Le géant pharmaceutique a annoncé la semaine dernière négocier avec le fonds d'investissement américain CD&R afin de lui céder potentiellement 50% d'Opella, sa filiale qui abrite une centaine de marques de produits sans ordonnance dont le Doliprane.
Ce projet stratégique, nouvel exemple du recentrage de la "Big Pharma" sur l'innovation, a rapidement pris une tournure politique étant donné la popularité de ce médicament.
Les syndicats craignent une casse sociale dans les 1.700 emplois que compte Opella sur le sol français, dont 480 sur son site de Compiègne (Oise) et 250 dans son usine de Lisieux (Calvados), dédiée au médicament le plus vendu en France.
"On sacrifie le Doliprane et la souveraineté sanitaire française sur l'autel de la finance", déplore Humberto de Sousa, coordinateur CFDT du groupe, présent à Compiègne, où une centaine de salariés se sont rassemblés devant le site.
Les grévistes ont aussi tenu en même temps un piquet devant l’usine de Lisieux. Allan Bertu, secrétaire général de l'union départementale de la CGT Calvados va même plus loin :"Il faudra, en tout cas la CGT, elle posera la question de la nationalisation du site pour garantir la souveraineté économique de ce pays."
Présent à Compiègne, le député NFP François Ruffin a affiché son soutien aux grévistes et taclé le président de la République : “ Ce que défendent les salariés aujourd'hui, ce n'est pas leur intérêt particulier, c'est l'intérêt général et c'est l'intérêt supérieur de la nation. (...) Je viens rappeler au président de la République, Emmanuel Macron, la promesse qu'il a tenue il y a un peu près trois ans maintenant."
Eliane Michelon-Payet avec AFP
Ce projet stratégique, nouvel exemple du recentrage de la "Big Pharma" sur l'innovation, a rapidement pris une tournure politique étant donné la popularité de ce médicament.
Les syndicats craignent une casse sociale dans les 1.700 emplois que compte Opella sur le sol français, dont 480 sur son site de Compiègne (Oise) et 250 dans son usine de Lisieux (Calvados), dédiée au médicament le plus vendu en France.
"On sacrifie le Doliprane et la souveraineté sanitaire française sur l'autel de la finance", déplore Humberto de Sousa, coordinateur CFDT du groupe, présent à Compiègne, où une centaine de salariés se sont rassemblés devant le site.
Les grévistes ont aussi tenu en même temps un piquet devant l’usine de Lisieux. Allan Bertu, secrétaire général de l'union départementale de la CGT Calvados va même plus loin :"Il faudra, en tout cas la CGT, elle posera la question de la nationalisation du site pour garantir la souveraineté économique de ce pays."
Présent à Compiègne, le député NFP François Ruffin a affiché son soutien aux grévistes et taclé le président de la République : “ Ce que défendent les salariés aujourd'hui, ce n'est pas leur intérêt particulier, c'est l'intérêt général et c'est l'intérêt supérieur de la nation. (...) Je viens rappeler au président de la République, Emmanuel Macron, la promesse qu'il a tenue il y a un peu près trois ans maintenant."
Eliane Michelon-Payet avec AFP
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00:00Moi déjà en tant que français, c'est la perte de la souveraineté nationale sur des produits essentiels.
00:04On ne peut pas d'un côté, il y a quatre ans, le président de la République tenir les propos et dire
00:09c'est le quoi qu'il en coûte, et là aujourd'hui c'est le plus rien à foutre.
00:11Ce n'est pas possible.
00:31Aujourd'hui, le retour qu'on a par rapport aux demandes qu'on a faites au gouvernement
00:34mais aussi à la direction, c'est deux éléments.
00:36C'est d'abord un moratoire pour revenir autour de la table et rediscuter sur ce projet.
00:39Et nous demandons que le gouvernement mette son veto sur ce projet et la cession de la
00:43vente à un fonds d'investissement américain.
00:45Ce qui est redouté pour l'emploi, c'est malheureusement ce qui se passe généralement
00:49avec les investissements issus des fonds de pension.
00:52C'est une recherche de rentabilité qui pourrait amener à faire des arbitrages.
00:57On sait que la variable d'ajustement, généralement, c'est les employés, c'est les sites.
01:00Aujourd'hui, c'est une stratégie.
01:01Sanofi veut s'orienter uniquement dans les médicaments qui rapportent énormément,
01:05des biotech, des vaccins.
01:07Et quelque part veut abandonner ce qu'on a d'ailleurs beaucoup critiqué à l'époque.
01:11Rappelez-vous quand on disait, ce sont des produits qui ne coûtent pas grand-chose,
01:13qui ne servent pas à grand-chose.
01:14Mais pendant le Covid, c'est eux qui ont sauvé des vies.
01:16Parce que Sanofi n'a pas brillé à l'époque du Covid par la découverte d'un vaccin.
01:20Ça fait peur quand même.
01:22On nous a demandé de faire les efforts, on les a faits.
01:24Et maintenant que les efforts ont été faits, que les stocks ont été refaits,
01:27on nous met à la porte comme si on n'avait rien fait.
01:44On est là ce matin pour justement défendre notre patrimoine qui est là.
01:49Et on veut garder notre travail en fait.
01:51Doliprane, c'est notre bébé et c'est un produit français.
01:55Donc gardons-le, battons-nous justement pour avoir cette entreprise avec nous.
01:59Un emploi industriel chez Sanofi, c'est quatre emplois induits sur le territoire.
02:03Quid de nos commerces, quid de nos services publics, quid de nos écoles, etc.
02:07Aujourd'hui, il y a déjà un plan d'austérité qui vise à réduire nos services publics.
02:10Si en plus de ça, on supprime l'économie réelle et donc nos entreprises,
02:13que va-t-il rester des services publics ?
02:15Donc il y a un enjeu évidemment pour l'ensemble de la population,
02:18pour l'ensemble du monde du travail.
02:19Les salariés du site et leur organisation syndicale
02:22créeront les conditions évidemment d'un rapport de force pour maintenir l'emploi,
02:25pour maintenir les accords d'entreprise.
02:27Mais moi, je veux aller plus loin.
02:28Il faudra, en tous les cas, la CGT, elle posera la question
02:31de la nationalisation du site pour garantir la souveraineté économique de ce pays.
02:35Malheureusement pour les Français, il va y avoir un manque de Doliprane, c'est certain.
02:38Mais nous, c'est notre enjeu, c'est notre travail.
02:40Notre travail, c'est notre vie, comme pour tout le monde.
02:42Donc voilà, on se bat pour notre vie aujourd'hui.
02:44Bonjour.
02:47Qu'on ne fasse pas croire que l'État ne peut rien faire face à Sanofi.
02:50C'est parce qu'on est un État complice.
02:53C'est parce que la Sanofi et la Macronie ont fusionné depuis longtemps maintenant.
02:56Comment on pourrait avoir confiance en matière de souveraineté industrielle
03:01en des gens qui, depuis 40 ans, ont désarmé notre pays ?
03:04Ce que défendent les salariés aujourd'hui,
03:06ce n'est pas leur intérêt particulier,
03:09c'est l'intérêt général et c'est l'intérêt supérieur de la nation.
03:12C'est le fait qu'on ne dépend pas de fonds de pension américains
03:16ou qu'on ne dépend pas d'importations venues de Chine
03:19pour avoir du Doliprane, pour avoir du Lysopéine,
03:21pour avoir des médicaments de base.
03:23Simplement, je viens rappeler au président de la République, Emmanuel Macron,
03:26la promesse qu'il a tenue il y a à peu près trois ans maintenant.