La première, c'est une formule belge. C'est UCB.
02:55Oui, UCB. C'est un laboratoire pharmaceutique belge qui est spécialisé dans l'épilepsie, dans les maladies inflammatoires et puis d'autres spécialités.
03:04Donc c'est un laboratoire dont le chiffre d'affaires cette année devrait faire autour de 5,7 milliards d'euros.
03:10La capitalisation boursière aujourd'hui est de plus de 30 milliards d'euros.
03:14Donc c'est un groupe familial qui est détenu par la famille Janssen, fondateur du groupe dans les années 1920.
03:21Donc la famille aujourd'hui détient plus de 35% du capital et plus de 50% des droits de vote.
03:27D'accord. Et il devrait doubler de taille d'ici 2030, c'est ça ?
03:31Oui, voilà. Aujourd'hui, en fait, UCB, c'est le laboratoire pharmaceutique en Europe qui va connaître les niveaux de croissance les plus élevés.
03:38En fait, le groupe a beaucoup semé en matière de R&D au cours des dernières années.
03:42Et donc il va pouvoir récolter le fruit de ses efforts dans les années qui viennent.
03:47Alors en premier lieu, il y a un traitement, un blockbuster, comme on dit dans la pharmacie potentielle, avec le bimsax,
03:53qui est un traitement contre le psoriasis. Le psoriasis, c'est une maladie inflammatoire de la peau.
03:58Et ce traitement a montré des données cliniques bien plus efficaces que les autres traitements sur cette maladie.
04:05Oui, parce que c'est assez coriace.
04:06C'est assez coriace. C'est quelque chose qui est difficile à traiter et qui dure sur des années.
04:11Et là, ils sont sur quelle phase ?
04:12Donc là, le médicament est déjà commercialisé en Europe, aux Etats-Unis et partout dans le monde.
04:17Et en fait, UCB a donné un objectif de vente pique de 4 milliards d'euros.
04:23Mais on pense que ce produit pourra faire bien plus parce que non seulement il est bien plus efficace que les produits actuels.
04:28Il va prendre les parts de marché.
04:29Il va prendre les parts de marché. Et puis surtout, il va pouvoir cibler également d'autres indications,
04:33notamment toutes les maladies inflammatoires qui sont associées au psoriasis.
04:37On a le repère du COSENTIX de Novartix qui fait à peu près 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
04:43Donc, il n'y a pas de raison qu'UCB, avec son BIMSAX, ne fasse pas mieux que les 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
04:49Donc, ce produit, c'est un produit phare.
04:51Par ailleurs, le groupe a également dans son portefeuille d'autres molécules qui sont en phase de rendement assez importante,
04:57dans l'épilepsie, dans des maladies rares.
05:01Donc, c'est un groupe dont le chiffre d'affaires va passer grosso modo de 5,7 milliards d'euros à 10 milliards d'euros d'ici la fin de la décennie.
05:08Et ce n'est pas encore dans les courbes.
05:10Deuxième valeur, Philips.
05:12Il faut expliquer que Philips a fait une mutation.
05:14Parce que quand on dit Philips, on pense plutôt aux télés électroménagers, alors que depuis quelques temps, ils se sont vraiment concentrés sur le médical.
05:20Exactement. Philips, aujourd'hui, c'est un groupe qui est complètement concentré sur le médical.
05:23Donc, 18 milliards d'euros de chiffre d'affaires à peu près.
05:26Trois métiers principaux.
05:28Le premier métier, c'est l'imagerie.
05:30Donc, à peu près 50% du chiffre d'affaires.
05:32Donc là, le groupe commercialise des équipements d'imagerie IRM, PET scan ou dans la radiologie interventionnelle.
05:39Un deuxième métier qui est celui du personnel F, qui est un peu plus consommer.
05:44Donc, le groupe est leader, notamment dans les rasoirs électriques, les brosses à dents électriques, les équipements de puériculture.
05:51Et un troisième pôle qui est ce qui est regroupé au sein du segment Connected Care.
05:56Alors, plusieurs métiers différents.
05:58Des équipements de surveillance des patients dans les hôpitaux, des systèmes d'archivage d'imagerie au sein des centres de radiologie, de la santé connectée.
06:08Et les équipements d'apnée du sommeil.
06:10Alors, justement, ils ont connu un petit incident avec ces appareils de contrôle d'apnée du sommeil.
06:13Exactement. C'est clairement ce qui a pesé sur le cours de bourse au cours des 2-3 dernières années,
06:19puisque le groupe a dû lancer un énorme programme de rappel et de remplacement de ces équipements aux Etats-Unis.
06:26Donc, ça leur a coûté beaucoup d'argent.
06:28Donc, aujourd'hui, le sujet est quasiment résolu, puisque le groupe a signé un accord avec les patients aux Etats-Unis.
06:34Ils voulaient leur faire brosser.
06:35Voilà. Donc, ça leur a coûté plus d'un milliard de dollars.
06:38Mais c'est un sujet qui est aujourd'hui derrière le groupe.
06:41Donc, on va pouvoir maintenant vraiment se concentrer sur les fondamentaux de Philips.
06:46D'accord.
06:47Voilà. Et ceux-là sont très solides, puisque on est sur un groupe dont la croissance structurelle est de l'ordre de 5%.
06:53Porté par des facteurs assez classiques, vieillissement de la population, besoin d'équipement des centres d'imagerie.
06:59Donc, voilà. Il y a un nouveau management qui est arrivé il y a deux ans.
07:02Donc, il a mis en place un gros programme de restructuration, de réorganisation.
07:06Il y a de l'innovation à nouveau qui est au centre de l'Equity Story.
07:11Le groupe, notamment, lance un équipement IRM sans hélium,
07:15ce qui va permettre aux centres de radiologie de gagner en termes de taille et en termes de productivité.
07:22Donc, voilà. Donc, on est sur une phase nouvelle pour le groupe.
07:25Et il n'y a pas de logique.
07:28Normalement, le groupe devrait retrouver des marges qu'il a pu connaître dans le passé.
07:31Donc, on a une marge opérationnelle de 15%.
07:34Aujourd'hui, on est plutôt à 11-12% de la croissance.
07:38Et puis, par ailleurs, il ne faut pas oublier qu'au niveau de l'actionnariat, il y a aussi la famille Agnelli,
07:43qui est entrée au capital, qui a pris 17% du capital du groupe et qui pourrait monter jusqu'à 20%.
07:49D'accord.
07:50Ils sont entrés en 2023, donc ils ont déjà une très bonne opération financière.
07:53Mais ils sont probablement là pour une durée bien plus longue.
07:56Donc, on est assez confiant.
07:58On pense que c'est un titre qui devrait retrouver les 35-40 euros à terme sur notre difficulté.
08:03Alors, on reste toujours dans la santé, mais on monte un peu dans le nord.
08:05On était en Belgique.
08:07Philippe, c'est plutôt les briques bas.
08:08Là, on va carrément au Danemark avec Alcabelo.
08:11Alcabelo.
08:12Donc, Alcabelo, c'est une société danoise, leader dans les traitements de désensibilisation allergénique.
08:18Donc, en fait, tout ce qui est allergie aux pollens, à carien, des allergies un peu plus rares aussi,
08:24l'ambroisie aux Etats-Unis, le cèdre du Japon.
08:27Voilà, c'est des traitements qui se font soit sous forme sublinguale, soit sous forme cutanée par injection
08:34ou alors sous forme de comprimé, ce qui permet une meilleure observance des patients, un plus grand confort.
08:39Donc, voilà, c'est un groupe qui fait 750 millions d'euros de chiffre d'affaires,
08:42une capitalisation de 5 milliards et qui est détenu, comme beaucoup de sociétés nordiques,
08:47on le voit bien, par une fondation, voilà.
08:50Alors, la croissance prévue de 10% avec une amélioration de la marge,
08:56quels sont les facteurs qui vont engendrer cette...
08:59Alors, déjà, le groupe est présent sur des marchés quand même structurellement porteurs.
09:02On voit qu'il y a une prévalence aujourd'hui de l'allergie dans les sociétés occidentales
09:06pour plein de raisons différentes, notamment la pollution et puis plein d'autres raisons.
09:10Donc, cette prévalence-là est déjà un soutien à la croissance structurelle de la société.
09:17Par ailleurs, la société va pouvoir adresser de nouveaux marchés qu'elle n'adressait pas encore à ce stade,
09:22notamment le marché de la pédiatrie, voilà, avec ses comprimés, voilà.
09:26Donc, je disais préalablement que le comprimé permettait une meilleure observance des traitements
09:31et donc là, ça va permettre à Hikawa Bello de mieux cibler la pédiatrie que ce qu'il faisait jusqu'ici, voilà.
09:37Donc, il y a ça.
09:39Au Japon, ils vont pouvoir aussi bénéficier d'un plan de lutte nationale contre l'allergie au cèdre du Japon.
09:46Voilà, qui a été déclaré comme fléau national par le gouvernement japonais.
09:50Et puis, par ailleurs, le groupe également se lance dans des développements cliniques sur les allergies alimentaires
09:57et notamment sur l'allergie aux cacahuètes qui est un énorme marché potentiel aux États-Unis.
10:02Donc, voilà. Donc, tous ces éléments-là vont driver la croissance à venir
10:05et des marges qui vont s'installer solidement autour des 25% contre 20% aujourd'hui.
10:12Donc, UCB, Philips et ALK, Bello. Donc, on va regarder ça avec attention.
10:17Pour conclure, votre sentiment de marché pour la fin de l'année ?
10:21Oui. Alors, on a l'habitude de ne pas faire forcément des scénarios macroéconomiques, en tout cas.
10:27On dit souvent qu'on investit plutôt dans les entreprises.
10:29Oui, bien sûr.
10:29Évidemment, on regarde ça de très près.
10:31Donc, on voit évidemment qu'il y a un ralentissement de l'économie au niveau global.
10:36Plutôt un atterrissage en douceur aux États-Unis, une situation plus compliquée en Europe
10:42avec les deux poids lourds que sont l'Allemagne et la France en difficulté.
10:46Par ailleurs, les politiques de taux de l'assouplissement monétaire sont plutôt enclenchées aujourd'hui.
10:51Maintenant, il faudra voir quel va être le rythme et l'ampleur, notamment aux États-Unis.
10:55Dans ce contexte, ce qu'on estime, nous, c'est que les multiples de valorisation
10:59ont déjà plutôt bien anticipé la baisse des taux.
11:02Donc, ce qui va driver les marchés aujourd'hui, c'est vraiment la croissance bénéficiaire des entreprises.
11:07Voilà. On va rester...
11:08L'intérêt devient stockpiqué, comme on dit.
11:09L'intérêt devient stockpiqué.
11:11L'intérêt de se concentrer sur des sociétés qui sont assez peu liées, finalement, au cycle économique.
11:17Donc, on va plutôt éviter les cycliques industriels dans ce contexte-là.
11:22Des sociétés aussi trop exposées à des zones de turbulences comme la Chine.
11:26Et voilà, comme vous le dites, rester sur du stockpicking sera plutôt primordial dans ce contexte.
11:32Stéphane, un grand merci.
11:34Merci à vous.
11:35Merci à tous de nous avoir suivis.
11:36Je vous rendez très vite sur Investisseurs TV avec de nouveaux invités.